Tu me poursuis où que j’aille,
Force ardente
Qui m’éprouve maille par maille
Dans la tourmente.
Tu m’attaques pour que je vaille
Parmi les choses,
On se décide pour la médaille
Ou pour les roses.
(Rainer-Maria Rilke)
Posted by arbrealettres sur 20 février 2023
Tu me poursuis où que j’aille,
Force ardente
Qui m’éprouve maille par maille
Dans la tourmente.
Tu m’attaques pour que je vaille
Parmi les choses,
On se décide pour la médaille
Ou pour les roses.
(Rainer-Maria Rilke)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Rainer Maria Rilke), aller, ardent, attaquer, éprouver, chose, force, maille, médaille, poursuivre, rose, se décider, tourmenté, valoir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2022
Illustration
C’est un peu comme ça que j’écris que je vis
un peu comme ça beaucoup comme ça
D’abord un long sommeil une grande absence
avec de loin en loin un éclair
le sursaut d’un éveil
La poésie Nella
ce n’est rien que la vie
et la vie n’est que du sommeil
tourmenté par l’éveil déchiré par l’éveil
(Christian Bobin)
Recueil: La Vie Passante
Editions: Fata Morgana
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Christian Bobin), absence, éclair, écrire, éveil, déchiré, loin, poésie, sommeil, sursaut, tourmenté, vie, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 décembre 2021
D’abord derrière les roses, il n’y a pas de singes
Il y a un enfant qui a les yeux tourmentés
(Georges Schehadé)
Posted in poésie | Tagué: (Georges Schehadé), derrière, enfant, rose, singe, tourmenté | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 juin 2020
A celle qui est voilée
Tu me parles du fond d’un rêve
Comme une âme parle aux vivants.
Comme l’écume de la grève,
Ta robe flotte dans les vents.
Je suis l’algue des flots sans nombre,
Le captif du destin vainqueur ;
Je suis celui que toute l’ombre
Couvre sans éteindre son coeur.
Mon esprit ressemble à cette île,
Et mon sort à cet océan ;
Et je suis l’habitant tranquille
De la foudre et de l’ouragan.
Je suis le proscrit qui se voile,
Qui songe, et chante, loin du bruit,
Avec la chouette et l’étoile,
La sombre chanson de la nuit.
Toi, n’es-tu pas, comme moi-même,
Flambeau dans ce monde âpre et vil,
Ame, c’est-à-dire problème,
Et femme, c’est-à-dire exil ?
Sors du nuage, ombre charmante.
O fantôme, laisse-toi voir !
Sois un phare dans ma tourmente,
Sois un regard dans mon ciel noir !
Cherche-moi parmi les mouettes !
Dresse un rayon sur mon récif,
Et, dans mes profondeurs muettes,
La blancheur de l’ange pensif !
Sois l’aile qui passe et se mêle
Aux grandes vagues en courroux.
Oh, viens ! tu dois être bien belle,
Car ton chant lointain est bien doux ;
Car la nuit engendre l’aurore ;
C’est peut-être une loi des cieux
Que mon noir destin fasse éclore
Ton sourire mystérieux !
Dans ce ténébreux monde où j’erre,
Nous devons nous apercevoir,
Toi, toute faite de lumière,
Moi, tout composé de devoir !
Tu me dis de loin que tu m’aimes,
Et que, la nuit, à l’horizon,
Tu viens voir sur les grèves blêmes
Le spectre blanc de ma maison.
Là, méditant sous le grand dôme,
Près du flot sans trêve agité,
Surprise de trouver l’atome
Ressemblant à l’immensité,
Tu compares, sans me connaître,
L’onde à l’homme, l’ombre au banni,
Ma lampe étoilant ma fenêtre
A l’astre étoilant l’infini !
Parfois, comme au fond d’une tombe,
Je te sens sur mon front fatal,
Bouche de l’Inconnu d’où tombe
Le pur baiser de l’Idéal.
