Posts Tagged ‘tissu’
Posted by arbrealettres sur 21 juin 2021
La passion de t’inventer d’un néant me fait
écrire, un simple filament, bientôt un autre
signe, un tissu fébrile et nous avons un cheval
entier avec le son et l’exactitude du nom.
J’ignore ta robe, mais tu portes le champ,
la liberté et la force que j’expérimente en toi.
Là où tu vas, cheval, si rapide, si fougueux
ou trottant paisiblement sans selle et libre, libre !
Je parcours cette terre comme un sein amoureux,
tu cours déjà dans mon corps avec la vie du feu,
ta passion m’aveugle et embrase ma terre.
C’est toi qui me nourris avec les mots justes
qui émanent de ton élégance et de ton rythme,
et m’élèvent à une vie pure et verticale.
(António Ramos Rosa)
Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Antonio Ramos Rosa), amoureux, aveugler, écrire, élégance, élever, émaner, champ, cheval, corps, courir, embraser, entier, exactitude, expérimenter, faire, fébrile, feu, filament, force, fougueux, ignorer, inventer, juste, liberté, libre, mot, néant, nom, nourrir, paisible, parcourir, passion, porter, pur, rapide, robe, rythme, sein, selle, signe, simple, son, terre, tissu, trotter, vertical, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 mai 2021
J’attends,
je n’attends vraiment,
je n’attendrai jamais
que le Visiteur qui jamais ne vient, du Vishnu Purana.
Cette attente est ce que je dis ici.
Elle prend d’innombrables formes.
Car le Visiteur qui jamais ne vient
peut et doit être attendu en tout.
Il n’est réel qu’en cette attente,
mais Il est réel alors :
en elle, pour ainsi dire, Il vient.
Il est le sens qui se diffère,
l’espoir ou la vision qui s’offrent autant qu’ils se dérobent,
la sérénité, en un mot,
de l’attente qui n’est qu’attente,
mais s’illumine comme attente.
Le Visiteur qui jamais ne vient
est le tissu même de nos jours.
(Roger Munier)
Illustration: Odilon Redon
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Posted by arbrealettres sur 28 mars 2021

INCONSTANCE
Du plus profond
Du plus profond de moi-même,
De ce tissu, de ce violon,
De ce thorax, de cette chair
Non, je cours parmi les rues et le désert,
Non, je cours aux sentiers scintillants de mon imagination,
Non, je m’étourdis d’un répit,
Non, je prends un journal, je le parcours, je le lis, je le mange.
(Pierre Morhange)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 20 mars 2021

On se met la nuit sur le dos…
On se met la nuit sur le dos,
ce manteau de tissu fort pour l’hiver.
On achète le journal du matin.
On dédie une petite réflexion
à ces deux faits
pendant le trajet de métro.
Le soir, on les retire,
la nuit pend à nouveau dans l’entrée.
(Bohdan Chlibec)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
Recueil: Cendres sous la neige
Traduction: Traduit du tchèque par Petr Zavadil & Cédric Demangeot
Editions: Pariah
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Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2021

déclaration d’identité
Non, je n’avalerai pas vos paroles
fantômes vos paraboles
d’inventaire, vos courbes de
Bourse de massacres.
Je choisis les cris
d’oiseaux de mer
le craquement des pierres
tout ce qui brave, hurle, éclate muettement dans le monde.
Le sang aux tempes, le coeur battant, le toc des artères,
c’est aussi ma parole
touchable
sous le doigt.
Au bord du temps
je tâte l’incertain
dans les feuilles des arbres
aux cellules pourtant si proches
de mes propres cellules, closes en cette chair
qui se retire et se rapproche
jusqu’à coller au tissu végétal
pour reconnaître
un rapport très sourd
un micron de complicité
main, feuille, ensemble,
toutes deux nervurées, actives, sève et sang,
nous affirmons, nous attestons la vie.
(Marie-Claire Bancquart)
Recueil: Voix Vives de méditerranée en méditerranée Anthologie Sète 2019
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Marie-Claire Bancquart), actif, affirmer, artère, attester, avaler, éclater, battre, bord, bourse, braver, cellule, chair, choisir, clos, coeur, coller, courbe, craquer, cri, déclaration, doigt, ensemble, fantôme, feuille, hurler, identité, incertain, inventaire, main, massacre, mer, micron, monde, muet, nervurer, oiseau, parabole, parole, pierre, proche, rapport, rbre, reconnaître, sang, sève, se rapprocher, se retirer, simplicité, sourd, tâter, tempe, temps, tissu, toc, toucher, végétal, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 novembre 2020

