Dans la barque oubliée,
le fil des reflets
nous emporte le
long des rives
aux verts contrastés.
Jaillissent des boutons rosés,
curieux, par milliers,
tendus vers le bleu du ciel.
Avec urgence
ils froissent leurs pétales de soleil.
Les friselis des arbres fleurissent
retiennent leur rire
devant le vert franc
des nuages de canopée bien taillés.
bambous
bambous noirs
bambous
bambous droits
pulse le vert tendre
A travers les entrelacs des branches
la transparence s’apprivoise.
Elle verdit
au plus près des nervures,
le grand écart de la sève
qui n’attend plus.
Lumière à ne plus savoir
à voguer sur l’instant
à fermer nos paupières chlorophylles.
Les pierres ont guidé nos errances.
Le pont moussu n’a pas arrêté notre barque
et sans cesser
la lumière douce du couchant
nous berce encore dans son sillage.
S’asseoir sous la cascade de branches bruissantes
Contempler la tendre esquisse de feuilles transparentes et moussues
Savourer l’averse de couleur de ces pompons fragiles
Caresser les mamelons baignés de lumière rasante
Plonger dans l’eau azur de la rivière nuage
Renouer, relier, fusionner
S’apaiser
Saisir avec urgence
Cet éphémère tableau
D’un avril enchanté
Murmurer avec la fontaine feuille
L’intensité de la sève toujours renaissante
Clamer avec l’azalée de papier
Le puissant vertige des saisons
Je suis un maillon du grand monde
Ne suis que cela
Je te comprends
quand tu lis dans mon dos
des B.D.
masochistes
pendant que moi j’écris
de quoi remplir ma nuit
d’une paix
relative.
Je te comprends
avec tes mots croisés
ma définition
reste à perdre…
Je te comprends
quand
la nuit a vrillé
et que mes mains se crispent
comme celles
d’un
foudroyé.
Je te comprends
quand tes urgences crient
sous l’assaut
de patients
ivres morts.
Je te comprends
car nous parlons
un dialecte
une langue secrète
naufragée…
Та voix sous la Grande Ourse qui tournait lente dans le
ciel, la netteté de ta voix. Les silences de ta voix malgré
l’urgence.
Et maintenant les cheminées de la centrale, leurs
colonnes de vapeur blanche qui vont chercher très haut
les respirations de l’azur. Maintenant une fois, deux fois
cet admirable signe de tes sourcils qui n’est qu’à toi.
(Jean Grosjean)
Recueil: Arpèges et paraboles
Traduction:
Editions: Gallimard
Illustration: ArbreaPhotos
Au commencement, Dieu créa l’Homme,
mais le voyant si faible, il lui donna le chat.
(Warren Eckstein)
Le chats de gouttière même les plus loqueteux sont toujours nobles.
Ils n’ont rien à prétendre.
Ils sont chats… et tout est dit.
(Frédéric Vitoux)
Au plus profond de nous, nous sommes tous motivés par les mêmes urgences.
Les chats ont le courage de vivre sans s’en préoccuper.
(Jim Davis)
Avec les qualités de propreté, d’affection, de patience,
de dignité et de courage que possèdent les chats,
combien d’entre nous, je vous le demande,
pourraient devenir des chats ?
(Fernand Méry)
L’idée du calme
est dans un chat assis.
(René Char)
Le chat semble mettre un point d’honneur à ne servir à rien,
ce qui ne l’empêche pas de revendiquer au foyer
une place meilleure que celle du chien.
(Michel Tournier)
Et quand je vois passer un Chat
je dis:
il en sait long sur l’Homme.
(Jules Supervielle)
J’ai beaucoup étudié les philosophes et les chats.
La sagesse des chats est infiniment supérieure.
(Hippolyte Taine)
Le chat ne nous caresse pas,
il se caresse à nous.
(Rivarol)
L’espèce humaine est la seule à avoir des difficultés à se voir en tant qu’espèce.
Un chat semble n’avoir aucun mal à un être un chat; c’est tout simple.
Les chats n’ont apparemment aucune complexe,
aucune ambivalence, aucun conflit et ne montrent aucun signe de volonté d’être plutôt des chiens.
(Abraham Maslow)
Auteur: Stéphane Garnier
Recueil: Agir et Penser comme un Chat
Editions: De l’Opportun
Ils s’étreignent lentement.
Ils font l’amour, lentement d’abord,
puis fort, vite, dans l’urgence,
et chacun découvre
que le rythme de l’autre est le même que le sien.
Ils jouissent en même temps, et restent allongés, enlacés,
lui toujours en elle.
Un tournesol jaillit à côté de leurs têtes et entame sa croissance.
Quand sa croissance est terminée,
Graham l’incline et le hume.
Il sourit.