Posts Tagged ‘tanière’
Posted by arbrealettres sur 9 mai 2020

Illustration: Tamara Lunginovic
L’ATTENTE
Des attentes sans nombre
Parcourent les jungles du coeur.
Les unes hurlent comme les loups.
Qu’elle arrive une bonne fois, elle,
La femme, colonne en marbre de la lune,
Dansant sur des alpages ensoleillés;
D’autres guettent aux alentours de ponts
Pour vous attirer dans le gouffre;
D’autres dorment, ours dans leur tanière
Ou serpents engourdis
Par les brumes de l’automne;
Les unes croisent votre sentier,
Lapins effrayés,
Et courent, courent à travers champs.
Mais il y a une grande attente
Qui ressemble à l’ombre.
Elle est tantôt devant, tantôt derrière,
Elle se roule à vos pieds,
Elle s’apprête à vous saisir la nuque,
Elle s’arrête, vous abandonne
Puis se remet à vous pister.
Parfois vous l’oubliez, elle commence alors
A suinter doucement sur votre cerveau
Sa pluie froide.
Vous vous secouez, elle s’enfuit.
Une fois,
Quand vous ne serez pas sur vos gardes,
Elle jettera sur vous ses filets
Où se brisent désespérées
Toutes les flèches de la lumière.
(Mihai Beniuc)
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Posted in poésie | Tagué: (Mihai Beniuc), alentours, alpage, arriver, attente, attirer, automne, brume, cerveau, champ, coeur, colonne, commencer, courir, croiser, danser, désespéré, derrière, devant, dormir, doux, effrayer, engourdir, ensoleillé, femme, filet, flèche, froid, garde, gouffre, guetter, hurler, jeter, jungle, lapin, loup, lumière, lune, marbre, nuque, ombre, oublier, ours, parcourir, pister, pluie, pont, ressembler, s'apprêter, s'arrêter;abandonner, s'enfuir, saisir, se briser, se rouler, se secouer, sentier, serpent, suinter, tanière | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 février 2020

Illustration: Francis Picabia
La blonde
Rêvez un frêle paysage
De bruyères et de bouleaux,
Dont flotte au vent le blanc feuillage,
Comme l’écume sur les flots ;
Et sous cette ombre échevelée,
Rêvez, plus gracieuse encor
Que les bouleaux de la vallée,
La vierge aux longues tresses d’or.
Jour et nuit, blanche et blonde, elle erre ;
Ses yeux bleus se noyant de pleurs,
Fille du ciel et de la terre,
Sœur des étoiles et des fleurs.
Sur son passage tout l’admire
Et tout la chante d’une voix ;
Brisons la guitare et la lyre,
Ses musiciens sont les bois ;
La bête sort de sa tanière,
L’oiseau de son nid pour la voir ;
L’étang, la source et la rivière,
Lui présentent leur bleu miroir.
Jour et nuit, blanche et blonde, elle erre ;
Ses yeux bleus se noyant de pleurs,
Fille du ciel et de la terre,
Sœur des étoiles et des fleurs.
On dit qu’avec les astres même,
La nuit, elle a de longs discours ;
Un autre vous dira qu’elle aime,
Sans rien conter de ses amours.
Oh ! ce n’est point sous vos ombrages,
Bouleaux, sapins, genévriers,
Que nichent ses amours sauvages :
Son cœur est loin de nos sentiers.
Jour et nuit, blanche et blonde, elle erre ;
Ses yeux bleus se noyant de pleurs,
Fille du ciel et de la terre,
Sœur des étoiles et des fleurs.
Elle aime sous l’ombre mystique
Des palmiers d’or qui sont au ciel,
Et sa vie est un long cantique
Qui fuit loin du monde réel.
Ange, vous êtes une femme,
Le ciel est peut-être à vos pieds ;
Choisissez entre mille une âme
Qui vous aime et que vous aimiez.
Jour et nuit, blanche et blonde, elle erre ;
Ses yeux bleus se noyant de pleurs,
Fille du ciel et de la terre,
Sœur des étoiles et des fleurs.
(Pierre Dupont)
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Posted by arbrealettres sur 10 septembre 2019

Chaque jour j’aperçois des vaches dans les prés
craintives et sans défense
Et je ne sais comment expliquer leurs causes perdues
Et mon âme puera
Jusqu’à la fin du monde
La tanière des fauves.
(Jean-Marc Soriano)
Recueil: Une nuit de 7 jours
Traduction:
Editions: Petitfleur
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Posted by arbrealettres sur 7 novembre 2018

DE L’HOMME SEUL
Seul dans le tout, seul dans l’immensité,
Seul sur la terre
Et seul dans la cité,
Seul sur la Place et seul dans la tanière,
Et seul sous l’oripeau,
Seul dans la peau.
(André Berry)
Recueil: Poèmes involontaires suivi du Petit Ecclésiaste
Traduction:
Editions: René Julliard
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Posted by arbrealettres sur 25 septembre 2018

