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Poésie

Posts Tagged ‘talus’

Ces gens de tout repos (Marie Noël)

Posted by arbrealettres sur 30 mai 2023



    

… ces gens de tout repos,
Qui font tout bonnement tous une même chose.
Je m’ennuie à mourir sur ce chemin morose…
Je n’aime pas brouter l’herbe déjà tondue,
Ce petit foin sans goût, sans fleur inattendue.
Rien de nouveau, rien, rien… Tout est toujours pareil.

Je m’échappe, je cours à travers la campagne,
Je bondis pour trouver quelque peu de montagne,
Je grimpe à des talus très hauts de chemins creux.

On est très bien tout seul, sans moutons, si loin d’eux
Qu’ils semblent tout au fond du val des pierres grises.
Les thyms inviolés ont des saveurs exquises…
Je cours, je broute ici, puis là… je perds du temps,
Je hume l’odeur froide et sauvage des vents.

(Marie Noël)

Recueil: Poètes d’aujourd’hui – Marie Noël
Editions: Pierre Seghers

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Où prendre appui ? (Louise Herlin)

Posted by arbrealettres sur 23 mai 2023



 
    
Où prendre appui ?
Les bras se dérobent
Amours, amitié, fidélité jurée

Restent l’épaule du vent
La pente du talus
L’herbe, l’herbe somnolente
La pluie
L’oubli

Et l’attente incorrigible
attente
D’un miraculeux
Retour de possible

(Louise Herlin)

Recueil: Chemins de traverse
Editions: De la Différence

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L’ardeur de l’herbe (Alain Vircondelet)

Posted by arbrealettres sur 21 mars 2023


en_herbe

D’où vient
L’ardeur de l’herbe
A se hisser
Sur les talus?

(Alain Vircondelet)

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Le Buddleia (Guy Meunier)

Posted by arbrealettres sur 16 mars 2023




    
Le Buddleia

Délaissant les sous-bois,
Le discret buddleia
Grandit en solitaire,
Dans les endroits déserts.

C’est un cousin chinois
De nos printemps-lilas
Venu ensoleiller
Nos coins déshérités.

Il égaie les talus,
Les friches de nos villes,
Silhouette incongrue
Dans ces banlieues hostiles.

Certains jours de chaleur,
Dans l’air chaud qui bourdonne,
Il se couvre de fleurs
Qui bientôt papillonnent …

(Guy Meunier)

Recueil: On fait comme on a dit
Editions: Lavillatte

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Ignorant (Pierre Reboul)

Posted by arbrealettres sur 7 novembre 2022




    
ignorant
jusqu’à leur propre nom
les hautes herbes du talus

(Pierre Reboul)

Recueil: Un désir de haïku
Traduction:
Editions: Le Prunier Sully

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La vie, le rêve, la mort (Hugo von Hofmannsthal)

Posted by arbrealettres sur 25 juin 2022



 

La vie, le rêve, la mort
La barque avance doucement…
Vert talus des rives
Humides à l’heure du couchant…
Abreuvoir des chevaux tranquilles…
Des chevaux privés de maîtres.
La barque avance doucement.

Elle avance le long du parc…
Fleurs rouges, mois de Mai…
Qui donc est là sous la feuillée ?
Dis-moi qui dort dans l’herbe ?
Cheveux d’or ? Lèvres rouges?
La vie, le rêve, la mort.

(Hugo von Hofmannsthal)

Illustration: Georges Jeanclos

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JE CHANTE (Charles Trenet)

Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2021



 

Charles Trenet

JE CHANTE

Je chante !
Je chante soir et matin,
Je chante sur mon chemin
Je chante, je vais de ferme en château
Je chante pour du pain je chante pour de l’eau
Je couche
Sur l’herbe tendre des bois
Les mouches
Ne me piquent pas
Je suis heureux, j’ai tout et j’ai rien
Je chante sur mon chemin
Je suis heureux et libre enfin.

