Posts Tagged ‘transmuter’
Posted by arbrealettres sur 11 mars 2022

Illustration: Ernest Pignon-Ernest
HOSPES COMESQUE
Corps, portefaix de l’âme, en qui peut-être croire
Serait plus vain, cher corps, que de ne t’aimer pas;
Coeur sans fin transmuté dans ce vivant ciboire;
Bouche toujours tendue aux plus récents appâts.
Mers où l’on peut voguer, sources où l’on peut boire;
Froment et vin mêlés au rituel repas;
Alibi du sommeil, douce cavité noire;
Inséparable terre offerte à tous nos pas.
Air qui m’emplis d’espace et m’emplis d’équilibre;
Frissons au long des nerfs; spasmes de fibre en fibre;
Yeux sur l’immense vide un peu de temps ouverts.
Corps, mon vieux compagnon, nous périrons ensemble.
Comment ne pas t’aimer, forme à qui je ressemble,
Puisque c’est dans tes bras que j’étreins l’univers ?
(Marguerite Yourcenar)
Recueil: Les charités d’Alcippe
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Marguerite Yourcenar), aimer, air, alibi, appât, âme, équilibre, étreindre, boire, bouche, bras, cavité, ciboire, coeur, compagnon, corps, croire, doux, emplir, ensemble, espace, fibre, fin, forme, frisson, froment, immense, inséparable, mêler, mer, nerf, noir, offert, ouvert, périr, portefaix, récent, repas, rituel, sommeil, source, spasme, tendu, terre, transmuter, univers, vain, vide, vieux, vin, vivant, voguer, yeux | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2017

Illustration
Ce qui peut se dire
ne se dira pas
Ce qui ne le peut
sera dit sans cesse
Quel jour quelle nuit
quel moment d’oubli
Surgi du tréfonds
le pur dit humain
Rompant les entrailles
à fleur de peau, d’âme
Transmuant tout désir,
en appel-écho
(François Cheng)
Recueil: A l’orient de tout
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (François Cheng), appel, âme, écho, désir, dire, dit, entrailles, fleur de peau, humain, moment, nuit, pouvoir, pur, rompre, surgir, transmuter, tréfonds | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 novembre 2016

quand j’aurai paré tes poignets des mille cailloux du chemin
quand j’aurai plongé dans les spirales bleutées de l’escalier de tes yeux
quand j’aurai écarté les barreaux solides de nos cages thoraciques trop étroites
quand j’aurai transmuté en oiseaux de paradis les minéraux coupants de nos éclats de voix
quand j’aurai changé en rouge liberté les voyelles et les consonnes qui s’épanouissent en nous
quand j’aurai senti en nos ventres dilatés s’épaissir l’espoir capricieux comme un troupeau de chèvres
quand j’aurai vu s’éloigner de notre peuple les pontons de l’accoutumance pour gagner les mille langues de l’océan
quand j’aurai paré tes flancs des mille mousses d’un ciel de neige
alors je serai digne de toi
mon amour
(Paol Keineg)
Découvert ici: http://www.ipernity.com/blog/lara-alpha
Illustration
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Paol Keineg), accoutumance, amour, écarter, éclat, barreau, bleuté, cage, caillou, capricieux, changer, chèvre, chemin, ciel, consonne, digne, escalier, espoir, langue, liberté, minéral, mousse, neige, océan, oiseau, parer, peuple, plonger, poignet, ponton, rouge, s'éloigner, s'épaissir, s'épanouir, sentir, spirale, transmuter, troupeau, ventre, voix, voyelle, yeux | Leave a Comment »