Posts Tagged ‘texte’
Posted by arbrealettres sur 9 août 2022
![Michael Page 1979 - American Pop Surrealism painter - (26) [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/10/michael-page-1979-american-pop-surrealism-painter-26-1280x768.jpg?w=730&h=885)
A ce malheur
point de remède.
C’est en vain que
je chercherais.
Les textes ne
sont d’aucune aide,
l’herbe ne livre
aucun secret.
(Guido Gezelle)
Illustration: Michael Page
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Posted by arbrealettres sur 20 juillet 2022

Que ne pouvons-nous déchirer la réalité comme un brouillon
textes écrits dans l’oreille d’une voix qui gémit
textes écrits sur les parois poreuses d’un sourire
textes écrits sur les paupières des pleurs
tombant dans le silence d’une couleur vive
textes écrits dans les mains de la pluie
qui hurle dans les tempes d’écaille
textes écrits sur les murs
textes écrits en nous
inexorables
indéchirables
(Mathieu Bénézet)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Mathieu Bénézet), écaille, brouillon, déchirer, gémir, hurler, indéchirable, inexorable, main, mur, paupière, pleur, pluie, réalité, silence, sourire, texte, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 juillet 2022

J’ai écrit ces textes dans des carnets, des cahiers,
sur des pages volantes, des agendas, des tickets, des listes,
des enveloppes, des marque-pages ou dans mon téléphone ;
je les ai écrits dans les gares, les trains, les hôtels,
les cafés, chez moi, dans le métro, en ville et en d’autres lieux.
La poésie demeure pour moi comme une apparition, une attention portée à l’infime,
comme le surgissement d’un éclat fugace au coeur de nos vies.
L’éclosion d’invisibles soleils.
Peut-être, à cet instant-là, les mots peuvent-ils saisir quelque chose de ce jaillissement.
Elle est le regard nu, débarrassé de ce qui pèse, de ce qui encombre,
elle est le retour à la source, la lumière qui s’at-tarde sur un mur,
le frémissement qui parcourt un visage, la chaleur d’un corps aimé,
elle est le mot que l’on attend et qui nous sauvera peut-être.
J’ai eu envie de vous offrir aujourd’hui
cette moisson de mots cueillis jour après jour,
qu’ils aient été d’orage ou d’allégresse.
Mais vivants.
Vivants, oui, et vibrants, toujours.
(Gaëlle Josse)
Recueil: et recoudre le soleil
Traduction:
Editions:NOTAB/LIA
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Posted in poésie | Tagué: (Gaëlle Josse), agenda, aimer, apparition, attendre, attention, éclat, éclosion, écrire, café, cahier, carnet, chaleur, coeur, corps, débarrasser, demeurer, encombrer, envelppe, fugace, gare, hôtel, infime, invisible, jaillissement, lieu, liste, marque-page, métro, mot, nu, page, peser, peut-être, poésie, porter, regard, retour, saisir, sauver, soleil, source, surgissement, téléphone, texte, ticket, toujours, train, vibrant, vie, ville, visage, vivant, volant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2020

