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Poésie

Posts Tagged ‘traquer’

Quand l’oeil est parvenu… (Charles Juliet)

Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2022




    
Quand l’oeil est parvenu…

quand l’oeil est parvenu
à se clarifier
dissoute la ténèbre
écartées
les vaines questions
enfin en ordre la pensée
qui ne s’épuise plus à
traquer l’inaccessible
l’être n’a plus à s’interroger
sur le chemin qu’il lui faut
prendre

simplifié et unifié
il adhère en toute confiance
à ce qui advient
et les mots
coulent de source

(Charles Juliet)

Recueil: L’insurrection poétique Manifeste pour vivre ici
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Le dernier des « Sept Poèmes d’amour en guerre » (Paul Éluard)

Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022




    
Le dernier des « Sept Poèmes d’amour en guerre »

Au nom du front parfait profond
Au nom des yeux que je regarde
Et de la bouche que j’embrasse
Pour aujourd’hui et pour toujours

Au nom de l’amour enterré
Au nom des larmes dans le noir
Au nom des plaintes qui font rire
Au nom des rires qui font peur

Au nom des rires dans la rue
De la douceur qui lie nos mains
Au nom des fruits couvrant les fleurs
Sur une terre belle et bonne

Au nom des hommes en prison
Au nom des femmes déportées
Au nom de tous nos camarades
Martyrisés et massacrés
Pour n’avoir pas accepté l’ombre

Il nous faut drainer la colère
Et faire se lever le fer
Pour préserver l’image haute
Des innocents partout traqués
Et qui partout vont triompher.

(Paul Éluard)

 

Recueil: Au rendez-vous allemand
Traduction:
Editions:

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SOMMEIL ET REPAS (Paul Celan)

Posted by arbrealettres sur 20 décembre 2021



Illustration: Eugène Carrière
    
SOMMEIL ET REPAS

Le souffle de la nuit est ton drap, la ténèbre se couche contre toi.
Elle t’effleure la cheville et la tempe, te réveille à vie et sommeil,
elle te traque et déniche dans un mot, un désir, une pensée,
elle couche avec chacun d’eux, elle t’appâte et débusque.
Elle te peigne le sel des cils et te le donne à manger, à l’écoute de tes heures,
elle en recueille le sable et te le sert à table.
Et ce que, rose, elle fut, ombre et eau, elle te le verse.

(Paul Celan)

Recueil: Choix de poèmes
Traduction: Jean-Pierre Lefebvre
Editions: Gallimard

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À la base, Le minéral (Guillevic)

Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2020




Illustration: ArbreaPhotos
    
À la base,
Le minéral.

Toutes ces lignes, ces courbes,
Ces circonvolutions

Qui sur la terre prennent du corps,
Deviennent des formes,

Traquées par les tensions
Qui traversent l’espace
Et le régissent, tensions

Entre le soleil proche
Et les milliards
D’astres à la recherche
De quelque chose à faire
De mieux.

La douceur, la tiédeur
La rondeur du sein

(Guillevic)

 

Recueil: Accorder poèmes 1933-1996
Traduction:
Editions: Gallimard

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Faire la métaphysique du langage articulé (Antonin Artaud)

Posted by arbrealettres sur 6 octobre 2020



Antonin Artaud
    

Faire la métaphysique du langage articulé,
c’est faire servir le langage à exprimer ce qu’il n’exprime pas d’habitude :
c’est s’en servir d’une façon nouvelle, exceptionnelle et inaccoutumée,
c’est lui rendre ses possibilités d’ébranlement physique,
c’est le diviser et le répartir activement dans l’espace,
c’est prendre les intonations d’une manière concrète absolue
et leur restituer le pouvoir qu’elles auraient de déchirer
et de manifester réellement quelque chose,
c’est se retourner contre le langage et ses sources bassement utilitaires,
on pourrait dire alimentaires, contre ses origines de bête traquée,
c’est enfin considérer le langage sous la forme de l’Incantation.

(Antonin Artaud)

 

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Chaque soir vient le Sauveur (Jean Mambrino)

Posted by arbrealettres sur 1 juin 2020



Chaque soir vient le Sauveur
vers celui qui sait l’attendre.
C’est lui qui viendra te prendre
dans la nuit des profondeurs.

Il marche sur l’eau du lac,
si on l’appelle au secours,
soutient celui que l’on traque,
dans les marais sans amour.

