La nuit sans étoiles
Dérobe en ses sombres toiles
Les fleurs du pêcher.
Mais, parfum, quels sont les voiles
Où tu pourrais te cacher ?
(Tsoura-Youki)
Traduction: Judith Gautier
Editions: Beaux-Arts de Paris
Posted by arbrealettres sur 25 mars 2022
La nuit sans étoiles
Dérobe en ses sombres toiles
Les fleurs du pêcher.
Mais, parfum, quels sont les voiles
Où tu pourrais te cacher ?
(Tsoura-Youki)
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Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022
La guerre à peine entendue dans la voix et d’autres
paroles qui n’étaient rien reviennent
Ecoute qui entend et n’entend pas d’autres paroles qui
n’étaient rien
La bouche qui remue dans sa toile et dénonce à peine
entendue la guerre ou se tait.
Et les arbres de moins en moins autour de nous
qui commencions des journées
dont personne ne parlait
Tout ce qui est touché s’entend plier
et verse à la question
la vieille répétition du travail accroché à la terre
La question est alors
qui parle à se parler.
Parlait disait si nous parlions parle reviens le dos
courbé pendant que tout tombe ; est-ce loin, loin attendant son heure ?
Disait dormait son mois de cendre, solitudes, bêlements
qu’on va souffler.
Disait, disait si le temps si la terre ici ou rien, le large
et le long parlant dans l’ombre avancée où l’on parle
et dit ce n’est rien.
0n disait c’était bien ma voix
couchée à l’image des phrases
elle me désignait
parlant sans me voir
avec des taches qui se fixaient en touchant terre
c’était l’alignement obstiné où la bouche est absente
Face contre face
je devais passer par elle régulièrement
obligé d’apparaître ou de disparaître
les yeux ouverts.
(Georges Drano)
Posted in poésie | Tagué: (Georges Drano)dos, arbre, autour, bouche, commencer, courbe, disparaître, entendre, face, guerre, image, journée, large, ouvert, parler, parole, personne, phrase, plier, question, remuer, revenir, tache, terre, toile, tomber, voix, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 mars 2022
Taras Chevtchenko
Illustration: Ivan Kramskoï
Ivan Pidkova
Il fut un temps, en Ukraine,
Où les canons grondaient ;
Il fut un temps où les Zaporogues
Savaient régner.
Ils régnaient et gagnaient
Leur gloire et leur liberté ;
Cela est passé, seules sont restées
Des tombes dans la plaine.
Hautes sont les tombes
Où sombrèrent dans le repos
Les corps blancs des Cosaques,
Drapés dans une toile écarlate.
Hautes sont ces tombes,
Noires, semblables aux montagnes,
Qui conversent à voix basse, dans la plaine,
De la liberté avec les vents.
Ces témoins de la gloire des ancêtres
Discutent avec le vent,
Tandis que leur descendant porte sa faux
dans la rosée,
En reprenant leur chant.
Il fut un temps, en Ukraine,
Où le malheur dansait,
Le chagrin s’enivrait à la taverne
D’hydromel par seaux entiers.
Il fut un temps où il faisait bon
En cette Ukraine…
Souvenons-nous-en ! Notre cœur, peut-être,
Connaîtra un répit.
(Taras Chevtchenko)
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Posted by arbrealettres sur 15 janvier 2022
Roses lourdes
de juillet
et l’épeire fasciée
tisse sa toile
dans les buis.
Ces jours d’été
de ma mémoire
jamais
ne s’enfuiront
non plus que les rags
de Scott Joplin.
C’était hier
à peine
au grand désarroi du temps.
Nous nous aimâmes
ah bel été
couleur de mirabelles!
pour des prunes.
(Bernard Delvaille)
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Posted by arbrealettres sur 16 juillet 2021
Le papillon
Sur la toile du ciel, quelqu’un a dessiné
une improbable soie, un arc-en-ciel ailé,
le rire du soleil ou le soupir du vent,
l’arrivée de l’été, le rêve d’un enfant…
(Linda Bastide)
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Posted by arbrealettres sur 20 juin 2021
La théorie du cheval — la frise des femmes.
Les animaux qui auscultent le silence de la nuit,
une adolescente empêtrée dans une toile d’araignée,
un cri mourant dans le silence le plus froid.
L’explosion des épaules, le poing de ce regard,
la torsion de ce corps dans la fureur de l’amour,
l’explosion des mots comme le sperme dans la vulve,
la douceur satinée qui émane d’une lumière.
La nuit amoureuse jusqu’à la fin de la nuit.
Il n’existe pas de spectacle pour la vision intime.
Les corps les plus doux s’allument comme des lampes
et se baignent dans l’huile heureuse de l’absolu.
(António Ramos Rosa)
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Posted by arbrealettres sur 26 mai 2021
CHANSON POUR ELLE
Si ton corps était de fine dentelle
Je le broderais par les quatre bouts
Et puis m’en ferais des nappes si belles
Que nous mangerions l’amour à genoux
Si tes yeux étaient de vieilles étoiles
De celles qu’on voit mais qui ne sont plus
J’y regarderais derrière la toile
De ce grand tableau de bleu suspendu
Si tes cheveux fous étaient la misaine
Et que de ton coeur je fisse un bateau
Tout en remontant le cours de la Seine
Tu serais Paris et moi matelot
Si ton astre noir où je m’illumine
Était le calice et si j’étais Dieu
J’y boirais la Mort jusqu’à la racine
Et puis m’en irais refaire les cieux
Si les soleils morts des plaines célestes
Descendaient un jour dans ton corps éteint
Il luirait encore à tes seins modestes
Un peu de leur flamme un peu de ma faim
Un peu de leur flamme un peu de ma faim…
(Léo Ferré)
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Posted by arbrealettres sur 9 juin 2020
Illustration: Titien
SI TU NE M’AIMES PAS
Si tu ne m’aimes pas,
Je suis le Pharaon
Qui voit ses armées englouties
Par la Mer Rouge.
Si tu ne m’aimes pas,
Je suis Sisyphe
Qui remonte sans trêve son rocher
Au long de la montagne,
Pour à chaque fois, le voir dévaler.
Si tu ne m’aimes pas,
Je suis Tantale,
L’éternel assoiffé de l’eau
Qui s’éloigne de ses lèvres.
Si tu ne m’aimes pas,
Je suis Ulysse
Que Pénélope n’attend pas
En tissant, défaisant la toile de l’amour.
Si tu ne m’aimes pas,
Je suis Orphée,
Sans Eurydice.
Si tu ne m’aimes pas,
Aie donc au moins pitié
Et laisse-moi rester dans l’enfer de ton coeur
Pour les siècles des siècles.
(Mihai Beniuc)
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