La joie que donne ce chant
est le signe indubitable de la vraie pureté.
Celui qui l’écoute en estime immédiatement le haut prix.
Son accent ne peut tromper
et rend toute analyse inutile.
(Gérard Bocholer)
Traduction:
Editions: Ad Solem
Posted by arbrealettres sur 6 octobre 2021
La joie que donne ce chant
est le signe indubitable de la vraie pureté.
Celui qui l’écoute en estime immédiatement le haut prix.
Son accent ne peut tromper
et rend toute analyse inutile.
(Gérard Bocholer)
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Posted by arbrealettres sur 23 décembre 2020
La guenon, le singe et la noix
Une jeune guenon cueillit
Une noix dans sa coque verte ;
Elle y porte la dent, fait la grimace… ah ! Certes,
Dit-elle, ma mère mentit
Quand elle m’assura que les noix étaient bonnes.
Puis, croyez aux discours de ces vieilles personnes
Qui trompent la jeunesse ! Au diable soit le fruit !
Elle jette la noix. Un singe la ramasse,
Vite entre deux cailloux la casse,
L’épluche, la mange, et lui dit :
Votre mère eut raison, ma mie :
Les noix ont fort bon goût, mais il faut les ouvrir.
Souvenez-vous que, dans la vie,
Sans un peu de travail on n’a point de plaisir.
(Jean-Pierre Claris de Florian)
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Posted by arbrealettres sur 18 décembre 2020
Un amateur d’oiseaux avait, en grand secret,
Parmi les œufs d’une serine
Glissé l’œuf d’un chardonneret.
La mère des serins, bien plus tendre que fine,
Ne s’en aperçut point, et couva comme sien
Cet œuf qui dans peu vint à bien.
Le petit étranger, sorti de sa coquille,
Des deux époux trompés reçoit les tendres soins,
Par eux traité ni plus ni moins
Que s’il était de la famille.
Couché dans le duvet, il dort le long du jour
À côté des serins dont il se croit le frère,
Reçoit la béquée à son tour,
Et repose la nuit sous l’aile de la mère.
Chaque oisillon grandit, et, devenant oiseau,
D’un brillant plumage s’habille ;
Le chardonneret seul ne devient point jonquille,
Et ne s’en croit pas moins des serins le plus beau.
Ses frères pensent tout de même :
Douce erreur qui toujours fait voir l’objet qu’on aime
Ressemblant à nous trait pour trait !
Jaloux de son bonheur, un vieux chardonneret
Vient lui dire : il est temps enfin de vous connaître ;
Ceux pour qui vous avez de si doux sentiments
Ne sont point du tout vos parents.
C’est d’un chardonneret que le sort vous fit naître.
Vous ne fûtes jamais serin : regardez-vous,
Vous avez le corps fauve et la tête écarlate,
Le bec… oui, dit l’oiseau, j’ai ce qu’il vous plaira,
Mais je n’ai point une âme ingrate,
Et mon cœur toujours chérira
Ceux qui soignèrent mon enfance.
Si mon plumage au leur ne ressemble pas bien,
J’en suis fâché, mais leur cœur et le mien
Ont une grande ressemblance.
Vous prétendez prouver que je ne leur suis rien,
Leurs soins me prouvent le contraire.
Rien n’est vrai comme ce qu’on sent.
Pour un oiseau reconnaissant
Un bienfaiteur est plus qu’un père.
(Jean-Pierre Claris de Florian)
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Posted by arbrealettres sur 5 octobre 2020
Amina Saïd
je n’ai pas choisi…
je n’ai pas choisi de naître
mais je dois accepter et la vie et la mort
je n’ai pas choisi le jour l’heure le lieu
ou l’époque de ma venue au monde
ni choisi le nom que je porte
ou mon sexe ou la couleur de mes yeux
mais faire des prédictions cela je l’ai voulu
j’espère et désespère dans le même temps
je fais des rêves étranges qui chassent le sommeil
j’ai des moments de long silence
puis les mots se bousculent sur mes lèvres
il est pénible de ne pas être entendue
ma parole n’est pourtant pas trompeuse
elle est dans la douleur du monde
il me faut garder une vision limpide
parler le langage de l’âme
qui est lumière et sagesse
sans quoi la stupeur et le désarroi
me rendront muette à jamais
je suis née femme ma parole
est dans la douleur du monde
(Amina Saïd)
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Posted by arbrealettres sur 27 août 2020
Chanson de la côte
Voici rentrer l’officier de marine,
Il a des favoris noirs.
