Posts Tagged ‘trace’
Posted by arbrealettres sur 26 juin 2022

Illustration: Shen Zhou
Susurre le vent : ombres, fraîcheurs
Purifiant pour moi vallons et bois
Il fouille, près du torrent, la fumée d’un logis
Et porte la brume hors des piliers de montagne
Allant, venant, sans jamais laisser de traces
S’élève, s’apaise, comme mû par un désir
Face au couchant, fleuve et mont se calment :
Pour vous, il éveille le chant des pins
(Wang Bo)
Recueil: L’Ecriture poétique chinoise
Traduction: François Cheng
Editions: du Seuil
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Posted in poésie | Tagué: (Wang Bo), aller, éveiller, bois, brume, chant, couchant, désir, fleuve, fouiller, fraîcheur, fumée, laisser, logis, mont, montagne, mouvoir, ombre, pilier, pin, porter, purifier, s'apaiser, s'élever, se calmer, susurrer, torrent, trace, vallon, venir, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 juin 2022

Illustration: Shitao
Embarcadère du Sud, à Li-zhou
Mue par la brise une eau s’étale face au couchant
Éparpillant les îlots parmi les lointaines verdures
Là-bas sur l’onde, cris de chevaux ponctués de coups de rames
Ici sous les saules, attente insouciante du retour de la barque
Bancs de sable, touffes d’herbe, mille mouettes se dispersent
Champs et rizières à l’infini, une seule aigrette s’envole
Enfin partir ! Sur la trace du vieil errant, Fan Li
Se perdre dans l’oubli parmi les brumes des Cinq Lacs !
(Wen Ting-yun)
Recueil: L’Ecriture poétique chinoise
Traduction: François Cheng
Editions: du Seuil
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Posted in poésie | Tagué: (Wen T'Ing-Yun), aigrette, attente, éparpiller, îlot, banc, barque, brise, brume, champ, cheval, couchant, coup, cri, eau, embarcadère, errant, herbe, infini, insouciant, lac, là-bas, lointain, mouette, mouvoir, onde, oubli, partir, ponctuer, rame, retour, rizière, s'étaler, s'envoler, sable, saule, se disperser, se perdre, touffe, trace, verdure, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 juin 2022

Illustration: Leslie Goh
Départ à l’aube sur le mont Shang
Départ avant l’aube : les clochettes qui tintent
Ravivent la nostalgie des voyageurs –
Gîte de chaume sous la lune : chant d’un coq
Pont de bois couvert de givre : traces de pas
Tombent les feuilles sur la route de montagne
Quelques fleurs éclairent les murs du relais
Rêvant encore au pays de Du-ling
Les oies sauvages, près de l’étang, s’attardent
(Wen Ting-yun)
Recueil: L’Ecriture poétique chinoise
Traduction: François Cheng
Editions: du Seuil
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Posted in poésie | Tagué: (Wen T'Ing-Yun), aube, éclairer, étang, bois, chant, chaume, clochette, coq, couvert, départ, feuille, fleur, gîte, givre, lune, mont, montagne, mur, nostalgie, oie, pas, pays, pont, raviver, rêver, relais, route, s'attarder, sauvage, tinter, tomber, trace, voyageur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 mai 2022

Sonnet en retard
De Marília les signes ici sont restés,
Car tout est signe d’avoir été :
Si de fleurs je vois le sol tapissé,
C’est que du sol ses pieds les ont soulevées.
Du rire de Marília se sont formés
Les chants que j’écoute enchanté
Et les eaux courantes dans cette prairie
C’est des yeux de Marília qu’elles ont jailli.
Suivant sa trace, je vais de l’avant,
Sentant ou la douleur, ou la joie,
Entre l’une et l’autre la vie partageant :
Mais quand le soleil se cache, la nuit froide
Sur moi descend, et puis, misérable,
Après Marília je cours, après le jour.
***
Soneto atrasado
De Marília os sinais aqui ficaram,
Que tudo são sinais de ter passado:
Se de flores vejo o chão atapetado,
Foi que do chão seus pés as levantaram.
Do riso de Marília se formaram
Os cantos que escuto deleitado,
E as águas correntes neste prado
Dos olhos de Marília é que brotaram.
O seu rasto seguindo, vou andando,
Ora sentindo dor, ora alegria,
Entre urna e outra a vida partilhando:
Mas quando o sol se esconde, a noite fria
Sobre mim desce, e logo, miserando,
Após Marília corro, após o dia.
(José Saramago)
Recueil: Les poèmes possibles
Traduction: Nicole Siganos
Editions: Jacques Brémond
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Posted in poésie | Tagué: (José Saramago), aller, avant, écouter, chant, courir, douleur, eau, enchanter, fleur, former, ici, jaillir, joie, misérable, partager, pied, prairie, rester, retard, rire, se cacher, sentir, signe, sol, soleil, sonnet, soulever, suivre, tapisser, trace, vie, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 avril 2022

