Il est des pays terribles
où les gens qui vont au marché
ont sur le visage, imprimée,
une cible.
(Jean Orizet)
Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard
Posted by arbrealettres sur 10 mai 2023
Il est des pays terribles
où les gens qui vont au marché
ont sur le visage, imprimée,
une cible.
(Jean Orizet)
Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 23 avril 2023
CONJUGUANT LE VERBE ÊTRE
Ce que je suis, étais,
depuis bien longtemps.
Je viens depuis dedans, je viens
depuis que les choses sont.
Je porte mon enfance
dans ma poche :
amulettes,
billes,
anneaux,
un morceau de ficelle
pour attacher ma toupie
un cerf-volant dans la main.
Ma tête de chiffon surgit
en continu et se renouvelle.
Ma tête de chiffon en feu
me suit,
me poursuit
par-derrière les arbres.
Elle me guette depuis les vitres
peintes dans les collines;
dans les maïs,
avec les chevaux somnambules.
Le soir, je rencontre ma tête
dans le fond obscur des citernes.
Je suis moi, se mirant dans l’eau
la première tristesse au visage.
Je suis moi, la nuit douce et terrible
Sous les paupières.
Ce que je suis, étais,
depuis bien longtemps.
Je viens de dedans, je viens
depuis que les choses sont.
***
CONJUGANDO EL VERBO SER
Lo que soy, era,
desde hace mucho,
Vengo desde adentro, vengo
desde que las cosas son.
Traígo mi infancia
en mi bolsillo ;
amuletos,
globos,
anillos,
un pedazo de pita
para amarrar mi trompo,
un corneta de papel en la mano.
Mi cabeza de trapo surge
continuamente y se renueva.
Mi cabeza de trapo ardiendo me sigue,
me persigue
por detrás de los árboles.
Me aguaita desde los vidrios
pintado en las colinas ;
en los maizales,
junto a caballos sonámbulos.
Al anochecer encuentro mi cabeza
en el fondo oscuro de las cisternas.
Ese soy yo, mirándose en el agua,
con la primera tristeza en el restro.
Ese soy yo, con la dulce y terrible
noche bajo los párpados.
Lo que soy, era,
desde hace mucho.
Vendo desde adentro, vengo
desde que las cosas son.
Recueil: La peau du temps
Traduction: Anne-Marie Vindras
Editions: des Crépuscules
Posted in poésie | Tagué: (Henrique Huaco), amulette, anneau, arbre, attacher, être, bille, cerf-volant, cheval, chiffon, chose, citerne, colline, conjuguer, continu, dedans, doux, eau, enfance, feu, ficelle, fond, guetter, longtemps, maïs, main, morceau, nuit, obscur, par-derrière, paupière, peindre, poche, porter, poursuivre, premier, rencontrer, se mirer, se renouveler, soir, somnambule, suivre, surgir, tête, terrible, toupie, tristesse, venir, verbe, visage, vitre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 mars 2023
J’aurais pu dire :
Vieillir, c’est désolant, c’est insupportable,
C’est douloureux, c’est horrible,
C’est déprimant, c’est mortel.
Mais j’ai préféré « chiant »
Parce que c’est un adjectif vigoureux
Qui ne fait pas triste.
Vieillir, c’est chiant parce qu’on ne sait pas quand ça a commencé
et l’on sait encore moins quand ça finira.
Non, ce n’est pas vrai qu’on vieillit dès notre naissance.
On a été longtemps si frais, si jeune, si appétissant.
On était bien dans sa peau.
On se sentait conquérant.
Invulnérable.
La vie devant soi.
Même à cinquante ans, c’était encore très bien…. Même à soixante.
Si, si, je vous assure,
j’étais encore plein de muscles, de projets, de désirs, de flamme.
Je le suis toujours, mais voilà,
entre-temps j’ai vu le regard des jeunes…..
Des hommes et des femmes dans la force de l’âge
qui ne me considéraient plus comme un des leurs,
même apparenté, même à la marge.
J’ai lu dans leurs yeux
qu’ils n’auraient plus jamais d’indulgence à mon égard.
Qu’ils seraient polis, déférents, louangeurs, mais impitoyables.
Sans m’en rendre compte,
j’étais entré dans l’apartheid de l’âge.
Le plus terrible est venu des dédicaces des écrivains, surtout des débutants.
« Avec respect »,
« En hommage respectueux »,
« Avec mes sentiments très respectueux ».
Les salauds !
Ils croyaient probablement me faire plaisir
en décapuchonnant leur stylo plein de respect ?
Les cons !
Et du ‘cher Monsieur Pivot’ long et solennel
comme une citation à l’ordre des Arts et Lettres
qui vous fiche dix ans de plus !
Un jour, dans le métro, c’était la première fois,
une jeune fille s’est levée pour me donner sa place…
J’ai failli la gifler.
