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Poésie

Posts Tagged ‘végétation’

Bienvenu sur la crête (André Frénaud)

Posted by arbrealettres sur 30 septembre 2021


 

Revenu sur la crête, le château n’y était plus.
Mais tu étais là, toi. Tu es donc là,
debout dans les pierres.
Le réseau de rubis brille à travers la blancheur.
La houle figée ne s’épandra pas.
Durs regards qui dévorez l’ombre et le jour.

Ecoute la végétation de la rivière,
que lisse chaque flot calme
dans la patience vie du fond,
la bergamote et les grands marronniers.

Si je ne t’attends plus, n’aie pas peur de ton visage.

(André Frénaud)

 

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Maman a planté des arbres (Tekachand)

Posted by arbrealettres sur 6 juillet 2021



    

Maman a planté des arbres

Maman souhaitait
Que j’aille dans une bonne école
Que je quitte le village
Que j’aille à l’école du canton
Un jour m’ayant pris avec elle Maman partit
Pour la toute nouvelle école ouverte dans le canton
« Tu connais bien l’agriculture?»
Demanda le professeur de mathématiques, calculateur
« Oui, dans la pépinière avec la binette… »
« Plante ici aussi quelques arbres
Nous ferons l’inscription.»
Le même jour enthousiasmée
Maman s’est attelée
À creuser des trous profonds jusqu’à la taille
Le long du mur de l’école
Pendant plusieurs jours Maman
A planté des arbres avec assiduité
Comme si elle m’implantait à l’école
«Maintenant que tous les arbres sont plantés
Inscrivez-le»
Dit un jour Maman
« Le principal refuse»
Répondit le Monsieur Gupta des mathématiques
Ce fut comme un choc pour Maman
Comme si toute la végétation avait pris feu
Le temps a passé
Aujourd’hui ces plantes sont devenues des arbres
Ondulant dans la brise avec insouciance
Moi aussi en les voyant je me déploie
Ainsi que Maman l’avait voulu
Pareil aux arbres je deviens.

(Tekachand)

 

Recueil: Pour une poignée de ciel Poèmes au nom des femmes dalit (Intouchable)
Traduction: Traduit du Hindi par Jiliane Cardey
Editions: Bruno Doucey

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La page est un territoire (Lionel Ray)

Posted by arbrealettres sur 3 janvier 2019



Illustration: Henri Rousseau dit le douanier-rousseau
    
La page est un territoire,
routes et hameaux, espaces lacunaires,
la rumeur alentour de la terre d’extase.

Tu ne t’attardes pas aux images,
errant dans la végétation flottante

Des heures, tu es entré dans le regard
intense des mots, parcourant le jour aveugle
par des chemins d’oiseaux tumultueux.

(Lionel Ray)

 

Recueil: Comme un château défait suivi de Syllabes de sable
Traduction:
Editions: Gallimard

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Vive la vigne de chez nous ! (Jean Villard–Gilles)

Posted by arbrealettres sur 3 juin 2018



    

Vive la vigne de chez nous !

Autrefois, dans les temps antiques
Y avait au bord du bleu Léman
De la terre nue, des rocs, des champs
Et des forêts mélancoliques
Et de braves types un peu froids
Qu’étaient pas encore des Vaudois !

(Refrain)
Entends-tu le glou-glou dans les verres ?
Entends-tu le joli glou-glou ?
La servante n’est pas sévère
Vive la vigne de chez nous !

Mais un jour, c’est une vieille histoire
Voilà qu’le sire du Châtelard
Qui guerroyait chez les barbares
En revenant couvert de gloire
Voit ses beaux côteaux envahis
Par une étrange maladie

Qu’est-ce que c’est qu’ce fouillis qui pousse ?
Cette espèce de végétation ?
Par saint Saphorin, mon patron !
On se croirait en pleine brousse !
Taillez par-ci, taillez par-là
Et foutez-y des échalas !

(au Refrain)

Mais voilà qu’en sept mois à peine
On voit des milliers de fruits d’or
Dont le jus, sacré nom de sort !
Coule à pleins bords des cuves pleines,
Pour conjurer ce grand fléau
On le canalise en tonneaux !

Dans la nuit – Ah ! La sale histoire !
Le jus se met à fermenter
Tous les tonneaux vont éclater !
Mon Dieu, que faire ? – Il faut le boire !
S’écrient trois héros obscurs
Qui n’avaient pas peur des coups durs

(au Refrain)

Et voilà, ces hommes héroïques
Qui, pour préserver la région
Des risques d’une inondation,
Se mettent à vider des barriques !
Pendant ce temps, la larme aux yeux
Leurs épouses priaient pour eux !