RYTHMES
Tout débuta
Dans l’arythmie
Le chaos
Des vents erratiques
S’emparaient de l’univers
L’intempérie régna
L’indéchiffrable détonation
Fut notre prologue
Tout fut
Débâcle et dispersion
Turbulences et gaspillage
Avant que le rythme
Ne prenne possession
De l’espace
Suivirent de vastes accords
D’indéfectibles liaisons
Des notes s’arrimèrent
Au tissu du rien
Des courroies invisibles
Liaient astres et planètes
Du fond des eaux
Surgissaient
Les remous de la vie
Dans la pavane
Des univers
Se prenant pour le noyau
La Vie
Se rythma
Se nuança
De leitmotiv
En parade
De reprise
En plain-chant
La Vie devint ritournelle
Fugue Impromptu
Refrain
Se fit dissonance
Mélodie Brisure
Se fit battement
Cadence Mesure
Et se mira
Dans le destin
Impie et sacrilège
L’oiseau s’affranchissait
Des liens de la terre
Libre d’allégeance
Il s’éleva
Au-dessus des créatures
Assujetties aux sols
Et à leurs tyrannies
S’unissant
Aux jeux fondateurs
Des nuages et du vent
L’oiseau s’allia à l’espace
S’accoupla à l’étendue
S’emboîta dans la distance
Se relia à l’immensité
Se noua à l’infini
Tandis que lié au temps
Et aux choses
Enfanté sur un sol
Aux racines multiples
L’homme naquit tributaire
D’un passé indélébile
Le lieu prit possession
De sa chair
De son souffle
Les stigmates de l’histoire
Tatouèrent sa mémoire
Et sa peau
Venu on ne sait d’où
Traversant les millénaires
L’homme se trouva captif
Des vestiges d’un monde
Aux masques étranges
Et menaçants
Il s’en arrachait parfois
Grâce aux sons et aux mots
Aux gestes et à l’image
À leurs pistes éloquentes
À leur sens continu
Pour mieux tenir debout
L’homme inventa la fable
Se vêtit de légendes
Peupla le ciel d’idoles
Multiplia ses panthéons
Cumula ses utopies
Se voulant éternel
Il fixa son oreille
Sur la coquille du monde
À l’écoute
D’une voix souterraine
Qui l’escorte le guide
Et l’agrandit
Alors
De nuits en nuits
Et d’aubes en aubes
Tantôt le jour s’éclaire
Tantôt le jour moisit
Faiseur d’images
Le souffle veille
De pesanteur
Le corps fléchit
Toute vie
Amorça
Le mystère
Tout mystère
Se voila
De ténèbres
Toute ténèbre
Se chargea
D’espérance
Toute espérance
Fut soumise
À la Vie
L’esprit cheminait
Sans se tarir
Le corps s’incarnait
Pour mûrir
L’esprit se libérait
Sans périr
Le corps se décharnait
Pour mourir
Parfois l’existence ravivait
L’aiguillon du désir
Ou bien l’enfouissait
Au creux des eaux stagnantes
Parfois elle rameutait
L’essor
D’autres fois elle piétinait
L’élan
Souvent l’existence patrouillait
Sur les chemins du vide
Ou bien se rachetait
Par l’embrasement du coeur
Face au rude
Mais salutaire
Affrontement
De la mort unanime
L’homme sacra
Son séjour éphémère
Pour y planter
Le blé d’avenir.
(Andrée Chedid)
Recueil: Rythmes
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), accord, affrontement, agrandir, aiguillon, allégeance, amorcer, arracher, arythmie, assujetti, astre, au-dessus, aube, avenir, écoute, élan, éloquent, éphémère, étendue, éternel, étrange, battement, blé, brisure, cadence, captif, chair, chaos, chemin, cheminer, chose, ciel, coeur, continu, coquille, corps, courroie, créature, creux, cumuler, débâcle, débuter, désir, détonation, debout, destin, dispersion, dissonance, distance, eau, embrasement, enfanter, enfouir, erratique, escorter, espace, espérance, esprit, essor, existence, fable, face, faiseur, fixer, fléchir, fond, fondateur, fugue, gagner, gaspillage, geste, guider, histoire, homme, idole, image, immensité, impie, impromptu, indéchiffrable, indéfectible, indélébile, infini, intempérie, inventer, invisible, jeu, jour, légende, leitmotiv, liaison, libre, lien, lier, lieu, masque, mélodie, mémoire, mûrir, menacer, mesure, millénaire, moisir, monde, mort, mot, mourir, multiplier, mystère, naître, note, noyau, nuage, nuit, oiseau, oreille, panthéon, parade, passé, patrouiller, pavane, peau, pesanteur, peupler, piétiner, piste, plain-chant, planète, planter, possession, prendre, prologue, rameuter, raviver, refrain, remous, reprise, rien, ritournelle, rude, rythme, s'accoupler, s'affranchir, s'allier, s'arrimer, s'éclairer, s'emboîter, s'emparer, s'incarner, s'unir, sacrer, sacrilège, salutaire, séjour, se charger, se décharner, se libérer, se mirer, se nouer, se nuancer, se prendre, se racheter, se relier, se tarir, se vêtir, se voiler, sens, sol, son, souffle, soumettre, souterrain, stagner, stigmate, suivre, surgir, tatouer, ténèbres, temps, tenir, terre, tissu, traverser, tributaire, turbulence, tyrannie, unanime, univers, utopie, vaste, veiller, venir, vent, vestiges, vide, vie, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 août 2020
La niche de neige est plus lente,
Plus transparente la fenêtre,
Voile turquoise négligemment
Jeté sur une chaise.
Un tissu ivre de soi, sous
La caresse de la lumière,
Éprouve l’été — puisse-t-il
N’être pas touché par l’hiver.
Et si, en diamants de glace,
Le froid ruisselle, ici c’est
Tremblement de demoiselles
Si vivantes, aux yeux bleus.
(Ossip Mandelstam)
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Posted in poésie | Tagué: (Ossip Mandelstam), été, bleu, caresse, chaise, demoiselle, fenêtre, glace, hiver, ivre, lumière, neige, niche, ruisseler, tissu, transparente, tremblement, turquoise | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 février 2020