Puis la priant de se rasseoir,
je lui ai demandé si je faisais vraiment vieux,
si je lui étais apparu fatigué. !!!… ?
– « Non, non, pas du tout,
a-t-elle répondu, embarrassée. J’ai pensé que”.
– Moi aussitôt : « Vous pensiez que ? »
– « Je pensais, je ne sais pas, je ne sais plus,
que ça vous ferait plaisir de vous asseoir. »
– « Parce que j’ai les cheveux blancs ? »
– « Non, c’est pas ça, je vous ai vu debout
et comme vous êtes plus âgé que moi, ça a été un réflexe, je me suis levée. »
– « Je parais beaucoup… beaucoup plus âgé que vous ? »
– « Non, oui, enfin un peu, mais ce n’est pas une question d’âge. »
– « Une question de quoi, alors ? »
– « Je ne sais pas,
une question de politesse, enfin je crois. »
J’ai arrêté de la taquiner,
je l’ai remerciée de son geste généreux
et l’ai accompagnée à la station où elle descendait pour lui offrir un verre.
Lutter contre le vieillissement
c’est, dans la mesure du possible,
ne renoncer à rien.
Ni au travail, ni aux voyages,
ni aux spectacles, ni aux livres,
ni à la gourmandise, ni à l’amour, ni au rêve.
Rêver, c’est se souvenir,
tant qu’à faire, des heures exquises.
C’est penser aux jolis rendez-vous qui nous attendent.
C’est laisser son esprit vagabonder
entre le désir et l’utopie.
La musique est un puissant excitant du rêve.
La musique est une drogue douce.
J’aimerais mourir, rêveur, dans un fauteuil
en écoutant soit l’Adagio du Concerto n° 23 en La majeur de Mozart,
soit, du même, l’Andante de son Concerto n° 21 en Ut majeur,
musiques au bout desquelles se révéleront à mes yeux pas même étonnés
les paysages sublimes de l’au-delà.
Mais Mozart et moi ne sommes pas pressés.
Nous allons prendre notre temps.
Avec l’âge le temps passe, soit trop vite, soit trop lentement.
Nous ignorons à combien se monte encore notre capital.
En années ? En mois ? En jours ?
Non, il ne faut pas considérer le temps qui nous reste comme un capital.
Mais comme un usufruit dont, tant que nous en sommes capables,
il faut jouir sans modération.
Après nous, le déluge ?…
Non, Mozart.
(Bernard Pivot)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Bernard Pivot), adiago, adjectif, aimer, amour, apertheid, appétissant, assurer, attendre, âge, écrivain, étonner, bien, blanc, capable, capital, cheveux, chiant, citation, commencer, con, concerto, conquérant, considérer, débutant, décapuchonner, dédicace, déférent, déluge, déprimant, désir, désolant, debout, dire, donner, douloureux, doux, drogué, entre-temps, esprit, exquis, faillir, femme, finir, flamme, force, frais, généreux, geste, gifler, gourmandise, heure, hommage, homme, horrible, ignorer, impitoyable, indulgence, insupportable, invulnérable, jeune, jeune fille, jouir, lent, lire, livre, longtemps, louangeur, lutter, marge, métro, modération, mortel, mourir, Mozart, muscle, musique, naissance, offrir, ordre, peau, penser, place, plaisir, poli, politesse, préférer, projet, réflexe, rêve, regard, remercieux, rendez-vous, renoncer, respect, respectueux, rester, rien, s'asseoir, salaud, se lever, se révéler, se sentir, se souvenir, solennel, spectacle, stylo, terrible, travail, triste, usufruit, utopie, vagabonder, verre, vieillir, vieillissement, vigoureux, voir, voyage, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 novembre 2022
Il y a quelque chose de terrible dans chaque vie.
Il y a, dans le fond de chaque vie,
une chose terriblement lourde, dure et âpre.
Comme un dépôt, un plomb, une tache.
Un dépôt de tristesse, un plomb de tristesse, une tache de tristesse.
À part les saints et quelques chiens errants,
nous sommes tous plus ou moins contaminés par la maladie de la tristesse.
Plus ou moins. Même dans nos fêtes elle peut se voir.
La joie est la matière la plus rare dans ce monde.
Elle n’a rien à voir avec l’euphorie, l’optimisme ou l’enthousiasme.
Elle n’est pas un sentiment. Tous nos sentiments sont soupçonnables.
La joie ne vient pas du dedans,
elle surgit du dehors — une chose de rien, circulante, aérienne, volante.
On lui accorde beaucoup moins de crédit qu’à la tristesse qui, elle,
fait valoir ses antécédents, son poids, sa profondeur.
La joie n’a aucun antécédent, aucun poids, aucune profondeur.
Elle est toute en commencements, en envols, en vibrations d’alouette.
