Posts Tagged ‘torse’
Posted by arbrealettres sur 16 mai 2022

Cirque
Le poète n’est pas quelqu’un, il est bête chose
Qui de la geôle ou la cage a vagabondé
Et il parcourt le monde en cabriolant,
Souvenir du cirque qu’il a inventé.
Il étend sur le sol la cape qui le découvre,
Fait de la poitrine le tambour, et roule, saute,
Il est ours danseur, singe savant,
Oiseau torse du bec et échasse.
Pour finir il joue la fanfare du poème,
Grosse caisse, basson, notes écorchées,
Et parce que bête il est, bête il reste là
A chanter pour les étoiles éteintes.
***
Circo
Poeta não é gente, é bicho coiso
Que da jaula ou gaiola vadiou
E anda pelo mundo às cambalhotas,
Recordadas do circo que inventou.
Estende no chão a capa que o destapa,
Faz do peito tambor, e rufa, salta,
E urso bailarino, mono sábio,
Ave torta de bico e pernalta.
Ao fim toca a charanga do poema,
Caixa, fagote, notas arranhadas,
E porque bicho é, bicho lá fica,
A cantar às estrelas apagadas.
(José Saramago)
Recueil: Les poèmes possibles
Traduction: Nicole Siganos
Editions: Jacques Brémond
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Posted in poésie | Tagué: (José Saramago), échasse, écorché, éteint, étendre, étoile, basson, bête, bec, cabrioler, cage, cape, chanter, chose, cirque, danseur, découvrir, fanfare, finir, geôle, grosse caisse, inventer, jouer, monde, note, oiseau, ours, parcourir, poème, poète, poitrine, quelqu'un, rester, rouler, sauter, savant, singe, sol, souvenir, tambour, torse, vagabonder | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2021

LA PAROLE
La parole est une statue immergée, un léopard
qui frémit en des taillis obscurs, une anémone
dans une chevelure. Parfois c’est une étoile qui
projette son ombre sur un torse.
La voici errante dans la clameur de la nuit,
aveugle et nue, mais vibrante de désir
comme un magnolia mouillé. Rapide est la bouche
qui effleure juste les rayons d’une autre lumière. Je
touche ses fines chevilles, ses cheveux ardents et je
vois une eau limpide dans la nacre d’une coquille.
Et c’est toujours un corps aimant et fugace
qui chante dans une mer musicale le sang des voyelles.
(António Ramos Rosa)
Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Antonio Ramos Rosa), aimant, anémone, ardent, aveuglé, étoile, bouche, chanter, chevelure, cheveux, cheville, clameur, coquille, corps, désir, eau, effleurer, errer, fin, frémir, fugace, immergée, juste, léopard, limpide, lumière, magnolia, mer, mouiller, musical, nacre, nu, nuit, obscur, ombre, parole, projeter, rapide, rayon, sang, statue, taillis, torse, toucher, toujours, vibrer, voir, voyelle | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 mars 2021
Illustration: Giorgio de Chirico
UN DUO
(Le duo)
Un couple de mannequins en bois utilisé dans les ateliers de sculpture :
habitants typiques du monde chiriquien.
Qu’attendre des amours d’un tel couple
si ce n’est un rituel d’insectes rigides, une pariade de robots ?
— Étant sans bras pour nous étreindre, rien ne pourra nous séparer.
— Étant sans sexe pour aimer, rien ne pourra nous désunir.
— Sans yeux et sans nez, mon visage. je suis une élégie de cire.
— Sans front; sans bouche, mon partage. je suis un brouillon de sourire.
— Mannequins au torse d’absence ?
— Simulacres que l’éther encense ?
— Appelants du plus grand silence ?
— Aubiers d’être enfantés du tremble ?
Le savez-vous qu’ainsi livrés à la rigidité dorienne des momies,
vous êtes entrelacés à l’énigme du monde?
Le savez-vous qu’en cette terrasse ensoleillée
s’ébauche en vous une théologie des automates ?
(Jacques Lacarrière)
Recueil: A l’orée du pays fertile
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (Jacques Lacarrière), absence, aimer, amour, appeler, atelier, attendre, aubier, automate, élégie, énigme, éther, étreindre, bois, bouche, bras, brouillon, ciré, couple, désunir, dorien, duo, encenser, enfanter, ensoleiller, entrelacer, front, habitant, insecte, livrer, mannequin, momie, monde, nez, pariade, partage, pouvoir, rigide, rigidité, rituel, robot, s'ébaucher, savoir, séparer, sculpture, sexe, silence, simulacre, sourire, terrasse, théologie, torse, tremble, typique, utiliser, visage, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 mai 2020
Mon coeur connaît le boulanger
au torse comme un marbre antique
seul en cachette il travaille
pour me faire un pain de blandices
je suis au monde pour lui seul
lui seul sait voir dans mes yeux d’or.
Beau secret de la fleur de blé
secret tu dors
sauf en lui.
(Jean Follain)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain), antique, blandice, blé, boulanger, cachette, chanson, coeur, connaître, dormir, fleur, maîtresse, marbre, or, pain, secret, torse, travailler, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 janvier 2020