Le vent de mer a gonflé sa narine,
Il dit combien de vaisseaux il a pris.
Voici rentrer l’officier de marine,
Il a deux beaux galons d’or.
Il veut surprendre, au logis, Mathurine
Sa femme, son plus précieux trésor.
Voici rentrer l’officier de marine,
Il veut revoir sa maison,
Son lard qui sèche et ses sacs de farine,
Ses pommiers lourds de pommes à foison.
Repars bien vite, officier de marine,
Tes pommiers on a coupé,
Tes sacs vidés, ton lard frit. Mathurine,
Avec des gens de la terre, t’a trompé.
Repars bien vite, officier de marine,
Pour un voyage bien long.
Tes favoris seront blancs, ta narine
Sera ridée au troisième galon.
(Charles Cros)
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Posted by arbrealettres sur 15 mai 2020
Se voir le plus possible…
Se voir le plus possible et s’aimer seulement,
Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge,
Sans qu’un désir nous trompe, ou qu’un remords nous ronge
Vivre à deux et donner son coeur à tout moment ;
Respecter sa pensée aussi loin qu’on y plonge,
Faire de son amour un jour au lieu d’un songe,
Et dans cette clarté respirer librement —
Ainsi respirait Laure et chantait son amant.
Vous dont chaque pas touche à la grâce suprême,
C’est vous, la tête en fleurs, qu’on croirait sans souci
C’est vous qui me disiez qu’il faut aimer ainsi.
Et c’est moi, vieil enfant du doute et du blasphème,
Qui vous écoute, et pense, et vous réponds ceci :
Oui, l’on vit autrement, mais c’est ainsi qu’on aime.
(Alfred de Musset)
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Posted by arbrealettres sur 23 mars 2020
DAME DE CŒUR
Ce n’est pas vous ce n’est pas moi
qui ramasserons les hirondelles
c’est une enfant et c’est bien elle
qui saura tromper le roi
Elle est la reine et fidèle
elle joue toujours au fond des bois
comme le cor et le hautbois
à cache-cache ou à la marelle
Soyons discrets vous et moi
ne répétons que l’essentiel
pour qu’elle oublie les étincelles
les trompes de chasse et le tabac
(Philippe Soupault)
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Posted by arbrealettres sur 21 mars 2020
Trishancou
Le Chant de triomphe de Trishancou
Je ne mourrai pas.
Bien que ce corps, quand l’esprit sera las
de son étroite demeure, doive nourrir les flammes,
ma maison brûlera, moi pas.
Abandonnant cette gaine
je découvrirai un vaste espace éthéré.
À la tombe avide échappera mon esprit,
trompant l’étreinte de la mort.
La Nuit retiendra
le soleil en ses profondeurs glacées ; le Temps aussi devra cesser ;
les astres qui peinent auront leur délivrance.
Je ne cesse pas, moi, je demeure.
Avant que les premières graines
fussent semées sur terre, j’étais déjà vieux,
et quand se refroidiront des planètes point encore nées
mon histoire se poursuivra.
Je suis la lumière
au coeur des étoiles, la force léonine et la joie des matins ;
je suis l’homme et la jeune fille et le petit garçon,
protéen, infini.
Je suis l’arbre
qui se dresse, solitaire, sur le bleu sans limite ;
je suis la rosée qui pleut en silence
et la mer illimitée.
Je tiens le ciel entre mes mains
et soutiens la terre exubérante.
À ma naissance j’étais l’éternel Penseur
et le demeurerai après ma mort.
(Sri Aurobindo)
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Posted by arbrealettres sur 3 mars 2020
Le jour attendu
Cette jeune fille qui se baignait
dans un creux du Sikar
a apaisé dans l’eau
la fièvre de ses douze ans.
La tête penchée et l’ombre rougissante du couchant
lui ont servi à tromper les poissons,
l’herbe du rivage et, surtout, les lavandières.
Mais une fois loin et seule avec les joncs,
son sourire ardent la dénonçait.
(Ahmad ibn Shuhayd al-Ansarî)
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Posted by arbrealettres sur 7 novembre 2019
Parlons une dernière fois
de ce qui ne sera jamais,
juste pour tromper l’attente.
(Bernard Montini)
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