Mouches de ma maison
Je sors.
Faites l’amour tranquillement,
mouches de ma maison.
(Issa)
Posted by arbrealettres sur 20 mai 2019
Mouches de ma maison
Je sors.
Faites l’amour tranquillement,
mouches de ma maison.
(Issa)
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Posted by arbrealettres sur 6 janvier 2019
Il se mit debout sur le toit. «Maintenant, je vais sauter », cria-t-il.
Les gens en bas, immobiles, retenaient leur respiration.
Il fit un geste élégant — préparation au saut —, se ravisa,
descendit tranquillement, le dos tourné à l’escalier.
Pendant quelques secondes, ne sachant pas quel parti prendre,
les gens rirent, s’irritèrent.
Finalement ils applaudirent.
Deux femmes seulement regardaient ailleurs.
La troisième manquait.
(Yannis Ritsos)
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Posted by arbrealettres sur 27 octobre 2018
Jeune homme
Oh ! me coucher tranquillement
Pendant des heures infinies !
Et j’étais pourtant ton amant
Lors des abandons que tu nies.
Tu mens trop ! Toute femme ment.
Jouer avec les ironies,
Avec l’oubli froid, c’est charmant.
Moi, je baise tes mains bénies.
Je me tais. Je vais dans la nuit
Du cimetière calme où luit
La lune sur la terre brune.
Six balles de mon revolver
M’enverront sous le gazon vert
Oublier tes yeux et la lune.
(Charles Cros)
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Posted by arbrealettres sur 19 juin 2018
Au retour de ces voyages
que certaines pensées font dans l’infini,
dans ces espaces habités seulement par l’Idée,
c’est pour elles une incompréhensible vision,
que celle de ce monde réel.
Les maladies du corps et de l’âme,
les laideurs, les monstruosités, les crimes, les prostitutions,
toutes les lâchetés et toutes les folies terrestres,
toutes ces tragédies terribles ou ces comédies ridicules,
qu’éclairent tranquillement tour à tour le soleil d’or ou la lune pâle,
tout ce spectacle enfin, cette danse macabre, cette comédie plus infernale que divine,
font qu’elles se demandent,
ne pouvant croire que tant d’horreurs soient vraies,
si elles ne sont pas sous l’empire d’une hallucination bizarre,
d’un rêve sans doute maladif,
qui les torture,
mais qui leur ment.
(Henri Cazalis)
Recueil: Le livre du Néant
Editions: Alphonse Lemerre
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Posted by arbrealettres sur 6 mai 2018
Le désespoir est assis sur un banc
Dans un square sur un banc
Il y a un homme qui vous appelle quand on passe
Il a des binocles un vieux costume gris
Il fume un petit ninas il est assis
Et il vous appelle quand on passe
Ou simplement il vous fait signe
Il ne faut pas le regarder
Il ne faut pas l’écouter
Il faut passer
Faire comme si on ne le voyait pas
Comme si on ne l’entendait pas
Il faut passer et presser le pas
Si vous le regardez
Si vous l’écoutez
Il vous fait signe et rien personne
Ne peut vous empêcher d’aller vous asseoir près de lui
Alors il vous regarde et sourit
Et vous souffrez atrocement
Et l’homme continue de sourire
Et vous souriez du même sourire
Exactement
Plus vous souriez plus vous souffrez
Atrocement
Plus vous souffrez plus vous souriez
Irrémédiablement
Et vous restez là
Assis figé
Souriant sur le banc
Des enfants jouent tout près de vous
Des passants passent
Tranquillement
Des oiseaux s’envolent
Quittant un arbre
Pour un autre
Et vous restez là
Sur le banc
Et vous savez vous savez
Que jamais plus vous ne jouerez
Comme ces enfants
Vous savez que jamais plus vous ne passerez
Tranquillement
Comme ces passants
Que jamais plus vous ne vous envolerez
Quittant un arbre pour un autre
Comme ces oiseaux.
(Jacques Prévert)
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Posted by arbrealettres sur 15 mars 2018
Illustration
la mort ce serait
la mort ce serait
cet homme au chapeau rouge
dépassant à peine de la tête
les hautes herbes vertes
avec la douceur de sa voix
qui raconte comment c’est
mourir dans l’herbe
au loin du très-loin
et que ça vient tranquillement
comme les nuages lents
au-dessus des océans
et on meurt
et voilà tout
(Sylvie Durbec)
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Posted by arbrealettres sur 15 février 2018
Illustration: Renaud Baltzinger
JEUNE HOMME
Oh! me coucher tranquillement
Pendant des heures infinies!
Et j’étais pourtant ton amant
Lors des abandons que tu nies.
Tu mens trop! Toute femme ment.
Jouer avec les ironies,
Avec l’oubli froid, c’est charmant.
Moi, je baise tes mains bénies.
Je me tais. Je vais dans la nuit
Du cimetière calme où luit
La lune sur la terre brune.
Six balles de mon revolver
M’enverront sous le gazon vert
Oublier tes yeux et la lune.
(Charles Cros)
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Posted by arbrealettres sur 24 novembre 2017
Posted in haïku, poésie | Tagué: (Chieko Watanabe), chute, ciel, feuille, forcir, ginkgo, tranquillement | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2017
Chaleur estivale —
Tranquillement, une ombre
se rapproche d’un insecte mort
(Shó Hayashi)
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Posted by arbrealettres sur 23 août 2017
Un jour certainement viendra
où l’homme ne voudra plus procréer son espèce.
A quoi bon?
Pour prolonger la durée de cette infernale comédie,
pour perpétuellement refaire ce travail de Sisyphe,
remuer toujours cette boue et ce néant?
Jadis on avait Dieu,
et l’espérance de la lumière,
de la vie lumineuse au delà de la mort.
Nous ne sommes plus, d’après la science moderne,
que des animaux parmi les animaux ;
nos passions ne sont que les passions de la brute,
parées de brillants mensonges;
nos éclairs de génie ne sont que des névroses ;
nos prophètes, des hallucinés, et nos religions,
des fantômes créés par nos tristes cerveaux.
L’antique voile est tombé :
pour fin de tout,
c’est la tombe ignoble, la mort sans phrases…
Et il est encore des gens
qui mangent, boivent, dorment,
et engendrent tranquillement !
(Henri Cazalis)
Recueil: Le livre du Néant
Editions: Alphonse Lemerre
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