Posts Tagged ‘trémolo’
Posted by arbrealettres sur 1 mars 2022

Le Vieux Jean-Louis
Le vieux Jean-Louis, il n’a rien qu’un oeil,
on le dirait pas,
le vieux Jean-Louis sait marquer le pas
comme personne dans les danses.
Son accordéon est comme pas un,
avec un soufflet d’un mètre de long
et tout nickelé
et un souffle à faire danser
à la fois deux ou trois villages.
Çа fait des accords, ça siffle, ça ronfle,
avec des sonnettes et des trémolos,
qu’on entend de loin sur le pont de danse.
Il faut voir les doigts du vieux Jean-Louis,
quand il est parti,
courir sur les touches
et les yeux qu’il fait, sa tête qui penche, et
qui se balance
en mesure, tant il a plaisir.
(Charles-Ferdinand Ramuz)
Recueil: Le Petit Village
Traduction:
Editions: Héros-Limite
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Posted in poésie | Tagué: (Charles-Ferdinand Ramuz), accord, accordéon, courir, danse, doigt, entendre, loin, marquer, mesure, nickemé, oeil, partir, pas, pencher, personne, plaisir, pont, ronfler, se balancer, siffler, sonnette, souffle, soufflet, tête, touché, trémolo, vieux, village, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2019

LA PAIX RÈGNE DANS L’ÉTRAVE BOUILLONNANTE
Un matin d’hiver, je sentis combien cette terre
avance en roulant. Un souffle d’air
venu des tréfonds crépitait
aux murs de la maison.
Baignée par le mouvement : la tente du silence.
Et le gouvernail secret d’une nuée d’oiseaux migrateurs.
Le trémolo des instruments
cachés montait
de l’ombre de l’hiver. Comme lorsque nous voici
sous le grand tilleul de l’été, avec le vrombissement
de dizaines de milliers
d’ailes d’insectes au-dessus de nous.
(Tomas Tranströmer)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 3 septembre 2018

Illustration: Gérard Segear
CANTE HONDO
Je méditais profondément en déroulant
les fils de l’amertume et de la tristesse,
quand à mon oreille parvint,
par la fenêtre de ma chambre, ouverte
sur une chaude nuit d’été,
la plainte d’une copia songeuse,
brisée par les sombres trémolos
des rythmes magiques de ma terre.
… Et c’était l’Amour, comme une flamme rouge…
— Sur la corde vibrante une main nerveuse
plaquait un très long soupir d’or,
qui se transformait en une pluie d’étoiles —.
Et c’était la Mort, sa lame sur l’épaule,
marchant à grands pas, farouche et squelettique
— comme je la rêvais lorsque j’étais enfant —.
Et sur la guitare, résonnante et tremblante,
la main en frappant brusquement évoquait
le bruit d’un cercueil qui vient frapper la terre.
Et le souffle qui balaie la poussière
et jette au vent la cendre
était un gémissement solitaire.
(Antonio Machado)
Recueil: Champs de Castille précédé de Solitudes, Galeries et autres poèmes et suivi de Poésies de la guerre
Traduction: Sylvie Léger et Bernard Sesé
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 27 février 2018
Le Vent – heurta comme un Homme las –
Et moi, en Hôte – «Entrez»
Dis-je hardiment – alors pénétra
Dedans ma Résidence
Un Visiteur Rapide – ailé –
A qui offrir un Fauteuil
Eût été aussi fol qu’à l’Air
Avancer un Sofa –
Nul Os pour L’assembler –
Sa Voix était comme l’Envol
D’innombrables Colibris à la fois
D’un sublime Buisson –
Sa Physionomie – une Houle –
Ses Doigts, sur Son passage
Faisaient une musique – un trémolo
D’airs soufflés dans du Verre –
Voltigeant – Il fit sa visite –
Puis tel un Homme timide
Heurta de nouveau – tout agité –
Et ce fut la solitude –
***
The Wind – tapped like a tired Man –
And like a Host – « Come in »
I boldly answered – entered then
My Residence within
A Rapid – footless Guest –
To offer whom a Chair
Were as impossible as hand
A Sofa to the Air –
No Bone had He to bind Him –
His Speech was like the Push
Of numerous Humming Birds at once
From a superior Bush –
His Countenance – a Billow –
His Fingers, as He passed
Let go a music – as of tunes
Blown tremulous in Glass –
He visited – still flitting-
Then like a timid Man
Again, He tapped – ’twas flurriedly –
And I became alone –
(Emily Dickinson)
Illustration: William Bouguereau
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Posted by arbrealettres sur 16 décembre 2015

Dans le jardin taillé comme une belle dame
Dans le jardin taillé comme une belle dame,
Dans ce jardin nous nous aimâmes, sur mon âme !
O souvenances, ô regrets de l’heure brève,
Souvenances, regrets de l’heur. Ô rêve en rêve
Et triste chant dans la bruine et sur la grève.
Chant triste et si lent et qui jamais ne s’achève,
Lent et voluptueux, cerf qui de désir brame,
Et tremolo banal, aussi, de mélodrame :
C’est la table rustique avec ses nappes blanches
Et les coupes de vins de Crète, sous les branches,
La table à la lueur de la lampe caduque ;
Et tout à coup, l’ombre des feuilles remuées
Vient estomper son front bas, son front et sa nuque
Gracile. La senteur des fleurs exténuées
S’évapore dans les buées
Hélas ! Car c’est déjà la saison monotone,
L’automne sur les fleurs et dans nos coeurs l’automne.
Et ce pendant qu’elle abandonne
Ses doigts aux lourds anneaux à ma lèvre, j’écoute,
J’écoute les jets d’eau qui pleurent goutte à goutte.
(Jean Moréas)
Illustration: ArbreaPhotos
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