Posts Tagged ‘train’
Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2023

Chimère
J’imaginais avoir beaucoup appris,
j’ai passé bien des années dans des rêveries,
et ai récolté maintes déceptions de mes chimères.
J’ai fait ce que j’étais incapable de faire :
j’ai déplacé les montagnes, fait rouler des trains
dans leur ventre.
Comme un roi content que ses volontés soient faites
j’étais satisfait,
et ma conscience s’envolait haut comme un oiseau et revenait à moi
Mais ce que j’ai raté,
la plus grande chose que j’ai ratée, c’est d’apprendre
à dire
au bon moment
à qui j’aime
je
t’aime.
(Adil Mahmud)
***

Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Adil Mahmud), aimer, année, apprendre, beaucoup, chimère, chumère, conscience, content, déception, déplacer, dire, faire, haut, imaginer, incapable, moment, montagne, oiseau, passer, récolter, rêverie, revenir, roi, rouler, s'envoler, satisfaire, train, ventre, volonté | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 décembre 2022

SONNET DU NOUVEL AN
Compartiments vides… La lumière cille
Et dans le grondement sourd vacille,
La plaine muette s’étale solitaire;
Il est dur de voyager à cette heure…
Le contrôleur appuyé à la vitre regarde fixement,
Ses yeux se perdent dans la plaine obscure,
Le coeur s’arrêterait, le train se hâte;
Il est dur d’être seul à cette heure…
Le coeur s’arrêterait et plongerait
Dans ce silence muet, des vallées noires,
Le coeur s’arrêterait et se cacherait
Devant l’épouvante issue du souvenir;
Dans la maison, à la campagne, la fille éteindrait
La lumière devant la peur des lointains inconnus.
(Srecko Kosovel)
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Posted in poésie | Tagué: (Srecko Kosovel), épouvante, éteindre, campagne, ciller, coeur, compartiment, contrôleur, grondement, inconnu, maison, peur, regarder, s'arrêter, se cacher, seul, silence, solitaire, souvenir, train, vaciller, vide, voyager | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 décembre 2022

Cent fois que je vais à la poste
Pour aller chercher ta lettre.
À présent la nuit je ne dors plus,
je ne vis plus le jour.
Je crois, je crois à tous les signes,
Aux songes comme aux araignées,
Je crois aux skis, je crois en été
Aux barques étroites qui filent.
Je crois au vrombissement des automobiles,
À leurs orageux diesels,
Aux colombes messagères,
Aux mâts des navires.
Je crois aux sifflets des vapeurs,
Je crois aux trains,
Même à l’été
Je crois parfois.
Je crois dans les traîneaux à rennes,
Dans la boussole du voyageur
Près de ses cartes engivrées
Et dans la désolation de l’heure.
Dans les vaillantes kibitkas
Et dans les chiens d’attelage,
Aux escargots et leur sang-froid,
À l’indolence des tortues.
Je crois comme par enchantement,
Au sang qui se glace,
Je crois aussi à la patience
Et à ton amour.
(Kibitka : traîneau couvert)
(Varlam Chalamov)
Recueil: Cahiers de La Kolyma
Traduction: du russe par Christian Mouze
Editions: Maurice Nadeau
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Posted by arbrealettres sur 3 novembre 2022

La voyageuse
Les trains du petit jour partent mieux que des salves
Si chaude la dormeuse à l’aube des boulons
Arrachée — arrachée — franchissant les collines
Arrachée de mon corps comme une affiche humide.
Crucifixion des mots d’amour dressés en toi
Je capture la nuit qui te flaire à la trace
Je roule avec le sang qui brûle entre mes bras
Je déroule les bois endormis sous la neige.
À l’heure où le brouillard enroue l’écho des coqs
Mon sommeil a des fils noués à ton visage
Je m’efforce à plonger plus profond que le roc
Plus profond que la mer et plus sourd que ma voix.
(Luc Bérimont)
Recueil: Le sang des hommes
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022

Illustration
9 HEURES EN MARS
Mais revoici la cuisine et son train
d’ombres cassées par la fine lumière
de mars. Le chat dort sur le frigo,
l’âme enfoncée jusqu’aux yeux
dans le gant du soleil. Dehors
le disque de la terre entre les pépiements
semble s’être arrêté : il est 9 heures.
Les prés sèchent leurs plaies
sous le drap bleu. Longue est l’attente,
et de quoi ? si rien ne manque apparemment,
pas le moindre rayon à la barre
des collines, pour maintenir à flot
ton frêle esquif dans le courant des jours.
(Guy Goffette)
Recueil: Le pêcheur d’eau
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022

PAMPOÉSIE
Poésie, patrimoine étoilé :
il fallut découvrir peu à peu ventre vide et sans guide
ton terrestre héritage,
la clarté lunaire et l’épi secret.
La clef, de la solitude à la foule,
se perdait dans les rues et dans les bois
et sous les pierres et dans les trains.
La condition obscure en est le premier sceau,
l’ivresse grave avec un simple verre d’eau,
le corps rassasié sans avoir mangé,
le coeur qui mendie avec son orgueil.
Et bien d’autres choses que taisent les livres
remplis d’une splendeur sans joie : il faut
entamer peu à peu la pierre qui écrase,
dissoudre peu à peu le minerai de l’âme
jusqu’à ce que tu sois celui qui lit,
jusqu’à ce que l’eau chante par ta bouche.
Ce qui est plus facile que la mer à boire
et plus difficile aussi que naître sans fin.
C’est un étrange office qui te cherche
et qui se cache quand on l’a cherché,
c’est une ombre au toit crevassé
mais où dans chaque trou il y a une étoile.
(Pablo Neruda)
Recueil: Mémorial de l’Île Noire
Traduction: Claude Gouffon
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2022

Le soir se consume
sur le quai
sur mon visage
qui se rappelle
le chant de trains partis
(Mario Wirz)
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Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2022

LASSITUDE
Le soir tombe
Sur le quai de gare
Sur mon visage
qui est las
de courir
après des trains en partance
Le chapeau rouge de quelque femme
qui passe
embrase le soir
et moi immobile
qui ne me défends pas
(Mario Wirz)
Illustration: Kees Van Dongen
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Posted by arbrealettres sur 20 septembre 2022

Les Syriens aiment s’asseoir à la fenêtre
Les Syriens
Aiment s’asseoir à la fenêtre dans les trains
Ils insistent pour changer de place avec les Européens
Qui déjà sortent un livre
Quand eux
Les Syriens
Ont déjà sorti une fenêtre
Pour contempler leur vie
Qui court avec les trains
Les avions
Les voitures
Qui court avec les chevaux
Les bateaux
Qui court avec le jour
La nuit
La vie
Pour se sauver
Autrement
Que serait cette mort
Que seraient ces arbres
Ce courage
Ces routes proches
Et lointaines
Que seraient ces lacs
Ce calme
Cette eau
Que seraient ces ombres
…
Que serait cette beauté
Dans l’oeil de la gazelle?
Prête-moi une fenêtre Traduction de l’arabe par Antoine Jockey
(Hala Mohammad)
Recueil: La Beauté Éphéméride poétique pour chanter la vie
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Hala Mohammad), aimer, arbre, avion, bateau, beauté, calme, changer, cheval, contempler, courage, courir, eau, fenêtre, gazelle, insister, jour, lac, livre, lointain, mort, oeil, ombre, place, proche, s'asseoir, se sauver, sortir, Syrien, train, vie, voiture | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 août 2022
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Posted in poésie | Tagué: (Nakahara Chûya), attendre, caché, courir, faible, intense, quelque chose, sifflet, soir, soleil, train, voir | 2 Comments »