Posts Tagged ‘tâter’
Posted by arbrealettres sur 28 juin 2022

Ô beaux yeux bruns, ô regards détournés,
Ô chauds soupirs, ô larmes épandues,
Ô noires nuits vainement attendues,
Ô jours luisants vainement retournée !
Ô tristes plaints, ô désirs obstinés,
Ô temps perdu, ô peines dépendues,
Ô milles morts en mille rets tendues,
Ô pires maux contre moi destiné !
Ô ris, ô front, cheveux bras mains et doigts !
Ô luth plaintif, viole, archet et voix !
Tant de flambeaux pour ardre une femelle !
De toi me plains, que tant de feux portant,
En tant d’endroits d’iceux mon cœur tâtant,
N’en ait sur toi volé quelque étincelle.
(Louise Labé)
Illustration: Alexander Sulimov
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Posted in poésie | Tagué: (Louise Labé), étincelle, chaud, désir, destiné, femelle, flambeaux, front, luisant, luth, noire, peine, perdu, plaintif, regard, se plaindre, soupir, tâter, triste, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 septembre 2021

Illustration
Souvenir
Jours de Drancy, usine à fabriquer la mort
Avec ses râles, ses mouvements, ses tournements.
Ses cris, ses toux, ses pleurs et tous ses tremblements
Mon corps te garde en lui pour bien longtemps encore.
Nuits de Drancy
Usine à fabriquer la mort, nuits de Drancy,
Où le corps en grinçant tâte déjà les planches
Les épaules font mal, je sens gémir les hanches
Mais l’esprit reste souple et chaud dans l’air transi.
Camp de Drancy, octobre 1941.
(Jean Wahl)
Recueil: Vive la liberté
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in haïku, poésie | Tagué: (Jean Wahl), air, épaule, chaud, corps, cri, Drancy, encore, esprit, fabriquer, garder, gémir, grinver, hanche, jour, longtemps, mal, mort, mouvement, nuit, planche, pleur, râle, sentir, souple, souvenir, tâter, tournement, toux, transi, tremblement, usine | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2021

déclaration d’identité
Non, je n’avalerai pas vos paroles
fantômes vos paraboles
d’inventaire, vos courbes de
Bourse de massacres.
Je choisis les cris
d’oiseaux de mer
le craquement des pierres
tout ce qui brave, hurle, éclate muettement dans le monde.
Le sang aux tempes, le coeur battant, le toc des artères,
c’est aussi ma parole
touchable
sous le doigt.
Au bord du temps
je tâte l’incertain
dans les feuilles des arbres
aux cellules pourtant si proches
de mes propres cellules, closes en cette chair
qui se retire et se rapproche
jusqu’à coller au tissu végétal
pour reconnaître
un rapport très sourd
un micron de complicité
main, feuille, ensemble,
toutes deux nervurées, actives, sève et sang,
nous affirmons, nous attestons la vie.
(Marie-Claire Bancquart)
Recueil: Voix Vives de méditerranée en méditerranée Anthologie Sète 2019
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Marie-Claire Bancquart), actif, affirmer, artère, attester, avaler, éclater, battre, bord, bourse, braver, cellule, chair, choisir, clos, coeur, coller, courbe, craquer, cri, déclaration, doigt, ensemble, fantôme, feuille, hurler, identité, incertain, inventaire, main, massacre, mer, micron, monde, muet, nervurer, oiseau, parabole, parole, pierre, proche, rapport, rbre, reconnaître, sang, sève, se rapprocher, se retirer, simplicité, sourd, tâter, tempe, temps, tissu, toc, toucher, végétal, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2020

Le zizi perpétuel
Mon petit frère a un zizi
Mais moi, Zaza,
Je n’en ai pas.
Mon petit frère a un zizi
Toujours placé au bon endroit
Mais moi, Zaza,
Je n’en ai pas.
Pourquoi ?
Il me le montre sans répit
Pour me donner du dépit
Pour se donner un air gaulois
Pour m’enfoncer dans l’désarroi !
Il me le sort en catimini’
En tapis rouge en tapinois’
Et me le fait toucher du doigt :
C’est assez doux
Comme caoutchouc
Mais y’a pas de quoi
Perdre la foi.
Et moi, et moi, moi je me dis
Pourquoi mon frère a un zizi
Dans quel tiroir se font les lois ?
Le jour et la nuit
Son zizi le suit
Toujours placé au bon endroit.
Et moi, Zaza, dans les draps blancs
J’ai beau me tâter
Me tâter souvent
À la place où ç’aurait dû été
Que du vent ! Que du vent !
« Tu verras Zaza
Avec mon zizi
Un jour je serai le Roi »
Qu’il dit
Tout en lui collant tout autour du sparadrap.
À la fin c’est énervant
De manquer obstinément
De cette sorte d’émolument.
Si j’ai le regard zoulou
Si j’ai le nombril sournois
Si je fais des coups en d’ssous
Si je pousse de guingois
Si je ne fais pas mon poids
Faut pas demander pourquoi !
Mais pourquoi ?
Pourquoi ?
(René de Obaldia)
Recueil: Innocentines
Traduction:
Editions: Gracet & Fasquelle
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Posted in poésie | Tagué: (René De Obaldia), air, émolument, énerver, blanc, caoutchouc, catimini, coup, dépit, désarroi, demander, dessous, doigt, doux, drap, endroit, enfoncer, foi, frère, ginguois, Loi, montrer, nombril, perdre, perpétuel, placer, poids, pourquoi, pousser, roi, rouge, sournois, sparadrap, tapinois, tapis, tâter, tiroir, toucher, vent, zizi | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 février 2020