Illustration: ArbreaPhotos
Le chat
Quand le chat s’allonge
Dans le fauteuil de ma chambre,
La nuit devient plus sereine.
Dans les ténèbres veille
La flamme sans sommeil
De sa vigilance secrète.
Je ne perçois pas son souffle,
Ni ses griffes sur le tissu,
Que son âme légère répandue
Comme un parfum qui me rassure
Puis rapidement m’endort.
(Gérard le Gouic)
Recueil: Les poèmes ont des oreilles
Traduction:
Editions: Rue du Monde
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Posted in poésie | Tagué: (Gérard Le Gouic), âme, chambre, chat, fauteuil, flamme, griffe, léger, nuit, parfum, percevoir, rapide, rassurer, répandre, s'allonger, s'endormir, secret, serein, sommeil, souffle, ténèbres, tissu, veiller, vigilance | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 septembre 2019

Post-merci
Nous sommes des météores à gueule de planète.
Notre ciel est une veille, notre course une chasse,
et notre gibier est une goutte de clarté.
Ensemble nous remettrons la Nuit sur ses rails ;
et nous irons, tour à tour nous détestant et nous aimant,
jusqu’aux étoiles de l’aurore.
J’ai cherché dans mon encre ce qui ne pouvait être quêté :
la tache pure au-delà de l’écriture souillée.
En poésie, devenir c’est réconcilier.
Le poète ne dit pas la vérité ; il la vit ;
et la vivant, il devient mensonger.
Paradoxe des Muses : justesse du poème.
Dans le tissu du poème doit se retrouver un nombre égal de tunnels dérobés,
de chambres d’harmonie, en même temps que d’éléments futurs,
de havres au soleil, de pistes captieuses et d’existants s’entr’appelant.
Le poète est le passeur de tout cela qui forme un ordre.
Et un ordre insurgé.
(René Char)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (René Char), aimer, aller, aurore, écriture, étoile, chambre, chasse, chercher, ciel, clarté, course, dérobé, détester, devenir, encre, gibier, goutte, gueule, harmonie, insurgé, justesse, météore, mensonger, merci, muse, nuit, ordre, paradoxe, passeur, piste, planète, poème, poésie, pur, quêter, rail, réconcilier, souillé, tache, tissu, tunnel, veille | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 mai 2019
![Talon Abraxas 1980 - British Surrealist painter - Tutt'Art@ (31) [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/07/talon-abraxas-1980-british-surrealist-painter-tuttart-31-1280x768.jpg?w=890&h=470)
Dans le tissu du poème doit se retrouver un nombre égal de tunnels dérobés, de chambres d’harmonie,
en même temps que d’éléments futurs, de havres au soleil, de pistes captieuses et d’existants s’entr’appelant.
Le poète est le passeur de tout cela qui forme un ordre.
Et un ordre insurgé.
(René Char)
Illustration: Talon Abraxas
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