Posts Tagged ‘tintement’
Posted by arbrealettres sur 20 mars 2021

Moutons dans la brume
Les collines descendent dans la blancheur.
Les gens comme les étoiles
Me regardent, attristés : je les déçois.
Le train laisse une trace de son souffle.
Ô lent
Cheval couleur de rouille,
Sabots, tintement désolé –
Tout le matin depuis ce
Matin sombre,
Fleur ignorée.
Mes os renferment un silence, les champs font
Au loin mon coeur fondre.
Ils menacent
De me conduire à un ciel
Sans étoiles ni père, une eau noire.
***
Sheep in Fog
The hills step off into whiteness.
People or stars
Regard me sadly, I disappoint them.
The train leaves a line of Breath,
O slow
Horse the colour of rust,
Hooves, dolorous bells-
All morning the
Morning has been blackening,
A flower left out.
My bones hold a stillness, the far
Fields melt my heart.
They threaten
To let me through to a heaven
Starless and fatherless, a dark water.
(Sylvia Plath)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
Recueil: Collected Poems (Faber & Faber – Ariel)
Traduction: Traduit de l’anglais (États-Unis) par Valérie Rouzeau.
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2020

AURORE
LES chants d’oiseaux en extase martèlent
la profonde étendue du ciel
avec de métalliques tintements —
font monter de la couleur
à l’horizon lointain, — la frappent et La frappent
avec une ardeur triomphante —
la mélangent à la chaleur,
avivent en elle une métamorphose qui s’étend —
éclatant sauvagement comme s’il
écartelait l’horizon, un lourd soleil
se lève — s’est levé —
peu à peu sur la crête
des choses, — court enfin librement
à ciel ouvert — ! d’une lourde démarche
en plein essor glorifié —
les chants ont cessé.
***
DAWN
ECSTATIC bird songs pound
the hollow vastness of the sky
with metallic clinkings —
beating color up into it
at a far edge, — beating it, beating it
with rising, triumphant ardor, —
stirring it into warmth,
quickening in it a spreading change, —
bursting wildly against it as
dividing the horizon, a heavy sun
lifts himself — is lifted —
bit by bit above the edge
of things, — runs free at last
out into the open — ! lumbering
glorified in full release upward —
songs cease.
(William Carlos Williams)
Illustration: Anne-Louis Girodet de Roussy-Trioson
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Posted in poésie | Tagué: (William carlos Williams), aurore, cesser, chant, ciel, couleur, crête, démarche, essor, extase, frapper, glorifié, horizon, marteler, oiseau, ouvert, sauvagement, tintement | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 janvier 2020

