Posts Tagged ‘(Varlam Chalamov)’
Posted by arbrealettres sur 25 décembre 2022

Illustration
Je suis vivant, pas avec mon pain
Mais au froid, le matin,
Quand d’un coin de ciel glacial
Comme dans une rivière je me rafraîchis.
(Varlam Chalamov)
Recueil: Cahiers de La Kolyma
Traduction: du russe par Christian Mouze
Editions: Maurice Nadeau
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Posted by arbrealettres sur 25 décembre 2022

Je pense sans arrêt à cela seul :
On a tué un peuplier sous ma fenêtre.
J’entendais le rauque vrombissement du camion,
Un bras de l’arbre lui faisait signe.
J’écoutais les cris des branches, le bruissement de l’herbe,
Ne sachant pas qui était dans son droit, qui ne l’était pas.
Je connaissais la bienveillance des arbres,
Les droits irréfutables des oiseaux.
À ma fenêtre, soudain, ce fut trop clair
– Je compris : le mal était fait.
Je pense tout le temps à cela seul :
Sous ma fenêtre on a tué un peuplier.
(Varlam Chalamov)
Recueil: Cahiers de La Kolyma
Traduction: du russe par Christian Mouze
Editions: Maurice Nadeau
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Posted by arbrealettres sur 25 décembre 2022

Les blanchisseuses
Sur la rive neuf blanchisseuses
En silence lèvent les bras,
Et je ne comprends vraiment pas
Ce qu’elles font avec leurs bras.
Neuf femmes rincent le linge.
Une épreuve de lumière et de son
Dans mon enfance, et mon être
Surgit ainsi en une haute science.
J’étais donc là, debout, un peu bête,
Doutant de ma soudaine vision,
Je séparais à jamais ce chant
De la marche connue du monde.
(Varlam Chalamov)
Recueil: Cahiers de La Kolyma
Traduction: du russe par Christian Mouze
Editions: Maurice Nadeau
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Posted by arbrealettres sur 21 décembre 2022

Cent fois que je vais à la poste
Pour aller chercher ta lettre.
À présent la nuit je ne dors plus,
je ne vis plus le jour.
Je crois, je crois à tous les signes,
Aux songes comme aux araignées,
Je crois aux skis, je crois en été
Aux barques étroites qui filent.
Je crois au vrombissement des automobiles,
À leurs orageux diesels,
Aux colombes messagères,
Aux mâts des navires.
Je crois aux sifflets des vapeurs,
Je crois aux trains,
Même à l’été
Je crois parfois.
Je crois dans les traîneaux à rennes,
Dans la boussole du voyageur
Près de ses cartes engivrées
Et dans la désolation de l’heure.
Dans les vaillantes kibitkas
Et dans les chiens d’attelage,
Aux escargots et leur sang-froid,
À l’indolence des tortues.
Je crois comme par enchantement,
Au sang qui se glace,
Je crois aussi à la patience
Et à ton amour.
(Kibitka : traîneau couvert)
(Varlam Chalamov)
Recueil: Cahiers de La Kolyma
Traduction: du russe par Christian Mouze
Editions: Maurice Nadeau
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Posted in poésie | Tagué: (Varlam Chalamov), aller, amour, araignée, attelage, automobile, à présent, été, étroit, barque, boussole, carte, chercher, chien, colombe, croire, désolation, diesel, dormir, enchantement, engivrer, escargot, filer, glacer, heure, indolence, jour, lettre, mât, messager, navire, nuit, orageux, parfois, patience, poste, renne, sang, sang-froid, sifflet, signe, ski, songe, tortue, traîneau, train, vaillant, vapeur, vivre, voyageur, vrombir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 décembre 2022

Je veux qu’au milieu de la tempête,
Dans la noire bourrasque neigeuse,
Comme du charbon brasillent les fenêtres,
Qu’au loin les fenêtres brillent
Et forment sur la route des jalons clairs.
Qu’au foyer, avec l’ordinaire,
Vivent les couleurs d’une flamme,
Que l’animal domestique respire
Tranquillement la chaleur et la paix
Au sein d’une nuit familiale.
(Varlam Chalamov)
Recueil: Cahiers de La Kolyma
Traduction: du russe par Christian Mouze
Editions: Maurice Nadeau
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Posted in poésie | Tagué: (Varlam Chalamov), animal, bourrasque, brasiller, briller, chaleur, charbon, clair, couleur, domestique, familial, fenêtre, flamme, former, foyer, jalon, loin, neigeux, noir, nuit, ordinaire, paix, respirer, route, sein, tempête, tranquille, vivre, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 décembre 2022