Illustration: Joseph Beuys
LEÇON
ce sont si peu de mots
que j’extirpe du fond de moi
autant que de la poussière de craie
échappée du frottoir
après que le tableau
ait été frotté
il reste encore une chose
coincée dans la gorge telle une arête
qui ne veut pas sortir
au tableau noir
un vieux maître d’école écrit
un texte illisible:
ma vie
le temps s’amenuise
jusqu’à ce que retentisse la fin de la leçon
toujours moins de mots
toujours moins de craie
s’attache à vos doigts.
***
LEKCJA
tak mało słów
z siebie wyduszam
tyle co kredowego pyłu z gąbki
po starciu tablicy
ciągle coś
pozostaje
tkwi kością w gardle
nie chce wyjść
stary belfer
pisze na szkolnej tablicy
niezrozumiały tekst
moje
życie
coraz mniej czasu do dzwonka
coraz mniej słów
coraz mniej kredy
w palcach
***
LESSON
it’s so few words
that I wring out of myself,
as much as some chalk dust
out of an eraser
after the blackboard’s
been wiped clean.
Something still remains,
stuck like a bone in the throat,
will not go out.
On the school blackboard,
an old schoolmaster is writing
an unintelligible text:
my life.
It’s less and less time
until the lesson end rings,
fewer and fewer words
less and less chalk
in fingers.
***
AULA
São tão poucas as palavras
que de mim extraio
quanto o pó de giz
de um apagador
após limpa
a lousa.
Contudo, algo permanece preso
como um osso na garganta
que não se liberta
Na lousa negra da escola,
um velho professor escreve
um texto ininteligível:
a minha vida
Há cada vez menos tempo
até ao toque do fim da aula,
cada vez menos e menos palavras
cada vez menos giz
nos dedos.
***
LECCIÓN
son tan pocas palabras
que me deslizo
como el leve polvo de la tiza
fuera del borrador
cuando la pizarra
ha sido borrada.
Algo queda aún
adherido como un hueso a la garganta
que no saldrá
en la pizarra de la escuela
un viejo maestro escribe
un texto ininteligible:
mi vida
es cada vez más corta
hasta que suene la sirena al final de la lección
menos y menos palabras
cada vez menos tiza
en sus dedos
***
LEZIONE
sono poche appena le parole
che scrivo di me stesso,
tante quanto la polvere di gesso
che esce dal cancellino
dopo che la lavagna
è stata pulita.
qualcosa ancora rimane,
ficcata in gola come una spina,
che non vuole andare giù
sulla lavagna della scuola,
un anziano maestro sta scrivendo
un testo incomprensibile:
la mia vita.
sempre meno è il tempo
prima che la campanella suoni,
e sempre di meno sono le parole
ancora meno il gesso
sulle dita.
***
LEKTION
Es sind so wenige Worte
die ich aus mir heraus zwänge
so viel wie etwas Kreidestaub
aus dem Lappen
nachdem er die Tafel
abgewischt hat
etwas bleibt stecken
wie ein Knochen im Hals
will heraus
auf der Tafel
schreibt ein alter Schulmeister
einen unverständlichen Text:
mein Leben
es bleibt immer weniger Zeit
bis es klingelt zum Ende der Lektion
immer weniger Worte
immer weniger Kreide
bleiben in den Fingern.
***
LES
het zijn zo weinig woorden
die ik uit mij wring
zo veel als wat krijtstof
uit een bordenwisser
na het bord
schoon te hebben geveegd
iets blijft nog achter
zit vast als een graat in de keel
wil er niet uit
op het schoolbord
schrijft een oude schoolmeester
een onleesbare tekst:
mijn leven
er is steeds minder tijd
tot het einde van de les rinkelt
steeds minder woorden
steeds minder krijt
nablijft aan de vingers
***
УРОК
тaк немного слов
из себя выдавливаю
нaстолькo что пыли мела от губки
после стирания доски
всё еще что-то остается
кaк кость поперёк горлa
не хочет выйти
на классной доске
старый учитель пишет
непoнятный текст:
моя жизнь
всё менее времени до звонка
всё менее слов
всё менее мела
в пальцах
(Mirosław Grudzień)
Recueil: ITHACA 577
Traduction: Français Germain Droogenbroodt – Elisabeth Gerlache / Polonais original / Anglais Stanley Barkan / Portugais Maria do Sameiro Barroso / Espagnol Rafa Carcelén / Italien Luca Benassi / Allemand Wolfgang Klinck / Néerlandais Mirosław Grudzień – Germain Droogenbroodt / Russe Miroslav Grudzen – Malgorzata Zuretsk
Editions: POINT
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Posted in poésie | Tagué: (Mirosław Grudzień), arête, échapper, école, écrire, coincer, craie, doigt, extirper, fond, frotter, frottoir, gorge, leçon, maître, mot, poussière, rester, retentir, s'amenuiser, s'attacher, sortir, tableau, temps, texte, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 août 2020

L’insatisfaction où me laissent mes vers est entière :
ils ne disent jamais seulement ce que j’ai voulu dire.
Ces textes d’une nudité extrême, à mes yeux portent trop de surcharges ;
le pur instant qui nous donne l’Être n’y brille pas de son éclat réel.
(Pierre Oster)
Recueil: Paysage du Tout
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 1 juin 2020
![salle_theatre [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/08/salle_theatre-1280x768.jpeg?w=871&h=579)
retouche à l’ennui
théâtre vide
une forme sans nom
passe entre les portants
et mêle aux voix d’un texte
où des couleurs s’en vont
sous prétexte de sang
sa main livide
(Daniel Boulanger)
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Posted in poésie | Tagué: (Daniel Boulanger), couleur, ennui, forme, livide, main, prétexte, sang, texte, théâtre, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 avril 2019

