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Poésie

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J’AI TROP AIMÉ (Jean Cocteau)

Posted by arbrealettres sur 8 avril 2023




    
J’AI TROP AIMÉ…

J’ai trop aimé, j’ai trop souffert
Trop perdu ce qui m’était cher
Je n’en peux plus respirer l’air
Et j’habite au fond d’une mer
Une mer faite de mes larmes
Où silences sont les vacarmes
Où pourrissent de vieilles armes
Et dont l’amertume a ses charmes.

(Jean Cocteau)

Recueil: Clair-obscur
Editions: Points

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KLAGELIED (Léon-Paul Fargue)

Posted by arbrealettres sur 8 mars 2023




Illustration: Raymond Peynet

KLAGELIED

O misère de trop aimer.
On se tient mal à cause de cela.
Lorsqu’on donne la main, on rougit.
Pourtant, nous touchons aux fleurs,
Aux cristaux, aux petits encriers.
Et l’on se touche, pour pleurer.
Il me faut beaucoup de silence.
Rien qu’un bruit…
Tranquille au parc bleu :
Pas de l’enfant qui se lamente
En souvenir de tes yeux bleus.

(Léon-Paul Fargue)

Recueil: Poésies Tancrède. Ludions. Poëmes. Pour la musique.
Editions: Gallimard

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TES YEUX… (Claude de Burine)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2023




    
TES YEUX…

Tes yeux n’abritent pas la forêt
Ni ton corps la patrie sauvage
Nul chandelier d’argent ne repose en ta main
Mon amour laisse-moi ma robe blanche

Les pierres se taisent
Rien ne s’élève du coeur
Trop de fois ce fut l’espoir
Avec son ventre qui crevait d’étoiles
L’aube encore décapitait le jour

Quelle main m’apaisera ?
Quel soleil me brûlera
Comme une caresse d’homme ?

Celui qui viendra
Je le reconnaîtrai
Il sera le noyau
Il sera le grain
Et son visage alors
Assumera les ruines

(Claude de Burine)

Recueil: Hanches
Editions: Saint Germain des Prés

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Je suis (Grégory Rateau)

Posted by arbrealettres sur 18 février 2023



Illustration: Mario Cossu

    

Je suis

Je suis ce gamin lancé dans le monde
cherchant « la maison » partout
où les sourires se souviennent encore

Je suis cette langue exilée
dont l’héritage en fuite
le retient par la peau du Verbe

Je suis cette cigarette de trop
et qui, une fois éteinte
attend sagement de nouvelles brumes

Je suis cet être en chantier
à la recherche du frère ou de la sœur
passant outre les quelques miettes de sang

Je suis cette raison vacillante
accoquinée aux maudits
mais se refusant à partager leurs tristes sorts

Je suis ce bohémien avide de sensations
aveuglé par ses chimères
mais s’accrochant désespérément à une branche d’éternité

Je suis cet imposteur
dont la lucidité vengeresse
lui désigne la blessure du soleil

(Grégory Rateau)

Recueil: Imprécations nocturnes
Traduction:
Editions: Conspiration

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Hommes, femmes, Et gens de la vie, gens de raison (Martine Laffon)

Posted by arbrealettres sur 4 février 2023



Illustration: Marie Boutroy
    
Hommes, femmes,
Et gens de la vie,
gens de raison,
ouvrez grand
vos maisons…

Venez tous,
gens de détresse,
abandonnés sur
des chemins adverses.
Entrez, mon coeur est bien
trop lourd pour moi,
toute seule, j’y aurais froid.

Hommes, femmes,
gens de la vie,
gens de raison,
entrez dans ma maison.

(Martine Laffon)

 

Recueil: Le Dit d’Amour
Traduction:
Editions: Alternatives

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Seule (Mariko Koga)

Posted by arbrealettres sur 1 février 2023




    
Seule,
j’achète des légumes verts…
beaucoup trop!