A ton souffle, vers Dieu poussées,
Je sens en moi, douce frayeur,
Frissonner toutes mes pensées,
Feuilles de l’arbre intérieur.
Mais tu ne veux pas qu’on te voie ;
Tu viens et tu fuis tour à tour ;
Tu ne veux pas te nommer joie,
Ayant dit : Je m’appelle amour.
Oh ! fais un pas de plus ! Viens, entre,
Si nul devoir ne le défend ;
Viens voir mon âme dans son antre,
L’esprit lion, le coeur enfant ;
Viens voir le désert où j’habite
Seul sous mon plafond effrayant ;
Sois l’ange chez le cénobite,
Sois la clarté chez le voyant.
Change en perles dans mes décombres
Toutes mes gouttes de sueur !
Viens poser sur mes oeuvres sombres
Ton doigt d’où sort une lueur !
Du bord des sinistres ravines
Du rêve et de la vision,
J’entrevois les choses divines… –
Complète l’apparition !
Viens voir le songeur qui s’enflamme
A mesure qu’il se détruit,
Et, de jour en jour, dans son âme
A plus de mort et moins de nuit !
Viens ! viens dans ma brume hagarde,
Où naît la foi, d’où l’esprit sort,
Où confusément je regarde
Les formes obscures du sort.
Tout s’éclaire aux lueurs funèbres ;
Dieu, pour le penseur attristé,
Ouvre toujours dans les ténèbres
De brusques gouffres de clarté.
Avant d’être sur cette terre,
Je sens que jadis j’ai plané ;
J’étais l’archange solitaire,
Et mon malheur, c’est d’être né.
Sur mon âme, qui fut colombe,
Viens, toi qui des cieux as le sceau.
Quelquefois une plume tombe
Sur le cadavre d’un oiseau.
Oui, mon malheur irréparable,
C’est de pendre aux deux éléments,
C’est d’avoir en moi, misérable,
De la fange et des firmaments !
Hélas ! hélas ! c’est d’être un homme ;
C’est de songer que j’étais beau,
D’ignorer comment je me nomme,
D’être un ciel et d’être un tombeau !
C’est d’être un forçat qui promène
Son vil labeur sous le ciel bleu ;
C’est de porter la hotte humaine
Où j’avais vos ailes, mon Dieu !
C’est de traîner de la matière ;
C’est d’être plein, moi, fils du jour,
De la terre du cimetière,
Même quand je m’écrie : Amour !
(Victor Hugo)
Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), agiter, aile, aimer, algue, amour, ange, antre, apercevoir, apparition, appeler, arbre, archange, astre, atome, attriste, aurore, âme, âpre, éclore, écume, élément, éteindre, étoile, étoiler, île, baiser, bannir, beau, blanc, blancheur, bord, bouche, bruit, brume, brusque, cadavre, captif, cénobite, changer, chanson, chant, chanter, charmer, chercher, chouette, ciel, cimetière, clarté, coeur, colombe, comparer, compléter, composer, connaître, courroux, couvrir, décombres, défendre, désert, dôme, destin, devoir, Dieu, doigt, doux, effrayer, enfant, engendrer, entrer, errer, esprit, exil, faire, fange, fantôme, fatal, femme, fenêtre, feuille, fils, firmament, flambeau, flot, flotter, foi, fond, forçat, forme, foudre, frayeur, frissonner, front, fuir, gouffre, goutte, grève, habitant, habiter, hagarde, homme, horizon, hotte, humain, idéal, immensité, inconnu, infini, intérieur, irréparable, jadis, joie, jour, lampe, lion, Loi, lointain, lueur, lumière, maison, malheur, matière, méditer, misérable, monde, mort, mouette, muet, mystérieux, naître, noir, nommer, nuage, nuit, obscur, océan, oeuvre, oiseau, ombre, onde, ouragan, ouvrir, parler, pas, passer, pensée, penseur, pensif, perle, phare, plafond, planer, plein, plume, poser, pousser, prendre, problème, profondeur, promener, proscrit, pur, ravine, récif, rêve, regard, regarder, ressembler, robe, s'éclairer, s'écrier, s'enflammer, sceau, se détruire, se mêler, se nommer, se voiler, sentir, sinistre, solitaire, sombre, songer, songeur, sort, sortir, souffle, sourire, spectre, sueur, surpris, ténèbres, ténébreux, terre, tombe, tomber, tour à tour, tourmenté, traîner, tranquille, trêve, trouver, vague, vainqueur, venir, vent, vil, vivant, voiler, voir, vouloir, voyant | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 17 juin 2020
Illustration: Christophe Saccard
UN HOMME ATTEND L’AUBE
Le livret militaire, le diplôme de docteur
Et quelques lyriques tourmentes.
