
Taudis
Derrière une vitre
Un enfant pâle pleure
Le nez et les yeux collés
Au carreau sale.
(Jean-Baptiste Besnard)
Posted by arbrealettres sur 11 avril 2021
Taudis
Derrière une vitre
Un enfant pâle pleure
Le nez et les yeux collés
Au carreau sale.
(Jean-Baptiste Besnard)
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Posted by arbrealettres sur 18 avril 2018
Le grand jour
Plus tard le ciel déchiré de cris
plus tard les enfants nus
plus tard les bruits légers des belles rencontres
plus tard les poignets cernés par l’amour
plus tard la pitié des affamés
plus tard le livre comme un oiseau blanc
plus tard le culte des innocents
beaucoup plus tard
au moment de la grande clarté
au moment de la grande éclipse
les éclats de lune répandus par le soleil
et les traits de plumes sur les murs froissés
traits rouges rapides cruels
et plume d’hirondelle
immobile au sommet des taudis
pour entretenir le bleu des toiles
pour supporter le toit absent
longues absences d’autrefois
d’aujourd’hui et de toujours
beaucoup plus tard
le ciel déchiré de cris
déchiré comme une aile.
(Roland Giguère)
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Posted by arbrealettres sur 17 février 2018
Illustration: Paula Modersohn-Becker
Il n’est vraiment pas surprenant…
1
Il n’est vraiment pas surprenant
Que le gâteau et le nanan
Ne se trouvent pas dans mon plat
On m’ fait du plat
J’ fais ma mijaurée
Et j’ reste dans la purée
Avec mes deux yeux
Pour pleurer dans ma chemise
Sans être prise
Par mon amoureux.
2
Il n’est vraiment pas surprenant
Que d’autres aient beaucoup d’amants
Elles sont gentill’s avec eux
Ces vaniteux
Les croient sur paroles
Dans leurs bras ell’s devienn’nt molles
Et pour un baiser
Elles donneraient leur vie.
Je les envie
Sans pouvoir oser.
3
Il n’est vraiment pas surprenant
Que j’adore tous les enfants
Que leurs cris me fass’ palpiter
Mais ma bonté
Comme je la cache
Et comm’ je joue à cach’-cache
Avec le bonheur
Je suis une vieille fille
Pas très gentille
Pleine de rancoeur.
4
Il n’est vraiment pas surprenant
Qu’avec mon caractèr’ méchant
Je reste seul dans mon taudis.
À ce qu’on dit
Je suis hypocrite.
(le manuscrit s’arrête là)
(Robert Desnos)
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Posted by arbrealettres sur 5 janvier 2018
MENDIANT
Mendiant, sur mon chemin, ton regard me dérange,
Car tes yeux qui m’implorent, tels deux miroirs étranges,
Me dévoilent ce que de moi je préférerais ne pas savoir,
Et m’obligent à affronter ce que je cache dans le noir.
A contre cœur, du bout des doigts, je jette quelques miettes
Mais ce n’est pas mon amour qui soulage ta diète,
C’est juste mon ego, cet orgueilleux tyran,
Qui verse son tribut, au regard des passants.
Mendiant, dans ma conscience, ta présence jette un froid
La main que tu me tends, qu’attend elle de moi ?
De la pitié, je n’en ai pas, de la bonté, encore moins
Mon cœur n’est qu’un taudis où l’amour crève de faim.
Car sous mes beaux habits, derrière ma mine sereine,
Je cache une misère bien plus grande que la tienne,
La peur, de donner, de manquer, misérable est ma foi !
Comprends tu, de nous deux, le vrai mendiant, c’est moi !
(Martine Hadjedj)
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Posted by arbrealettres sur 20 mai 2016
LA CONGRÉGATION DISPERSÉE
I
Nous avions accepté de montrer nos foyers.
Le visiteur a pensé: vous vivez bien.
Les taudis sont dans vos âmes.
II
À l’intérieur de l’église: des piliers et des voûtes,
blancs comme du plâtre, comme la bande de plâtre
sur le bras cassé de la foi.
III
À l’intérieur de l’église, l’assiette du mendiant
s’élève d’elle-même du sol
et passe entre les bancs.
IV
Mais les cloches des églises doivent s’en aller sous terre.
Elles s’accrochent aux tuyaux des égouts.
Elles tintent sous nos pas.
V
Le somnambule Nicodème sur la route
de l’Adresse. Qui a l’adresse?
Ne le sais pas. Mais c’est là que nous allons.
(Tomas Tranströmer)
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Posted by arbrealettres sur 31 mars 2016
L’oubli profond est un château des mers
Éros y est enseveli ; tu m’y conduis
Psyché fille prostituée forte et commune
Et nous y périssons sous l’ombre des taudis.
O ma sœur oublie-moi ; oublions nos amours
(Jean Jouve)
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