Posts Tagged ‘timbre’
Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022

PRES DE L’EAU
Avant que l’eau ne bouille tristement
elle tressaille en son étendue
dans le soir de couleur
et mains et vêtements
de celle qui la surveille
et timbre de sa voix
sont juste ceux des pauvres
tels qu’en image on les figure
dans les paysages de neige.
Derrière le papier de tenture
l’insecte pourtant meurt réfugié
la terre tourne et reverdit
dehors à la clarté dernière
on démolit de vieilles murailles
qu’entourent ronces et ciguës
de lourds chapelets de pierres tombent
des chevaux se cabrent et hennissent
pour peupler de bruits l’univers.
(Jean Follain)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain), bruit, chapelet, chevaux, clarté, démolir, dehors, eau, figurer, hennir, image, insecte, neige, papier, pauvre, paysage, peupler, reverdir, ronce, se cabrer, surveiller, terre, timbre, tomber, tressaillir, univers, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 mars 2022

Question de mots
Je mets des mots morts sur le papier,
Tels les timbres léchés par d’autres langues
Ou les insectes percés par surprise
Par la rigueur impersonnelle des aiguilles.
De mots ainsi adjugés
Je remplis des scènes d’ébahissement et de bâillement :
Entre les portes je me montre, galonné,
Passant des fleurs séchées pour des billets.
Qui pourra savoir de quelle manière
Les mots sont des roses sur le rosier.
(José Saramago)
Recueil: Les poèmes possibles
Traduction: Nicole Siganos
Editions: Jacques Brémond
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Posted in poésie | Tagué: (José Saramago), adjuger, aiguille, ébahissement, baîllement, billet, fleur, galonné, impersonnel, insecte, langue, lécher, manière, mettre, mort, mot, papier, passer, percer, porte, question, remplir, rigueur, rose, rosier, savoir, sécher, scène, se montrer, surprise, timbre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2020

On rencontre partout des gens comme ce monsieur José,
ils occupent leur temps, ou celui qu’ils croient que la vie leur laisse, à collectionner
des timbres, des monnaies, des médailles, des potiches, des cartes postales,
des boîtes d’allumettes, des livres, des montres, des chandails de sport,
des autographes, des pierres, des personnages en terre cuite, des canettes vides de boissons rafraîchissantes,
des petits anges, des cactus, des programmes d’opéra, des briquets, des stylos, des hiboux, des boîtes à musique,
des bouteilles, des bonsaïs, des tableaux, des gobelets, des obélisques en cristal, des canards en porcelaine,
des jouets anciens, des masques de carvanal,
poussés probablement par quelque chose que nous pourrions appeler angoisse métaphysique,
peut-être parce qu’ils n’acceptent pas l’idée que le chaos soit le seul arbitre de l’univers,
et donc avec leurs faibles forces et sans aide divine, ils tentent d’introduire un peu d’ordre dans le monde,
ils y réussissent pendant un certain temps,
mais seulement aussi longtemps qu’ils parviennent à défendre leur collection
car quand vient le jour de la disperser et ce jour arrive inéluctablement, à cause de la mort ou de la lassitude du collectionneur,
tout retourne au chaos originel, tout replonge dans le désordre.
(José Saramago)
Recueil: Tous les noms
Traduction: Geneviève Leibrich
Editions: Seuil
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Posted in méditations | Tagué: (José Saramago), accepter, allumette, angoisse, arbitre, autographe, boîte, carte postale, chaos, collection, collectionner, défendre, désordre, disperser, inéluctable, introduire, lassitude, livre, médaille, métaphysique, monde, monnaie, montre, mort, occuper, ordre, pierre, potiche, rencontrer, replonger, temps, tenter, timbre, univers | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 août 2019

Quand j’ai fini d’écrire et collé mon timbre
tout aussitôt commence ce temps
où j’attends la réponse
(Tawara Machi)
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Posted by arbrealettres sur 3 janvier 2019

TOUT DOUCEMENT
Tout doucement vers le :
Sans Toi
dissolution des phrases
arbres
Toujours se nourrir de bribes
à l’intérieur des lettres
cherchant le mot plus tendre
le mot révélateur
sous les timbres gais
: par où entrer
par où toucher la chair
le coeur
la voix sous la voix
qui appelle
un peu
mot toujours plus petit dans la lettre
encre déjà lointaine
Encre :
ton eau
ne me baigne
plus
(Jacqueline Risset)
Recueil: L’Amour de loin
Traduction:
Editions: Flammarion
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Posted in poésie | Tagué: (Jacqueline Risset), appeler, arbre, baigner, bribe, chair, chercher, coeur, dissolution, doucement, eau, encre, entrer, gai, intérieur, lettre, lointain, mot, petit, phrase, révélateur, se nourrir, tendre, timbre, toi, toucher, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2018