Illustration: ArbreaPhotos
LE ROCHER
Une nuée ailée, auréole légère,
Sur le sein d’un rocher géant passa la nuit:
A l’aube elle reprit sa course passagère,
En jouant dans l’azur, sans plus penser à lui.
Mais il reste une trace humide entre les rides
Du vieux rocher qui garde un souvenir profond.
Il pense à l’infidèle amie, il se morfond
Et pleure amèrement dans le désert aride.
(Michel Lermontov)
Recueil: Michel Lermontov Poèmes
Traduction: Igor Astrow
Editions: Du Tricorne
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Posted in poésie | Tagué: (Michel Lermontov), aile, amer, ami, aride, aube, auréole, azur, course, désert, garder, géant, humide, infidèle, jouer, léger, nuée, nuit, passager, penser, pleurer, profond, reprendre, rester, ride, rocher, se morfondre, sein, souvenir, trace, vieux | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 9 avril 2022

La Porte
Ouvrez-nous donc la porte et nous verrons les vergers,
Nous boirons leur eau froide où la lune a mis sa trace.
La longue route brûle ennemie aux étrangers.
Nous errons sans savoir et ne trouvons nulle place.
Nous voulons voir des fleurs.
Ici la soif est sur nous.
Attendant et souffrant, nous voici devant la porte.
S’il le faut nous romprons cette porte avec nos coups.
Nous pressons et poussons, mais la barrière est trop forte.
Il faut languir, attendre et regarder vainement.
Nous regardons la porte ; elle est close, inébranlable.
Nous y fixons nos yeux ; nous pleurons sous le tourment ;
Nous la voyons toujours ; le poids du temps nous accable.
La porte est devant nous ; que nous sert-il de vouloir ?
Il vaut mieux s’en aller abandonnant l’espérance.
Nous n’entrerons jamais. Nous sommes las de la voir…
La porte en s’ouvrant laissa passer tant de silence
Que ni les vergers ne sont parus ni nulle fleur ;
Seul l’espace immense où sont le vide et la lumière
Fut soudain présent de part en part, combla le coeur,
Et lava les yeux presque aveugles sous la poussière.
Pensées sans ordre concernant l’amour de Dieu
(Simone Weil)
Recueil: Les poètes de Dieu (Pierre Haïat)
Editions: Philippe Lebaud
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Simone Weil), abandonner, accabler, amour, attendre, aveuglé, étranger, barrière, boire, brûler, clos, coeur, combler, concerner, coupe, Dieu, eau, ennemi, entrer, errer, espace, espérance, fixer, fleur, fort, froid, immense, inébranlable, jamais, laisser, languir, las, lever, long, lumière, lune, mieux, nul, ordre, ouvrir, paraître, passer, pensée, place, pleurer, poids, porte, pousser, poussière, présent, presser, regarder, rompre, route, s'en aller, s'ouvrir, savoir, silence, soif, souffrir, temps, tourment, trace, trouver, verger, vide, voir, vouloir, vraiment, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 février 2022

Illustration: Konstantin Kryzhitsky
PEU M’IMPORTE !
Peu m’importe
De vivre ou non en Ukraine.
Que l’on se souvienne de moi ou que l’on m’oublie,
De moi dans ces neiges étrangères.
Cela m’importe peu.
En captivité, j’ai grandi avec des étrangers,
Sans que les miens ne me pleurent,
En captivité, en pleurant, je mourrai
Et j’emporterai tout avec toi
Ne laissant même pas une seule petite trace
Dans notre glorieuse Ukraine,
La nôtre – qui n’est plus notre propre terre.
Et le père dans ses souvenirs,
Le père ne dira pas à son fils : « Prie,
Prie, mon fils : pour l’Ukraine
Il fut torturé jadis. »
Peu m’importe, si demain,
Si ce fils priera, ou non…
Mais ce qui m’importe réellement
C’est de constater qu’un ennemi ignoble
Endort, dérobe et consume l’Ukraine
La volant et la violant …
Ô, comme cela m’importe !
***
В казематі III
Мені однаково, чи буду
Я жить в Україні, чи ні.
Чи хто згадає, чи забуде
Мене в снігу на чужині –
Однаковісінько мені.
В неволі виріс меж чужими,
І, не оплаканий своїми,
В неволі, плачучи, умру,
І все з собою заберу,
Малого сліду не покину
На нашій славній Україні,
На нашій – не своїй землі.
І не пом’яне батько з сином,
Не скаже синові: “Молись,
Молися, сину: за Вкраїну
Його замучили колись”.
Мені однаково, чи буде
Той син молитися, чи ні…
Та не однаково мені,
Як Україну злії люде
Присплять, лукаві, і в огні
Її, окраденую, збудять…
Ох, не однаково мені.
***
Eu não me importo!
Eu não me importo
Para viver ou não na Ucrânia.
Lembre-se de mim ou me esqueça
De mim nessas neves estrangeiras.
Isso realmente não importa para mim.
Em cativeiro, cresci com estranhos,
Sem chorar minha ausência
Em cativeiro, chorando, vou morrer
E eu vou levar tudo com você
Não deixando nem um pequeno traço
Na nossa gloriosa Ucrânia,
Nossa – que não é mais nossa própria terra.
E o pai em suas memórias
Não dirá a seu filho: « Ora,
Ore, meu filho: para a Ucrânia
Ele foi torturado uma vez. «
Eu não me importo, se amanhã,
Se esse filho vai orar, ou não …
Mas o que realmente importa para mim
É notar que um inimigo ignóbil
Endortar, roubar e consumir a Ucrânia
O volante e o violador …
Oh, como isso importa para mim!
(Taras Chevtchenko)
Site :
http://artgitato.com/
Traduction: Français Jacky Lavauzelle / Ukrainien / Portugais Jacky Lavauzelle
Editions:
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Posted in poésie | Tagué: (Taras Chevtchenko), étranger, captivité, constater, consumer, dérober, emporter, endormir, ennemi, fils, glorieux, grandir, ignoble, importer, laisser, mourir, neige, oublier, père, pleurer, prier, se souvenir, souvenir, terre, torturer, trace, Ukraine, violer, vivre, voler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 janvier 2022

