Posted by arbrealettres sur 3 juin 2022

Illustration: Alain Boissel
CHANSON
Quand naquit mon amour, c’était sur les rivages
des eaux dansantes d’un torrent
par une claire nuit de nordique printemps,
par une de ces nuits de mes jeunes années
où je buvais le miel sauvage
sur les prés couverts de rosée.
Quand naquit mon amour, c’était sur les rivages
du Païso torrentueux
où sautait le saumon et chassait le brochet ; et
de ses froides eaux qui roulaient avec rage,
farouchement voluptueux,
un chant irréel s’élevait.
Et ce chant bouillonnait tout le long de mes veines
chaque fois qu’un nouveau printemps
venait remettre à neuf un peu de l’âme humaine ;
et dans le monde entier retentissait ce chant
chaque fois que mystérieux
un printemps descendait des cieux.
Mais jamais plus, hélas, je n’aimerai
comme en ces jours lointains, comme aux bords enchantés
des eaux claires du Païso.
Mon amour se fait vieux, mon amour se fait gris,
mon amour ne sait plus du tout
cueillir le miel sauvage au coeur profond des nuits.
(Dan Andersson)
Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction: J.-V. Pellerin
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi
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Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2018

Ô mon Dieu, ne sera-t-il jamais possible
Que je connaisse cette douce femme, là-bas, en Petite Russie,
Et ces deux amies de Rotterdam,
Et la jeune mendiante d’Andalousie
Et que je me lie avec elles
D’une indissoluble amitié?
(Hélas, elles ne liront pas ces poèmes,
Elles ne sauront ni mon nom, ni la tendresse de mon coeur;
Et pourtant elles existent, elles vivent maintenant.)
Ne sera-t-il jamais possible que cette grande joie me soit donnée,
De les connaître?
Car je ne sais pourquoi, mon Dieu, il me semble qu’avec elles quatre,
Je pourrais conquérir un monde!
(Valéry Larbaud)
Recueil: Les Poésies de A.O. Barnabooth
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 8 juin 2017
Où gis-tu secret du monde
à l’odeur si puissante?
Parfois un ouvrier doux
dans la ville fiévreuse
tombe d’un échafaudage
et le vent sent toujours le lilas;
un malheur tenace
habite les corps les plus beaux
les mains dans le soir se serrent
un animal s’endort
dans une loge qu’ouvragèrent les hommes
la paix toujours se corrompt
et la guerre
n’a plus d’âge.
(Jean Follain)
Illustration
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