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Poésie

Posts Tagged ‘tanguer’

En haut de l’escalier (Mireille Fargier-Caruso)

Posted by arbrealettres sur 16 février 2023




Illustration: Anicet Olivier
    
En haut de l’escalier les
certitudes tanguent
l’interrogation défroissée

tu cherches
un astre neuf des briques vraiment rouges
un peu de vent dessus
pour effacer la pluie et le sel des orages
un filet de sens à l’épaisseur charnelle

coûte que coûte un peu de beauté
pour limer la peur

l’emportement des hirondelles
leur retour si longtemps espéré
tu cherches

(Mireille Fargier-Caruso)

Recueil: Comme une promesse abandonnée
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Près du Mont Saint-Michel (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 27 août 2020



Près du Mont Saint-Michel

Entraîné par le vent dans un tourbillon de routes,
J’atteins la grève, enfin, tout près du Mont Saint-Michel
Domaine de la mer, du ciel sombre et du sel,
Où, dans les prés-salés, des troupeaux d’agneaux broutent.

Je verrai le soleil se coucher sur Cancale,
Assistant au retour des charrettes bancales
Qui tanguent dans la vase, emplies de goémon
Alors que la marée emprisonne le Mont.

(Jean-Baptiste Besnard)


Illustration

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La poésie circulaire (Benjamin Péret)

Posted by arbrealettres sur 14 mars 2020




L’homme découvre la poésie circulaire
il s’aperçoit qu’elle roule et tangue
comme les flots de la botanique
et prépare périodiquement son flux et son reflux

(Benjamin Péret)

Illustration

 

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Sur l’eau sombre (Srecko Kosovel)

Posted by arbrealettres sur 26 février 2020



 

Sur l’eau sombre, l’eau sans voix
Tangue un jeune et beau cadavre…

(Srecko Kosovel)

Illustration: John Everett Millais

 

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Soir ivre (Ingerborg Bachmann)

Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2019



Illustration: Edward Hopper
    
Soir ivre

Soir ivre empli d’une clarté bleutée
titube à la fenêtre et désire chanter.
Les vitres peureusement se rassemblent et se pressent
dans lesquelles ses ombres se sont prises au filet.

Il obscurcit et tangue autour des maisons,
tombe sur un enfant et le chasse en criant,
poursuit tout en haletant et chuchotant
de sombres et inquiétantes déclarations.

Dans la cour humide, à la lisière sombre du mur,
il s’ébat avec les rats dans les coins.
Une femme dans sa robe grise râpée de bure
s’enfuit devant lui pour se cacher plus loin.

A la fontaine un filet mince encore coule,
une goutte s’empresse de saisir l’autre au vol ;
là, il boit sans ambages au trou encrassé de rouille
et aide à laver les noirs caniveaux et rigoles.

Soir ivre empli d’une clarté bleutée
titube par la fenêtre et commence à chanter.
Les vitres se brisent. Le visage ensanglanté,
il entre pour lutter avec ma terreur.

***

Betrunkner Abend

Betrunkner Abend, voll vom blauen Licht,
taumelt ans Fenster und begehrt zu singen.
Die Scheiben drängen furchtsam sich und dicht,
in denen seine Schatten sich verfingen.

Er schwankt verdunkelnd um das Häusermeer,
trifft auf ein Kind, es schreiend zu verjagen,
und atmet keuchend pinter allem her,
Beängstigendes flüsternd auszusagen.

Im feuchten Hof am dunklen Mauerrand
tummelt mit Ratten er sich in den Ecken.
Ein Weib, in grau verschlissenem Gewand,
weicht vor ihm weg, sich tiefer zu verstecken.

Am Brunnen rinnt ein dünner Faden noch,
ein Tropfen läuft, den andern zu erhaschen;
dort trinkt er jäh aus rostverschleimtem Loch
und hait, die schwarzen Gossen mitzuwaschen.

Betrunkner Abend, voll vom blauen Licht,
taumelt ins Fenster und beginnt zu singen.
Die Scheiben brechen. Blutend im Gesicht
dringt er herein, mit meinem Graun zu ringen.

(Ingerborg Bachmann)

 

Recueil: Toute personne qui tombe a des ailes
Traduction: Françoise Rétif
Editions: Gallimard

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Retouche à l’orgue (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2019



Retouche à l’orgue

dimanche au motet pour l’ensemble
l’infini tangue de vague en vague
dans la lumière à son grand jeu
chacun se sent une note de Dieu

(Daniel Boulanger)

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Doux Scepticisme du Coeur (Emily Dickinson)

Posted by arbrealettres sur 16 décembre 2018



Doux Scepticisme du Coeur –
Qui sait – et ne sait pas –
Et tangue ainsi qu’une Flotille
De Parfums qu’assaille la neige –
Qui appelle et diffère le Vrai
De crainte que la Certitude fige
Comparée aux douleurs exquises
De la passion qui frémit de Peur –

(Emily Dickinson)

Illustration

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Entrée dans une étoile (Morten Nielsen)

Posted by arbrealettres sur 4 décembre 2018




    
Entrée dans une étoile —

La nuit est claire, mais des nuages passent
sous la lune
Des fleurs ensommeillées tanguent au vent
sur des pelouses pentues.

À présent les lilas sont fanés,
mais les roses saignent
aussi douloureuses, aussi douces que la rencontre
dérobée de deux êtres…

La nuit prend tout au sérieux.
Elle tinte
vide au loin.
— — Nous entrons main dans la main
dans une étoile.

***

Ind i en Stjerne —

Natten er lys, men med drivende Skyer
under Maanen.
Sovende Blomster driver for Vinden
paa Plaenernes Skraanen.

Syrenen er afblomstret nu,
men Roserne bloder
saa ondt og saa sodt som to Menneskers
stjaalne Moder.. .

Natten tar aile Ting ruer
Der er klingende
tomt i det fjerne.
— — Vi gaar med hinanden i Haanden
ind i en Stjerne.

(Morten Nielsen)

 

Recueil: Guerriers sans armes Krigere uden vaaben
Traduction: Pierre Grouix
Editions: Grèges

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TU PASSES (Maurice Henry)

Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2018




    
TU PASSES

Tu passes derrière la vie traînant sans effort l’invisible tapis de diamants
fine sur tes aiguilles tu t’avances
et la rue tangue et bascule et disparaît dans le fracas des volets de fer
dans le parfum de l’enfance à la recherche des étoiles perdues
dans le flux des visages rendus à la nuit

Tes yeux sont des lièvres à l’heure de la rosée
tes mains sont de sable d’été

Je tombe dans ton souffle je nage dans tes murmures
mais tu passes comme une torche

(Maurice Henry)

 

Recueil: Les poètes du Grand Jeu
Traduction:
Editions: Gallimard

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Accroupis sur la nuit d’août (Vénus Khoury-Ghata)

Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2018




    
Accroupis sur la nuit d’août
les gens des terres creuses applaudissent à chaque chute d’étoile
l’univers disent-ils n’en a pas pour longtemps
les oiseaux qui assuraient l’équilibre entre le haut et le bas ont vieilli
l’horizon tangue à la moindre chute de feuille

un oiseau descendant d’une lignée prestigieuse suit les méandres
de sa plume sur ta page
comment choisir entre deux mots alors qu’il hésite à atterrir
la page est terre inhospitalière et la plume qui écrit fusil de chasseur.

(Vénus Khoury-Ghata)

Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/

Recueil: Gens de l’eau
Traduction:
Editions: Mercure de France

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