Posts Tagged ‘torride’
Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022

DERNIERS TEMPS
Il y aura des journées et des temps difficiles
Et des nuits de souffrance qui semblent insurmontables
Où l’on pleure bêtement les deux bras sur la table
Où la vie suspendue ne tient plus qu’à un fil ;
Mon amour je te sens qui marche dans la ville.
Il y aura des lettres écrites et déchirées
Des occasions perdues des amis fatigués
Des voyages inutiles des déplacements vides
Des heures sans bouger sous un soleil torride,
Il y aura la peur qui me suit sans parler
Qui s’approche de moi, qui me regarde en face
Et son sourire est beau, son pas lent et tenace
Elle a le souvenir dans ses yeux de cristal,
Elle a mon avenir dans ses mains de métal
Elle descend sur le monde comme un halo de glace.
Il y aura la mort tu le sais mon amour
Il y aura le malheur et les tout derniers jours
On n’oublie jamais rien, les mots et les visages
Flottent joyeusement jusqu’au dernier rivage
Il y aura le regret, puis un sommeil très lourd.
(Michel Houellebecq)
Illustration: Pieter Claesz
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Posted in poésie | Tagué: (Michel Houellebecq), amour, avenir, bouger, cristal, difficile, fatigue, glace, halo, insurmontable, journée, joyeusement, lettre, malheur, marcher, mort, nuit, occasion, oublier, parler, peur, pleurer, regret, rivage, s'approcher, sommeil, souffrance, souvenir, suspendue, table, temps, tenace, torride, vide, vie, visage | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 1 mai 2021

La main touche une jupe,
muguets fanés, je me souviens,
tiède comme un début de peau,
un feu de sang brûle les os.
Les joncs craquent sous le corps souple,
et le miel bout dans l’oeillet pourpre,
sur le brasier de myosotis
là-haut où les oiseaux s’étirent.
Carrière de braise rouge,
près d’une eau non doublée de tain
où toute pudeur expire
au vent venu de Si loin,
Sous août bruissant, la fièvre est fraîche,
et la brûlure encore glacée
des lèvres fanées de soif,
et du corps torride de sang.
Voici la baie de tes jambes,
avant cette île foudroyée
où peut-être un peu de neige
attend ma tête sans pensée.
(Alain Borne)
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Posted in poésie | Tagué: (Alain Borne), braise, feu, fièvre, jambes, jupe, main, peau, pensée, pudeur, sang, souple, torride, toucher | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2020

Illustration: William Blake
toi qui t’abreuves
aux sources profondes
qui jouis de la réponse
sans avoir eu
à poser la question
qui te confonds
avec la terre
de mes collines
qui a connu
tant de saisons
d’heures torrides
de nuits où
les pierres éclataient
ouvre-moi
le chemin
assiste-moi
au long
de la spirale
aide-moi
à naître
(Charles Juliet)
Recueil: Moisson
Traduction:
Editions: P.O.L.
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Charles Juliet), aider, assister, éclater, chemin, colline, confondre, connaître, heure, jouir, naître, nuit, ouvrir, pierre, poser, profond, question, réponse, s'abreuver, saison, source, spirale, terre, torride | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 août 2020

LA MER
Poètes de tous poils dont les pieds ont des bottes,
Dont l’aile est repliée au mitan des capotes,
Par ce que nous savons, par ce que nous aimons,
Par le vent et le sel qui brûlent nos poumons,
Par les hivers du Cap tatouant nos mains bleues,
Les torrides soleils où flambent nos cheveux,
Par l’espace cabré que domptent les filins,
Par les bois et le fer, par le chanvre et le lin,
Nous chanterons d’instinct, toute âme, toute chair,
N’importe la musique et n’importe le vers ;
LA MER !
(Henry Jacques)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted in poésie | Tagué: (Henry Jacques), aile, aimer, âme, botte, brûler, chair, chanter, cheveux, dompter, espace, filin, flamber, instinct, mer, musique, pied, poète, sel, soleil, tatouer, torride, vent, vers | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 mai 2020