Nostalgie
Le doux tintement du soir
Résonne sur la campagne.
Mais il m’apprend
Qu’en ce monde personne
N’a vraiment trouvé
Le pays natal et le bonheur du pays :
A peine sortis des langes de la terre,
Nous retournons à la terre.
Quand les cloches tintent ainsi,
Je ressens que tous
Nous sommes encore en chemin
Vers la patrie éternelle.
Heureux celui qui sans trêve
Lutte pour s’arracher à la terre
Et chante des chants nostalgiques
De cette béatitude.
(Friedrich Nietsche)
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Posted in poésie | Tagué: (Friedrich Nietsche), apprendre, éternelle, béatitude, bonheur, campagne, chanter, cloche, langes, lutte, nostalgie, nostalgique, patrie, pays, s'arracher, tintement, tinter, trêve | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 novembre 2019
Le Sonneur
Cependant que la cloche éveille sa voix claire
A l’air pur et profond du matin
Et passe sur l’enfant qui jette pour lui plaire
Un angélus parmi la lavande et le thym,
Le sonneur effleuré par l’oiseau qu’il éclaire,
Chevauchant tristement en geignant du latin
Sur la pierre qui tend la corde séculaire,
N’entend descendre à lui qu’un tintement lointain.
Je suis cet homme. Hélas! de la nuit désireuse,
J’ai beau tirer le câble à sonner l’Idéal,
De froids péchés s’ébat un plumage féal,
Et la voix ne me vient que par bribes et creuse !
Mais, un jour, fatigué d’avoir en vain tiré,
O Satan, j’ôterai la pierre et me pendrai.
(Stéphane Mallarmé)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2019
Je la connais
Le tintement de l’heure au sommet des églises
scande un pas solitaire et mon ombre perdue
se débat sur les murs en sursauts de pendu
la nuit vient maquiller la maigre fiancée grise
si je dors elle arrive et tempête chez moi
si je dis le vin bon elle brise mon verre
si je gagne au bonheur elle envoie d’un revers
rouler le jeu je ne sais plus ce que je crois
si je serre une main elle crache dessus
si je montre le blanc elle exhibe le noir
elle brille et s’aiguise à la meule du soir
elle rit elle danse et je suis son bossu
ma sans-sommeil ô ma grinçante
ma questionneuse ma rusée
ma radoteuse ma butée
mon frein brûlé ma folle pente
je suis ta chose et tu me hantes
toi le marteau qui sans fin plantes
dans mon étau les treize coins
des questions de ta question.
(Jean Pérol)
Recueil: Poésie I (1953-1978)
Traduction:
Editions: De la Différence
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Pérol), arriver, église, étau, blanc, bossu, brûler, buté, chose, coin, connaître, cracher, croire, danser, dormir, envoyer, exhiber, fiancé, fou, frein, grincer, gris, hanter, heure, jeu, maigre, main, maquiller, marteau, montrer, mur, noir, nuit, ombre, pas, pendu, pente, perdre, planter, question, questionner, radoter, revers, rire, rouler, ruse, sans-sommeil, savoir, scander, se débattre, serrer, solitaire, sommet, sursaut, tempête, tintement, vin | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 avril 2019

Tout s’était décidé au moment où ne pouvant plus supporter d’attendre au lendemain pour poser mes lèvres sur le visage de ma mère,
j’avais pris ma résolution, j’avais sauté du lit et étais allé, en chemise de nuit, m’installer à la fenêtre par où entrait le clair de lune jusqu’à ce que j’eusse entendu partir M. Swann.
Mes parents l’avaient accompagné, j’avais entendu la porte s’ouvrir, sonner, se refermer.
A ce moment même, dans l’hôtel du prince de Guermantes, ce bruit de pas de mes parents reconduisant M. Swann,
ce tintement rebondissant, ferrugineux, interminable, criard et frais de la petite sonnette qui m’annonçait qu’enfin M. Swann était parti et que maman allait monter,
je les entendais encore, je les entendais eux-mêmes, eux situés pourtant si loin dans le passé.
Alors, en pensant à tous les événements qui se plaçaient forcément entre l’instant où je les avais entendus et la matinée Guermantes,
je fus effrayé de penser que c’était bien cette sonnette qui tintait encore en moi, sans que je pusse rien changer aux criaillements de son grelot,
puisque, ne me rappelant plus bien comment ils s’éteignaient, pour le réapprendre, pour bien l’écouter,
je dus m’efforcer de ne plus entendre le son des conversations que les masques tenaient autour de moi.
Pour tâcher de l’entendre de plus près, c’est en moi-même que j’étais obligé de redescendre.
C’est donc que ce tintement y était toujours et aussi, entre lui et l’instant présent, tout ce passé indéfiniment déroulé que je ne savais pas que je portais.
Quand il avait tinté j’existais déjà et depuis, pour que j’entendisse encore ce tintement,
il fallait qu’il n’y eût pas eu discontinuité, que je n’eusse pas un instant pris de repos, cessé d’exister, de penser, d’avoir conscience de moi,
puisque cet instant ancien tenait encore à moi, que je pouvais encore le retrouver, retourner jusqu’à lui, rien qu’en descendant plus profondément en moi.
C’était cette notion du temps incorporé, des années passées non séparées de nous, que j’avais maintenant l’intention de mettre si fort en relief dans mon œuvre.
Et c’est parce qu’ils contiennent ainsi les heures du passé que les corps humains peuvent faire tant de mal à ceux qui les aiment,
parce qu’ils contiennent tant de souvenirs, de joies et de désirs déjà effacés pour eux, mais si cruels pour celui qui contemple
et prolonge dans l’ordre du temps le corps chéri dont il est jaloux, jaloux jusqu’à en souhaiter la destruction.
Car après la mort le Temps se retire du corps et les souvenirs – si indifférents, si pâlis – sont effacés de celle qui n’est plus
et le seront bientôt de celui qu’ils torturent encore, eux qui finiront par périr quand le désir d’un corps vivant ne les entretiendra plus.
Profonde Albertine que je voyais dormir et qui était morte.
(Marcel Proust)
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Posted in méditations | Tagué: (Marcel Proust), aimer, ancien, attendre, descendre, dormir, effrayé, grelot, indifférent, interminable, joie, lune, mère, morte, oeuvre, périr, profondément, sonnette, souvenir, tintement, visage | 5 Comments »
Posted by arbrealettres sur 19 février 2019
Fraîcheur de l’air…
tintement de la cloche
qui de la cloche se détache
(Buson)
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Posted in haïku, poésie | Tagué: (Buson), air, cloche, fraîcheur, se détacher, tintement | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 septembre 2018

