Posts Tagged ‘tambourin’
Posted by arbrealettres sur 11 mars 2023

L’AVENTURIER
Dans le noeud bleu des veines
que voile une peau tendre
il vit une carte des fleuves ;
combien il désirait
ces courants bleus ! S’y rendre
sans retour désormais !
Au souffle de la bouche
qui effleura son visage
il sut le sel des mers.
Là-bas, une tempête bouge
et, hors des livres des mages,
passe un songe fiévreux.
Les serpents, leurs danses : il sait ;
le venin vint d’une lèvre
quand chantonna la flûte.
Abattu, accablé,
dans le demi-jour lunaire
il rentrait par la suite.
Et combien de ses rêves
dans un sein se sont éteints ;
les rires lui étaient pleurs,
les larmes, elles, étaient gaies.
Le doigt tremblait, discret,
contre le tambourin.
(Jaroslav Seifert)
Recueil: Les danseuses passaient près d’ici
Traduction: Petr Kral et Jan Rubes
Editions: Actes Sud
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Posted in poésie | Tagué: (Jaroslav Seifert), abbatu, accablé, aventurier, éteint, bleu, bouche, bouger, carte, chantonner, courant, danse, désirer, désormais, demi, discret, doigt, effleurer, fiévreux, flûte, fleuve, gai, hors, jour, larme, là-bas, lèvre, livre, lunaire, mage, mer, noeud, passer, peau, pleur, rêve, rentrer, retour, rire, savoir, se rendre, sein, sel, serpent, songe, souffle, tambourin, tempête, tendre, trembler, veine, venin, venir, visage, voiler, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2020

Illustration: Konstantin Razumov
À CÉLIMÈNE.
Je ne vous aime pas, ô blonde Célimène,
Et si vous l’avez cru quelque temps, apprenez
Que nous ne sommes point de ces gens que l’on mène
Avec une lisière et par le bout du nez ;
Je ne vous aime pas…depuis une semaine,
Et je ne sais pourquoi vous vous en étonnez.
Je ne vous aime pas ; vous êtes trop coquette,
Et vos moindres faveurs sont de mauvais aloi ;
Par le droit des yeux noirs, par le droit de conquête,
Il vous faut des amants. (On ne sait trop pourquoi.)
Vous jouez du regard comme d’une raquette ;
Vous en jouez, méchante…et jamais avec moi.
Je ne vous aime pas, et vous aurez beau faire,
Non, madame, jamais je ne vous aimerai.
Vous me plaisez beaucoup ; certes, je vous préfère
À Dorine, à Clarisse, à Lisette, c’est vrai.
Pourtant l’amour n’a rien à voir dans cette affaire,
Et quand il vous plaira, je vous le prouverai.
J’aurais pu vous aimer ; mais, ne vous en déplaise,
Chez moi le sentiment ne tient que par un fil…
Avouons-le, pourtant, quelque chose me pèse :
En ne vous aimant pas, comment donc se fait-il
Que je sois aussi gauche, aussi mal à mon aise
Quand vous me regardez de face ou de profil ?
Je ne vous aime pas, je n’aime rien au monde ;
Je suis de fer, je suis de roc, je suis d’airain.
Shakespeare a dit de vous : « Perfide comme l’onde » ;
Mais moi je n’ai pas peur, car j’ai le pied marin.
Pourtant quand vous parlez, ô ma sirène blonde,
Quand vous parlez, mon cœur bat comme un tambourin.
Je ne vous aime pas, c’est dit, je vous déteste,
Je vous crains comme on craint l’enfer, de peur du feu ;
Comme on craint le typhus, le choléra, la peste,
Je vous hais à la mort, madame ; mais, mon dieu !
Expliquez-moi pourquoi je pleure, quand je reste
Deux jours sans vous parler et sans vous voir un peu.
(Alphonse Daudet)
Recueil: Les amoureuses
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Posted in poésie | Tagué: (Alphonse Daudet), affaire, aimer, airain, aise, aloi, amant, amour, apprendre, avouer, étonner, battre, blond, choméra, coeur, conquête, coquette, craindre, croire, détester, Dieu, droit, enfer, expliquer, face, faveur, fer, feu, fil, gauche, haïr, jouer, lisière, madame, mener, nez, onde, parler, perfide, peser, peste, peur, pied marin, plaire, pleurer, pourquoi, préférer, profil, prouver, raquette, regard, regarder, rester, roc, ryphus, semaine, sentiment, sirène, tambourin, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 novembre 2019