Pour peu que la nuit tombe et que la voiture aille vite, à la campagne, dans une ville,
il n’y a pas un torse féminin, mutilé comme un marbre antique par la vitesse qui nous entraîne
et le crépuscule qui le noie, qui ne tire sur notre cœur, à chaque coin de route, du fond de chaque boutique,
les flèches de la Beauté, de la Beauté dont on serait parfois tenté de se demander si elle est en ce monde autre chose
que la partie de complément qu’ajoute à une passante fragmentaire et fugitive notre imagination surexcitée par le regret.
(Marcel Proust)
Découvert ici Dans le Couloir
Illustration: Albert Lynch
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Marcel Proust), ajouter, beauté, boutique, campagne, coeur, crépuscule, entraîner, féminin, flèche, fugitive, imagination, noyer, nuit, passante, regret, surexcité, tirer, tomber, torse, ville, vite, vitesse | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2019

AMOUR DÉSHABILLÉ DE NOUS…
Amour déshabillé de nous comme, de mousse,
Par la rage de l’eau,
Un mur, toujours plus bas plongeant dans le terreau
Peuplé de larves douces,
Ton torse blanc résiste à la griffe des houx,
Aux hachures de l’ombre
Et chaque pierre en toi reste fidèle au nombre
Qui s’est défait de nous.
Te retrouverons-nous ? Brûlerons-nous ensemble ?
Parfois, dans le charbon,
L’enfant croit reconnaître en nos amas profonds
Quelqu’un qui lui ressemble,
Mais ce n’est qu’un nuage, une feuille, un serpent
Ou quelque rêve informe
Comme en font les rochers lorsque l’on croit qu’ils dorment
A l’ombre des vivants.
Et toi tu resplendis, à la fois vierge et veuve
Au soleil revenu :
On dirait que, nous arrachant à ton flanc nu,
La mort te fait plus neuve,
Amour femelle, et ton entêtement joyeux
Dans la beauté du monde
Qui n’est beau que de toi, de ton haleine blonde
Et de l’eau de tes yeux.
(Jean Rousselot)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Rousselot), amas, amour, arracher, bas, beauté, blanc, blond, brûler, charbon, croire, déshabiller, dormir, doux, eau, enfant, ensemble, entêtement, femelle, feuille, fidèle, flanc, griffe, hachure, haleine, houx, informé, joyeux, larve, monde, mort, mousse, mur, neuf, nombre, nu, nuage, ombre, peupler, pierre, plonger, profond, quelqu'un, rage, résister, rêve, reconnaître, resplendir, ressembler, rester, revenir, rocher, se défaire, se retrouver, serpent, soleil, terreau, torse, veuf, vierge, vivant, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 septembre 2019

