Illustration: Gustav Klimt
Le désir m’embrase
et mes yeux s’illuminent
j’enfonce la morale dans le premier tiroir
réincarnée en diable
je bande les yeux de mes anges
pour
un baiser
(Maram al-Masri)
Editions: Bruno Doucey
Posted by arbrealettres sur 31 mai 2023
Illustration: Gustav Klimt
Le désir m’embrase
et mes yeux s’illuminent
j’enfonce la morale dans le premier tiroir
réincarnée en diable
je bande les yeux de mes anges
pour
un baiser
(Maram al-Masri)
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Posted by arbrealettres sur 3 mai 2023
Illustration: Jean-François Martin
Les monstres bizarres
Caché sous le fauteuil
Un fantôme à un oeil
Tout au fond du tiroir
Un dragon rouge et noir
Tapi dans le bahut
Un loup-garou poilu
Et sous le tabouret
Une sorcière à balai !
(Corinne Albaut)
Recueil: Petites Comptines pour tous les jours
Editions: Nathan
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Posted by arbrealettres sur 21 mars 2023
O femmes des pierres
vos maris sont partis
et coupent des glaces
vos sexes sont usés comme un miroir
et vos pieds les remplacent
Vos maris sont partis
Dans la main de leur meilleur ami
vit un scarabée
léger et lucide
C’est la vie
Mais si vous regardez les plantes merveilleuses
qui s’agitent dans les tiroirs secrets
un secret amour pour le jeu
et les étoiles filantes
occupera tous vos instants
(Benjamin Péret)
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Posted by arbrealettres sur 16 juillet 2022
Inventaire
Une pierre
deux maisons
trois ruines
quatre fossoyeurs
un jardin
des fleurs
un raton laveur
une douzaine d’huîtres un citron un pain
un rayon de soleil
une lame de fond
six musiciens
une porte avec son paillasson
un monsieur décoré de la légion d’honneur
un autre raton laveur
un sculpteur qui sculpte des Napoléon
la fleur qu’on appelle souci
deux amoureux sur un grand lit
un receveur des contributions une chaise trois dindons
un ecclésiastique un furoncle
une guêpe
un rein flottant
une écurie de courses
un fils indigne deux frères dominicains trois sauterelles un strapontin
deux filles de joie un oncle Cyprien
une Mater dolorosa trois papas gâteau deux chèvres de Monsieur Seguin
un talon Louis XV
un fauteuil Louis XVI
un buffet Henri II deux buffets Henri III trois buffets Henri IV
un tiroir dépareillé
une pelote de ficelle deux épingles de sûreté un monsieur âgé
une Victoire de Samothrace un comptable deux aides-comptables
un homme du monde deux chirurgiens trois végétariens
un cannibale
une expédition coloniale un cheval entier une demi-pinte de bon
sang une mouche tsé-tsé
un homard à l’américaine un jardin à la française
deux pommes à l’anglaise
un face-à-main un valet de pied un orphelin un poumon d’acier
un jour de gloire
une semaine de bonté
un mois de Marie
une année terrible
une minute de silence
une seconde d’inattention
et …
cinq ou six ratons laveurs
un petit garçon qui entre à l’école en pleurant
un petit garçon qui sort de l’école en riant
une fourmi
deux pierres à briquet
dix-sept éléphants un juge d’instruction en vacances assis sur un pliant
un paysage avec beaucoup d’herbe verte dedans
une vache
un taureau
deux belles amours trois grandes orgues un veau marengo
un soleil d’Austerlitz
un siphon d’eau de Seltz
un vin blanc citron
un Petit Poucet un grand pardon un calvaire de pierre une échelle de corde
deux soeurs latines trois dimensions douze apôtres mille et une nuits
trente-deux positions six parties du monde cinq points cardinaux
dix ans de bons et loyaux services sept péchés capitaux deux doigts
de la main dix gouttes avant chaque repas trente jours de prison
dont quinze de cellule cinq minutes d’entr’acte
et …
plusieurs ratons laveurs.
(Jacques Prévert)
Posted in humour, poésie | Tagué: (Jacques Prévert), amoureux, école, écurie, bonté, briquet, calvaire, cannibale, chaise, citron, décoré, dindon, fauteuil, fleur, fossoyeur, gloire, huître, inattention, inventaire, jardin, juge, maison, mouche, musicien, orgue, orphelin, paillasson, pain, paysage, pierre, pomme, porte, poumon, raton-laveur, rayon de soleil, repas, rire, ruine, silence, taureau, terrible, tiroir, vache, végétarien, veau | 10 Comments »
Posted by arbrealettres sur 4 avril 2022
Quand le chat sourit
Dans le tiroir
Qu’il est beau
Le désordre!
Je déchire le papier.
Ah!
Le bruit du papier!
Au-delà de la porte
Délicieux
L’enfer
Oiseaux dans les platanes,
Bougez!
Je possède la vitre
Mais, je sui chat,
Je ne me souviens
De rien d’autre.