La main touche une jupe,
muguets fanés, je me souviens
tiède comme un début de peau,
un feu de sang brûle les os.
Les joncs craquent sous le corps souple,
et le miel bout dans l’oeillet pourpre,
sur le brasier de myositis
là-haut où les oiseaux s’étirent.
Carrière de braise rouge,
près d’une eau non doublée de tain,
où toute pudeur expire
au vent venu de si loin.
Sous août bruissant, la fièvre est fraîche,
et la brûlure encore glacée
des lèvres fanées de soif,
et du corps torride de sang.
Voici la baie de tes jambes
avant cette île foudroyée
où peut-être un peu de neige
attend ma tête sans pensée.
(Alain Borne)
Recueil: Oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Curandera
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Posted in poésie | Tagué: (Alain Borne), attendre, île, baie, brasier, brûler, bruire, corps, craquer, expirer, fané, feu, fièvre, foudroyé, fraîche, jambe, jonc, jupe, lèvre, main, miel, muguet, myosotis, neige, oeillet, os, peau, pensée, pourpre, pudeur, sang, se souvenir, souple, tête, tiède, torride, toucher, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 août 2019

Illustration: Ben Madeska
LE NOM TERRESTRE
Un verre d’eau ! Lors d’une soif torride
« Donne-moi à boire, sinon je meurs. »
Insistant, faible, comme un chant,
Telle une plainte dans la chaleur…
Et je redis, et je répète, plus fort,
Et à nouveau, encore, encore,
Comme la nuit, quand on veut tant dormir
Et que sans cesse le sommeil fuit.
Comme si on manquait d’herbes dans les prés,
D’herbes qui soignent de tous les maux !
J’insiste, je perds les mots, je dis encore,
Telle la syllabe d’un mot d’enfant,
À chaque instant, toujours unique,
Le plus serré, la corde au cou,
Car ici-bas le nom terrestre
Ce n’est pas ça, ce n’est pas tout.

(Marina Tsetaeva)
Recueil: Mon dernier livre 1940
Traduction: Véronique Lossky
Editions: Cerf
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Posted in poésie | Tagué: (Marina Tsetaeva), boire, chaleur, chant, corde, dormir, eau, encore, enfant, faible, fort, herbe, ici-bas, insister, instant, mal, manquer, mot, mourir, nom, nuit, perdre, plainte, pré, répéter, redire, sans cesse, serrer, soif, soigner, sommeil, syllabe, terrestre, torride, unique, verre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 avril 2019

Illustration
PÉTUNIA BLANC
Une étoile de nuage
sur le toit
une trompette
mélodieuse et mauve
une fleur ondulante
exhale l’aurore
de son cœur
en couloir d’abeille.
Un pétunia lumineux
au rythme de la faible pulsion
du jour torride
éclaire souplement
la peinture blanche
de la terrasse,
le grand jet de grès
précipité
des villes.
(Mina Loy)
Recueil: Il n’est ni vie ni mort, poésie complète
Traduction: Olivier Apert
Editions: Nous
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Posted in poésie | Tagué: (Mina Loy), abeille, aurore, éclairer, étoile, blanc, coeur, couloir, exhaler, fleur, grès, jet, lumineux, mauve, mélodieux, nuage, onduler, pétunia, peinture, précipité, pulsion, rythme, souple, terrasse, toit, torride, trompette, ville | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 février 2019

