Posts Tagged ‘tente’
Posted by arbrealettres sur 19 août 2022

Illustration: Aron Mizrahi
SEL
Les choses étaient-elles bonnes alors ?
Oui. Elles étaient bonnes.
Le savais-tu qu’elles étaient bonnes ?
À l’époque ? À ton époque ?
Non, parce que je m’inquiétais
ou peut-être j’avais faim
ou j’étais endormie, la moitié du temps.
Parfois, il y avait une poire ou une prune
ou une tasse avec quelque chose dedans,
ou un rideau blanc, ondulant.
C’était joyeux.
Ou alors une main.
Imaginez : lumière tamisée,
tente orientale,
canopée, beauté, plénitude,
corps lovés et chéris,
effervescences, puis plus rien.
Mirages, à vous de décider.
Tout, jamais.
Bien que par-dessus ton épaule, le voici,
ton propre temps disposé comme un pique-nique
au soleil, toujours rayonnant
bien que ce soit la nuit.
Ne regardez pas derrière vous, disent-ils :
Vous transformerez tout en sel.
Mais pourquoi pas ? Pourquoi ne pas regarder ?
N’est-ce pas scintillant ?
N’est-ce pas joli, là derrière soi ?
(Margaret Atwood)
Recueil:Poèmes tardifs
Traduction: Christine Évain & Bruno Doucey
Editions: Pavillons
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Posted in poésie | Tagué: (Margaret Atwood), épaule, époque, beauté, blanc, bon, canopée, chérir, chose, corps, décider, dedans, derrière, disposer, effervescence, endormi, faim, imaginer, jamais, joli, joyeux, love, lumière, main, mirage, moitié, nuit, onduler, oriental, par-dessus, parfois, pique-nique, plénitude, poire, pourquoi, propre, prune, quelque chose, rayonner, regarder, rideau, rien, s'inquiéter, savoir, scintiller, sel, soleil, tamiser, tasse, temps, tente, tout, transformer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 décembre 2020

Illustration: Oleg Zhivetin
LA BLESSURE
Ce n’est pas le Kandjar qui l’a faite :
Mes ennemis étaient sous leurs tentes.
Ce n’est pas une vengeance échue :
Ceux que j’ai offensés sont morts de ma propre main.
Ce n’est pas le hasard aveugle :
Le hasard quand il croise ma route devient clairvoyant.
Si ma vie se répand et me quitte
C’est que ses yeux m’ont blessé à mort
Et qu’Elle en aime un autre.
(Anonyme)
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Posted in poésie | Tagué: (anonyme), aimer, autre, aveugler, échoir, blesser, blessure, clairvoyant, croiser, devenir, ennemi, faire, hasard, kandjar, main, mort, offenser, quitter, route, se répandre, tente, vengeance, vie, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2020

Illustration: Clémentine-Hélène Dufau
D’APRÈS « LA NAISSANCE DE VÉNUS », CHANSON
Viens et joue avec nous!
Vois, comme des femmes nous avons des seins!
Depuis tes tentes au bord des flots
Viens jouer avec nous: c’est défendu!
Viens et joue avec nous
Regarde! nues, les jambes droites dans l’eau!
Nous nous tenons près de nos bateaux,
Alors nageant vers le lointain
Viens à nous: c’est défendu!
Viens et joue avec nous!
Vois, nous sommes grands comme des femmes!
Nos regards sont aigus:
Nos cheveux sont brillants;
Nos voix parlent franchement ;
Nous nous révélons dans le vert de la mer!
Viens jouer avec nous:
C’est défendu!
***
FROM « THE BIRTH OF VENUS », SONG
Come with us and play!
See, we have breasts as women!
From your tents by the sea
Corne play with us: it is forbidden!
Come with us and play!
Lo, bare, straight legs in the water!
By our boats we stay,
Then swimming away
Come to us: it is forbidden!
Come with us and play!
See, we are tall as women!
Our eyes are keen:
Our hair is bright:
Our voices speak outright:
We revel in the sea’s green!
Come play:
It is forbidden!
(William Carlos Williams)
Recueil: Les Humeurs
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe
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Posted in poésie | Tagué: (William carlos Williams), aigu, bateau, bord, briller, cheveux, défendre, eau, femme, flot, franchement, grand, jambe, jouer, lointain, mer, nager, naissance, nu, parler, révéler, regard, regarder, sein, tente, Vénus, venir, vert, voir, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2020

