Posts Tagged ‘vaste’
Posted by arbrealettres sur 7 mai 2022

Illustration: Jill Battaglia
Aujourd’hui, le dégel, aujourd’hui,
Debout, près de la fenêtre, de nouveau
Apaisée, regard dégrisé, plus encore,
Et ma poitrine — plus libre.
Je ne sais pourquoi. Peut-être
L’âme simplement fatiguée,
Et sans envie de toucher
Au crayon rebelle.
Debout, ainsi, dans le brouillard —
Au loin du bien et du mal,
Je tambourine d’un doigt léger
Sur la vitre qui vibre à peine.
Ni meilleure ni pire — par l’âme,
Que le premier venu — au hasard —
Ou que les flaques dans lesquelles
Le ciel répand ses perles,
Ou qu’un oiseau qui passe,
Ou qu’un chien qui erre, ou,
Même, qu’une chanteuse pauvre
Qui ne m’a pas fait pleurer.
Déjà, mon âme a retrouvé
L’art subtil de l’oubli.
Dégel, aujourd’hui, dans l’âme,
Pour le vaste sentiment.
(Marina Tsvétaïéva)
Recueil: Insomnie et autres poèmes
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Marina Tsvétaïeva), apaisé, art, aujourd'hui, à peine, âme, bien, brouillard, chanteur, chien, ciel, crayon, dégel, dégrisé, désirer, de nouveau, debout, doigt, envie, errer, fatigue, fenêtre, flaque, galop, hasard, léger, libre, loin, mal, meilleur, oiseau, oubli, passer, pauvre, perle, pire, pleurer, poitrine, premier, prendre, répandre, rebelle, regard, repousser, retrouver, savoir, sentiment, subtil, tambouriner, toucher, vaste, venir, vibrer, vitre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 novembre 2021

Vois comme sur la vaste rivière,
Portés par les eaux réveillées,
Vers l’immense infini de la mer,
Les blocs de glace voguent d’affilée.
Qu’ils s’irisent au soleil éclatant,
Ou bien la nuit, dans les ténèbres,
Tous, fondant inexorablement,
Ils voguent vers un même terme.
Tous ensemble, petits et grands,
Perdant la forme qu’ils avaient jadis
Tous, insensibles et indifférents,
S’en vont rejoindre les fatals abysses.
Ô toi, mirage de notre esprit,
Toi, notre petit
Moi humain,
N’est-ce point là le sens de ta vie,
N’est-ce point là ton vrai destin ?
(Fiodor Tiouttchev)
Recueil: POÈMES
Traduction: traduit du russe par Sophie Benech
Editions: Interférences
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Posted in poésie | Tagué: (Fiodor Tiouttchev), abysse, affilée, éclater, bloc, destin, eau, ensemble, esprit, fatal, fondre, forme, glace, grand, humain, immense, indifférent, inexorable, infini, insensible, iriser, jadis, mer, mirage, nuit, perdre, petit, porter, réveiller, rejoindre, rivière, sens, soleil, ténèbres, terme, vaste, vie, voguer, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 septembre 2021

Illustration: Rémi Polack
La Femme Peuplier
Celle qui porte la joie
dans chaque frisson sur sa peau on l’appelle
La Femme Peuplier
Elle va
nue et souriante
les bras grands ouverts
Du Peuplier
elle a le frémissement à chaque souffle qui passe
Elle n’appelle rien mais tout va vers elle
Joyeuse elle s’offre à la caresse qui vient Sans retenue
Celui qui a la chance de la voir quand elle va ainsi nue et offerte
peut trouver la joie tout entière
dans chaque boucle de ses cheveux
Elle n’apparaît dans aucun rêve
Il faut
pour la voir
être celui qui chemine et que la chance aide
Certains passent à côté d’elle
et ne la voient pas
Son offrande est si vaste qu’elle est silencieuse
Ceux qui passent
la tête encombrée des bruits du monde
et du fracas des disputes vaines
n’ont aucune chance de poser la main sur son sein
Ils disent que la joie n’existe pas
que celui qui a été blessé un jour
garde sa blessure pour toujours.
Savent-ils que d’une caresse La
Femme Peuplier peut les rendre à
la joie du monde?
La Femme Peuplier s’est mise en route
Elle est cette femme qui marche dans les rues
et rien ne la distingue des autres femmes
Mais ceux qui l’approchent
sentent un souffle nouveau
les caresser
Ils repartent d’un pas plus léger
vers celles qui les attendent dans les maisons
celles qu’ils appellent leurs femmes
Ils sourient sans savoir pourquoi.
(Jeanne Benameur)
Recueil: De bronze et de souffle, nos coeurs
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Jeanne Benameur), aider, aller, apparaître, appeler, approcher, attendre, à côté, blesser, blessure, boucle, bras, bruit, caresse, caresser, certain, chance, cheminer, cheveux, dire, dispute, distinguer, encombrer, entier, exister, femme, fracas, frémissement, frisson, garder, grand, joie, joyeux, léger, main, maison, marcher, monde, nouveau, nu, offert, offrande, ouvert, pas, passer, peau, peuplier, porter, poser, pourquoi, rêve, rendre, repartir, retenue, rien, rue, s'offrir, savoir, sein, sentir, silencieux, souffle, souriant, sourire, tête, toujours, trouver, vain, vaste, venir, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 septembre 2021

