Recueil: Un haïku chaque jour
Editions: Points
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Cabinet du dentiste (Vincent Hoarau)
Posted by arbrealettres sur 16 avril 2023
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Dans mon souvenir fleurissent (Heinrich Heine)
Posted by arbrealettres sur 15 mars 2023
Dans mon souvenir fleurissent
Les images usées depuis longtemps
— Qu’y a-t-il donc dans ta voix
Qui me bouleverse aussi profondément?
Non, ne dis pas que tu m’aimes !
Je le sais : ce qu’il y a de plus beau sur terre,
Le printemps aussi bien que l’amour,
Sont condamnés à prendre fin.
Non, ne dis pas que tu m’aimes !
Embrasse-moi seulement et tais-toi,
Et souris lorsque demain matin
Je te montrerai les roses fanées.
(Heinrich Heine)
errer,
Recueil: Nouveaux poèmes
Traduction: Anne-Sophie et Jean Guégan
Editions: Gallimard
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Je ne peux vous donner qu’un unique conseil (Wang Fanzhi)
Posted by arbrealettres sur 11 juin 2022
Je ne peux vous donner qu’un unique conseil:
Coupez les soucis, oubliez le karma.
Les paroles habiles n’y parviennent jamais,
Usez de votre coeur afin de le transmettre.
(Wang Fanzhi)
Traduction: du chinois par Jacques Pimpaneau
Editions: Philippe Picquier
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Festival (José Acquelin)
Posted by arbrealettres sur 22 juin 2021
plus je vis
moins je sais ce que je suis
donc plus je suis identique
à ce qui n’a pas d’identité
des corneilles craillent à la lune
le soleil use le cuivre du clocher
les arbres colorient doucement leurs pages
des hommes voyagent de peau en peau
puis un jour sans le savoir
ils traversent le bleu du ciel
pour aller relier la lumière
des étoiles entre elles
(José Acquelin)
Traduction:
Editions : Les Herbes rouges
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Saisir (Jules Supervielle)
Posted by arbrealettres sur 10 juin 2021
Saisir
Saisir, saisir le soir la pomme et la statue,
Saisir l’ombre et le mur et le bout de la rue.
Saisir le pied, le cou de la femme couchée
Et puis ouvrir les mains. Combien d’oiseaux lâchés
Combien d’oiseaux perdus qui deviennent la rue,
L’ombre, le mur, le soir, la pomme et la statue.
Mains, vous vous userez
A ce grave jeu-là.
Il faudra vous couper
Un jour, vous couper ras.
(Jules Supervielle)
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Ce cri silencieux (Charles Juliet)
Posted by arbrealettres sur 5 février 2021
Illustration: Patrick Marquès
ce cri silencieux
dans ton regard
le cri
de ta souffrance
et de la mienne
de celle qui ronge
en chacun
la millénaire
et insondable
souffrance
humaine
trop profonde pour
qu’on puisse
espérer la déraciner
celle qui a usé
toute colère
toute révolte
(Charles Juliet)
Traduction:
Editions: P.O.L.
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LE TRAJET (Guy Goffette)
Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2021
LE TRAJET
D’une branche sur l’autre, la goutte de pluie
tombe et la feuille en dessous ploie ; le jour
se creuse affaibli par les crues du printemps,
comme nos joues et nos épaules et notre joie.
Inadaptés, voilà bien ce que nous sommes,
nous avons beau gémir, plier le genou, caresser
les statues, le temps nous use. Cette goutte
qui tombe, cette autre qui la suit le long
de la branche, comment ne pas y voir
le trajet de toute vie, comment ne pas poser
la seule question qui tremble au fond des yeux
comme une prière : la feuille qui nous recevra,
si elle existe, sera-t-elle douce comme une main
amie, douce assez pour ne rien regretter ?
(Guy Goffette)
Traduction:
Editions: Gallimard
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Au fond des montagnes (Tansui)
Posted by arbrealettres sur 25 septembre 2020
Illustration (cette photo a une histoire)
Au fond des montagnes
serait-ce la grêle qui use
l’arête du roc
(Tansui)
Traduction: René Sieffert
Editions: Verdier poche
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COMPLAINTE DE LA PETITE MORT DANS L’ÂME (Claude Roy)
Posted by arbrealettres sur 26 juin 2020
Illustration: Frédéric Martin
COMPLAINTE DE LA PETITE MORT DANS L’ÂME
La petite mort dans l’âme, à force de tourner elle
s’était perdue.
Peut-être l’avez-vous rencontrée à l’Armée du Salut
ou au coin de la rue ?
La petite mort dans l’âme si fatiguée, si sale et si
grelottante,
le faux sommeil de trois heures du matin dans les salles
d’attente.
Son tablier percé, ses mains gercées, ses lèvres crevassées,
ses souliers très usés, ses bras très reprisés, ses épaules très
méprisées.
Maintenant je suis sûr de l’avoir déjà aperçue en mil neuf cent
quarante.
au Mesnil les Trois Chemins, sous une pluie battante.
La petite mort dans l’âme ce jour-là était devenue folle.
On lui avait tué son mari, il était si gentil, un si bon homme,
et il s’appelait Paul.
Elle était restée toute seule dans le village.
L’église ouverte en deux, les saints de Saint-Sulpice pleuraient
leur plâtre peint sous l’orage.
Mais la petite mort dans l’âme a bien fini par reprendre la
route.
Je l’ai revue dans les Ardennes, sa charrette arrêtée, elle cassait
la croûte.
Elle avait emporté un matelas, un édredon, les douze
casseroles de cuivre,
le panier à salade, l’horloge de grand’mère, la cage de l’oiseau
et le chien Pataud à pied pour la suivre.