Le piano
Les rayures du piano sont bien visibles
Sur un sol peint en jaune :
Sans doute, on a ouvert les portes,
On a poussé le piano dans un coin.
Et ses pieds ont laissé leurs griffures,
À l’évidence, il s’est trouvé à bout de force
Dans sa lutte mal venue avec ses hôtes,
Une fois passé le seuil.
Et le voici tiré ailleurs,
Installé quelque part contre un mur.
Le piano est une arme silencieuse,
D’un silence fabuleux.
C’est alors que tout conduit à son pouvoir,
Tous attendent une manière de miracle
– Là où se trouve un piano
Est installé l’esprit de la musique.
(Varlam Chalamov)
Recueil: Cahiers de La Kolyma
Traduction: du russe par Christian Mouze
Editions: Maurice Nadeau
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Posted in poésie | Tagué: (Varlam Chalamov), ailleurs, arme, attendre, évidence, coin, conduire, deuil, esprit, fabuleux, force, griffure, hôte, installer, jaune, lutte, mal, manière, miracle, mur, musique, ouvrir, passer, peindre, piano, pied, porte, pousser, pouvoir, quelque part, rayure, se trouver, silence, silencieux, sol, tirer, venu, visible | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 décembre 2022
Illustration: Xavier de Fraissinette
Les vers – ce n’est pas que le reflet
En petit des grands événements,
Ils sont pour déplacer cette terre,
Un levier soudain trouvé.
Les vers – ce n’est pas qu’une illumination,
Une lanterne dans les brumes et ténèbres.
Ils sont la création en mouvement
Permanent et l’obstination du rêve.
Les vers c’est toujours une note d’enfance,
En même temps que la douleur d’hier,
C’est la quenouille artisanale
Qu’on a reçue en héritage.
(Varlam Chalamov)
Recueil: Cahiers de La Kolyma
Traduction: du russe par Christian Mouze
Editions: Maurice Nadeau
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Posted by arbrealettres sur 21 décembre 2022

Varlam Chalamov
Août
Soir. Le jardin noir éclaire
Les pommes fondantes.
Comme des boucles d’oreilles
Elles pendent aux branches.
C’est l’instant de la danse
Impétueuse des feuilles,
Des rafales de vent,
Du pourpre et de l’or des cieux,
Des lacs et des herbes.
Les oiseaux tracent avec inquiétude
Au-dessus de leur nid cercle après cercle,
Et tantôt ils reviennent,
Tantôt s’éloignent vers le sud.
Lentement les nuits s’obscurcissent.
C’est toujours la touffeur.
L’été ne veut pas attendre plus,
Mais l’automne n’est pas venu.
(Varlam Chalamov)
Recueil: Cahiers de La Kolyma
Traduction: du russe par Christian Mouze
Editions: Maurice Nadeau
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Posted by arbrealettres sur 13 février 2019

Il nous faut des miracles.
Nous inventons les symboles qui nous font vivre.
(Varlam Chalamov)
Illustration: Duy Huynh
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Posted by arbrealettres sur 16 avril 2017

Pour la poésie
Si je ne perds pas mes forces,
Si je puis dire quelque chose,
C’est que tu es ma volonté et ma force.
Là est le sens de mon chant,
Là est l’accusation de mes mots
Et le simple secret de mon être.
Tu conduis mon âme
Par la mer et la terre,
Les plantes et les bêtes.
Tu me protèges des balles,
Juillet tu me le ramènes,
À la place des décembres éternels.
Tu cherches le bon passage,
Tu portes l’eau fraîche
À ma bouche toute sèche.
À toi je suis lié
Par toi irradié,
Je vais sans peur dans les ténèbres.
(Varlam Chalamov)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
Illustration: Anne-François-Louis Janmot
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