Posts Tagged ‘usure’
Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2022

Nous avons choisi sciemment la part obscure
les transhumances du silence
et le tendre chardon des bouches
Notre parole écharpe l’ineffable
ébauche des jardins où fondent des sorbiers
capture des oiseaux si prompts
que notre joie vacille
et se rompt
Qui sèchera cette marée étale
cette féconde usure
(Pierre-Alain Tâche)
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Posted in poésie | Tagué: (Pierre-Alain Tâche), ébaucher, écharper, bouche, capturer, charbon, choisir, fécondé, fondre, ineffable, jardin, joie, marée, obscur, oiseau, parole, part, prompt, silence, sorbier, tendre, transhumance, usure, vaciller | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 décembre 2021

Illustration: Vincent Van Gogh
Il y a dans la lumière des soirs d’automne
Un charme attendrissant, mystérieux…
La sinistre splendeur des arbres jaunes,
Le bruissement léger des feuillages en feu,
L’azur tranquille et enrobé de brume
Au-dessus d’une terre triste et abandonnée,
Et, comme le présage des tempêtes futures,
De temps en temps des rafales glacées…
Le déclin, l’usure, et partout nous voyons
Ce doux sourire de la flétrissure,
Que chez les hommes nous appelons
La divine pudeur de la souffrance.
(Fiodor Tiouttchev)
Recueil: POÈMES
Traduction: traduit du russe par Sophie Benech
Editions: Interférences
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Posted by arbrealettres sur 6 octobre 2021

Illustration: ArbreaPhotos
Toute poésie
est suspension
(Henri Brémond)
Au-dessus de l’abîme de l’indicible, le poème va s’avancer,
se risquer au-dessus du vide.
S’il parle vrai,
ses lecteurs seront eux aussi suspendus durant un instant,
sur un seuil d’éternité.
Instant arraché à la durée, gagné sur l’inéluctable usure,
la perte, la destruction définitive.
(Gérard Bocholer)
Recueil: Le poème Exercice spirituel
Traduction:
Editions: Ad Solem
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Posted by arbrealettres sur 21 juin 2021

Illustration: Pascal Renoux
Entre le désir et les fleurs les longues jeunes filles
mesurent l’opacité d’une pureté impure,
elles jouent le jeu -intense de la majesté et de l’usure,
jeunes filles soulevées par des lignes fluctuantes.
Vivre les jeunes filles dans la pudeur du noir,
les vivre noblement, les prendre
aux aisselles le plus rapidement jusqu’au centre,
le feu tourbillonnant dans leur ventre, pour les mériter.
Ô filles vivantes de la couleur du souffle même,
attachez-moi au mur, ou bien je tomberai parmi vous
dans le parfum délié de vos corps limpides.
(António Ramos Rosa)
Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 5 mars 2021

PENSÉE BISCORNUE
A trois mètres de haut
La vie bien différente
Déjà loin de nos cerveaux,
C’est la mousse des toits campagnards
La parfaite couleur de l’usure
Un gros rocher comme une citrouille
Les fumées, les oiseaux, la rêverie
Les lucarnes, les formes biscornues
Le coin d’un escalier, le noir d’une trappe
Ce qui se promène la nuit
Ce qui n’ayant nulle peur de l’ombre
Y mange, y court, y vit
Ce qui ne donne à quiconque
L’envie d’y aller
Ce qui est personnel comme un chat
La vie délicieuse à trois mètres de haut.
(Pierre Morhange)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted by arbrealettres sur 19 juillet 2020

Regardez
de quoi vit un poète :
d’un paquet de cigarettes,
de huit heures de sommeil,
d’une demi-bouteille de vin par repas.
Regardez
comment il s’habille,
comment il marche
et fait l’amour,
écoutez
sa conversation avec un parent,
avec un terrassier.
Regardez aussi
comment s’arrête un poète :
si vous croyez qu’il meurt
d’un cancer ou d’un infarctus,
d’une collision sur la route,
en réalité l’emporte
un accident de jeunesse
passé la septantaine
ou bien l’usure à peine atteint vingt années.
(Gérard Le Gouic)
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Posted by arbrealettres sur 12 mars 2020
Retouche à l’usure
un vieux regarde
dans le café en cuivre
la jeunesse à épines
sa main caresse un galet
dans l’abîme de sa poche
le vent passe avec l’orgueil d’un trois-mâts
(Daniel Boulanger)
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Posted by arbrealettres sur 31 décembre 2019

