Posts Tagged ‘tristesse’
Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2023

Tristesse au clair de lune
Ô printemps qui vient de ses yeux,
Ô canari voyageur au clair de lune,
mène-moi à elle,
en poème d’amour ou en coup de poignard
je suis dans l’errance et blessé,
j’aime la pluie et le gémir des vagues lointaines,
je me réveille d’un profond sommeil
pour penser aux jambes désirables d’une femme que j’ai vues un jour,
pour m’adonner au vin et composer des poèmes,
dis à Leïla ma bien-aimée
à la bouche d’ivresse et aux pieds soyeux
que je suis malade et en manque d’elle
j’entrevois des traces de pieds sur mon coeur.
***

(Muhammad al-Maghut)
Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Muhammad al-Maghut), aimer, amour, bien-aimé, blessé, bouche, canari, clair de lune, coeur, composer, coup, désirable, entrevoir, errance, femme, gémir, ivresse, jambe, lointain, malade, manque, mener, penser, pied, pluie, poème, poignard, printemps, profond, s'adonner, se réveiller, sommeil, soyeux, trace, tristesse, vague, venir, vin, voir, voyageur, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022

Illustration: Shan Sa
Devant les ruines d’un vieux palais
Le ruisseau s’éloigne en bouillonnant, le vent crie sa violence à travers les pins ;
Les rats gris s’enfuient à mon approche et vont se cacher sous les vieilles tuiles.
Aujourd’hui sait-on quel prince éleva jadis ce palais ?
Sait-on qui nous légua ces ruines, au pied d’une montagne abrupte ?
Sous forme de flammes bleuâtres, se montrent des esprits dans les profondeurs sombre
Et, sur la route défoncée, on entend des bruits qui ressemblent à des gémissement
Ces dix mille voix de la nature ont un ensemble plein d’accords,
Et le spectacle de l’automne s’harmonise aussi avec ce triste tableau.
Le prince avait de belles jeunes filles ; elles ne sont plus que de la terre jaune,
Inerte comme l’éclat de leur teint, qui déjà n’était que mensonge ;
Il avait des satellites pour accompagner son char doré,
Et, de tant de splendeurs passées, ce cheval de pierre est tout ce qui reste.
La tristesse m’étreint ; je m’assieds sur l’herbe épaisse,
Je commence des chants où ma douleur s’épanche ;
Les larmes me gagnent et coulent abondamment.
Hélas ! Dans ce chemin de la vie, que chacun parcourt à son tour,
Qui donc pourrait marcher longtemps !
(Du Fu)
(712-770)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Du Fu), abondant, abrupt, accompagner, accord, approche, aujourd'hui, automne, à travers, éclat, élever, épais, étreindre, beau, bleuâtre, bouillonner, bruit, chacun, chant, char, chaval, chemin, commencer, couler, crier, défoncer, doré, douleur, ensemble, entendre, esprit, flamme, forme, gagner, gémissement, gris, hélas, herbe, inerte, jadis, jeune fille, larme, léguer, longtemps, marcher, mensonge, montagne, nature, palais, parcourir, passer, pierre, pin, pouvoir, prince, profondeur, rat, ressembler, rester, route, ruine, ruisseau, s'asseoir, s'éloigner, s'épancher, s'enfuir, s'harmoniser, satellite, savoir, se cacher, se monter, sombre, spectacle, splendeur, tableau, teint, triste, tristesse, tuile, vent, vie, vieux, violence, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2022

Le langage est en nous comme un organe vital
et c’est avec tristesse que j’ai entendu cet ingénieur,
trop affairé pour aller chercher ses enfants à l’école ou pour jouer avec eux,
prétexter d’un « simple problème de logistique »
— comme si je lui découvrais soudain une maladie mortelle.
(Christian Bobin)
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Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022

Les livres sont des enfants
qui consolent les grandes personnes
en leur chantant un air
Comme des enfants l’été
impatients des longues siestes
les mots entrent dans la chambre
et nous tirent par la main
par la main bleue du songe
réclamant suppliant
alors quand est-ce qu’on se baigne
Les livres même les plus sombres
amènent la vie la joie
chassent la tristesse
La tristesse ce n’est pas la pluie
pas la douleur pas l’ennui
pas même le mal d’amour
La tristesse c’est
le manque de Dieu
comme on dit le manque
d’air ou d’argent
Une maladie de l’âme
un grave défaut de fraîcheur
(Christian Bobin)
Recueil: La Vie Passante
Editions: Fata Morgana
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Christian Bobin), air, amener, amour, argent, âme, été, chambre, chanter, chasser, consoler, défaut, Dieu, enfant, entrer, fraîcheur, grande personne, grave, impatient, joie, livre, main, mal, mot, se baigner, sieste, sombre, songe, tristesse | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2022