Une rose seule, c’est toutes les roses
et celle-ci: l’irremplaçable,
le parfait, le souple vocable
encadré par le texte des choses…
Comment jamais dire sans elle ,
ce que furent nos espérances,
et les tendres intermittences
dans la partance continuelle.
*
T’appuyant, fraîche claire
rose, contre mon oeil fermé —,
on dirait mille paupières
superposées
contre la mienne chaude.
Mille sommeils contre ma feinte
sous laquelle je rôde
dans l’odorant labyrinthe.
(Rainer Maria Rilke)
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Posted in poésie | Tagué: (Rainer Maria Rilke), claire, continuelle, espérance, feinte, fermé, fraîche, intermittence, irremplaçable, labyrinthe, odorant, oeil, parfait, partance, paupière, rôder, rose, s'appuyer, seule, sommeil, tendre, texte | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 mars 2019

Écrire un texte
et le laisser abandonné sur la page.
Ne pas le relire,
ni le montrer à quiconque,
ni l’envoyer où que ce soit.
Qu’il reste dans son repos de texte.
Et le laisser qu’il trouve là son lecteur
comme tous les textes le trouvent.
Aussi celui qui est écrit à l’intérieur de nous,
et il nous paraît impossible que quelqu’un puisse lire.
***
Escribir un texto
y dejarlo abandonado en la pagina.
No volver a leerlo,
no mostrarlo a ninguno,
no enviarlo a parte alguna.
Que quede en su reposo de texto.
Y dejar que allí encuentre su lector,
como todos los textos lo encuentran.
También el que llevamos escrito adentro
y nos parece imposible que alguien pueda leer.
(Roberto Juarroz)
Recueil: Quatorzième poésie verticale
Traduction: Sivia Baron Supervielle
Editions: José Corti
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), abandonner, écrire, écrit, envoyer, impossible, intérieur, laisser, lecteur, lire, montrer, page, quiconque, relire, repos, rester, texte, trouver | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 mars 2019

Nous devons faire en sorte que le texte que nous lisons nous lise.
Que la musique que nous écoutons
nous entende.
Que cela que nous aimons
au moins paraisse nous aimer.
Il faut en finir avec l’illusion
d’une réalité à un seul sens.
Il importe à présent
que chaque chose en ait au moins deux,
bien qu’au fond nous sachions
que si une chose n’a pas tous les sens
elle n’en a aucun.
Nous devons faire en sorte que la rose
que nous venons de créer en la regardant
nous crée à son tour.
Et obtenir qu’ensuite
elle engendre à nouveau l’infini.
(Roberto Juarroz)
Recueil: Nouvelle Poésie Verticale
Traduction: Roger Munier
Editions: Lettres Vives
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Posted by arbrealettres sur 4 mars 2019

LE poème continu,
l’écriture continue,
le texte qui jamais ne s’achève
et ne s’interrompt jamais,
le texte qui équivaut à être.
La vie se convertit
en une forme d’écriture
et chaque chose est une lettre,
un signe de ponctuation,
l’inflexion d’une phrase.
Métabolisme inaugural
d’une philologie
qui a découvert un nouveau verbe :
le verbe toujours.
La poésie s’écrit toujours,
vivre se vit toujours,
quelque chose s’éveille toujours :
poème-toujours.
L’être est écriture.
Et une parole est suffisante
pour toute l’action :
toujours.
L’autre verbe,
jamais,
n’est que son ombre.
***
EL poema continuo,
la escritura continua,
el texto que nunca se termina
y nunca se interrumpe,
el texto equivalente a ser.
La vida se convierte
en una forma de escritura
y cada cosa es una letra,
un signo de puntuación ,
la inflexión de una frase.
Inaugural metabolismo
de una filología
que ha descubierto un nuevo verbo:
el verbo siempre.
La poesía se escribe siempre,
vivir se vive siempre,
algo despierta siempre:
poema-siempre.
El ser es escritura.
Y una palabra es suficiente
para toda la acción :
siempre.
El otro verbo,
nunca,
es tan sólo su sombra.
(Roberto Juarroz)
Recueil: Onzième Poésie Verticale
Traduction: Fernand Verhesen
Editions: Lettres Vives
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), action, écriture, être, continu, découvrir, jamais, lettre, ombre, parole, phrase, poème, s'achever, s'éveiller, s'interrompre, se convertir, signe, suffire, texte, toujours, verbe | Leave a Comment »