***

(Mariko Koga)

 

Recueil: Haïjins japonais
Traduction: Dominique Chipot & Makoto Kemmoku
Editions: Points

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ON SORT ET ON ENTRE… (Jean Cocteau)

Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2023



Illustration: Fred Einaudi
    
ON SORT ET ON ENTRE…

On sort et on entre
On entre et on sort
On change de ventre
C’est là notre sort.

Maternelle terre
Ventre maternel
Ô double lumière
De notre tunnel.

De ventre je change
L’un l’autre m’aimant
Le dernier nous mange
Maternellement.

D’une nuit en route
Vers une autre nuit
La joyeuse voûte
Trompe notre ennui.

Trop de solitude
Ne m’a pas ôté
Ma vieille habitude
De l’éternité.

(Jean Cocteau)

 

Recueil: Clair-obscur
Traduction:
Editions: Points

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Écrire (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022



Illustration: Xavier Maitre
    
Écrire c’est convertir le trop en peu, l’excès en manque.
Aucun livre ne devrait être plus pesant qu’une lumière.
Aucune écriture ne devrait faire plus de bruit qu’un sourire.

(Christian Bobin)

 

Recueil: La vie passante
Traduction:
Editions: Fata Morgana

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Si je pouvais (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022




    
Si je pouvais, je prendrais mes livres
et je les secouerais par la fenêtre comme de vieux tapis :
trop de poussière, trop de mots.

(Christian Bobin)

 

Recueil: La grande vie
Traduction:
Editions: Folio

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Je préfère le Paradis (Marco Frisina)

Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2022



Philippe de Néri
    
Je préfère le Paradis

Certains veulent la richesse
et s’habiller comme un roi.
Il y a ceux qui ne veulent rien faire.
Ils n’aiment pas faire d’effort.
Certaines personnes parlent toujours trop,
et ne disent pas la Vérité,
et alors ils critiquent tout
et trouvent qu’il n’y a rien qui aille bien.
Mais pour moi, pas pour moi,
ce n’est pas ce que je veux :

Paradis, Paradis, je préfère le Paradis,
Paradis, Paradis, Paradis !
Le Paradis, le Paradis, je préfère le Paradis,
Le Paradis, le Paradis, le Paradis !

Certaines personnes ne pensent qu’à être grand.
Elles veulent monter au Ciel, fanatiques et fières,
elles pensent être je ne sais quoi.
Il y a ceux qui rêvent de grandes carrières
avec de grandes pompes et des laquais,
toujours ils veulent réussir,
et avoir des honneurs en quantité.
Mais pour moi, pas pour moi, ce n’est pas ce que je veux.

Paradis, Paradis, je préfère le Paradis,
Paradis, Paradis, Paradis !
Le Paradis, le Paradis, je préfère le Paradis,
Le Paradis, le Paradis, le Paradis !

***

Preferisco il Paradiso

C’è chi ama la ricchezza
e vestirsi come un re
c’è chi non vuol fare niente
non gli va di faticar.

C’è chi parla sempre troppo,
non sa dir la verità
e poi critica ogni cosa
non c’è nulla che va ben.

Ma per me
no, non va
non è quel che piace a me.

Paradiso,
Paradiso,
preferisco il Paradiso,
Paradiso, Paradiso
Paradiso.
Paradiso,

Paradiso,
preferisco il Paradiso,
Paradiso, Paradiso,
Paradiso.

C’è chi crede d’esser grande
Vuol salire fino al ciel
È fanatico e superbo,
crede d’esser chissà che.

C’è chi sogna gran carriere
grandi inchini ed i lacchè,
vuole sempre aver successo
ed onori in quantità.

Ma per me
no, non va
non è quel che piace a me.

Paradiso,
Paradiso,
preferisco il Paradiso,
Paradiso, Paradiso,
Paradiso.

Paradiso,

Paradiso,
preferisco il Paradiso,
Paradiso, Paradiso,

Paradiso.

(Marco Frisina)


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