Sur la colline,
Tranquille,
Le moulin à vent.
Le miroir du lac
S’assombrit dans le soir.
Sur une maison abandonnée
La chouette chuinte.
Les étoiles sont loin.
De la fraîcheur.
Il fait bon maintenant
Etre avec les siens
Autour de la table
Sous la lampe à pétrole.
Un chien aboie
Sur l’étranger qui passe.
Seul.
Les chemins vont dans les ténèbres.
Silence.
Des diamants — les étoiles —
Ecorchent le verre bleu de la nuit.
Déserte, la plaine.
Un mur inachevé.
Ruines. Odeur de ciguë.
Ici, dans les fondations,
Le maître-maçon
N’a pas emmuré son amour.
Demain
Sur les pierres chaudes, au soleil,
Sortiront les lézards.
Demain !
Soleil !
Ici il y a du feu dans l’âtre.
Sous les cendres, la braise.
Des vieilles ramures
Jaillit la flamme.
Le passé est une souche
Sur laquelle est assis un homme,
Le visage éclairé
Par la flambée.
Le visage éclairé,
Un homme
Attend l’aube.
(Mihai Beniuc)
Posted in poésie | Tagué: (Mihai Beniuc), abandonner, aboyer, amour, assis, attendre, aube, autour, âtre, éclairer, écorcher, étoile, étranger, bleu, bon, braise, cendre, chaud, chemin, chien, chouette, chuinter, ciguë, colline, désert, demain, diamant, diplômé, docteur, emmurer, feu, flambée, fondation, fraîcheur, homme, ici, inachevé, lac, lampe, lézard, livret, loin, lyrique, maçon, maintenant, maison, militaire, miroir, moulin, mur, nuit, odeur, passé, passer, pétrole, pierre, plaine, ruine, s'assombrir, seul, silence, soir, soleil, sortir, souche, table, ténèbres, tourmenté, tranquille, vent, verre, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 mars 2020
Invitation
Le vent et l’orage cinglant autour de moi,
je monte là-haut sur la montagne et la lande.
Qui veut me rejoindre ? Qui veut gravir les cimes avec moi ?
Traverser les torrents, tailler son chemin dans la neige ?
Ce n’est pas dans le cercle étriqué des cités
que j’habite, à l’étroit entre vos portes et vos murs ;
au-dessus de moi Dieu est bleu dans le ciel,
contre moi le vent et la tourmente se rebellent.
Ici dans mes domaines je joue avec la solitude,
de l’infortune je me suis fait une amie.
Qui veut vivre vaste ? Qui veut vivre libre ?
Qu’il grimpe ici sur les sommets battus par les vents.
Je suis le seigneur de la tempête et de la montagne,
je suis l’Esprit de liberté et de fierté.