La petite mort dans l’âme marchait tout le temps et ne dis
rien :
il faudra bien que ça finisse, tout a une fin, il faudra bien.
La petite mort dans l’âme, on lui a fait voir du pays
Amsterdam, Varsovie, Coventry, Cologne, Oradour,
Hiroshima, Paris.
Les voyages forment la jeunesse, et la petite mort dans l’âme
à force d’aller partout et d’en voir de toutes les couleurs
devint une vraie dame.
La petite mort dans l’âme en mil neuf cent quarante-trois
s’était mariée en Pologne au coin d’un bois l’hiver, il faisait
très grand froid.
Elle avait épousé le nommé Juif Errant Isaac Laaquedem,
mais il est mort en déportation pauvre petite, et elle n’était
pas au bout de ses peines.
(Elle n’a pas pu toucher sa pension : les papiers n’étaient pas
en ordre.
Et la petite mort dans l’âme a dû chercher du travail, ah ! ce
n’est pas commode).
Dans les ruines d’Aix-la-Chapelle que les Allemands
nomment Aachen,
la petite mort dans l’âme m’a parlé en allemand Ich nicht
spricht deutsch, nichtfertig, alors à quoi bon ta rengaine ?
La petite mort dans l’âme a été voir sa grand’mère Mort Dans
l’Âme pour lui porter, acheté au marché noir, un quart de beurre.
Mais sa grand’mère était morte de froid rue Mouffetard, et
c’est bien du malheur.
(Elle habitait au huitième dans une chambre sous les toits.
Les employés des Pompes funèbres ont eu du mal avec leur
caisse, l’escalier est étroit).
J’ai rencontré la petite mort dans l’âme, ses yeux bleus pleins
de larmes, et comme elle était belle !
parmi ce qui reste d’une maison blitzée, dans une rue triste de Whitechapel !
Mais plus tard, c’était encore elle, je ne m’y suis pas trompé,
qui disait cigarette, cigarette, à Oslo,
aux matelots anglais sur le port avec son odeur de goudron et
d’eau.
Elle avait perdu son bébé quand elle avait treize ans, il était
mort en couches,
à cause des privations, du temps des Allemands, avec qui il
avait bien fallu qu’à la fin elle couche.
La petite mort dans l’âme a été putain à Naples et à Rome,
marchande de croissants au métro Réaumur, et de piles
électriques entre Villiers et Rome.
On lui a tondu les cheveux en août 1944 et c’était une erreur,
elle n’aurait jamais cru qu’elle avait de quoi tant pleurer dans
le coeur.
Elle est toujours ici, parmi nous, au noir de notre coeur,
Et quand tu te crois seul, d’Athènes, de Madrid, de France, de
Chine ou d’Amérique,
de tous les coins de ce monde bête et triste,
voilà qu’elle est en toi, la petite mort dans l’âme, à
l’improviste.
(Claude Roy)
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse
Posted in poésie | Tagué: (Claude Roy), allemand, attente, à l'improviste, âme, édredon, église, bébé, bête, beau, cage, casserole, charrette, chercher, cheveux, chien, coeur, coin, commode, complainte, coucher, couleur, crevasse, croissant, dame, déportation, dire, emporter, en ordre, escalier, fatigue, faux, finir, fou, froid, gentil, gercé, grelotter, habiter, horloge, larme, lèvres, main, malheur, marchand, marche, marcher, mari, matelas, mépriser, monde, mort, oiseau, orage, panier, papier, pays, peine, petit, plâtre, pleurer, pluie, privation, putain, rencontrer, route, rue, saint, sale, salle, se marier, se perdre, se tromper, seul, sommeil, soulier, tablier, tondre, tourner, travail, triste, tuer, user, village, voyage | Leave a Comment »
ICI, AILLEURS (Gilles Vigneault)
Posted by arbrealettres sur 12 juin 2020
ICI, AILLEURS
Ailleurs le monde est doux
L’air est meilleur et de partout
Coulent des fleuves d’or et de musique
Ailleurs dormir mon coeur tragique
Ailleurs est à l’envers de nous
Au loin j’entends chanter
Comme une enfant j’entends danser
Ses pieds petits qui font de la dentelle
Au loin déjà mon âme est-elle
Partie au loin du coeur cassé
J’irai chez les parfums de feu de bois
Dans les recoins de mes hivers
J’irai vers les odeurs de sel et sable
Insaisissable
Est la fumée
Accoutumée
Aux matins de la mer
Ici j’use mes dents à mordre un fruit de fer
Au bout du bout de l’oeil
Au bout de l’or et de l’orgueil
Tournent des astres d’ambre et d’eau dolente
Au bout de la lumière lente
À nous tirer de nos cercueils
J’entends tomber le temps
Comme un caillou j’entends mon sang
Battre dedans le temps de quatre vies
Au bout d’une étoile endormie
Je rêve ailleurs et je m’attends
J’irai chez les cristaux
Vivre les jeux interrompus de l’autre corps
J’irai vivre mes âmes polymères
J’irai me taire
Dans une vie
Inassouvie
Où le coeur chante encor
Ici j’use mes mots sur du temps que je perds.
(Gilles Vigneault)
Posted in poésie | Tagué: (Gilles Vigneault), ailleurs, âme, cassé, cercueil, chanter, coeur, cristal, dentelle, dormir, doux, envers, feu, ici, inassouvie, matin, meilleur, mer, or, orgueil, parfum, partie, perdre, petit, sable, sang, sel, temps, tragique, user | 2 Comments »