Les elfes
Divinités de la nuit,
Les elfes
Couchent dans mon lit.
La lune se faufile à pas de loup
Dans le bois, pour danser, pour danser avec nous.
Je sonne
Chez la comtesse à midi :
Personne,
Elle est partie,
Elle n’a laissé qu’un peu d’riz pour moi
Me dit un laquais chinois

Je chante
Mais la faim qui m’affaiblit
Tourmente
Mon appétit.
Je tombe soudain au creux d’un sentier,
Je défaille en chantant et je meurs à moitié
« Gendarmes,
Qui passez sur le chemin
Gendarmes,
Je tends la main.
Pitié, j’ai faim, je voudrais manger,
Je suis léger… léger… »

Au poste,
D’autres moustaches m’ont dit,
Au poste,
« Ah ! mon ami,
C’est vous le chanteur vagabond ?
On va vous enfermer… oui, votre compte est bon. »
Ficelle,
Tu m’as sauvé de la vie,
Ficelle,
Sois donc bénie
Car, grâce à toi j’ai rendu l’esprit,
Je me suis pendu cette nuit… et depuis…

Je chante !
Je chante soir et matin,
Je chante
Sur les chemins,
Je hante les fermes et les châteaux,
Un fantôme qui chante, on trouve ça rigolo
Je couche,
Parmi les fleurs des talus,
Les mouches
Ne me piquent plus
Je suis heureux, ça va, j’ai plus faim,
Heureux, et libre enfin !

(Charles Trenet)

 

 

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Dans le soleil (Frédéric Jacques Temple)

Posted by arbrealettres sur 10 septembre 2021



Illustration
    
Dans le soleil

À travers champs
dans le soleil je marche,
je fais de l’ombre aux marjolaines
dont le parfum s’emballe au vent.

Sur les rudes talus claironnent
l’or vif des millepertuis
et le bleu royal des bourraches.

Dans l’ombre des térébinthes
où serpentent des chèvrefeuilles
et des liserons
un roitelet s’exclame.

(Frédéric Jacques Temple)

 

Recueil: Par le sextant du soleil
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Après avoir longtemps marché (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 24 juin 2021



Après avoir longtemps marché
je me suis assis sur un talus
au bord d’une route
qui ne mène nulle part
où ne passe personne.
Mais j’y suis resté
car les fleurs sauvages
sentaient si bon.

(Jean-Baptiste Besnard)

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QUAND (Eugène Guillevic)

Posted by arbrealettres sur 20 juin 2020



QUAND

Quand peu avant midi
Le soleil est sur la prairie,

Que la chaleur,
Disent les pâquerettes, est bonne
Au niveau de la fleur
Au niveau des racines,

Que le pré est ouvert
A des champs, des landes,
Des chemins, du ciel,

Qu’il y a :
C’est un chant comme c’est du silence,

Que toutes les choses
Ont le temps de se regarder,

Le brin d’herbe
A les dimensions du monde.

II
Quand beaucoup de choses
Au soleil s’acceptent,

Quand on n’a pas envie
De quitter le pré, le talus,

Quand on se sent de connivence
Avec tous les verts,

Avec la barrière et plus loin
Les toits du hameau,

On peut être tenté de se dire
Que la sphère est partout
En train de s’accomplir.

III
Quand la plage vers le soir
Est de la couleur de la mer,

Que la mer
N’est que le prolongement de la plage,

Quand il n’y a de sûr
Que ce gris qui n’est même pas gris,

Ce plan horizontal et, au-dessus de lui,
Le vague hémisphère translucide,

Il faut sortir
De cette espèce d’éternité.

IV
Quand on torture quelque part
Un corps qui ne peut pas
Crier plus fort que lui,

Rien ne le dit.
Le sol

Est comme un autre jour,
L’air aussi, les feuillages,
Les courbes, les couleurs
Et l’aboiement d’un chien
Aux confins de la Beauce.

Mais il est vrai
Que l’on torture tous les jours
Depuis toujours,

Que l’habitude est prise,
Que c’est enregistré
Sans grandes variations.

(Eugène Guillevic)

 

 

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