Fort doit-il être et allié du danger,
qui partage mon royaume et marche à mes côtés
(Sri Aurobindo)
Posted in poésie | Tagué: (Sri Aurobindo), allié, ami, au-dessus, étriqué, étriquer, étroit, battre, bleu, côte, cercle, chemin, ciel, cime, cingler, cité, danger, Dieu, domaine, esprit, fierté, gravir, grimper, habiter, infortune, invitation, jouer, lande, là-haut, liberté, marcher, montagne, monter, mur, neige, orage, partager, porte, rejoindre, royaume, se rebeller, seigneur, solitude, sommet, tailler, tempête, torrent, tourmenté, traverser, vaste, vent, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 mars 2020
Soir tourmente
La pluie bafouille aux vitres
et soudain ça te prend
de courir dans tes pas plus loin
pour fuir la main sur nous
tu perds tes yeux dans les autres
ton corps est une idée fixe
ton âme est un caillot au centre du front
ta vie refoule dans son amphore
et tu meurs
tu meurs à petites lampées sous tes semelles
ton sang
ton sang rouge parmi les miroirs brisés
(Gaston Miron)
Posted in poésie | Tagué: (Gaston Miron), amphore, bafouiller, caillot, corps, courir, fuir, idée fixe, lampée, miroir, mourir, perdre, pluie, rouge, sang, soir, tourmenté, vitre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2020
Illustration: Marc Chagall
Je connais le voyage amer – ce voile
déchiré par la tourmente
ce palmier
aux branches cassées
qui meurent inclinées sur leur tronc.
Je connais la maison – le feu de ses ravissements
la chaleur de ses recoins.
Quel sens aurait une demeure
qui ignorerait les départs ?
(Adonis)
Posted in poésie | Tagué: (Adonis), amer, branche, casser, chaleur, connaître, déchirer, départ, demeure, feu, ignorer, incliner, maison, mourir, palmier, ravissement, recoin, sens, tourmenté, tronc, voile, voyage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2020
Pardonnes-tu ma jalousie en rêve
Et mon amour follement agité?
Tu m’es fidèle, alors pourquoi sans trêve
Rendre craintif mon esprit tourmenté?
Dis-moi pourquoi tu veux paraître aimable
Envers chacun de tes admirateurs,
Donner à tous, espoir invraisemblable,
Ton beau regard, triste ou plein de douceur?
Tu m’as saisi, m’as fait perdre la tête,
Asservissant mon amour malheureux,
Ne me vois-tu, seul et silencieux,
Plein de tourment, de dépit, quand s’apprête
A t’encenser tout ce monde étranger?
Pour moi, cruelle, aucun mot, aucun geste!
Veux-je m’enfuir, prêt à te supplier,
De ton regard, tu ne me dis pas: reste!
Une beauté me tient-elle un discours
A double sens, toi tu restes tranquille,
Et même gaie en blâmant cette idylle,
Et moi j’en meurs: tu parles sans amour.
Si mon rival éternel t’a surprise
A mes côtés, en tête à tête assise,
Pourquoi vient-il te saluer, narquois?
Qu’est-il pour toi? Dis-moi donc de quel droit
Devient-il blême et pris de jalousie?
Et quand vient l’heure indiscrète du soir,
Pourquoi dois-tu, seule, le recevoir,
Nue à moitié, quand ta mère est partie?
Mais je suis préféré. Seule avec moi
Tu es si tendre. Et que tu es ardente
Dans tes baisers ! Ton âme est éloquente
Quand tu me dis ton amour avec foi.
Tu crois que mes tourments, je les invente.
Mais je suis préféré: je te comprends.
Epargne-moi, s’il te plaît, toute offense:
Ne sait-tu pas que j’aime fortement,
Ne sais-tu pas qu’atroce est ma souffrance.
(Alexandre Pouchkine)
Posted in poésie | Tagué: (Alexandre Pouchkine), admirateur, agité, aimable, amour, atroce, éloquente, baiser, beauté, blême, craintif, discours, fidèle, foi, idylle, indiscrète, inventer, invraisemblable, jalousie, malheureux, narquois, offense, pardonner, perdre, préféré, rêve, regard, rester, rival, s'enfuir, saluer, silencieux, souffrance, supplier, tourment, tourmenté, triste | Leave a Comment »