Nous nous enfonçons dans la mort de ceux que nous aimons
comme un buisson épineux, traversé mains tendues.
Nous sortons de l’autre côté merveilleusement écorchés.
(Christian Bobin)
Traduction:
Editions: Lettres Vives
Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022
Nous nous enfonçons dans la mort de ceux que nous aimons
comme un buisson épineux, traversé mains tendues.
Nous sortons de l’autre côté merveilleusement écorchés.
(Christian Bobin)
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Posted by arbrealettres sur 16 mars 2019
Il n’y a pas de saut dans le vide.
Même si les anges n’existent pas pour nous soutenir
ni non plus des traverses de la pensée,
ni des relativisations ou des absolus
qui puissent nous retenir par les bras.
Il faut par avance gagner le vide,
le coloniser avec nos abandons
comme s’il était un territoire dépouillé
ou une nouvelle liberté jamais exercée.
Et cultiver à l’intérieur ses fragments flottants
qui s’entremêlent aux choses
pour leur apprendre à ne pas être.
Et presque sans le savoir
arriver à aimer le vide.
Ce qui est aimé nous soutient,
même si cela nous pousse vers l’abîme.
Un vide aimé
ne peut pas nous abandonner.
Et dans un vide non aimé
il n’est même pas possible de sauter.
***
No hay salto al vacío.
Aunque no existan ángeles para sostenernos,
ni tampoco travesaños de pensamiento,
ni relativizaciones o absolutos
que puedan retenernos de los brazos.
Hay que ganar el vacío desde antes,
colonizarlo con nuestros abandonos
como si lisera un despojado territorio
o una nueva libertad nunca ejercida.
Y cultivar adentro sus fragmentos flotantes,
que se entreveran con las cosas
para enseñarles a no ser.
Y casi sin saberlo,
llegar a amar el vacío.
Aquello que se ama nos sostiene,
aunque también nos empuje hacia el abismo.
Un vacío que se ama
no puede abandonarnos.
Y a un vacio que no se lo ama
no es posible ni siquiera saltar.
(Roberto Juarroz)
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Posted by arbrealettres sur 28 août 2018
Possédons-nous
les mots que nous livrons
à d’autres?
nous le croyons
puisque nous les portons
en nous
Nous les portons
les mots de tous
même ceux qui suintent
de notre sueur
ceux qui saignent
de notre sang
ceux qui jouissent
de notre plaisir
ceux qui germent
de notre sève
Les mots de chacun
sont à tous
chacun les reçoit de tous
et les porte
vers chacun
Les mots ne sont pas
de nous
ils sont de ce corps
anonyme
sans visage
qui ne peut se passer
de nous
pour exister
Les mots que nous portons
et que nous prononçons
nous croyons les forcer
à devenir les nôtres
c’est eux qui nous font
leur
Les mots viennent d’ailleurs
d’on ne sait où
ils vont ailleurs
on ne le saura pas
Nous sommes traversés
par les mots
(Robert Mallet)
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Posted by arbrealettres sur 17 août 2018
Mon âme rétrécit un peu chaque matin.
Qu’y mettre à la place?
Rien n’y tient: la greffe est illusoire.
Corps stigmatisé,
traverse de vent, de grain, d’outrage,
en appui sur le vide, aimanté par l’oubli.
(Béatrice Libert)
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Posted by arbrealettres sur 24 juin 2018
Il n’y a qu’une nuit.
Elle dure depuis toujours.
Le reste n’est que traverses de lumière,
passage d’astres et pan de ciel provisoirement éclairé ;
espace où nous aimons nous perdre
avec de grands frissons que les mots semblent exciter.
(Werner Lambersy)
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Posted by arbrealettres sur 26 mai 2018
Illustration
Ô suggestions, traverses !
Ô voies purement désirées !
Au fond, je n’avais pas changé,
jamais je ne trouverais les fondations de la demeure.
Alors, paroles d’eau.
Ou paroles de sable.
Poussière, l’envolée,
limaille aimantée par le ciel.
Était-ce vraiment le mirage ?
(Franck André Jamme)
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Posted by arbrealettres sur 18 juin 2017
silence dans son sillage
le monde ému
de se sentir traversé
(Jack Keguenne)
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Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2016
Ah, ne pas être séparés
ni par si mince cloison
exclus du mètre des astres.
Qu’est-ce que le dedans?
Sinon un ciel plus intense
traversé d’oiseaux et profond
de tous les vents du retour.
(Rilke)
Posted in poésie | Tagué: (Rilke), astre, ciel, cloison, dedans, exclus, intense, mince, oiseau, profond, retour, séparé, traversé, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 octobre 2016
Ce que j’ai voulu, je l’ignore. Un train
file dans le soir: je ne suis ni dedans
ni dehors. Tout se passe comme si
je logeais dans une ombre
que la nuit roule comme un drap
et jette au pied du talus. Au matin,
dégager le corps, un bras puis l’autre
avec le temps au poignet qui bat. Ce que j’ai voulu, un train
l’emporte: chaque fenêtre éclaire
un autre passager en moi
que celui dont j’écarte au réveil
le visage de bois, les traverses, la mort.
(Guy Goffette)
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Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2016
La salamandre surprise s’immobilise
Et feint la mort.
Tel est le premier pas de la conscience dans les pierres.
Le mythe le plus pur.
Un grand feu traversé, qui est esprit.
La salamandre était à mi-hauteur
Du mur. dans la clarté de nos fenêtres.
Son regard n’était qu’une pierre.
Mais je voyais son cœur battre éternel.
O ma complice et ma pensée, allégorie
De tout ce qui est pur,
Que j’aime qui resserre ainsi dans son silence
La seule force de joie.
Que j’aime qui s’accorde aux astres par l’inerte
Masse de tout son corps.
Que j’aime qui attend l’heure de sa victoire,
Et qui retient son souffle et tient au sol.
(Yves Bonnefoy)
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