Au fils du nomade
Chausse tes sandales
et foule le sable
qu’aucun esclave n’a piétiné
Éveille ton âme
et goûte les sources
qu’aucun papillon n’a frôlées
Déploie tes pensées
vers les voies lactées
dont aucun fou n’a osé rêver
Respire le parfum des fleurs
qu’aucune abeille n’a courtisées
Écarte-toi des écoles et des dogmes
Les mystères du silence
que le vent démêle dans tes oreilles
te suffisent
Éloigne-toi des marchés et des hommes
et imagine la foire des étoiles
où Orion tend son épée
où sourient les Pléiades
autour des flammes de la Lune
où pas un Phénicien n’a laissé ses traces
Plante ta tente dans les horizons
où aucune autruche n’a songé à cacher ses oeufs
Si tu veux te retrouver libre
comme un faucon qui plane dans les cieux
l’existence et le néant suspendus
à ses ailes
la vie la mort
(Hawad)
Caravane de la soif, traduit de la tamajadht des Touaregs par l’auteur et Hélène Claudot-Hawad, Édisud, 1985.
Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Hawad), abeille, aile, âme, école, épée, étoile, éveiller, chausser, ciel, courtiser, démêler, déployer, dogme, esclave, existence, faucon, fils, flamme, foire, fou, fouler, frôler, goûter, horizon, imaginer, lactée, laisser, libre, lune, marche, mort, mystère, néant, nomade, oreille, oser, papillon, pensée, piétiner, planer, planter, rêver, s'écarter, sable, sandale, se retrouver, silence, source, sourire, suffire, suspendre, tendre, tente, trace, vent, vie, voie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2020

RETOUR AUX SOURCES
Face au soleil couchant, je me lève devant la tente,
un repas de tomates dans le ventre.
Je ne suis pas un dieu. Je me couche quand je veux.
Ma femme réchauffe un bol de lait dans son corps étendu sous la lune.
Elle n’est pas une déesse. Elle peut rester cachée.
C’est peut-être notre tour de maintenir la souveraineté sur le monde,
près d’une pyramide de toile, comme on veille un agonisant.
Si nul ne vient nous relever, nous partirons avant d’oublier le chemin.
Nous nous remplissons seulement de silence comme un accumulateur d’eau de pluie.
(Guy Bellay)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted by arbrealettres sur 1 octobre 2019

Illustration
IN MEMORIAM
Son nom c’était
Mohammed Scheab
Descendait
des émirs nomades
s’est suicidé
parce qu’avait
plus de Patrie
Aimait la France
changea de nom
Il fut Marcel
mais pas Français
savait plus vivre
sous la tente des siens
où l’on écoute
la cantilène du Coran
en buvant du café
Et ne savait
pas délivrer
la chanson
de son abandon
Je l’ai suivi
avec la patronne de l’hôtel
où nous vivions
à Paris
au numéro 5 de la Rue des Carmes
une ruelle en pente les murs fanés
Il repose
au cimetière d’Ivry
un faubourg qui semble
éternellement
dans une journée
où s’en va la foire
Et peut-être suis-je seul
à savoir encore
qu’il a vécu
***
In memoria
Si chiamava
Moammed Sceab
Discendente
di emiri di nomadi
suicida
perché non aveva più
Patria
Amò la Francia
e mutò nome
Fu Marcel
ma non era Francese
e non sapeva più
vivere
nella tenda dei suoi
dove si ascolta la cantilena
del Corano
gustando un caffè
E non sapeva
sciogliere
il canto
del suo abbandono
L’ho accompagnato
insieme alla padrona dell’albergo
dove abitavamo
a Parigi
dal numero 5 della rue des Carmes
appassito vicolo in discesa
Riposa
nel camposanto d’Ivry
sobborgo che pare
sempre
in una giornata
di una
decomposta fiera
E forse io solo
so ancora
che visse
(Giuseppe Ungaretti)
Recueil: Vie d’un homme Poésie 1914-1970
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Giuseppe Ungaretti), abandon, aimer, émir, éternel, boire, café, cantilène, changer, chanson, cimetière, Coran, délivrer, descendre, en pente, encore, faubourg, foire, français, France, hôtel, journée, Marcel, nom, nomade, patrie, patron, reposer, ruelle, savoir, se suicider, sembler, seul, suivre, tente, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2019

