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Poésie

Posts Tagged ‘trépigner’

Il trépigne (Anne Tardy)

Posted by arbrealettres sur 24 juin 2022




Il trépigne
comme un frelon
qui a pris un coup de casquette.

(Anne Tardy)

Illustration

 

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Le chat noir (Rainer Maria Rilke)

Posted by arbrealettres sur 24 novembre 2018




    
Le chat noir

Un fantôme est encor comme un lieu
où ton regard se heurte contre un son;
mais contre ce pelage noir
ton regard le plus fort est dissous :

ainsi un fou furieux, au paroxysme
de sa rage, trépigne dans le noir
et soudain, dans le capitonnage sourd
de sa cellule, cesse et s’apaise.

Tous les regards qui jamais l’atteignirent,
il semble en lui les recéler
pour en frémir, menaçant, mortifié,
et avec eux dormir.

Mais soudain, dressé vif, éveillé,
il tourne son visage — dans le tien :
et tu retrouves à l’improviste
ton regard dans les boules d’ambre
jaune de ses yeux : enclos
comme un insecte fossilisé.

(Rainer Maria Rilke)

 

Recueil: Oeuvres 2 Poésie
Traduction: Jacques Legrand, Lorand Gaspar, Philippe Jaccottet, Armel Guerne, Maurice Betz
Editions: Seuil

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Sur la mort de son fils Furui (Yamanoue no Okura)

Posted by arbrealettres sur 1 juillet 2018



 

Odilon Redon le rêve s'achève par la mort

[Sur la mort de son fils Furui)

Même si je possédais
Les sept sortes de trésors
Que les gens de ce monde
Prisent tant,
Quel usage
En ferais-je ?

De nous deux,
Mon fils Furui
Telle une perle blanche,
A l’aube radieuse
Où brille l’étoile du matin,
Sans quitter notre couche
De fine étoffe étendue,
Debout
Ou assis,
Folâtrait
Avec nous.
Quand l’étoile du soir
Ramenait la nuit :
 » Allons nous coucher  »
Disait-il en prenant ma main,
Père, mère,
Restez près de moi
Entre vous je veux dormir
Comme le brin médian de l’herbe saki.
Gentiment
Il parlait ainsi,
J’aurais voulu voir et quels maux
Et quels bonheurs lui étaient réservés
Quand un jour,
Il serait devenu un homme.
J’étais confiant et plein d’espoir
Ainsi qu’on est dans une grande barque.
Imprévu,
Un vent venu par le travers
A soufflé violemment
Sur nos têtes.
Ne sachant que faire,
Confondu,
J’ai fixé
Mes relève-manches de blanche étoffe,
Un clair miroir
J’ai pris en main.
Vers les dieux du ciel
Levant les yeux je n’ai fait qu’implorer.
Devant les dieux de la terre
Je me suis prosterné, front contre terre.
je me suis soumis à la volonté
Des dieux du ciel et de la terre;
Qu’ils m’exaucent
Ou ne m’écoutent pas.
Affolé
Je les suppliais.
Mais, même pour un peu de temps
Il n’y eut pas de mieux.
Peu à peu
Son corps s’est émacié,
Matin après matin,
Les mots se sont arrêtés sur ses lèvres.
De son âme à l’existence limitée
La vie s’est interrompue.
J’ai bondi,
Trépigné, crié,
Tombant à terre j’ai regardé vers le ciel
Et j’ai sangloté
j’ai laissé s’envoler mon fils
Que je gardais dans mes bras
Telle est la voie de ce monde.

***

Si jeune il est
Qu’il ne connaît pas la route :
Voici pour toi,
Messager venu d’en bas.
Sur ton dos, fais-le passer!

***

Faisant offrande d’une étoffe
Je prie et implore les dieux.
Sans le laisser errer
Conduisez-le tout droit,
Enseignez-lui le chemin du ciel!

(Yamanoue no Okura)

Illustration: Odilon Redon

 

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La balle de ping-pong(e) (Laurent Albarracin)

Posted by arbrealettres sur 20 avril 2017



La balle de ping-pong(e)

Quoi de plus fascinant que le rebond s’amenuisant d’une
balle de ping-pong sur une table de ping-pong ? Il y
a d’abord cette ampleur du saut magique puis
ce maintien dans l’étonnement gardé, la
répercussion inlassable du choc et
de l’impact, et vite cette trépid
ation qui finit par carrément
trépigner pour ne rien donn
er qu’une coquille blanche
comme absolument étr
angère à son excitation
passée. C’est comm
e s’il y avait eu acc
élération vers la le
nteur, légèreté
s’aggravant s
oudain en u
n vide roul
ant molle
ment su
r le côt
é. Po
urqu
oi
?

(Laurent Albarracin)

 

 

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MIDI (André Spire)

Posted by arbrealettres sur 9 novembre 2016



 

MIDI

Quand midi t’allonge à terre,
Suant,
Les oreilles bruissantes
Au milieu des abeilles trépignant les lavandes
Et les agaves turgescents,
Au milieu des fourmis, des aiguilles de pins,
Des résines, des gommes, des sèves condensées, des fleurs écarquillées,
Et qu’à tes pieds la mer
Dort abrutie entre les rochers rouges…

Quand midi te colle à terre,
Au milieu des oiseaux engoncés, muets,
Ton linge brûlant ta peau comme le foyer d’une lentille,
La gorge sèche, la bouche sans salive,
La nuque étreinte, les yeux aveugles,
L’esprit vide,
Connais, connais ton Dieu!

(André Spire)

Illustration

 

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La chevauchée (Jacques Charpentreau)

Posted by arbrealettres sur 7 mai 2016



La chevauchée

Certains, quand ils sont en colère,
Crient, trépignent, cassent des verres…
Moi, je n’ai pas tous ces défauts :
Je monte sur mes grands chevaux.

Et je galope, et je voltige,
Bride abattue, jusqu’au vertige
Des étincelles sous leurs fers,
Mes chevaux vont un train d’enfer.

Je parcours ainsi l’univers,
Monts, forêts, campagnes, déserts…
Quand mes chevaux sont fatigués,
Je rentre à l’écurie calmé.

(Jacques Charpentreau)

Illustration: Daniel Densborn

 

 

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