L’attente
Avant que le timbre impatient ne sonne,
Qu’on n’ouvre la porte et que tu entres, oh !
Anxieusement attendue, l’univers
Doit avoir accompli une série
Infinie d’actes concrets. Nul ne peut
Évaluer ce vertige, le compte
De tout ce que multiplient les miroirs,
Des ombres qui s’étirent et qui reviennent,
De tous les pas qui divergent et convergent.
Le sable ne saurait les dénombrer.
(Dans ma poitrine, l’horloge de sang
Mesure le temps inquiétant de l’attente.)
Avant que tu n’arrives,
Un moine doit avoir rêvé d’une ancre,
Un tigre doit mourir à Sumatra,
Et neuf hommes mourir à Bornéo.
(Jorge Luis Borges)
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Posted in poésie | Tagué: (Jorge-Luis Borges), acte, ancre, attendue, attente, évaluer, converger, diverger, entrer, horloge, impatient, mesurer, miroir, moine, mourir, multiplier, poitrine, porte, rêver, sang, sonner, tigre, timbre, vertige | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 21 mars 2018

Illustration: Henri Bruel
Rencontre
au printemps j’étais sur les routes
sur l’autre versant cheminait
violons et chants
une noce joyeuse
leurs éclats de voix
fleurissaient le val
joyeux je m’arrête
sur le pré du village
ils dansent la ronde
la fiancée riait
à travers les violons
ce timbre de voix
que m’arrivait-il
elle se retourne
c’est elle
il y a longtemps que je l’aime
elle m’avait promis
elle m’a oublié
les hourras redoublent
j’ai pris à travers champs
depuis ce temps je marche
***
Begegnung
Ich wandert in der Frühlingszeit,
Fern auf den Bergen gingen
Mit Geigenspiel und Singen
Viel lust’ge Hochzeitsleut,
Das war ein Jauchzen und Klingen !
Es blühte rings in Tal und Höhn,
Ich konnt vor Lust nicht weitergehn.
Am Dorfe dann aufgrüner Au
Begannen sie den Reigen,
Und durch den Schall der Geigen
Lacht’ laut die junge Frau,
Ihr Stimmlein klang so eigen,
Ich wußte nicht, wie mir geschehn —
Da wandt sie sich in wildem Drehn.
Es war mein Lieb ! ‘s ist lange her,
Sie blickt’so ohne Scheue,
Verloren ist die Treue,
Sie kannte mich nicht mehr —
Da jauchzt’ und geigt’s aufs neue,
Ich aber wandt mich fort ins Feld,
Nun wandr ich bis ans End der Welt !
(Joseph von Eichendorff)
Recueil: Poèmes de l’étrange départ
Traduction: Philippe Marty
Editions: Grèges
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Posted in poésie | Tagué: (Joseph von Eichendorff), aimer, éclat, champ, chant, cheminer, danser, fiancé, fleurir, hourra, joyeux, longtemps, marcher, noce, oublier, pré, prendre, printemps, promettre, redoubler, rencontre, rite, ronde, route, s'arrêter, se retourner, timbre, val, village, violon, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2018

En vous attendant
j’ai confectionné un bijou d’écume
que je porte à mon front comme un diadème arc-en-ciel
reine dans ma solitude
et pourtant je n’avais pas prévu de
vivre en solo près du rien
Étrange timbre du frigo
note ténue dans le silence
où vos voix joyeuses ne font pas tapage
mais le chant des oiseaux et le prélude
du muezzin à la nuit rendent cette idée moins absurde
vivre en solo près du rien
Je joue mon rôle dans votre univers
et vous dans le mien
Ne m’oubliez pas
A chacun sa complétude
même si vous n’aviez pas prévu de
vivre en solo près du rien
(Aya Cheddadi)
Recueil: Tunis marine
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Aya Cheddadi), absurde, arc-en-ciel, attendre, écume, étrange, bijou, chant, complétude, confectionner, diadème, frigo, front, idée, jouer, joyeux, muezzin, note, nuit, oiseau, oublier, porter, prélude, prévoir, rôle, reine, rien, silence, solitude, solo, tapage, ténu, timbre, univers, vivre, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 décembre 2017

