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Poésie

Posts Tagged ‘trainée’

Le geste (Belinda Cannone)

Posted by arbrealettres sur 20 décembre 2022



Illustration: Belinda Cannone
    
Le geste

Chaque matin, de la fenêtre de mon bureau je regarde mon chêne,
seul hôte du grand champ qui s’étend devant la maison,
de l’autre côté de la route, et qui est désigné au cadastre sous le nom de Paradis.

Durant le jour, quand le ciel versicolore est en fête,
ou quand l’eau perle sur la vitre,
qu’une ombre s’étire, que des traînées de brume flottent
ou qu’un animal passe,
je prends une photo à travers le carreau.

(Belinda Cannone)

 

Recueil: Un chêne
Traduction:
Editions: Le vistemboir

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Semonce d’automne (François Cheng)

Posted by arbrealettres sur 17 novembre 2020




    
Semonce d’automne. Voici qu’à grand fracas d’ailes,
S’arrachant des eaux de toute leur force ahanante,
– longue traînée de rêves vers leur patrie salutaire –
Les oies sauvages retracent au ciel la voie des anges.

(François Cheng)

 

Recueil: Enfin le royaume
Traduction:
Editions: Gallimard

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LES ÉTOILES (Langston Hughes)

Posted by arbrealettres sur 4 juin 2020



Harlem_at_Night_ g

LES ÉTOILES

Cette traînée d’étoiles sur les rues de Harlem
Ce léger souffle d’oubli qu’est la nuit.
Toute une ville s’élève
Au chant d’une mère.
Toute une ville rêve
Au son d’une berceuse.
Tends ta main, petit enfant noir, et prends une étoile.
Du fond de ce léger souffle d’oubli
Qu’est la nuit,
Ne prends
Qu’une seule étoile.

***

O, sweep of stars over Harlem streets,
O, little breath of oblivion that is night.
A city building
To a mother’s song.
A city dreaming
To a lullaby.
Reach up your hand, dark boy, and take a star.
Out of the little breath of oblivion
That is night,
Take just
One star.

(Langston Hughes)

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HYMNE À LA MORT (Giuseppe Ungaretti)

Posted by arbrealettres sur 11 octobre 2019




    
HYMNE À LA MORT

Amour, mon juvénile emblème,
Revenu dorer la terre,
Épars dans le jour rocheux,
C’est la dernière fois que je regarde
(Au pied du ravin, d’eaux
Brusques somptueux, endeuillé
D’antres) la traînée de lumière
Qui pareille à la plaintive tourterelle
Sur l’herbe distraite se trouble.

Amour, santé lumineuse,
Les années à venir me pèsent.

Lâchée ma canne fidèle,
Je glisserai dans l’eau sombre
Sans regret.

Mort, aride rivière…

Soeur sans mémoire, mort,
D’un seul baiser
Tu me feras l’égal du songe.
J’aurai ton même pas,
J’irai sans laisser de traces.

Tu me feras le coeur immobile
D’un dieu, je serai innocent,
Je n’aurai plus ni pensers, ni bonté.

L’esprit muré,
Les yeux tombés en oubli,
Je servirai de guide au bonheur.

(Giuseppe Ungaretti)

 

Recueil: Vie d’un homme Poésie 1914-1970
Traduction:
Editions: Gallimard

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Des tournesols jaunes (Henri Deluy)

Posted by arbrealettres sur 28 février 2018




    
Des tournesols jaunes
Dans une lucarne basse

Des pélargoniums rouges
Et des traînées de grappes

Juteuses dans un bocal à
Confiture des fonds de verre

Et d’autres objets qui vont
Pourrir avec cet effet

L’authenticité proche
De l’effet du poème

(Henri Deluy)

 

Recueil: L’heure dite
Traduction:
Editions: Flammarion

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Comment parler de sa vie (Jean-Marie Barnaud)

Posted by arbrealettres sur 9 août 2017



Illustration: Rafal Olbinski
    
Comment parler de sa vie
ce vertige
La grande traînée
Qu’a-t-on fait tous ces temps
On avait bien la tête quelque part
tandis qu’on jouait
à vivre
S’est-on contenté de fantasmagories

On n’avance pas
Temps plombé
A peine quelques effigies
entre deux lames d’oubli
comme en apesanteur

(Jean-Marie Barnaud)

 

Recueil: Fragments d’un corps incertain
Editions: Cheyne

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Je mourrai (Amir Gilboa)

Posted by arbrealettres sur 7 août 2017



    

Je mourrai
Je mourrai
maître de moi
après moi pas de
traînée pas de
vêtement mais
un flocon de
tristesse à jamais
voltigeant
dans le cercle
de lumière

(Amir Gilboa)

 

Recueil: Anthologie de la poésie en hébreu moderne
Traduction: E. Moses
Editions: Gallimard

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SOUS LES PEUPLIERS (César Vallejo)

Posted by arbrealettres sur 12 octobre 2016



SOUS LES PEUPLIERS

Tels de hiératiques bardes prisonniers,
les peupliers de sang se sont endormis.
Ruminent des arias herbues au soleil chu,
sur les tertres, les troupeaux de Bethléem.

Le vieux berger, aux derniers
martyres de la lumière, ébranlé,
dans ses yeux pascals, a cueilli
une chaste traînée d’astres.

Labouré en orphelinage l’instant tombe
accompagné des bruits de l’enterrement, au champ orant
les sonnailles d’ombre se détrempent.

Survit l’azur tramé de fer,
en lui, infulées les pupilles,
pousse des hurlements pastoraux un chien.

***

BAJO LOS ÁLAMOS

Cual hieráticos bardos prisioneros,
los álamos de sangre se han dormido.
Rumian arias de yerba al sol caído,
las greyes de Belén en los oteros.

El anciano pastor, a los postreros
martirios de la luz estremecido,
en sus pascuales ojos ha cogido
una casta manada de luceros.

Labrado en orfandad baja el instante
con rumores de entierro, al campo orante
y se otoñan de sombra las esquilas.

Supervive el azul urdido en hierro,
y en él, amortajadas las pupilas,
tranza su aullido pastoral un perro.

(César Vallejo)

 

 

 

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