MON INQUIÉTUDE
J’ai l’inquiétude des loups, la quiétude des ours sages,
L’ennui écoute retentir en moi les cris d’un coeur sauvage,
Je ne suis point ce que je pense et ne suis pas tel que je veux,
Je suis l’enchanteur et je suis le sortilège de son jeu.
Je suis l’énigme qui se tue à résoudre enfin son mystère
Moi, plus agile que le vent qui se noue autour d’une pierre,
Je suis le soleil de l’été, l’hiver, le vent glacé du Nord
Et je suis le riche dandy que l’on voit gaspiller son or,
Hardi je suis le gars qui porte un peu de biais sa casquette
Et qui dévalise son temps en sifflotant un air de fête,
Je suis le violon mais aussi le tambourin, la contrebasse,
De ces trois vieux musiciens, orchestre vagabond qui passe,
Je suis la danse de l’enfant et sous la clarté de la lune
Je suis cet innocent qui rêve au pays bleu de la fortune.
Lorsqu’en passant je vois d’une maison détruite les décombres
Je suis le vide qui m’observe avec ses regards troués d’ombre.
Je suis la peur en ce moment qui m’épie peut-être au-dehors,
La fosse ouverte dans un champ à la mesure de mon corps,
Maintenant je suis la lueur qui brûle pour le souvenir
Et l’inutile image au mur suintant qui reste à jaunir,
Maintenant, le temps d’un éclair, je suis cette immense tristesse
Qui depuis un siècle me guette et qui me débusque sans cesse,
Et maintenant je suis la nuit, la lassitude est sa rançon,
Le pesant brouillard de la nuit, le soir et sa calme chanson,
L’étoile blanche que l’on voit très haut dans le ciel allumée
Et la rumeur sourde d’un arbre, un son de cloche, une fumée…
(Moshe-Leib Halpern)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Moshe-Leib Halpern), agile, air, allumer, arbre, au-dehors, éclair, écouter, énigme, épier, été, étoile, blanc, bleu, brûler, brouillard, calme, casquette, champ, chanson, ciel, clarté, cloche, coeur, contrebasse, corps, cri, dandy, danse, débusquer, décombres, détruire, dévaliser, enchanteur, enfant, ennui, fête, fortune, fossé, fumée, gars, gaspiller, glace, guetter, hardi, haut, hiver, image, immense, innocent, inquiétude, inutile, jaunie, jeu, lassitude, loup, lueur, lune, maison, mur, musicien, mystère, nord, nuit, observer, ombre, or, orchestre, ours, ouvert, passer, pays, penser, pesant, peur, pierre, quiétude, rançon, résoudre, rêver, regard, retentir, riche, rumeur, sage, sans cesse, sauvage, se nouer, se tuer, siècle, siffloter, soir, soleil, son, sortilège, sourd, souvenir, suinter, tambourin, temps, tristesse, trouer, vagabond, vent, vide, vieux, violon, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 octobre 2018

Dresse-toi, frappe ton tambour,
Fais connaître l’union d’amitié !
Qu’ainsi se prenne leur coeur :
Nos cannes à tabac et nos fleurs,
Ici seulement, nous les avons apprêtées…
Ami, dresse-toi,
Prends tes fleurs et ton tambour,
Ne reste pas dans ta douleur,
Mais porte-la en parure:
Ici seulement sont les fleurs épandues,
Les fleurs d’or précieuses !
I1 chante bien,
L’oiseau de turquoise, le quetzal,
L’oiseau aux plumes de jais !
L’ara chante le premier :
Tambourins et tambours,
Tous lui font réponse.. .
Je bois le cacao,
Et ce m’est grande joie.
Mon coeur est heureux,
Mon coeur est satisfait…
Ainsi je pleure, ainsi je chante,
Dans l’intérieur de ma maison passe ma vie.
J’ai bu des fleurs de cacao et de maïs…
Pleure mon coeur, empli de tristesse:
Sur la terre seulement, naître à la douleur…
Tout ce dont je me souvienne:
Le malheur et l’angoisse:
Sur la terre seulement, naître à la douleur …
(Nezahualcoyotl)
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Posted in poésie | Tagué: (Nezahualcoyotl), ami, amitié, angoisse, ara, cacao, chanter, coeur, douleur, fleur, heureux, jais, joie, maïs, malheur, naître, parure, précieuse, réponse, se souvenir, tabac, tambour, tambourin, tristesse, union | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 1 juillet 2018