C’est la chose la plus précieuse et la plus pauvre du monde.
Il n’y a guère que les enfants pour la voir. Les enfants, les saints, les chiens errants.
Et toi. Tu l’attrapes au vol, tu la redonnes aussitôt, il n’y a rien d’autre à en faire.
Et tu ris, tu ne sais que rire devant tant de richesse donnée, reçue.
Tu as pourtant affaire, comme chacun, à cette chose terrible dans ta vie,
à cette ombre terriblement lourde, dure, âpre.
Tu lui fais place comme au reste.
Tu ouvres la porte à la tristesse si aimablement qu’elle en est perdue,
qu’elle en perd ses manières sombres et qu’on ne la reconnaît plus.
La grâce se paie toujours au prix fort.
Une joie infinie ne va pas sans un courage également infini.
Dans tes rires c’est ton courage que j’entendais:
un amour de la vie si puissant que même la vie ne pouvait plus l’assombrir.
(Christian Bobin)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Christian Bobin), amour, assombrir, âpre, courage, dur, fête, grâce, lourd, maladie, ombre, pauvre, place, plomb, précieux, prix, profondeur, richesse, se payer, sentiment, sombre, surgir, tache, terrible, tristesse, vie | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 juillet 2022
Inventaire
Une pierre
deux maisons
trois ruines
quatre fossoyeurs
un jardin
des fleurs
un raton laveur
une douzaine d’huîtres un citron un pain
un rayon de soleil
une lame de fond
six musiciens
une porte avec son paillasson
un monsieur décoré de la légion d’honneur
un autre raton laveur
un sculpteur qui sculpte des Napoléon
la fleur qu’on appelle souci
deux amoureux sur un grand lit
un receveur des contributions une chaise trois dindons
un ecclésiastique un furoncle
une guêpe
un rein flottant
une écurie de courses
un fils indigne deux frères dominicains trois sauterelles un strapontin
deux filles de joie un oncle Cyprien
une Mater dolorosa trois papas gâteau deux chèvres de Monsieur Seguin
un talon Louis XV
un fauteuil Louis XVI
un buffet Henri II deux buffets Henri III trois buffets Henri IV
un tiroir dépareillé
une pelote de ficelle deux épingles de sûreté un monsieur âgé
une Victoire de Samothrace un comptable deux aides-comptables
un homme du monde deux chirurgiens trois végétariens
un cannibale
une expédition coloniale un cheval entier une demi-pinte de bon
sang une mouche tsé-tsé
un homard à l’américaine un jardin à la française
deux pommes à l’anglaise
un face-à-main un valet de pied un orphelin un poumon d’acier
un jour de gloire
une semaine de bonté
un mois de Marie
une année terrible
une minute de silence
une seconde d’inattention
et …
cinq ou six ratons laveurs
un petit garçon qui entre à l’école en pleurant
un petit garçon qui sort de l’école en riant
une fourmi
deux pierres à briquet
dix-sept éléphants un juge d’instruction en vacances assis sur un pliant
un paysage avec beaucoup d’herbe verte dedans
une vache
un taureau
deux belles amours trois grandes orgues un veau marengo
un soleil d’Austerlitz
un siphon d’eau de Seltz
un vin blanc citron
un Petit Poucet un grand pardon un calvaire de pierre une échelle de corde
deux soeurs latines trois dimensions douze apôtres mille et une nuits
trente-deux positions six parties du monde cinq points cardinaux
dix ans de bons et loyaux services sept péchés capitaux deux doigts
de la main dix gouttes avant chaque repas trente jours de prison
dont quinze de cellule cinq minutes d’entr’acte
et …
plusieurs ratons laveurs.
(Jacques Prévert)
Posted in humour, poésie | Tagué: (Jacques Prévert), amoureux, école, écurie, bonté, briquet, calvaire, cannibale, chaise, citron, décoré, dindon, fauteuil, fleur, fossoyeur, gloire, huître, inattention, inventaire, jardin, juge, maison, mouche, musicien, orgue, orphelin, paillasson, pain, paysage, pierre, pomme, porte, poumon, raton-laveur, rayon de soleil, repas, rire, ruine, silence, taureau, terrible, tiroir, vache, végétarien, veau | 10 Comments »
Posted by arbrealettres sur 30 avril 2022
Illustration: Philippe de Champaigne
IDOLES
Amour, je t’ai d’abord
Gavé de chair et d’or
Comme un César farouche;
Incube au sein pesant, Ton
baiser épuisant A fatigué
ma bouche.
Je t’ai revu, sanglant, Tu
marchais, chancelant
Sous la terrible équerre;
Messie au flanc percé,
À tes pieds j’ai versé
Tout le nard de la terre.
Tu souris, pâle et beau : Ta
chair m’est un flambeau Fait
de cire et de flamme;
J’étreins, délice nu,
Ton visage inconnu
Identique à mon âme.