L’ENCLOS
Heurtés par des mots de pluie,
Les regards s’enfuient,
Loin des visages en flamme,
Des corps perdus sous l’orage.
Sait-on jamais quand finissent
Ces moments de torride douleur,
Cette rupture de soi, ce précipice
Où l’on glisse dans la peur.
Était-ce le soir, ce matin
Cette vérité nous étreint,
Nous découvre les barbelés
Et nos mains blessées.
Cette lancinante, souveraine
Et souterraine angoisse :
Avons-nous jamais quitté
L’enclos de nous même ?
(Jean-François Facchineri)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jean-François Facchineri), angoisse, étreindre, barbelé, blessé, découvrir, douleur, enclos, flamme, glisser, lancinant, orage, perdu, peur, pluie, précipice, quitter, regard, torride, vérité | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2019
IZMIR À TROIS HEURES
Peu avant la prochaine rue déserte
deux mendiants, dont l’un n’a plus de jambes –
et que l’autre porte de-ci de-là sur le dos.
Ils s’arrêtent – comme sur une route à minuit un animal
ébloui fixe les phares d’une voiture –
un instant puis continuent leur chemin
aussi vite que les écoliers d’une cour de récréation
et traversent la rue pendant qu’une myriade
d’horloges torrides tictaque dans l’espace de midi.
Du bleu qui passe sur la rade en glissades incandescentes.
Du noir qui rampe puis s’estompe, oeil hagard dans le roc.
Du blanc qui souffle en tempête dans le regard.
Lorsque les sabots ont piétiné trois heures
l’obscurité cognait aux parois de lumière.
La ville rampait aux portes de la mer
et scintillait dans la lunette du vautour.
(Tomas Tranströmer)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Tomas Tranströmer), animal, ébloui, écolier, chemin, cogner, déserte, dos, fixer, glissade, hagard, horloge, incandescente, jambe, lumière, lunette, mendiant, mer, midi, minuit, myriade, obscurité, oeil, phare, porte, ramper, récréation, regard, roc, route, rue, s'arrêter, scintiller, tempête, tictaquer, torride, vautour, voiture | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 décembre 2018

ROC
Ce qu’il y a de pierre en moi connaît la pierre,
Substance du roc qui se rappelle l’interminable interminable
Simplicité de l’immobile
Tandis que les soleils torrides, les âges de glace
Passent sur le visage du roc aussi vite que les jours.
Dans le plus long des temps se font les changements du roc,
Au plus lent de tous les rythmes, les pulsations
Qui soulèvent du coeur de la planète les chaînes de montagnes
Et les désagrège en sable au fond de la mer.
Demeure en moi la trace de la durée du roc.
Ma substance éphémère était immobile dans les veines de
la terre depuis le commencement,
Attendant patiemment sa délivrance, ne demandant pas
Quand viendrait, quand, la floraison, le flot,
La vibration, l’éveil, l’envol,
Cette nuit attendue longtemps, la venue de l’époux.
Ce qu’il y a de pierre en moi connaît la pierre,
Dont le seul état est la stase
Tandis que le cycle lent des étoiles fait tournoyer un monde de rocs
A travers les années-lumière où dans mon cauchemar je tombe en criant :
» Dois-je traverser une distance insondable pour toujours et toujours ? »
Tout ce qui est roc en moi répond :
» Toujours, s’il le faut ; sois, et dure ; endure. »
***
ROCK
There is stone in me that knows stone,
Substance of rock that remembers the unending unending
Simplicity of rest
While scorching suns and ice ages
Pass over rock-face swiftly as days.
In the longest time of all come the rock’s changes,
Slowest of all rhythms, the pulsations
That raise from the planet’s core the mountain ranges
And weather them down to sand on the sea-floor.
Remains in me record of rock’s duration.
My ephemeral substance was still in the veins of the earth
from the beginning,
Patient for its release, not questioning
When, when will come the flowering, the flowing,
The pulsing, the awakening, the taking wing,
The long longed-for night of the bridegroom’s coming.
There is stone in me that knows stone,
Whose sole state is stasis
While the slow cycle of the stars whirls a world of rock
Through light-years where in nightmare I fall crying
Must I travel fathomless distance for ever and ever? »
All that is in me of the rock, replies
» For ever, if it must be: be, and be still; endure. »
(Kathleen Raine)
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