L’INSTANT
Jamais, jamais plus
Cet instant, jamais
Ces lentes rides
A travers l’eau lisse,
Et jamais plus ces
Nuages blancs et gris
Dans le ciel cristallin vif
Bleu comme le cri du sterne,
Strident parmi l’air léger,
Salé par l’océan,
Adouci par les fleurs.
Ici coïncident
Les longues histoires
Des formes récurrentes
Qui se touchent en un point
Et se quittent dans l’instant,
Les vagues rapides
Du vent et de l’eau,
Le rythme plus lent
De l’usure des roches,
De l’enfoncement des terres.
Dans les lacs fertiles
Le cycle de vie
Des algues brunes
Entrecroise
Les fréquences
Des divers coquillages
Chacun avec son arc
Sa spirale singulière
Filée à partir d’un point
En ton et demi-ton
D’une octave formelle.
Ici viennent planer
Les mouettes blanches
Qui lentement tournent
Au-dessus des îles
OEillets de mer et herbe salée,
Eider et fou de Bassan,
Courlis et cormoran,
Chacun a son mode .
Personnel d’extase
Nouée dans le dessin,
Le courant incessant
De l’espèce perpétuelle,
Répétée, renouvelée
Par le vouloir de la joie
Dans des oeufs mis à l’abri
De corniches escarpées.
Le soleil qui se lève
Sur une terre, se couche
Sur une autre.
Rapidement les fleurs
Croissent et se flétrissent,
Le grand iris jaune
Déploie sa corolle
Quand les primevères se fanent,
Les volutes des fougères
Se déroulent, les moucherons
Dansent le temps d’une heure
Dans l’air du soir,
La phalène brune émerge
De sa chrysalide
Et les os de l’alouette
Tombent épars dans l’herbe.
Le soleil qui s’est levé
De la mer ce matin
Ne reviendra jamais,
Car la lumière diffuse
Qui fait briller les feuilles
Et miroite sur l’eau
Poursuivra cette nuit
Son très long voyage
Hors de l’univers.
Jamais plus ce soleil,
Ce monde, jamais plus
Cet unique témoin.
***
THE MOMENT
Never, never again
This moment, never
These slow ripples
Across smooth water,
Never again these
Clouds white and grey
In sky sharp crystalline
Blue as the tern’s cry
Shrill in light air
Salt from the ocean,
Sweet from flowers.
Here coincide
The long histories
Of forms recurrent
That meet at a point
And part in a moment,
The rapid waves
Of wind and water
And slower rhythm
Of rock weathering
And land sinking.
In teeming pools
The life cycle
Of brown weed
Is intersecting
The frequencies
Of diverse shells
Each with its variant
Arc or spiral
Spun from a point
In tone and semitone
Of formal octave.
Here come soaring
White gulls
Leisurely wheeling
In air over islands
Sea pinks and salt grass,
Gannet and eider,
Curlew and cormorant
Each a differing
Pattern of ecstasy
Recurring at nodes
In an on-flowing current,
The perpetual species,
Repeated, renewed
By the will of joy
In eggs lodged safe
On perilous ledges.
The sun that rises
Upon one earth
Sets on another.
Swiftly the flowers
Are waxing and waning,
The tall yellow iris
Unfolds its corolla
As primroses wither,
Scrolls of fern
Unroll and midges
Dance for an hour
In the evening air,
The brown moth
From its pupa emerges
And the lark’s bones
Fall apart in the grass.
The sun that rose
From the sea this morning
Will never return,
For the broadcast light
That brightens the leaves
And glances on water
Will travel tonight
On its long journey
Out of the universe,
Never this sun,
This world, and never
Again this watcher.
(Kathleen Raine)
Illustration: Andrew Judd
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Posted by arbrealettres sur 20 avril 2019

Illustration: Josephine Wall
ATTACHEMENT
Je vis de si peu qu’ainsi,
Une perte vaut une perte :
Même celle d’une miette pousse
Mon esprit à se lamenter.
Telle l’une des rives du ruisseau, en vain,
Je tâche de m’accrocher à ses courants,
Une par une, les vaguelettes disparaissent
En cognant contre ma poitrine,
Je vis de tellement peu qu’ainsi,
Une perte vaut une perte :
Si, à Tes pieds, je savais soumettre
Tout ce que je perds et tout ce qui me reste,
Il n’y aurait pas d’usure, tout existerait
Magnanime en Toi.
En Toi brillent tant de soleils et de lunes,
Nul atome ni molécule ne s’y égare :
Tous mes trésors de babioles perdues
Ne trouvent-ils pas refuge à Tes pieds ?
Je vis de tellement peu qu’ainsi,
Une perte vaut une perte.
(Rabindranath Tagore)
Recueil: Tantôt dièse tantôt bémol
Traduction: Prithwindra Mukherjee
Editions: La Différence
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Posted in poésie | Tagué: (Rabindranath Tagore), atome, attachement, babiole, cogner, courant, disparaître, en vain, esprit, exister, magnanime, miette, molécule, perdre, perte, peu, pied, poitrine, pousser, refuge, rive, ruisseau, s'accrocher, s'égarer, se lamenter, soumettre, trésor, usure, vaguelette, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2018

Au fond du jardin
une femme suspend
les draps de l’aube
fraîchement lavés
de la nuit
Mal rincés
marbrés de traînées
sperme des rêves
pris dans la trame
Il faudra recommencer
Lassitude des matins
Du songe
elle attendait
renaissanoe
le voici souillure
Peau aplatie d’ennui
usure lente
des gestes
des linges
Pelouse
piquetée de débris
elle les ramasse
décroche les draps
Rentre
écoute
le ronronnement
de la répétition
(Claude Pujade-Renaud)
Recueil: Instants incertitudes
Traduction:
Editions: Le Cherche Midi
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