Un jour les muses poseront nues
pour les poètes
un jour la poésie sortira du marché de la poésie
la poésie sortira de sa tanière
et prendra la route toute seule
comme une grande
ce sera un jour de fresque
un jour peint
sans chevalet
avec des nuances hautes en couleurs
ce jour se boira clair comme une source
se mangera par grappes
mûres de fruits
de beaux fruits qui exploseront de rire
dans le jus de la bouche
l’horizon se donne couché
en toute déraison devant la phrase
un jour viendra
où les muses poseront nues pour les poètes
(James Noël)
Recueil: Le Pyromane adolescent suivi de Le sang visible du vitrier
Traduction:
Editions: Points
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Posted by arbrealettres sur 12 juin 2018

ÉCLAТАNТE ВЕAUТÉ…
Je nageais dans la beauté
Éclatante, chair et rose…
D’un coup la réalité
M’assomme, caillou sans cause.
Mais pourquoi toujours biaiser?
Pas de caillou symbolique :
Ne pas idéaliser
Quand le sort me fait la nique.
L’instinct trahit rarement,
Cet homme apportait le drame :
«Il vient couper le courant » …
Mer et tempête en mon âme.
Prêt pour tailler mon crayon .
Mon couteau, dans la lumière :
Tuer… faire le lion,
Et qu’ils paient pour ma misère !
Déjà tout est condamné :
La bête, elle, a sa tanière,
Mais moi, je suis désarmé
Pour cette espèce de guerre.
Тu serai, pis encor :
Assommé sans élégance,
L’arme légale, c’est l’or :
On est dupe avec la lance.
Aujourd’hui le héros peut,
Bombe de nouvelle espèce,
Lancer de beaux billets bleus
Explosant en sous et pièces.
Et voilà comme, tangent,
Je tirai ma révérence…
Ce soir, lime, astres d’argent
Ме parlaient de l’espérance.
(Attila József)
Recueil: Aimez-moi – L’oeuvre poétique
Traduction: Georges Kassaï
Editions: Phébus
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Posted by arbrealettres sur 30 janvier 2017

Minuit
La pâle nuit d’automne
De ténèbres couronne
Le front gris du manoir ;
Morne et silencieuse,
L’ombre s’assied, rêveuse,
Sous le vieux sapin noir.
Au firmament ses voiles
Sont parsemés d’étoiles
Dont le regard changeant,
Sur la nappe des ondes,
Répand en gerbes blondes
Ses paillettes d’argent.
Dans le ciel en silence
La lune se balance
Ainsi qu’un ballon d’or,
Et sa lumière pâle,
D’une teinte d’opale,
Baigne le flot qui dort.
Au bois rien ne roucoule
Que le ruisseau qui coule
En perles de saphir;
Et nul cygne sauvage
N’ouvre sur le rivage
Sa blanche aile au zéphir.
Une ondoyante voile,
Comme aux cieux une étoile,
Brille au loin sur les eaux,
Et la chouette grise
De son vol pesant frise
La pointe des roseaux.
La bécassine noire
Au col zébré de moire
Dort parmi les ajoncs
Qui fourmillent sans nombre
Sur le rivage sombre,
Au pied des noirs donjons.
Sous la roche pendante,
La grenouille stridente
Dit sa rauque chanson,
Et des algues couverte
Toute la troupe verte
Coasse à l’unisson.
Dans l’onde qui miroite,
L’ondine toute moite
Ecartant les roseaux,
Sèche sa blanche épaule
A l’ombre du vieux saule
Qui pleure au bord des eaux.
Rêveuse elle se mire
Et, coquette, s’admire
Dans le miroir mouvant,
Et de ses tresses blondes,
Sur le cristal des ondes,
Tombent des pleurs d’argent.
La Sylphide amoureuse,
La Péri vaporeuse,
Fée au col de satin,
Dans leur ronde légère,
Effleurent la fougère
D’un petit pied mutin.
Les farfadets, les gnomes,
Les nocturnes fantômes,
Traînant leurs linceuls gris,
Dansent, spectres difformes,
Autour des troncs énormes
Des vieux pins rabougris.
Le serpent rampe et glisse,
Et son écaille lisse
D’un rayon fauve luit ;
Les bêtes carnassières
Sortent de leurs tanières…
Dormons : il est minuit !
(Louis-Honoré Fréchette)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 17 décembre 2015

Le voyageur
L’herbe fleurit toujours au creux de ton ventre,
Terre, pourquoi refuser ton ventre au voyageur ?
Et si le seigle est mûr, il a faim et ses mains
Tremblent d’amour quand il pense à toutes les gerbes.
Il sait que la forêt bleue et verte est ouverte
Aux chiens qui vont flairer le parfum des tanières :
Les fleurs fanées d’hier ont des odeurs d’étoiles,
Mais le vieux ciel est moins cruel que l’aubépine.
La spirale s’enroule aux serpents de l’éther,
Frappe et plie, pèlerin, tes épaules pensives :
Le moulin tourne et la mélancolie des oies
Ecrit ta destinée sur l’horizon sanglant.
Heure, ami, crépuscule, et le plaisir des mules
Et les pleurs de la roue et l’ange qui s’envole :
Ferme tes poings, dors-toi dans l’astre de ton rêve :
L’escadre des méduses tombe et crève sur les grèves.
(Remy de Gourmont)
Illustration: ArbreaPhotos
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