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Poésie

Posts Tagged ‘tremper’

SUR UN AIR LIMPIDE ET TRANQUILLE (Zhu Shu Zhen)

Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2023



Illustration: Dai Dunbang
    
SUR UN AIR LIMPIDE ET TRANQUILLE

Un jour d’été, promenade sur le lac
Ennuyée de brume, trempée de rosée,
Retenue un moment je demeure,
Pour lui tenir la main en chemin,
au dessus du lac aux fleurs de lotus,
Toute une bruine, aux prunes mûres, de pluie fine.

Charmante ingénue sans craindre qu’il me devine,
Toute habillée assoupie renversée sur son coeur…
Enfin voici qu’on se lâche les mains, c’est l’heure
De s’en retourner lente s’accouder à la coiffeuse.

***

(Zhu Shu Zhen) (vers 1131)

Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise

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Certains êtres sont comme le lilas (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022



Certains êtres sont comme le lilas
qui sature de son parfum, jour et nuit,
l’air dans lequel il trempe,
condamnant ceux qui entrent
dans son cercle embaumé
à éprouver aussitôt une ivresse intime
qui fait s’entrechoquer,
comme des verres de cristal de Bohême,
les atomes de leurs âmes.

(Christian Bobin)

 

 

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Tu me grondes (Joël Sadeler)

Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2022




    

Tu me grondes
parce que j’ai les doigts
de toutes les couleurs
noir-polar
ou jaune-sable des squares
parfois blanc-banquise
ou rouge-révolution
et même bleu-contusion
Tu me grondes
et tu te trompes
mes doigts je les ai trempés
dans l’amitié
des mains
des enfants
du quartier

des enfants
du monde entier

(Joël Sadeler)

Recueil: La cour couleurs Anthologie de poèmes contre le racisme
Traduction:
Editions: Rue du monde

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Pour cueillir la branche (La princesse Issé)

Posted by arbrealettres sur 25 mars 2022



Illustration: Hosui Yamamoto
    
Pour cueillir la branche
Dont l’eau berce la couleur
Sur l’eau je me penche :
Hélas! j’ai trempé ma manche
Et je n’ai pas pris de fleur!

(La princesse Issé)

***

Harou goto ni
Nagarourou Kawa o
Hanato mité
Orarénou mizou ni
Sodé ya Norénamou

Recueil: Poëmes de la libellule
Traduction: Judith Gautier
Editions: Beaux-Arts de Paris

 

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C’est ainsi (Santoka)

Posted by arbrealettres sur 2 février 2022




    
c’est ainsi
il pleut, je suis trempé
je marche

***

(Santoka)

 

Recueil: Santoka Zen Saké Haïku
Traduction: Cheng Wing fun & Hervé Collet
Editions: Moundarren

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La nuit croqueuse de lune (Gilles Simonnet)

Posted by arbrealettres sur 9 novembre 2021




La nuit croqueuse de lune
trempe son croissant
dans le lait des étoiles.

(Gilles Simonnet)

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Aujourd’hui encore trempé (Santoka)

Posted by arbrealettres sur 7 septembre 2021




    
aujourd’hui encore trempé
marchant
sur un chemin inconnu

***

(Santoka)

 

Recueil: Santoka Zen Saké Haïku
Traduction: Cheng Wing fun & Hervé Collet
Editions: Moundarren

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L’anorexie de l’existence (Katerina Anghelàki-Rooke)

Posted by arbrealettres sur 16 mars 2021



Illustration: Gao Xingjian
    
L’anorexie de l’existence

Je n’ai pas faim, je n’ai pas mal, je ne sens pas mauvais
peut-être que je souffre au fond de moi sans le savoir
je fais semblant de rire
je ne désire pas l’impossible
ni le possible, les corps à moi interdits
ne rassasient pas mon regard.
Vers le ciel quelque fois
je regarde avec envie
à l’heure où le soleil perd son éclat
et où l’amant bleu se livre
à la séduction de la nuit.
Ma seule participation
au tourbillon du monde
est mon souffle bien réglé.
Mais je ressens aussi une autre
participation singulière
l’angoisse m’étreint soudain
à cause de la souffrance humaine.
Elle s’étend sur la terre
comme une nappe rituelle
qui trempée de sang
recouvre mythes et dieux
éternellement elle se régénère
et se confond avec la vie.
Oui, maintenant je voudrais pleurer
mais la source même de mes larmes
s’est tarie.

***

Η ανορεξία της ύπαρξης

Δεν πεινάω, δεν πονάω, δε βρωμάω
ίσως κάπου βαθιά να υποφέρω και να μην το ξέρω
κάνω πως γελάω
δεν επιθυμώ το αδύνατο
ούτε το δυνατό
τα απαγορευμένα για μένα σώματα
δε μου χορταίνουν τη ματιά.
Τον ουρανό καμιά φορά
κοιτάω με λαχτάρα
την ώρα που ο ήλιος σβήνει τη λάμψη του
κι ο γαλανός εραστής παραδίνεται
στη γοητεία της νύχτας.
Η μόνη μου συμμετοχή
στο στροβίλισμα του κόσμου
είναι η ανάσα μου που βγαίνει σταθερή.
Αλλά νιώθω και μια άλλη
παράξενη συμμετοχή∙
αγωνία με πιάνει ξαφνικά
για τον ανθρώπινο πόνο.
Απλώνεται πάνω στη γη
σαν τελετουργικό τραπεζομάντιλο
που μουσκεμένο στο αίμα
σκεπάζει μύθους και θεούς
αιώνια αναγεννιέται
και με τη ζωή ταυτίζεται.
Ναι, τώρα θέλω να κλάψω
αλλά στέρεψε ως και των δακρύων μου η πηγή.

(Katerina Anghelàki-Rooke)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

Recueil:
Traduction: Traduit du grec par Marie-Laure Coulmin Koutsaftis.
Editions:

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Le fond de mes chaussures (Jack Kerouac)

Posted by arbrealettres sur 13 mars 2021




    
Le fond de mes chaussures
est trempé
Trop marché dans la pluie

***

The bottoms of my shoes
are wet
from walking in the rain

(Jack Kerouac)

 

Recueil: Poèmes
Traduction:
Editions: Seghers

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Dans le chemin toujours trempé (Francis Jammes)

Posted by arbrealettres sur 28 janvier 2021




    
Dans le chemin toujours trempé, tant y est épais
le feuillage visqueux de l’aulne amertumé,
nous nous promènerons. Mais comme elle est plus grande
que moi, c’est elle qui écartera les branches
et elle encore qui mettra sur mon épaule
sa joue et ses yeux bleus qui fixeront le sol.

(Francis Jammes)

 

Recueil: Clairières dans le Ciel
Traduction:
Editions: Gallimard

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