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Poésie

Posts Tagged ‘tissu’

Pénétrer dans la caverne (Jacques Dupin)

Posted by arbrealettres sur 24 mars 2023


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être tiré par les mots
pénétrer dans la caverne
imprégner le tissu de l’écoute

(Jacques Dupin)

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L’ÉTOFFE DE L’UNIVERS (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 13 janvier 2023



Illustration
    

L’ÉTOFFE DE L’UNIVERS
(à Pierre Teilhard de Chardin)

Première Partie (Allegro Vivace)

Ce tissu insondable
Flottant vers l’infini
Cette toile
Sans faille
Indescriptible
Ce tic tac du cosmos
Métronome du silence
À la fibre qui palpite
En milliers de battements

Deuxième Partie (Andante)

Ce tissu irréparable
Aux franges sans limites
Cette nature libérée
Ce cosmos qui virevolte
Cet univers en marche
Dans l’étoffe du temps

Finale (Molto Vivace)

Cette pluralité des mondes
Ces espaces infinis
Cette planète inouïe
Au tissu bigarré
Cette gravitation
Ce fileté des jours
Ces continents en déroute
Ce genre humain
Ces foules à travers siècles…
Dont on prévoit la fin.

(Andrée Chedid)

 

Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion

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Beaucoup de lumière (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2022




    
Beaucoup de lumière
et votre voix partout
mêlée aux voix des choses
comme une paix brutale
un couteau de fraîcheur
au plus épais de l’âme

Je parle de l’âme
Je pourrais dire le corps
le bois de cette table
ou le tissu de vos robes
Je pourrais dire chaque chose
dans la lumière
L’âme n’est rien que l’invisible
et l’invisible est tout ce que l’on voit
ou plutôt tout ce qui sous nos yeux
demande à être vu
désespère d’être vu
appelle appelle appelle

(Christian Bobin)

 

Recueil: La Vie Passante
Editions: Fata Morgana

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Depuis combien de temps (Jeanne Benameur)

Posted by arbrealettres sur 29 septembre 2022




    
Depuis combien de temps
sa main
n’a-t-elle pas touché une autre main ?

[…]

Aujourd’hui,
il aimerait
que sa main approche le tissu
qui enveloppe le corps
de la fille qui marche.

Il la suit.

Au village,
quand le soleil dessinait son ombre devant lui,
il s’arrêtait.
Il caressait sa propre ombre.
Pour qu’elle ne le quitte pas.

L’ombre d’un homme,
c’est précieux.
Ça dit à l’homme
qu’il existe sur la terre.

(Jeanne Benameur)

L’exil n’a pas d’ombre 2019

Recueil: La Beauté Éphéméride poétique pour chanter la vie
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Il était un petit homme (Francis Blanche)

Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022




Il était un petit homme
tout habillé de gris
qui s’appelait l’automne
et revenait sans bruit
dans la nuit
semant devant lui
des feuilles jaunies
et des chansons de pluie …

J’aime l’automne j’aime l’automne
et ses souvenirs de jadis

L’odeur des tabliers
de la rentrée des classes
parfum du tissu neuf
et des cartables bruns
et des plumiers de cuir
et des marrons qu’on casse
Odeur de l’encre fraîche
sur les premiers bons points.

Visages inconnus
des nouveaux camarades
Mystère des cahiers
que l’on ouvre en tremblant
Et les jeudis d’octobre
aux courtes promenades
La nuit tombe trop tôt
pour les petis enfants…

Mais si on retrouve au fond d’une poche
un peu de sable de l’été
c’est bien que ce jour-là quand on est un gosse
que l’on apprend à regretter

Il était un petit homme
tout habillé de blanc
qui courait sur la plage
derrière un cerf-volant
palpitant
courait sous le ciel courait follement
après son âme d’enfant
qui s’envolait qui s’envolait
qui s’envolait
dans le vent…

(Francis Blanche)

Illustration

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Caché bien caché (Pittau & Gervais)

Posted by arbrealettres sur 6 septembre 2022



Illustration: Pittau & Gervais
    
Caché bien caché

Au fond de la garde-robe
Bien blotti dans le noir
Je me suis accroupi
Au milieu des manteaux et des jupes

Un petit rayon de lumière
Fait danser des grains de poussière
Et quand je souffle dessus
Ils s’agitent comme des mouches

Il fait calme dans la garde-robe
Dans l’odeur des tissus et du bois
Il fait silence et doucement
Le sommeil pose sa main sur moi

(Pittau & Gervais)

 

Recueil: Un dragon dans la tête
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse

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PLANÈTES (Marc Alyn)

Posted by arbrealettres sur 27 août 2022



PLANÈTES

Planètes, je secoue le tissu de la nuit
Entre mes mains qui passent par silence
Et vous tombez en fruits, en feuilles, en sable
Dans la bouche inlassable des ruisseaux.

Ici, où tout se joue près de l’arbre et de l’eau,
Sur cette étroite terre inscrite dans le verbe
A jamais au mot vert,
L’univers infini et ses océans d’astres
N’est que l’air qui commence aux branches du verger.

(Marc Alyn)

 

 

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La passion de t’inventer d’un néant (António Ramos Rosa)

Posted by arbrealettres sur 21 juin 2021



 
    
La passion de t’inventer d’un néant me fait
écrire, un simple filament, bientôt un autre
signe, un tissu fébrile et nous avons un cheval
entier avec le son et l’exactitude du nom.

J’ignore ta robe, mais tu portes le champ,
la liberté et la force que j’expérimente en toi.
Là où tu vas, cheval, si rapide, si fougueux
ou trottant paisiblement sans selle et libre, libre !

Je parcours cette terre comme un sein amoureux,
tu cours déjà dans mon corps avec la vie du feu,
ta passion m’aveugle et embrase ma terre.

C’est toi qui me nourris avec les mots justes
qui émanent de ton élégance et de ton rythme,
et m’élèvent à une vie pure et verticale.

(António Ramos Rosa)

 

Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard

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Le Visiteur qui jamais ne vient (Roger Munier)

Posted by arbrealettres sur 5 mai 2021



J’attends,
je n’attends vraiment,
je n’attendrai jamais
que le Visiteur qui jamais ne vient, du Vishnu Purana.
Cette attente est ce que je dis ici.
Elle prend d’innombrables formes.
Car le Visiteur qui jamais ne vient
peut et doit être attendu en tout.

Il n’est réel qu’en cette attente,
mais Il est réel alors :
en elle, pour ainsi dire, Il vient.
Il est le sens qui se diffère,
l’espoir ou la vision qui s’offrent autant qu’ils se dérobent,
la sérénité, en un mot,
de l’attente qui n’est qu’attente,
mais s’illumine comme attente.

Le Visiteur qui jamais ne vient
est le tissu même de nos jours.

(Roger Munier)


Illustration: Odilon Redon

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INCONSTANCE (Pierre Morhange)

Posted by arbrealettres sur 28 mars 2021



INCONSTANCE

Du plus profond
Du plus profond de moi-même,
De ce tissu, de ce violon,
De ce thorax, de cette chair

Non, je cours parmi les rues et le désert,
Non, je cours aux sentiers scintillants de mon imagination,
Non, je m’étourdis d’un répit,
Non, je prends un journal, je le parcours, je le lis, je le mange.

(Pierre Morhange)


Illustration

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