Posts Tagged ‘trou’
Posted by arbrealettres sur 5 janvier 2023

Illustration: Olivier de Sagazan
Te souviendras-tu que nous sommes souffrance
attendant de hurler, trous
attendant d’être creusés, et
larmes attendant de
tomber ?
*****
Will you remember that we are pain
waiting to scream, holes
waiting to be dug, and
tears waiting to
fall?
(Richard Brautigan)
Recueil: C’est tout ce que j’ai à déclarer Oeuvres poétiques complètes
Traduction: Thierry Beauchamp, Frédéric Lasaygues et Nicolas Richard
Editions: Le Castor Astral
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Posted by arbrealettres sur 31 décembre 2022

Trou d’étoile
Je m’assois ici
au bord parfait
d’une étoile,
et regarde la lumière
s’écouler vers
moi.
La lumière
passe à travers
un petit trou
dans le ciel.
Je ne suis pas très heureux
mais je peux voir
comment sont les choses
au loin.
***
Star Hole
I sit here
on the perfect end of
a star,
watching light
pour itself toward
me.
The light pours
itself through a
small hole in
the sky.
I’m not very happy,
but I can see how
things are
faraway.
(Richard Brautigan)
Recueil: C’est tout ce que j’ai à déclarer Oeuvres poétiques complètes
Traduction: Thierry Beauchamp, Frédéric Lasaygues et Nicolas Richard
Editions: Le Castor Astral
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Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022

Vers le milieu l’après-midi, un silence s’est fait partout dans le pré.
Le ciel soudain a pâli comme quelqu’un qui on vient d’annoncer une mort.
Il n’y avait plus rien. Et puis tout s’est rallumé.
C’est quelque chose qui arrive très souvent,
vers le milieu de l’après-midi.
On ne le remarque guère.
Il faut être prisonnier ou malade,
ou assis devant une table, en train d’écrire, pour s’en apercevoir :
l’étoffe du jour est trouée.
Par les trous on voit le diable
— ou, si vous préférez ce mot plus
calme : le néant.
Il y a un instant où le monde est laissé seul.
Abandonné.
C’est comme si Dieu retenait son souffle.
Un intervalle de néant entre deux domaines de la lumière
(Christian Bobin)
Recueil: La grande vie
Traduction:
Editions: Folio
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Posted in poésie | Tagué: (Christian Bobin), abandonné, annoncer, apercevoir, après-midi, assis, écrire, étoffe, calme, ciel, diable, Dieu, domaine, instant, intervalle, jour, lumière, malade, milieu, mort, mot, néant, partout, pâlir, pré, prisonnier, remarquer, retenir, rien, se rallumer, seul, silence, souffle, trou, trouée, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 octobre 2022

C’est dur d’en faire un poème!
Tous les enfants de la terre
n’ont pas cueilli les mêmes fleurs
reçu les mêmes caresses
appris les mêmes chansons
Certains sont même non loin d’ici
les derniers esclaves cachés au grand jour
qui sèment dans les rizières
récoltent le café grain à grain
talons dans la poussière accroupis
tirent tous les fils de tapis moelleux
couleurs en fête
qu’on admirera bientôt aux étals
du luxe à vendre et à revendre
ou encore ventre creux loqueteux
leurs mains nues retournent
les décharges immondes
à la recherche d’éclats d’étoile
Dans le ventre des ténèbres
d’autres enfants au visage blafard
s’enfoncent dans des trous avides
pour en arracher l’or et le cuivre
qui brilleront bientôt sous les néons
des villes-lumière
Certains jamais ne voient le soleil…
Cela ne s’invente pas
cela n’est pas une histoire
C’est dur d’en faire un poème!
(Michel Ménaché)
Recueil: La révolte des poètes
Traduction:
Editions: Livre de poche Jeunesse
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Michel Ménaché), accroupi, admirer, apprendre, arracher, avide, éclat, étal, étoile, blafard, briller, cacher, café, caresse, centre, chanson, couleur, creux, cueillir, cuivre, décharge, dernier, dur, enfant, esclave, fête, fil, fleur, grain, histoire, ici, immonde, loin, loqueteux, lumière, luxe, main, moelleux, néon, nu, or, poème, poussière, récolter, recevoir, recherche, retourner, revendre, rizière, s'enfoncer, semer, soleil, talon, tapis, ténèbres, terre, tirer, trou, vendre, ventre, ville, visage, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022