(Jacques Bussy)
Posted in poésie | Tagué: (Jacques Bussy), au-delà, beau, bouger, bruit, chat, déchirer, délicieux, désordre, enfer, oiseau, papier, platane, porte, posséder, rien, se souvenir, sourire, tiroir, vitre | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 avril 2021
quand tu viendras me voir
dans les vapeurs du soir
qui troublent le miroir
quand tu viendras me voir
marchant sur le trottoir
dans ton vêtement noir
quand tu viendras me voir
pour me redonner l’espoir
de revivre ce soir
quand tu viendras me voir
tu sais qu’il peut pleuvoir
et évite de violemment choir
quand tu viendras me voir
n’oublie pas ton mouchoir
tout au fond d’un tiroir
car en venant me voir
tu pourrais t’émouvoir
et pleurer sans le vouloir.
(Jean-Baptiste Besnard)
Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), miroir, mouchoir, oublier, pleuvoir, quand, revivre, tiroir, troubler, vapeur, vêtement, venir, violemment, voir | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2020
Le zizi perpétuel
Mon petit frère a un zizi
Mais moi, Zaza,
Je n’en ai pas.
Mon petit frère a un zizi
Toujours placé au bon endroit
Mais moi, Zaza,
Je n’en ai pas.
Pourquoi ?
Il me le montre sans répit
Pour me donner du dépit
Pour se donner un air gaulois
Pour m’enfoncer dans l’désarroi !
Il me le sort en catimini’
En tapis rouge en tapinois’
Et me le fait toucher du doigt :
C’est assez doux
Comme caoutchouc
Mais y’a pas de quoi
Perdre la foi.
Et moi, et moi, moi je me dis
Pourquoi mon frère a un zizi
Dans quel tiroir se font les lois ?
Le jour et la nuit
Son zizi le suit
Toujours placé au bon endroit.
Et moi, Zaza, dans les draps blancs
J’ai beau me tâter
Me tâter souvent
À la place où ç’aurait dû été
Que du vent ! Que du vent !
« Tu verras Zaza
Avec mon zizi
Un jour je serai le Roi »
Qu’il dit
Tout en lui collant tout autour du sparadrap.
À la fin c’est énervant
De manquer obstinément
De cette sorte d’émolument.
Si j’ai le regard zoulou
Si j’ai le nombril sournois
Si je fais des coups en d’ssous
Si je pousse de guingois
Si je ne fais pas mon poids
Faut pas demander pourquoi !
Mais pourquoi ?
Pourquoi ?
(René de Obaldia)
Posted in poésie | Tagué: (René De Obaldia), air, émolument, énerver, blanc, caoutchouc, catimini, coup, dépit, désarroi, demander, dessous, doigt, doux, drap, endroit, enfoncer, foi, frère, ginguois, Loi, montrer, nombril, perdre, perpétuel, placer, poids, pourquoi, pousser, roi, rouge, sournois, sparadrap, tapinois, tapis, tâter, tiroir, toucher, vent, zizi | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2020
SUICIDE PROVISOIRE
au fond des tiroirs bleus
dont les clés sont parties vers des serrures sauvages
et les lettres égarées dans la foire aux aveux
au fond des tiroirs couleur de lycéenne
entre un cigare flétri et une paire de gifles
datant du dernier scandale
il arrive de ramasser
des lèvres amères
récitant des mots proches
qui descendent comme des cailloux
la pente de la voix
des lèvres rares et brèves
qui s’ouvrent pour laisser passer
un espion déguisé en orchestre
je ne sais plus quelle symphonie
s’agrippe à un cerceau de flammes
et maintenant se dresse la fenêtre
sans âge ni lumière
soeur des lèvres amères
c’est par elle que rentrent les névroses
gantées de mains humaines
qui décapitent les femmes
après l’amour
il y a sur une certaine table
un objet qui sourit à travers tous les sommeils du monde
c’est un visage
jamais aperçu
jamais oublié
un visage que berce
l’infinissable neige du souvenir.
(Georges Henein)
Posted in poésie | Tagué: (Georges Henein), amère, amour, aveu, bercer, caillou, clé, décapiter, déguisé, femme, fenêtre, flamme, flétri, gifle, infinissable, lèvres, lettre, lumière, lycéenne, névrose, neige, orchestre, oublié, sauvage, scandale, serrure, sommeil, sourire, souvenir, suicide, table, tiroir, visage, voix | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 28 janvier 2020
Dans la chambre du grand-père
il y avait un coquillage
qui soupirait et chantait
comme le vent de la mer.
Dans la chambre du grand-père
il y avait un petit coffre
en bois luisant jaune clair,
qu’il rapporta de ses voyages
et que lui seul savait ouvrir.
Il y avait deux Japonais
en ivoire, sous un globe;
et tout au fond d’un tiroir,
dans son écrin de velours vert,
– bijou poli par les vagues –
la pipe en écume de mer!
(Madeleine Ley)
Posted in poésie | Tagué: (Madeleine Ley), écrin, écume, chambre, chanter, coffre, coquillage, grand-père, ivoire, mer, ouvrir, pipe, soupirer, tiroir, vague, velours, vent, voyage | Leave a Comment »