LES STATUES
Les feuilles, une à une, et le temps, heure à heure,
Tombent dans le bassin dont le jet d’eau larmoie;
Iphigénie en sang près d’Hélène de Troie,
Danaé, Antigone, Ariane qui pleure,
Marbres purs que le vent soufflette ou qu’il effleure!
Si le torse se cambre ou si la tête ploie,
Héroïque au destin qui caresse ou rudoie,
La statue aux yeux blancs persévère ou demeure.
L’éternelle beauté subsiste à jamais belle.
Le Silence a ployé le crêpe de son aile
Et songe, assis, le coude au socle où il inscrit
Le nom de l’héroïne énergique ou morose
Qui dérobe un sourire ou cache un sein meurtri
Derrière les cyprès ou derrière des roses.
(Henri De Régnier)
Illustration: Aristide Maillol
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Posted in poésie | Tagué: (Henri de Régnier), bassin, caresser, cyprès, destin, feuille, héroïne, larmoyer, marbre, meurtri, morose, pleurer, ployer, rose, rudoyer, silence, socle, sourire, statue, tomber, torse, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 septembre 2018

Illustration: Konstantin Razumov
Au premier rendez-vous…
Au premier
rendez-vous
j’essaie d’avoir
l’air belle
drôle
intelligente
Je parle
de ce qu’il aime
de ce qu’il me dit aimer
Il me dit
qu’il n’en a rien à foutre
Il me dit
qu’il veut faire l’amour
Et tandis
que ses doigts
glissent
là où
aucun
autre
n’est
jamais allé
je me dis
que tout ça
n’est pas
très
raisonnable
Plus tard
Nous faisons..l’amour
à Amsterdam
Il y a
ses épaules
ses cheveux gris
les poils de son torse
son cul ferme
et ses yeux
parfois verts
parfois bruns
ses mains
son sourire
et sa queue courbée
(Samantha Barendson)
Recueil: L’Ardeur ABC poétique du vivre plus
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Samantha Barendson), aimer, air, aller, amour, épaule, belle, brun, cheveux, courbe, cul, doigt, drôle, essayer, foutre, glisser, gris, intelligent, main, parler, poil, queue, raisonnable, rendez-vous, sourire, torse, vert, yeux | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 3 août 2018
C’est un vallon sauvage abrité de l’Euxin;
Au-dessus de la source un noir laurier se penche,
Et la Nymphe, riant, suspendue à la branche,
Frôle d’un pied craintif l’eau froide du bassin.
Ses compagnes, d’un bond, à l’appel du buccin,
Dans l’onde jaillissante où s’ébat leur chair blanche
Plongent, et de l’écume émergent une hanche,
De clairs cheveux, un torse ou la rose d’un sein.
Une gaîté divine emplit le grand bois sombre.
Mais deux yeux, brusquement, ont illuminé l’ombre.
Le Satyre! … Son rire épouvante leurs jeux;
Elles s’élancent. Tel, lorsqu’un corbeau sinistre
Croasse, sur le fleuve éperdument neigeux
S’effarouche le vol des cygnes du Caystre.
(José-Maria de Heredia)
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Posted in poésie | Tagué: (José-Maria de Heredia), épouvante, bain, blanche, chair, compagnes, corbeau, cygne, effaroucher, fleuve, illuminé, neigeux, nymphe, rire, rose, satyre, sein, torse, vallon | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 juin 2018
Orage
Orage
quelques gouttes
puis
la mer
est giflée
comme une
putain
par de mâles
torrents.
Elle se débat
face aux touristes
impuissants
prêts à tout
pour sauver
leur
ice-cream.
Laissez battre cette femme
par son époux
légitime.
Infidèle l’a-t-elle été ?
en accueillant
en son sein
nos corps gras
et
indignes.
Quelques gouttes
la mer s’en prend une
et toi
tu te blottis
contre mon torse
vidé
de sa colère.
(Balbino)
Illustration: William Turner
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