Il traverse les terreurs,
les angoisses des petits,
le silence de leurs cris,
la tristesse dont ils meurent.

Et ton coeur recru reçoit
tout le poids de leurs déboires,
la blessure qui les broie,
le divin baiser du soir.

(Jean Mambrino)


Illustration: Gustave Doré

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TU DAMNES PAR LES IMAGES (Giuseppe Ungaretti)

Posted by arbrealettres sur 11 octobre 2019



Illustration: Jean-Jacques Henner
    
TU DAMNES PAR LES IMAGES

Pourquoi les apparences passent-elles?

Si je te touche, belle, tu glaces d’horreur,
Tu montres l’idée nue et, plus cruelle,
Avant que rien m’ait détrompé,
Déjà tu m’as lié à d’autres peines.
Pourquoi crées-tu, pensée, en corrompant?

Pourquoi persévéré-je à t’écouter?

Quel éternel secret
Me hantera toujours en toi?

Je te traque, je te recherche,
Je regravis la pente, sans répit,
Et toujours, inlassable en la tempête
Ou désarmant les rocs,
Tu damnes par les images.

Silences frémissants, élans infinis,
Courses, brûlures jalouses, faux pas,
Rires, tourments, frissons, lèvres inquiètes,
Délirante clameur,
Abandon écumant,
Impérieuse gloire,
Solitude sans nombre,

Votre lumière, je le sais, n’est pas la vraie,

Mais vivrait-on sans tes métamorphoses,
Faute heureuse?

(Giuseppe Ungaretti)

 

Recueil: Vie d’un homme Poésie 1914-1970
Traduction:
Editions: Gallimard

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Le gentil chasseur (Richard Brautignan)

Posted by arbrealettres sur 18 février 2019




    
Le gentil chasseur

Oui,
moi aussi,
j’ai traqué l’amour
dans la vallée du coeur.

Oui,
moi aussi,
suis rentré chez moi les mains vides,
parfois en pleurant,
parfois juste en regardant
droit devant moi,
mais ne voyant rien.

***

The Gentle Hunter

Yes,
I, too,
have hunted for love
in the valley of the heart.

Yes,
I, too,
have gone home empty-handed,
sometimes crying,
sometimes just staring
straight ahead,
but seeing nothing.

(Richard Brautignan)

 

Recueil: Pourquoi les poètes inconnus restent inconnus
Traduction: Thierry Beauchamp / Romain Rabier
Editions: Points

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Cause de détresse (Pensées celtiques)

Posted by arbrealettres sur 1 janvier 2019



 

Cause de détresse

Ton corps est aussi tendu que celui d’un chat
Qui traque sa proie.
Tes pensées tourbillonnent comme des branches de saule,
Prisonnières des vents d’automne.
Ton âme est aussi lourde que la tourbe
Nouvellement extraite de la tourbière.
Ton coeur est aussi sombre que la terre
Détrempée par les pluies d’hiver.

Comprends d’abord la cause de ta détresse.
Ensuite seulement pourras-tu guérir.

(Pensées celtiques)

Illustration

 

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La Poursuivie (Claude Roy)

Posted by arbrealettres sur 25 août 2018


 


Tristan  e

La Poursuivie

Je te poursuis encore sur le versant des songes
mais tu glisses de moi comme sable en la main
et comme un coquillage invente son mensonge
la courbe de ton corps esquive ton dessein

Je te traque et tu fuis Je te perds et tu plonges
Les forêts des grands fonds ont d’étranges détours
Je marche sur la mer et mon ombre s’allonge
sous le soleil obscur et dans l’ombre des tours

Aux plages de fraîcheur que déroule le lit
la trace de nos corps s’efface avec le jour
Le lit s’enfle et se gonfle aux brises de la nuit
Tristan la voile est noire et tu mourras d’amour

Tristan la voile est noire Iseult ne t’aime plus
La Belle au Bois s’endort du sommeil de l’hiver
Mourir ou bien dormir le flux et le reflux
me ramènent toujours aux lieux où j’ai souffert

Mais que le chant du coq à l’aube revenue
Mais qu’un rai de soleil qu’un pigeon qu’un appel
que le matin léger me rendent l’enfant nue
me voici de nouveau le complice du ciel

Sur son front la couronne invisible des Soeurs
Tristan la voile est blanche au flot des nébuleuses

(Claude Roy)

Découvert chez la boucheaoreilles ici

Illustration

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