Illustration
Le remède à la tristesse
c’est l’enfance
Le contraire de l’esprit de sagesse
c’est l’esprit d’enfance
Celui qui va où bon lui chante
celui qui trouve partout son bien
le bien dont il a besoin
pour grandir pour souffrir ou danser
Celui qui jamais ne s’endort
sauf dans les hautes branches
de l’arbre de
solitude
(Christian Bobin)
Recueil: La Vie Passante
Editions: Fata Morgana
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Posted by arbrealettres sur 28 novembre 2022

Il y a quelque chose de terrible dans chaque vie.
Il y a, dans le fond de chaque vie,
une chose terriblement lourde, dure et âpre.
Comme un dépôt, un plomb, une tache.
Un dépôt de tristesse, un plomb de tristesse, une tache de tristesse.
À part les saints et quelques chiens errants,
nous sommes tous plus ou moins contaminés par la maladie de la tristesse.
Plus ou moins. Même dans nos fêtes elle peut se voir.
La joie est la matière la plus rare dans ce monde.
Elle n’a rien à voir avec l’euphorie, l’optimisme ou l’enthousiasme.
Elle n’est pas un sentiment. Tous nos sentiments sont soupçonnables.
La joie ne vient pas du dedans,
elle surgit du dehors — une chose de rien, circulante, aérienne, volante.
On lui accorde beaucoup moins de crédit qu’à la tristesse qui, elle,
fait valoir ses antécédents, son poids, sa profondeur.
La joie n’a aucun antécédent, aucun poids, aucune profondeur.
Elle est toute en commencements, en envols, en vibrations d’alouette.
C’est la chose la plus précieuse et la plus pauvre du monde.
Il n’y a guère que les enfants pour la voir. Les enfants, les saints, les chiens errants.
Et toi. Tu l’attrapes au vol, tu la redonnes aussitôt, il n’y a rien d’autre à en faire.
Et tu ris, tu ne sais que rire devant tant de richesse donnée, reçue.
Tu as pourtant affaire, comme chacun, à cette chose terrible dans ta vie,
à cette ombre terriblement lourde, dure, âpre.
Tu lui fais place comme au reste.
Tu ouvres la porte à la tristesse si aimablement qu’elle en est perdue,
qu’elle en perd ses manières sombres et qu’on ne la reconnaît plus.
La grâce se paie toujours au prix fort.
Une joie infinie ne va pas sans un courage également infini.
Dans tes rires c’est ton courage que j’entendais:
un amour de la vie si puissant que même la vie ne pouvait plus l’assombrir.
(Christian Bobin)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Christian Bobin), amour, assombrir, âpre, courage, dur, fête, grâce, lourd, maladie, ombre, pauvre, place, plomb, précieux, prix, profondeur, richesse, se payer, sentiment, sombre, surgir, tache, terrible, tristesse, vie | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022

Certains êtres sont comme le lilas
qui sature de son parfum, jour et nuit,
l’air dans lequel il trempe,
condamnant ceux qui entrent
dans son cercle embaumé
à éprouver aussitôt une ivresse intime
qui fait s’entrechoquer,
comme des verres de cristal de Bohême,
les atomes de leurs âmes.
(Christian Bobin)
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Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2022

Illustration: Tachibana Morikuni
Excursion en montagne un jour d’automne
L’oie sauvage d’elle-même vole haut, les eaux d’elles-mêmes coulent,
Nuages blancs, arbres rouges, se mêlent aux cimes des monts.
Les feuilles mortes au bord du torrent au retour vous égarent,
Une cloche lointaine en forêt dissipe votre tristesse.
(Sonsu)
***

Recueil: Ivresse de brumes, griserie de nuages
Traduction: Ok-sung / Anne Baron / Jean-François Baron
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 7 octobre 2022

Illustration: Sabin Balasa
Une maille a l’endroit…
sur les orteils de l’univers
la jolie petite couverture tricotée
de nos tristesses
(Thomas Vineau)
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Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2022
OMBRE DES BOIS
Je suis tout à la tristesse de ma vie perdue dans les bois que le vent berce.
Je suis tout à la détresse de ma vie sans but dans l’ombre des bois touffus.
Mon bonheur est d’y frémir, je m’y sens perdu. Tout ajoute à ma tristesse.
Je le dis, j’ai du plaisir dans les bois touffus qu’aucun sentier ne traverse.
(Paul Fort)
Illustration: ArbreaPhotos
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