Chanson
(Pas par le plafond)
Pas par le plafond,
Pas par le plancher,
Petit enfant sage,
Tu ne partiras.
Pas brisant les murs
Ou les traversant,
Pas par la croisée,
Tu ne partiras.
Par la porte close,
Par la porte ouverte,
Petit enfant sage,
Tu ne partiras.
Ni brûlant le ciel,
Ni tâtant la route,
Ni moquant la lande,
Tu ne partiras.
Ce n’est qu’en passant,
À travers les jours,
C’est à travers toi
Que tu partiras.
(Guillevic)
Recueil: Les poèmes ont des oreilles
Traduction:
Editions: Rue du Monde
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Posted in poésie | Tagué: (Guillevic), à travers, brûler, briser, chanson, ciel, clos, croisée, enfant, jour, lande, moquer, mur, ouvert, partir, passer, plancher, porte, route, sage, tâter, traverser | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 février 2020

Totaux
Ton temps têtu te tatoue.
T’as-ti tout tu de tes doutes ?
T’as-ti tout dû de tes dettes ?
T’as-ti tout dit de tes dates ?
T’a-t-on tant ôté ta teinte ?
T’a-t-on donc dompté ton ton ?
T’as-ti tâté tout téton ?
T’as-ti tenté tout tutu ?
T’es-ti tant ? T’es-ti titan ?
T’es-ti toi dans tes totaux ?
Tatata, tu tus ton tout.
(Norge)
Recueil: Les poèmes ont des oreilles
Traduction:
Editions: Rue du Monde
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Posted in poésie | Tagué: (Norge), ôter, date, dû, dette, dire, dompter, doute, taire, tant, tatouer, tâter, téton, têtu, teinte, temps, tenter, titan, ton, total, tout, tutu | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 janvier 2020

Illustration: Odilon Redon
La fin de Satan
[…]
Oh; je monte et descends et remonte sans cesse,
De la création fouillant le souterrain,
Le bas est de l’acier, le haut est de l’airain,
A jamais, à jamais, à jamais; Je frissonne,
Et je cherche et je crie et j’appelle. Personne;
Et furieux, tremblant, désespéré, banni,
Frappant des pieds, des mains et du front l’infini,
Ainsi qu’un moucheron heurte une vitre sombre,
A l’immensité morne arrachant des pans d’ombre,
Seul, sans trouver d’issue et sans voir de clarté,
Je tâte dans la nuit ce mur, l’éternité.
[…]
(Victor Hugo)
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Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), acier, airain, appeler, arracher, à jamais, éternité, bannir, chercher, clarté, création, crier, désespérer, descendre, fin, fouiller, frapper, frissonner, front, furieux, heurter, immensité, infini, issue, main, monter, morne, moucheron, mur, nuit, ombre, pan, personne, pied, remonter, sans cesse, Satan, sombre, souterrain, tâter, trembler, trouver, vitre, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 mars 2019

Illustration: Amedeo Modigliani
Madame au fond de vous
Madame au fond de vous j’ai mangé au fruit rose
Et je n’en suis pas encore rassasié
Pour être vrai j’accours à ce nouveau cellier
D’avoir
Madame en vous mangé si claire chose
Madame j’ai tâté de l’enfer je suppose
En m’abandonnant de la langue à ce beau fruit
Depuis j’erre assoiffé affamé jour et nuit
Ne pouvant me passer d’une nouvelle dose
Quel secours appeler?
Je ne sais pas attendre
Ni ne peux plus aller par un autre sentier
Sans que le goût de votre pulpe me poursuive
Vous perdant comme on perd les perles d’un collier
Si de votre déduit ne puis être la grive
Me soûlant à votre raisin tendu et tendre
(Jacques Chessex)
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Posted in poésie | Tagué: (Jacques Chessex), accourir, affamé, appeler, assoiffé, attendre, cellier, collier, dose, enfer, errer, fond, fruit, grive, langue, madame, manger, perdre, perle, poursuivre, pulpe, raisin, rassasié, rose, s'abandonner, se soûler, secours, sentier, tâter, tendre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 juin 2018
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Posted in humour, méditations, poésie | Tagué: (Virginia Woolf), cerveau, délicieux, mur, poire, septembre, tâter, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 décembre 2017

Illustration: Martin Matje
Je voudrais pas crever
Avant d’avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d’argent
Au nid truffé de bulles
Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un coté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraiment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d’égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres
Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu’on attrape là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j’en aurai l’étrenne
Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j’apprécie
Que je sais qui me plaît
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d’algues
Sur le sable ondulé
L’herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L’odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l’Ursula
Je voudrais pas crever
Avant d’avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J’en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux
Je voudrais pas mourir
Sans qu’on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir
Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s’amène
Avec sa gueule moche
Et qui m’ouvre ses bras
De grenouille bancroche
Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d’avoir tâté
Le goût qui me tourmente
Le goût qu’est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d’avoir goûté
La saveur de la mort…
(Boris Vian)
Recueil: Je voudrais pas crever
Traduction:
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Boris Vian), air, algue, apprécier, araignée, égout, éternel, belle, bouche, boulevard, bulle, chercher, chien, connaître, content, couleur, crâne, crever, dévoreur, dormir, douleur, enfant, essayer, fin, finir, goût, grenouille, grouiller, ingénieur, inventer, jardinier, lune, main, maladie, mer, moche, montagne, mort, nid, peine, penseur, pointu, porter, rêver, regard, reste, robe, rose, saison, saveur, savoir, singe, soleil, tâter, thune, tourmenter, tropique, vouloir, yeux | 1 Comment »