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Je crois que j’ai cent ans (Bernard Dimay)

Posted by arbrealettres sur 31 juillet 2022



A0386

 

Ne me regardez pas, je crois que j’ai cent ans…
Ne me regardez plus, mon visage est un autre.
Le temps m’a fait du mal, on a joué perdant,
Mon coeur ne saurait plus battre au rythme du vôtre.

Je ne veux rien savoir ni de vous ni des autres,
Vous êt’s un inconnu que je connais par coeur,
L’amour est toujours là mais ce n’est plus le vôtre.
Si j’avais su qu’un jour vous me feriez si peur…

Les oiseaux d’autrefois sont morts depuis longtemps,
Ne me regardez pas, j’ai les yeux pleins de larmes,
L’amour m’a fait du mal… en êtes-vous content?

Je ne vous aimais pas, j’étais bête à merveille,
Et l’amour s’est perdu au rythme de vos pas…
Soudain j’ai comme un air de valse dans l’oreille…
Adieu, ne dires rien, ne me regardez pas!

(Bernard Dimay)

Illustration: Jean-Baptiste Greuze

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Le jardin extraordinaire (Charles Trenet)

Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2021



 

Le jardin extraordinaire

C´est un jardin extraordinaire
Il y a des canards qui parlent anglais
Je leur donne du pain ils remuent leur derrière
En m´disant  » Thank you very much Monsieur Trenet  »
On y voit aussi des statues
Qui se tiennent tranquilles tout le jour dit-on
Mais moi je sais que dès la nuit venue
Elles s´en vont danser sur le gazon
Papa, c´est un jardin extraordinaire
Il y a des oiseaux qui tiennent un buffet
Ils vendent du grain des petits morceaux de gruyère
Comme clients ils ont Monsieur le maire et le Sous-Préfet

Il fallait bien trouver, dans cette grande ville maussade
Où les touristes s´ennuient au fond de leurs autocars
Il fallait bien trouver un lieu pour la promenade
J´avoue que ce samedi-là je suis entré par hasard
Dans dans dans

Un jardin extraordinaire
Loin des noirs buildings et des passages cloutés
Y avait un bal qu´donnaient des primevères
Dans un coin d´verdure deux petites grenouilles chantaient

Une chanson pour saluer la lune
Dès que celle-ci parut toute rose d´émotion
Elles entonnèrent je crois la valse brune
Une vieille chouette me dit:  » Quelle distinction!  »
Maman dans ce jardin extraordinaire
Je vis soudain passer la plus belle des filles
Elle vint près de moi et là me dit sans manières
Vous me plaisez beaucoup j´aime les hommes dont les yeux brillent!

Il fallait bien trouver dans cette grande ville perverse
Une gentille amourette un petit flirt de vingt ans
Qui me fasse oublier que l´amour est un commerce
Dans les bars de la cité :
Oui mais oui mais pas dans…
Dans dans dans

Mon jardin extraordinaire
Un ange du Bizarre un agent nous dit
Etendez-vous sur la verte bruyère
Je vous jouerai du luth pendant que vous serez réunis
Cet agent était un grand poète
Mais nous préférions Artémise et moi
La douceur d´une couchette secrète
Qu´elle me fit découvrir au fond du bois
Pour ceux qui veulent savoir où ce jardin se trouve
Il est vous le voyez au cœur de ma chanson
J´y vol´ parfois quand un chagrin m´éprouve
Il suffit pour ça d´un peu d´imagination
Il suffit pour ça d´un peu d´imagination
Il suffit pour ça d´un peu d´imagination!

(Charles Trenet)

Illustration

 

 

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Acte de foi (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2021



Acte de foi

Alors que l’arbre offre son feuillage
Au premier oiseau venu
Que le soleil éclabousse le sol
Et que l’horizon bouscule les nuages
Je me partage avec le monde entier

Alors que la clarté lisse les cailloux du chemin
Et que les oiseaux qui s’abattent sur les sillons
Lacèrent jusqu’à la faire saigner
La poitrine du champ
Je bois l’espace
À longues lampées

Ma pensée crée le monde
Si je meurs il meurt avec moi
Être de chair je marche vers l’éternité

Sous un soleil assoupi
J’écoute le rire des enfants dans le pré
Et respire les odeurs de la grange

Tandis que la brise fait frissonner les arbres
Je contemple le bleu mouvement de la mer
Plus pures
Les couleurs se dépouillent de leurs formes
Dans la valse des vagues

J’empoigne l’univers
Et défie le mystère profond
Des plus banales choses.