Illustration
UNE LONGUEUR D’AVANCE
à Gérard Chaliand
La poésie se joue du temps.
Elle parle et sait de très loin.
Dans l’univers d’avant-naître.
Dans l’instant d’outre-venue.
Dans le réel plus vaste.
Elle est lueur de mise en abîme.
Feu souverain hors des flammes.
Trace qui préfigure.
Elle est nuit très pure.
Aube fraîche.
Grand midi.
Rythme et visée
de toute vie qui se risque.
La poésie est sursaut d’adolescence à jamais.
Désir sans frein.
Vitesse.
Vertige.
Frénésie de départ.
Comme un galop dans le sang.
Comme un soleil à la bouche.
Et l’infini qui se donne en partage…
[…]
(André Welter)
Recueil: La vie en dansant – Au cabaret de l’éphémère – Avec un peu plus de ciel
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (André Welter), abîme, adolescence, aube, avance, avant, à jamais, bouche, départ, désir, feu, flamme, frais, frénésie, frein, galop, hors, infini, instant, loin, longueur, lueur, midi, mise, naître, nuit, outre, parler, partage, poésie, préfigurer, pur, réel, rythme, sang, savoir, se donner, se jouer, se risquer, soleil, souverain, sursaut, temps, trace, univers, vaste, venue, vertige, vie, visée, vitesse | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 juillet 2021
URBANA, ILLINOIS
Le bonhomme de neige dans le jardin
se casse
quand la terre émerge de l’hiver
Dans un jardin plus vaste nous sommes tous
de fragiles figurines attendant
notre dissolution
***
URBANA, ILLINOIS
El muñeco de nieve en el jardin
se deshace
cuando la tierra emerge del invierno
En un jardín más vasto somos todos
figuras contrahechas esperando
nuestra disolución
(José Emilio Pacheco)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 22 juin 2021

La survie après la mort
Et, à la fin, quand nous serons morts,
Peut-être allons-nous continuer à vivre
Dans tout ce qui est beau.
Peut-être serons-nous là
Où lève le blé vert ;
Dans ces millions, ces millions
De petites plantes
Qui poussent dans les vastes champs.
Peut-être serons-nous vivants
Dans la force du vent quand il passe à travers bois,
A fléchir même les chênes,
Et dans l’éclatante éclosion des fleurs des jardins paysans.
Peut-être continuerons-nous à vivre
Dans tout ce qui est beau
Dans tout ce qui est vivant.
***
‘s Witerlàbe noh n em Tod
Un wenn mr emol tot sin,
Villicht ass mr no witerlàbe tien
So in allem wu scheen isch.
Villicht ass mr do sin
Im Làbe, wu im junge Chorn tribt ;
In dàne Millione n un Millione
Vo chleine Pflànzle
Wu stupfle n im wite Fàll.
Villicht ass mr lebàndig sin
In dr Chraft vum Wing, wu dur ‘s Holz geht,
Ass si d’Eichbaim biege,
Un im gsunge Bliehje vo de Maie n im e Büregarte.
Villicht ass mr no witerlàbe tien
In allem wu scheen isch,
In allem wu lebàndig isch. –
(Nathan Katz)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
Recueil: L’œuvre poétique I, Sundgäu
Traduction: Traduit de l’alémanique par Théophane Bruchlen, Jean-Paul de Dadelsen, Guillevic, Alfred Kern, Jean-Paul Klée, Gérard Pfister, Yolande Siebert et Claude Vigée.
Editions: Arfuyen
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Nathan Katz), à travers, éclater, éclosion, beau, blé, bois, champ, chêne, continuer, fin, fléchir, fleur, force, jardin, million, mort, passer, paysan, peut-être, plnate, pousser, se lever, survie, vaste, vent, vert, vivant, vivre | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 juin 2021