LA PAIX RÈGNE DANS L’ÉTRAVE BOUILLONNANTE
Un matin d’hiver, je sentis combien cette terre
avance en roulant. Un souffle d’air
venu des tréfonds crépitait
aux murs de la maison.
Baignée par le mouvement : la tente du silence.
Et le gouvernail secret d’une nuée d’oiseaux migrateurs.
Le trémolo des instruments
cachés montait
de l’ombre de l’hiver. Comme lorsque nous voici
sous le grand tilleul de l’été, avec le vrombissement
de dizaines de milliers
d’ailes d’insectes au-dessus de nous.
(Tomas Tranströmer)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Tomas Tranströmer), aile, étrave, baigner, bouillonner, crépiter, gouverner, hiver, insecte, instrument, maison, oiseau, ombre, paix, règner, roulant, silence, souffle, tente, tilleul, tréfonds, trémolo, vrombissement | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 novembre 2018

A un nuage qui bougeait au fond d’une mare
J’ai crié: Qui va là ?
Il était loin déjà.
***
Septentrion plein d’éclairs roses,
Pourpre répons de l’est,
Quel des deux, ce matin, est l’aurore ?
***
Grise et jaune plaine pommelée,
Toison pelée
Où les camions sont des mites.
***
On riait bien. (Tu te rappelles?) On causait. (V’lan l’entends-tu?)
Ah! Reboirons-nous jamais de ce petit vin
Dans la chambrée blanche et chaude, un soir de pluie ?
***
Nuit sereine, ciel sans nuages.
Je rengaine ma baïonnette
Et monte ma garde, lune au clair.
***
Un trou d’obus
Dans son eau
A gardé tout le ciel.
***
Montmartre, tes lumières, tes femmes
Aux jambes tièdes et douces…
Depuis hier la pluie crépite sur ma tente.
***
Fin de faction. L’aube éteint les dernières étoiles.
Assis, mon mousqueton sur les genoux,
Je sifflote à la gloire du soleil.
(Maurice Betz)
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Posted in haïku, poésie | Tagué: (Maurice Betz), aube, aurore, éclair, étoile, camion, chambrée, ciel, crépiter, douce, faction, femme, garde, gloire, jambe, lumière, lune, maré, mousqueton, nuage, obus, plaine, rose, siffloter, soleil, tente, tiède, trou, vin | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 juillet 2018

Du vent
Le vent souffle
avec lui
les cerfs-volants
arrachés
à des mains fragiles.
Un volet grince
au loin
la plainte
du crocodile.
J’ai sa peau
autour
de mon
coeur.
Allez gueule !
souffle !
deviens tempête
si tu l’oses
ou
confusion
profonde.
Tu vois,
déjà
tu te calmes
et laisses mûrir
les fruits
sur les arbres.
Fais voler les caravanes,
salope !
arrache la tente
au-dessus des grilles
d’air chaud
où j’ai laissé
crever
mes souvenirs
sans
domicile.
(Balbino)
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Posted in poésie | Tagué: (Balbino), arraché, calmer, cerf-volant, coeur, confusion, crever, crocodile, domicile, fragile, fruit, grincer, gueuler, oser, peau, plainte, souffler, souvenir, tempête, tente, vent, volet | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2018

Illustration
La lune entrait
dans ma tente, le soir,
les coupes
vibraient dans le silence.
(Anonyme)(maître Meng)
Recueil: Le livre des vingt et un poèmes
Traduction:
Editions: William Blake
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