(Jean-Baptiste Besnard)


Illustration

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VALSE POUR CAMILLE CLAUDEL (Zéno Bianu)

Posted by arbrealettres sur 12 octobre 2020



Camille Claudel
    

VALSE POUR CAMILLE CLAUDEL

Mettre le cap près du soleil…
Ian Curtis

Tu tournes sans relâche
jusqu’à enlacer l’univers
tu cherches

infiniment
cette seconde avant le contact
celle qui nous mène

à l’essentiel vertige
tu tournes et t’en retournes
en suspens continu

en volutes instables
toute une vie en bascule
pour ce seul tourbillon

qui te prend maintenant
ce lent tourbillon de langueur
cette ronde enfantine

qui fait vaciller les siècles
en drapé de nuit
douce et profonde

l’enroulement
l’étreinte
l’ardent abandon

jamais
tu n’interromps
le souffle du vivant

par effleurements
par torsades
par souvenirs renversés

tu avances
petite châtelaine de l’intensité
spontanément universelle

tu avances et tournes
promesse
des plus savants déséquilibres

par sinuosités
par accès de véhémence
par étourdissements

voici le temps
d’offrir toute ta lumière
fol amour

qui tout emporte
tu sombres
et prends les poissons du ciel

dans un flot d’onyx
tu écoutes
ce qui tournoie en toi

pour jaillir
hors de tous les sillons
labourer les nuages

pénétrer la parole
éclairer les atomes
nue

si sauvage et si nue
te laissant submerger
par l’impossible

sous l’emprise d’un amour
qui se déverse
sans fin dans l’amour

bienheureuse
par l’étendue
de ta seule consumation

sous l’emprise d’un tourment
de haute haleine
tu sens

palpiter l’invisible
possédée dépossédée
tu ramasses

les comètes errantes
pour en faire des fagots
allez

allez
entre dans la ronde
jusqu’à son point de rupture

allez
entre dans la ronde
pour recueillir la vie

jusque dans la mort
allez
trois petits tours encore

et puis t’en vas vers le silence

(Zéno Bianu)

 

Recueil: Infiniment proche et Le désespoir n’existe pas
Traduction:
Editions: Gallimard

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Départ (Nicolas de Casanove)

Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2020



 

Laure Leprince  port la nuit [1280x768]

Départ

Voyage téméraire
Au crépuscule d’un port
Le regard en arrière
Attiré par l’avant
L’écume danse
La valse de l’océan.

Je vois s’éloigner
Ces lumières au loin
Mais d’autres s’allument
En mon coeur
Les étoiles m’accompagnent
Là où la terre se meurt
J’écoute le chant des flots
Sentant sur mon visage
Un vent de renouveau.

(Nicolas de Casanove)

Illustration: Laure Leprince

 

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Pour Grand-mère (Marina Tsvétaïéva)

Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2020



Pour Grand-mère

L’ovale allongé, sévère,
Les plis de la robe noire…
jeune grand-mère! Qui baisait
Vos lèvres hautaines?

Ces mains qui dans les salles du palais
jouaient les valses de Chopin…
De chaque côté du visage glacé —
Les boucles en spirales.

Le regard sombre, droit et exigeant,
Le regard prêt à la bataille.
Les jeunes femmes ne regardent pas ainsi.
jeune grand-mère, qui êtes-vous?

Que d’occasions vous avez emportées,
Que de choses impossibles aussi —
Dans le sein affamé de la terre,
Polonaise de vingt ans!

Le jour était innocent, le vent frais.
Les sombres étoiles mouraient.
Grand-mère! Ce cruel tourment
Dans mon cœur – serait-ce vous?…

(Marina Tsvétaïéva)


Illustration

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VALSES (Philippe Soupault)

Posted by arbrealettres sur 27 février 2020




    
VALSES

Un prénom cendre d’un souvenir
lumière qui s’éteint et s’éteindra
nuage qui se dissipe déjà et pour toujours
Presque rien qu’un regret mort-né
auréole qui n’existait même pas
que dans les mains que l’on offrait
dans la douceur de l’automne
C’est l’hiver qu’on aimait
comme une valse lente d’autrefois
« Lorsque tout est fini »
ou bien ou bien ou bien
une autre valse chez un antiquaire
« Quand l’amour meurt »
Enfant on ne pouvait pas comprendre
ces refrains qu’on ne peut tout de même pas oublier
et qui demeurent comme une couronne d’épines
couronne de souvenirs oubliés

(Philippe Soupault)

 

Recueil: Poèmes et poésies
Traduction:
Editions: Grasset

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V (Levent Beskardès)

Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2019




    
V

Je te vois dansevibrer devant mes yeux
Et valcille le pinceau qui viregraffe sur la feuille vide
Je te vois dansefloue au vif accéléré
Et s’affole le pinceau qui vite virevolte voltevire

Je te vois valse langouveureuse
Va et vient doucevolant sur la feuille
Je te vois Vénus évanedanse
sur ma feuille bellevue de la vie

Tu me donnes ta beauté vie à vie
Vaguevolantes de nos regards croisés

(Levent Beskardès)

 

Recueil: Bris de vers Les émeutiers du XXè siècle
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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La jupe (Michel Butor)

Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2019




    
La jupe

Rivalisant avec les fleurs
sur les trottoirs et les jetées
virevoltant avec les valses
sur les terrasses des soirées

(Michel Butor)

 

Recueil: Collation précédé de HORS-D’OEUVRE scandés par les SOUVENIRS ILLUSOIRES D’UN JAPON TRES ANCIEN
Traduction:
Editions: Seghers

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La décision (Clod’ Aria)

Posted by arbrealettres sur 3 août 2019



La décision à prendre
elle tourbillonne
sur la piste glissante
valse avec le pour
le contre
l’agenda
le pense-bête
puis revient à sa place
pour se ronger les ongles…

(Clod’ Aria)


Illustration

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