Ne me regardez pas, je crois que j’ai cent ans…
Ne me regardez plus, mon visage est un autre.
Le temps m’a fait du mal, on a joué perdant,
Mon coeur ne saurait plus battre au rythme du vôtre.
Je ne veux rien savoir ni de vous ni des autres,
Vous êt’s un inconnu que je connais par coeur,
L’amour est toujours là mais ce n’est plus le vôtre.
Si j’avais su qu’un jour vous me feriez si peur…
Les oiseaux d’autrefois sont morts depuis longtemps,
Ne me regardez pas, j’ai les yeux pleins de larmes,
L’amour m’a fait du mal… en êtes-vous content?
Je ne vous aimais pas, j’étais bête à merveille,
Et l’amour s’est perdu au rythme de vos pas…
Soudain j’ai comme un air de valse dans l’oreille…
Adieu, ne dires rien, ne me regardez pas!
C´est un jardin extraordinaire
Il y a des canards qui parlent anglais
Je leur donne du pain ils remuent leur derrière
En m´disant » Thank you very much Monsieur Trenet »
On y voit aussi des statues
Qui se tiennent tranquilles tout le jour dit-on
Mais moi je sais que dès la nuit venue
Elles s´en vont danser sur le gazon
Papa, c´est un jardin extraordinaire
Il y a des oiseaux qui tiennent un buffet
Ils vendent du grain des petits morceaux de gruyère
Comme clients ils ont Monsieur le maire et le Sous-Préfet
Il fallait bien trouver, dans cette grande ville maussade
Où les touristes s´ennuient au fond de leurs autocars
Il fallait bien trouver un lieu pour la promenade
J´avoue que ce samedi-là je suis entré par hasard
Dans dans dans
Un jardin extraordinaire
Loin des noirs buildings et des passages cloutés
Y avait un bal qu´donnaient des primevères
Dans un coin d´verdure deux petites grenouilles chantaient
Une chanson pour saluer la lune
Dès que celle-ci parut toute rose d´émotion
Elles entonnèrent je crois la valse brune
Une vieille chouette me dit: » Quelle distinction! »
Maman dans ce jardin extraordinaire
Je vis soudain passer la plus belle des filles
Elle vint près de moi et là me dit sans manières
Vous me plaisez beaucoup j´aime les hommes dont les yeux brillent!
Il fallait bien trouver dans cette grande ville perverse
Une gentille amourette un petit flirt de vingt ans
Qui me fasse oublier que l´amour est un commerce
Dans les bars de la cité :
Oui mais oui mais pas dans…
Dans dans dans
Mon jardin extraordinaire
Un ange du Bizarre un agent nous dit
Etendez-vous sur la verte bruyère
Je vous jouerai du luth pendant que vous serez réunis
Cet agent était un grand poète
Mais nous préférions Artémise et moi
La douceur d´une couchette secrète
Qu´elle me fit découvrir au fond du bois
Pour ceux qui veulent savoir où ce jardin se trouve
Il est vous le voyez au cœur de ma chanson
J´y vol´ parfois quand un chagrin m´éprouve
Il suffit pour ça d´un peu d´imagination
Il suffit pour ça d´un peu d´imagination
Il suffit pour ça d´un peu d´imagination!
Alors que l’arbre offre son feuillage
Au premier oiseau venu
Que le soleil éclabousse le sol
Et que l’horizon bouscule les nuages
Je me partage avec le monde entier
Alors que la clarté lisse les cailloux du chemin
Et que les oiseaux qui s’abattent sur les sillons
Lacèrent jusqu’à la faire saigner
La poitrine du champ
Je bois l’espace
À longues lampées
Ma pensée crée le monde
Si je meurs il meurt avec moi
Être de chair je marche vers l’éternité
Sous un soleil assoupi
J’écoute le rire des enfants dans le pré
Et respire les odeurs de la grange
Tandis que la brise fait frissonner les arbres
Je contemple le bleu mouvement de la mer
Plus pures
Les couleurs se dépouillent de leurs formes
Dans la valse des vagues
J’empoigne l’univers
Et défie le mystère profond
Des plus banales choses.
Voyage téméraire
Au crépuscule d’un port
Le regard en arrière
Attiré par l’avant
L’écume danse
La valse de l’océan.
Je vois s’éloigner
Ces lumières au loin
Mais d’autres s’allument
En mon coeur
Les étoiles m’accompagnent
Là où la terre se meurt
J’écoute le chant des flots
Sentant sur mon visage
Un vent de renouveau.
Un prénom cendre d’un souvenir
lumière qui s’éteint et s’éteindra
nuage qui se dissipe déjà et pour toujours
Presque rien qu’un regret mort-né
auréole qui n’existait même pas
que dans les mains que l’on offrait
dans la douceur de l’automne
C’est l’hiver qu’on aimait
comme une valse lente d’autrefois
« Lorsque tout est fini »
ou bien ou bien ou bien
une autre valse chez un antiquaire
« Quand l’amour meurt »
Enfant on ne pouvait pas comprendre
ces refrains qu’on ne peut tout de même pas oublier
et qui demeurent comme une couronne d’épines
couronne de souvenirs oubliés
(Philippe Soupault)
Recueil: Poèmes et poésies
Traduction:
Editions: Grasset
Je te vois dansevibrer devant mes yeux
Et valcille le pinceau qui viregraffe sur la feuille vide
Je te vois dansefloue au vif accéléré
Et s’affole le pinceau qui vite virevolte voltevire
Je te vois valse langouveureuse
Va et vient doucevolant sur la feuille
Je te vois Vénus évanedanse
sur ma feuille bellevue de la vie
Tu me donnes ta beauté vie à vie
Vaguevolantes de nos regards croisés
(Levent Beskardès)
Recueil: Bris de vers Les émeutiers du XXè siècle
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
La décision à prendre
elle tourbillonne
sur la piste glissante
valse avec le pour
le contre
l’agenda
le pense-bête
puis revient à sa place
pour se ronger les ongles…