PAMPOÉSIE
Poésie, patrimoine étoilé :
il fallut découvrir peu à peu ventre vide et sans guide
ton terrestre héritage,
la clarté lunaire et l’épi secret.
La clef, de la solitude à la foule,
se perdait dans les rues et dans les bois
et sous les pierres et dans les trains.
La condition obscure en est le premier sceau,
l’ivresse grave avec un simple verre d’eau,
le corps rassasié sans avoir mangé,
le coeur qui mendie avec son orgueil.
Et bien d’autres choses que taisent les livres
remplis d’une splendeur sans joie : il faut
entamer peu à peu la pierre qui écrase,
dissoudre peu à peu le minerai de l’âme
jusqu’à ce que tu sois celui qui lit,
jusqu’à ce que l’eau chante par ta bouche.
Ce qui est plus facile que la mer à boire
et plus difficile aussi que naître sans fin.
C’est un étrange office qui te cherche
et qui se cache quand on l’a cherché,
c’est une ombre au toit crevassé
mais où dans chaque trou il y a une étoile.
(Pablo Neruda)
Recueil: Mémorial de l’Île Noire
Traduction: Claude Gouffon
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Pablo Neruda), âme, écraser, épi, étoile, étrange, boire, bois, bouche, chanter, chercher, clarté, clef, coeur, condition, corps, crevasse, découvrir, difficile, dissoudre, eau, entamer, facile, fin, foule, grave, guide, héritage, ivresse, joie, lire, livre, lunaire, manger, mendier, mer, minerai, naître, obscur, office, ombre, orgueil, pampoésie, patrimoine, pierre, poésie, premier, rassasier, remplir, rue, sceau, se cacher, se perdre, secret, simple, solitude, splendeur, taire, terrestre, toit, train, trou, ventre, verre, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 septembre 2022

la lumière a des trous de mémoire
de l’amour que la mort aimait
il reste au mur la trace d’un portrait
aux angles de la nuit les araignées du rêve
(Daniel Boulanger)
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Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022

La marmotte
«J’aime l’automne quand tout le monde
rentre dans sa maison
on a fait ses provisions
moi j’ai ramassé du fourrage
pour en faire des oreillers
bien secs j’ai beaucoup mangé
pour être grasse sous ma fourrure
et maintenant bonsoir m’sieurs dames. »
La marmotte dort dans son trou
les feuilles tombent puis la neige
le vent souffle les bois gémissent
la marmotte ferme ses petits
poings sur son oreiller
( *)
* Un vers de silence, très long
(Jacques Roubaud)
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Posted by arbrealettres sur 31 août 2022

– Si on sortait la tête
hors du trou
on verrait quoi?
– Un autre trou
plus profond.
Tu ne progresses
tu ne gravites
qu’n faisant le vide.
– Détenu sur la parole
de mon judas,
de mon jadis,
je suis l’âme-icône
qui ne s’explique avec ses feuilles
qu’à travers tes nervures.
– C’est vrai je l’entends bruire
ce rebut de lèvres,
des ruines parcourues de tressaillements.
Chien d’aveugle il faut dresser l’aube.
(Charles Dobzynski)
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Posted by arbrealettres sur 26 juin 2022

Ils étaient huit jeunes hommes
Ils étaient huit jeunes hommes, nus, nus et qui tremblaient
ils étaient descendus, gelés, enchaînés,
l’un derrière l’autre, nus, les mains dans le dos
et ils savaient pour sûr, ils se savaient condamnés:
le grand camion, au fond, le long de la grande allée,
l’allée des longs cyprès, longs, hauts, est venu s’arrêter,
et les huit jeunes hommes nus, blancs, sans mot sont descendus
entre des hommes verts, vert clair, qui les font se tenir:
se tenir, blancs, nus, devant la grande tombe,
devant le grand trou, long, profond, tout juste creusé,
là tout le long, là, le long de l’allée,
derrière les tombeaux, tout le long, comme une longue tranchée:
par la mitraillette, d’un coup, ils ont tous plongé
dans la longue tranchée, blancs, nus, avec un peu de sang
sur leurs torses blancs, blancs, nus, aux premières aurores:
ils étaient huit jeunes hommes, nus, dépouillés de lendemains.
(Charles Camproux)
Recueil: Guerre à la guerre
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted by arbrealettres sur 18 juin 2022

DES LIONS
La caravane a chu dans l’herbe haute
et ce qui reste n’est plus qu’un grand trou
dans la nuit où vont toutes les routes
que nous avons laissé partir
seules, à regret, comme des étrangères
qui savaient lire en nos yeux l’insoutenable
attente et l’effroi de mourir ici. Nous avons
baissé trop tôt les paupières,
croyant couper à jamais les ailes du désir,
mais nos rêves sont des lions penchés
sur l’eau croupie des draps, des lions
et qui rugissent encore
quand la caravane s’ébranle avec la lune.
(Guy Goffette)
Recueil: Le pêcheur d’eau
Traduction:
Editions: Gallimard
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