Chaque matin
Chaque matin
Je me réveille en sursaut
Je me dépêche
J’accroche les dauphins bleus à ma chevelure
Je mets du rose sur mes lèvres
Suivant les traces de tes lèvres
Je mets la table
Et je t’appelle
Puis
Je me souviens
Depuis l’automne
Tu n’es plus là
Et moi, je me suis réveillée en sursaut
Je me suis dépêchée
J’ai accroché les dauphins bleus à ma chevelure
J’ai mis du rose sur mes lèvres
Suivant les traces de tes lèvres
J’ai mis la table et puis
Je t’ai appelé…
(Roja Chamankar)
Recueil: Quand on n’a que l’amour
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Roja Chamankar), appeler, automne, bleu, chevelure, dauphin, lèvres, matin, mettre, rose, se dépêcher, se réveiller, se souvenir, suivre, sursaut, table, trace | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2022

Illustration: Bang Hai Ja Envols
Vivre soixante-dix ans
C’est rare depuis toujours
À soixante-dix et sept ans
Maintenant, je pars
Mon chemin, tout l’horizon
Mon pays, sans lieu
Pas besoin de civière
Je partirai sans rien
À l’origine, nul corps
Mon coeur sans demeure
Brûlez-le, dispersez-le !
Ne laissez nulle trace
(Paegun)
Recueil: Les mille monts de lune Poèmes de Corée
Traduction: Sunmi Kim
Editions: Albin Michel
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Paegun), an, besoin, brûler, chemin, civière, coeur, corps, demeure, disperser, horizon, laisser, lieu, maintenant, origine, partir, pays, rare, rien, soixante-dix, toujours, trace, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 janvier 2022

Illustration: Marie-Paule Deville Chabrole
Visages qui apaisent
Visages qui ne sont que refus
Visages au regard éteint
Visages que verrouille la timidité
Visages qui inquiètent
Visages creusés par la faim
Visages qui ouvrent la porte
sur une amitié
Visages vides qui ne laissent
pressentir aucun arrière-pays
Visages dévastés par la maladie
Visages empreints d’une bonté
qui réchauffe
Visages durcis par la haine
Visages où demeurent les traces
du combat qui les a pacifiés
Visages qui vous font
vous rétracter
*
Visages trop lisses
sur lesquels rien ne se lit
Visages dont la dureté
vous glace vous scelle les lèvres
Visages douloureux
où affleure un secret
qu’on aimerait connaître
Visages et regards
de ceux qui sombrent
Visages qu’un excès de souffrance
a figés à jamais
au-delà du désespoir
Visages à l’expression
décidée et hautaine
Visages qui rayonnent
une douce lumière
et dont on garde le souvenir
Visages compassés
façonnés par les conventions
*
Visages qui consentent
au regard qui les pénètre
Visages las impavides
revenus de tout
Visages d’enfants
d’une grâce infinie
Visages concentrés
à l’écoute
du murmure intérieur
Visages dont la beauté
émerveille
Visages qui vous ouvrent
vous dilatent
vous aimantent
Visages visages visages
Une des grandes et inépuisables
richesses de la vie
(Charles Juliet)
Recueil: Pour plus de lumière anthologie personnelle
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Juliet), affleurer, aimanter, aimer, amitié, apaiser, arrière-pays, à jamais, émerveiller, éteint, beauté, bonté, combat, compassé, concentré, connaître, consentir, convention, creuser, décidé, désespoir, dévaster, demeurer, dilater, douloureux, doux, durci, dureté, empreint, excès, expression, façonner, faim, figer, garder, glacer, grand, haine, hautain, impavide, inépuisable, inquiéter, intérieur, laisser, lèvres, lire, lisse, lumière, maladie, murmuré, ouvrir, pacifier, pénétrer, porte, pressentir, rayonner, réchauffer, refus, regard, revenir, richesse, sceller, se rétracter, secret, sombrer, souffrance, souvenir, timidité, trace, verrouiller, vide, vie, visages | Leave a Comment »