Cheval prêt à s’élancer, à gravir,
mais toujours la terre et le silence
soulèvent la maison et le chemin, le
tronc et la croupe, des noms forts.
Cheval de parole et de terre,
vaste par son nom et par son être, il
court le temps d’un regard sur la plaine,
ou se cabre embrasé sur les maisons.
Cheval à la fureur contenue,
écume d’un hennissement sur le mur
le plus haut de la terre, oreille
de la nuit en forme de cheval
sur l’horizon.
(António Ramos Rosa)
Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Antonio Ramos Rosa), écume, être, chemin, cheval, contenir, courir, croupe, embraser, forme, fort, fureur, gravir, haut, hennir, horizon, maison, mur, nom, nuit, oreille, parole, prêt, regard, s'élancer, se cabrer, silence, soulever, temps, terre, toujours, tronc, vaste | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 juin 2021

AVANT LA NUIT
Avant la nuit, une pensée de toi pour toi, avant que je ne tombe
Dans le filet blanc des angoisses, et la promenade aux frontières
Du rêve du désir avant le crépuscule, parmi les gazelles des sables
Pour ressusciter le poème au royaume d’Enfance.
Elles vous fixent étonnées, comme la jeune fille du Ferlo, tu te souviens
Buste peul flancs, collines plus mélodieuses que les bronzes saïtes
Et ses cheveux tressés, rythmés quand elle danse
Mais ses yeux immenses en allés, qui éclairaient ma nuit.
La lumière est-elle encore si légère en ton pays limpide
Et les femmes si belles, on dirait des images ?
Si je la revoyais la jeune fille, la femme, c’est toi au soleil de Septembre
Peau d’or démarche mélodieuse, et ces yeux vastes, forteresses contre la mort.
(Léopold Sédar Senghor)
Recueil: Anthologie Poésie africaine six poètes d Afrique francophone
Traduction:
Editions: Points
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Posted in poésie | Tagué: (Léopold Sédar Senghor), angoisse, éclairer, étonner, beau, blanc, bronze, buste, cheveux, crépuscule, danser, démarche, désir, enfance, femme, filet, fixer, flanc, forteresse, frontière, gazelle, image, immense, jeune fille, léger, limpide, lumière, mélodieux, mort, nuit, or, pays, peau, pensée, peul, poème, promenade, rêve, ressusciter, revoir, royaume, rythmer, s'en aller, sable, se souvenir, soleil, tomber, tresser, vaste, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 mars 2021
… mais ainsi soit-il.
Un éclat de trompette
dialogue avec les essaims de la chênaie.
Dans la coquille où le soir se reflète
un volcan peint fume gaiement.
La monnaie enchâssée dans la lave
brille elle aussi sur la table et retient
quelques feuillets. La vie qui semblait vaste
est plus brève que ton mouchoir.
***
… ma cosi sia. Un suono di cornetta
dialoga con gli sciami del querceto.
Nella valva che il vespero riflette
un vulcano dipinto fuma lieto.
La moneta incassata nella lava
brilla anch’essa sul tavolo e trattiene
pochi fogli. La vita che sembrava
vasta è più breve del tuo fazzoletto.
(Eugenio Montale)
Illustration: Hokusaï
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Posted in poésie | Tagué: brève, briller, chênaie, coquille, dialogue, essaim, feuillet, fumer, gaiement, lave, monnaie, mouchoir, refléter, soir, vaste, vie, volcan | 5 Comments »
Posted by arbrealettres sur 5 mars 2021
Sur sa tige liquide
La vague est une fleur
Et sa corolle humide
A l’infinie couleur
D’un vaste ciel limpide.
(Jean-Baptiste Besnard)
Illustration: Marie Laurencin
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), ciel, corolle, couleur, fleur, humide, limpide, liquide, tige, vague, vaste | Leave a Comment »