AU MILIEU DE L’HIVER
Une lumière blême
jaillit de mes habits.
Solstice d’hiver.
Des tambourins de glace cliquetante.
Je ferme les yeux.
Il y a un monde muet
il y a une fissure
où les morts passent la frontière
en cachette.
(Tomas Tranströmer)
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Posted in poésie | Tagué: (Tomas Tranströmer), blême, en cachette, fermer, fissure, frontière, glace, habit, hiver, jaillir, lumière, milieu, mort, muet, solstice, tambourin, yeux | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 12 décembre 2017
![Alexey Slusar 1961- Ukrainian painter - Flamenco dancers - Tutt'Art@ (4) [800x600]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2014/11/alexey-slusar-1961-ukrainian-painter-flamenco-dancers-tuttart-4-800x600.jpg?w=579&h=849)
Parmi les amoureux de Carmen,
Qui se hâtent, foule bigarrée,
Voulant l’entraîner derrière eux,
Un seul…
Silencieux et morose
N’attend rien, ne demande rien ;
Mais lorsque le tambourin résonne,
Et sourdement, tintent les bracelets,
Il se souvient des jours de printemps,
Et dans le tumulte des accords
Il regarde sa taille chantante
Et voit des rêves créateurs…
Tu es telle l’écho d’un hymne oublié
Dans mon noir et sauvage destin.
0 Carmen, il m’est triste et étrange
D’avoir pu rêver de toi…
Tu es ta propre loi, tu voles, tu voles outre,
Vers d’autres constellations, ne connaissant pas d’orbites,
Et ce monde-ci n’est pour toi qu’un rouge nuage de fumée
Où quelque chose consume, chante, tourmente et brille.
Et dans cet incendie est folle ta jeunesse.
Tout est musique et lumière : il n’y a ni bonheur, ni trahisons,
D’une même mélodie résonnent joie et tristesse.
Mais je t’aime : je suis pareil à toi, Carmen !
(Alexandre Blok)
Illustration: Alexey Slusar
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Posted in poésie | Tagué: (Alexandre Blok), aimer, amoureux, étrange, bonheur, bracelet, chantant, constellation, destin, folle, fumée, hymne, incendie, jeunesse, joie, lumière, musique, nuage, orbite, printemps, rêve, rêver, sauvage, silencieux, tambourin, trahison, triste, tristesse, tumulte, voler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 novembre 2017

Mon âme est comme un orchestre caché ;
Je ne sais pas quels instruments
résonnent et jouent en moi,
cordes et harpes,
timbales et tambourins.
Je ne peux me connaître
que comme une symphonie.
(Fernando Pessoa)
Illustration
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Fernando Pessoa), âme, caché, connaître, corde, harpe, instrument, jouer, orchestre, résonner, symphonie, tambourin, timbale | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 24 mai 2016
Dans les matins
de mon enfance
il y a
des lumières bleues
dans le ciel
une grosse orange
et des lutins
merveilleux
il y a
la montagne blanche
et des fleurs
bien haut perchées
il y a
le ciel de Provence
et des orages
et des étés
il y a
des matins
de gelée blanche
il y a
des nuits étoilées
des matins
aux parfums étranges
qu’on ne peut pas retrouver
du romarin
de la lavande
des moutons blancs
et des bergers
et des sentiers sous la rosée
et des roses enflammées
il y a
des gerbes de bonheur
et puis des cris
et puis des pleurs
il y a
de grands sapins bleus
qui remuent leurs branches
en cadence
il y a
des enfants aux yeux noirs
qui au son du tambourin
dansent
il y a
des matins argentés
qui se mettent à briller
il y a
des choses immenses
que je voudrais
te raconter
j’espère que tu auras
la chance
toi aussi
de les rencontrer.
(Françoise Buczko)
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Posted in poésie | Tagué: (Françoise Buczko), été, berger, bonheur, briller, enfance, enfant, fleur, immense, lumière, lutin, matin, mérveilleux, montagne, orage, orange, raconter, rencontrer, rose, sapin, tambourin | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 avril 2016

DRELIN DRELIN
Le bonheur est donné
C’est enfantin
Il faut s’aimer
J’ai descendu dans mon jardin
Il y faisait un clair de lune
Comme la lampe d’Aladin
Avec rime d’un baladin
J’y suis resté jusqu’au matin
Jusqu’à l’aube et ses tambourins
A réfléchir à nos destins
Qui furent danses d’Arlequin
Et clartés de bonne fortune
Nous vivons sur des strapontins
Mais tout le spectacle est divin
J’ai descendu dans mon jardin
Le bonheur est donné
C’est enfantin
Il faut s’aimer
(Louis Calaferte)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Louis Calaferte), aube, baladin, bonheur, clair de lune, danse, descendre, divin, donné, enfantin, fortune, jardin, lampe, matin, rester, rime, s'aimer, spectacle, strapontin, tambourin, vivre | Leave a Comment »