Illustration: Mikhaïl Vroubel
Marco
Quand Marco passait, tous les jeunes hommes
Se penchaient pour voir ses yeux, des Sodomes
Où les feux d’Amour brûlaient sans pitié
Ta pauvre cahute, ô froide Amitié ;
Tout autour dansaient des parfums mystiques
Où l’âme, en pleurant, s’anéantissait.
Sur ses cheveux roux un charme glissait ;
Sa robe rendait d’étranges musiques
Quand Marco passait.
Quand Marco chantait, ses mains, sur l’ivoire
Évoquaient souvent la profondeur noire
Des airs primitifs que nul n’a redits,
Et sa voix montait dans les paradis
De la symphonie immense des rêves,
Et l’enthousiasme alors transportait
Vers des cieux connus quiconque écoutait
Ce timbre d’argent qui vibrait sans trêves,
Quand Marco chantait.
Quand Marco pleurait, ses terribles larmes
Défiaient l’éclat des plus belles armes ;
Ses lèvres de sang fonçaient leur carmin
Et son désespoir n’avait rien d’humain ;
Pareil au foyer que l’huile exaspère,
Son courroux croissait, rouge, et l’on aurait
Dit d’une lionne à l’âpre forêt
Communiquant sa terrible colère,
Quand Marco pleurait.
Quand Marco dansait, sa jupe moirée
Allait et venait comme une marée,
Et, tel qu’un bambou flexible, son flanc
Se tordait, faisant saillir son sein blanc ;
Un éclair partait. Sa jambe de marbre,
Emphatiquement cynique, haussait
Ses mates splendeurs, et cela faisait
Le bruit du vent de la nuit dans un arbre,
Quand Marco dansait.
Quand Marco dormait, oh ! quels parfums d’ambre
Et de chair mêlés opprimaient la chambre !
Sous les draps la ligne exquise du dos
Ondulait, et dans l’ombre des rideaux
L’haleine montait, rhythmique et légère ;
Un sommeil heureux et calme fermait
Ses yeux, et ce doux mystère charmait
Les vagues objets parmi l’étagère,
Quand Marco dormait.
Mais quand elle aimait, des flots de luxure
Débordaient, ainsi que d’une blessure
Sort un sang vermeil qui fume et qui bout,
De ce corps cruel que son crime absout :
Le torrent rompait les digues de l’âme,
Noyait la pensée, et bouleversait
Tout sur son passage, et rebondissait
Souple et dévorant comme de la flamme,
Et puis se glaçait.
(Paul Verlaine)
Découvert ici: https://marinegiangregorio.wordpress.com/
Recueil: Poèmes saturniens
Traduction:
Editions:
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Verlaine), aimer, ambre, amitié, amour, arbre, argent, âme, âpre, éclair, écouter, étrange, bambou, blanc, blessure, bouillir, bouleverser, brûler, cahute, chair, chambre, chanter, charmé, cheveux, cieux, colère, courroux, danser, déborder, défier, désespoir, dévorer, digue, dormir, dos, drap, enthousiasme, exquis, feu, flamme, flot, forêt, froid, fumer, ivoire, jambe, jeune homme, jupe, larme, lionne, luxure, main, mêlé, musique, mystique, noir, noyer, nuit, onduler, parfum, passer, pitié, pleurer, primitif, profondeur, rêve, robe, roux, s'anéantir, saillir, sang, se glacer, se pencher, se tordre, sein, souple, splendeur, symphonie, timbre, torrent, vent, vibrer, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2017

Illustration
MOIS APRÈS MOIS, ANNÉE APRÈS ANNÉE
Mois après mois, année après année,
Ma lyre a fait entendre une note plaintive;
Voici qu’enfin un son plus animé
Va l’accorder, joyeuse, au timbre du plaisir.
Qu’importe que le clair de lune et les étoiles
S’éteignent dans le gris maussade du matin?
Ce ne sont là que signes de la nuit,
Et ceci, mon âme, est le jour.
***
MONTH AFTER MONTH, YEAR AFTER YEAR
Month after month, year after year,
My harp has poured a dreary strain;
At length a livelier note shall cheer,
And pleasure tune its chords again.
What though the stars and fair moonlight
Are quenched in morning dull and grey?
They are but tokens of the night,
And this, my soul, is day.
(Emily Brontë)
Recueil: Poèmes
Traduction: Pierre Leyris
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Emily Brontë), accorder, animé, année, âme, étoile, clair de lune, entendre, gris, jour, joyeux, lyre, matin, maussade, mois, note, nuit, plaintif, plaisir, s'éteindre, signe, son, timbre | Leave a Comment »