Je te verrai, pensif,
Sur le dernier récif,
Doux naufrageur des choses;
Sombre dieu sans dévots,
Quelque nuit tes pavots
Me guériront des roses.
(Marguerite Yourcenar)
Posted in poésie | Tagué: (Marguerite Yourcenar), amour, âme, épuisant, équerre, étreindre, baiser, beau, bouche, chair, chancelant, ciré, délice, dévot, dernier, Dieu, doux, farouche, fatiguer, flambeau, flamme, flanc, gaver, guérir, identique, idole, inconnu, incube, marcher, messie, nard, naufrageur, nu, nuit, or, pavot, pâle, pensif, percer, pesant, pied, récif, revoir, rose, sanglant, sein, sombre, sourire, terre, terrible, verser, visage, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 mars 2022
La mort la vie
1
La mort toujours à l’affut
Et cela qui bat
Fragile
Vertigineux
Tout au-dessus du vide
Le cri remonte avec la terre
Te convoque à l’urgence
Tu replies tes mains
Au-dedans de l’amour
2
Cela vient de si loin
Cela fuse au-dedans
Du non-sens
Tu pars en quête
De ce que tu ne sauras pas
3
Seul ce sens-là
Au dépourvu
C’est si peu
Si terrible pourtant
Le nom de vivre
(Guy Allix)
Posted in poésie | Tagué: (Guy Allix), affût, amour, au-dedans, au-dessus, battre, convoquer, cri, dépourvu, fragile, fuser, loin, main, mort, nom, partir, peu, quête, remonter, replier, savoir, sens, terre, terrible, urgence, venir, vertigineux, vide, vie, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 février 2022
Il y a en moi
un tumulte
terrible
(Fernando Pessoa)
Posted in poésie | Tagué: (Fernando Pessoa), moi, terrible, tumulte | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 janvier 2022
Illustration: Alice de Miramon
JE TOUCHE TES LEVRES
Je touche tes lèvres,
je touche d’un doigt le bord de tes lèvres.
Je dessine ta bouche comme si elle naissait de ma main,
comme si elle s’entrouvrait pour la première fois
et il me suffit de fermer les yeux
pour tout défaire et tout recommencer.
Je fais naître chaque fois la bouche que je désire,
la bouche que ma main choisit et qu’elle dessine sur ton visage,
une bouche choisie entre toutes, choisie par moi
avec une souveraine liberté pour la dessiner de ma main sur ton visage et qui,
par un hasard que je ne cherche pas à comprendre,
coïncide exactement à ta bouche
qui sourit sous la bouche que ma main te dessine.
Tu me regardes, tu me regardes de tout près,
tu me regardes de plus en plus près,
nous jouons au cyclope,
nos yeux grandissent, se rejoignent, se superposent,
et les cyclopes se regardent, respirent confondus,
les bouches se rencontrent, luttent tièdes avec leurs lèvres,
appuyant à peine la langue sur les dents,
jouant dans leur enceinte où va et vient
un air pesant dans un silence et un parfum ancien.
Alors mes mains s’enfoncent dans tes cheveux,
caressent lentement la profondeur de tes cheveux,
tandis que nous nous embrassons
comme si nous avions la bouche pleine de fleurs ou de poissons,
de mouvement vivants, de senteur profonde.
Et si nous nous mordons, la douleur est douce
et si nous sombrons dans nos haleines mêlées
en une brève et terrible noyade,
cette mort instantanée est belle.
Et il y a une seule salive et une seule saveur de fruit mûr,
et je te sens trembler contre moi comme une lune dans l’eau.
(Julio Cortázar)
Recueil: Marelle
Traduction: Laure Bataillon & Françoise Rosset
Editions: Gallimard
Posted in poésie | Tagué: (Julio Cortázar), bord, bouche, bref, cheveux, choisir, coïncider, comprendre, confondu, cyclope, défaire, désirer, dent, dessiner, doigt, douleur, doux, eau, fermer, fleur, fruit, grandir, haleine, instantané, jouer, langue, lèvres, liberté, lune, lutter, main, mordre, mort, mur, naître, noyade, plein, poisson, près, recommencer, regarder, respirer, s'embrasser, s'enfoncer, s'entrouvrir, salive, saveur, se rejoindre, se rencontrer, se superposer, sombrer, sourire, suffire, terrible, tiède, toucher, trembler, visage, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 octobre 2021
Le terrible n’est pas le néant, l’abîme.
Ce n’est pas que peut-être il n’y a rien,
qu’il y a le Rien,
mais qu’au contraire,
en dernière et fatale instance, au fond,
à l’extrême qu’on ne peut éluder, il y a.
(Roger Munier)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roger Munier), abîme, éluder, néant, rien, terrible | Leave a Comment »