Debout sur la lande boisée
Au soir, fatigué du chemin,
Là où fleurit l’oeillet rouge
Et la rose.
Sombre et reclus,
Entouré par la pinède nocturne,
Une sauvage et haute vision
Passe devant moi en glissant.
Un doux tintement de cloches
S’élève de la vallée ;
Est-ce un moine qui mélancoliquement
Tire la corde pour sonner ?
Est-ce avec nostalgie qu’il regarde
Le voyageur fatigué
Qui dans le crépuscule
Rougeoie comme un saint ?
Je me suis assis sur un rocher
Des heures durant
M’efforçant d’entendre dans mon souvenir
Une pleine volée de cloches.
Suis-je le moine, ou le voyageur,
Jamais plus je ne l’ai su.
Sur les cimes passait en glissant
Pâle la lune.
(Friedrich Nietsche)
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Posted by arbrealettres sur 25 août 2018

LE TROUPEAU
Troupeau, toi qui à travers le faubourg poussiéreux
t’en vas au soir et dont me plaît l’odeur
que tu laisses sur ton passage, toi qui as tant de chemin à faire
parmi la fureur des voitures et le tintement
des trams, où la vie se hâte le plus,
que tu vas lentement, serré contre toi-même !
Troupeau, toi que j’aimai dès l’enfance égarée,
par toi la douleur se fait au coeur plus aiguë ;
et il me vient comme un désir de me mettre à genoux,
comme si je voyais dans ta masse laineuse
quelque chose de saint que nul autre ne voit,
et d’antique et de très vénérable.
Un vieux te mène, sur des pieds incertains,
un Dieu pour toi, peuple dans le désert.
(Umberto Saba)
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Posted by arbrealettres sur 16 août 2018
La brume s’effiloche
J’écoute à ma croisée
Le tintement des cloches
D’argent de la rosée
La maison appareille
Pour un nouvel endroit
Elle reste pareille
Avec le même toit
Les oiseaux volent vers
L’horizon migrateur
Ils seront bleus ou verts
Sous les nuages pleureurs
Le jour s’est promené
Sur les toits vagabonds
Et il a ramené
Des soleils moribonds
(Jean-Baptiste Besnard)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), appareiller, argent, écouter, brume, horizon, maison, moribond, nuage, oiseau, ramasser, rosée, s'effilocher, se promener, soleil, tintement, toit, vagabond | 4 Comments »