C’est pourquoi, le soir à la brune
On en voit, presque à bout d’efforts
De ces héros, à demi-morts
Marcher en zigzag sous la lune !
Et parfois, même terrassés
Se lever pour recommencer !

(au Refrain)

Ces garçons à la rude écorce
Ils font ça pour nous protéger
On se passerait de manger
Mais pour le boire, l’on se force !
Car ce jus-là, quand on le boit,
C’est lui qui nous fait bons Vaudois !

(au Refrain, x2)

(Jean Villard–Gilles)

 

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Jaune (Pierre Jean Jouve)

Posted by arbrealettres sur 25 juin 2017



JAUNE

Les collines ont d’affreuses douceurs
Le passant y mesure ses anciens péchés.
Qui peut apprécier leur végétation
Et résister au mouvement lascif de ces hanches?
Une incertitude avec le soir descend
Des eucalyptus chantent dans le cœur des propriétés,
Le soleil est toujours le même à son couchant
Et le passant fourbu doit regarder
Il est né pour toujours regarder le couchant.

(Pierre Jean Jouve)

Illustration

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Poème (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 15 février 2017



Poème,
végétation
où Pan respire

(Victor Hugo)

 

 

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As-tu vu (Charles Nodier)

Posted by arbrealettres sur 12 août 2016



bateau-a-la-noix- 2

As-tu vu, quelquefois, sur le ruisseau de notre village,
une valve de noix sèche qui fuit comme une pirogue, emportée par le courant ;
tantôt pirouettant sur un petit flot qui tourbillonne,
tantôt échouée sur un récif, entre deux pieds de flambe ou deux feuilles de nymphaea ;
délaissée comme une vieille carcasse de vaisseau à la suite d’une sécheresse,
remise à flot par une averse, et voguant sans mât, sans rames et sans pavillon,
au gré de la pluie et du vent ?

C’est la voiture nautique avec laquelle je parcours les immenses replis de la ceinture du globe !

Je descends le long cours des fleuves, à travers des rivages qu’enrichit une pompeuse végétation,
je vois les villes répéter leurs panoramas magnifiques
dans le cristal immense que je laboure de ma quille assurée.
J’arrive aux mers, sur mon tillac humecté par l’écume d’argent d’une marée favorable,
ou par les gouttes d’eau qui tombent en perles des ailes frémissantes du cormoran.
Bientôt les oiseaux disparaissent.
À peine je vois encore quelque poisson volant refermer ses nageoires membraneuses,
desséchées par un rayon de soleil, et tombant de haut dans la mer ;
ou bondir quelque bonite égarée.

L’Océan m’est ouvert avec ses îles et ses mondes…

(Charles Nodier)

 Illustration

 

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Iles (Blaise Cendrars)

Posted by arbrealettres sur 2 juin 2016



Iles
Iles où l’on ne prendra jamais terre
Iles où l’on ne descendra jamais
Iles couvertes de végétations
Iles tapies comme des jaguars
Iles muettes
Iles immobiles
Iles inoubliables et sans nom

Je lance mes chaussures par-dessus bord
car je voudrai bien aller jusqu’à vous

(Blaise Cendrars)

Illustration

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HÔPITAL (Maurice Maeterlinck)

Posted by arbrealettres sur 30 janvier 2016



fenêtre malade fvt

HÔPITAL

Hôpital ! hôpital au bord du canal !
Hôpital au mois de Juillet !
On y fait du feu dans la salle !
Tandis que des transatlantiques sifflent sur le canal !

(Oh! n’approchez pas des fenêtres!)
Des émigrants traversent un palais !
Je vois un yatch sous la tempête !
Je vois des troupeaux sur tous les navires !
(Il vaut mieux que les fenêtres restent closes,
On est presque à l’abri du dehors.)

On a l’idée d’une serre sur la neige,
On croit célébrer des relevailles un jour d’orage,
On entrevoit des plantes éparses sur une couverture de laine,
II y a un incendie un jour de soleil,
Et je traverse une forêt pleine de blessés.

Oh ! voici enfin le clair de lune !
Un jet d’eau s’élève au milieu de la salle !
Une troupe de petites filles entr’ouvre la porte !
J’entrevois des agneaux dans une île de prairies !
Et de belles plantes sur un glacier !
Et des lys dans un vestibule de marbre !
Il y a un festin dans une forêt vierge !
Et une végétation orientale dans une grotte de glace !

Ecoutez ! on ouvre les écluses !
Et les transatlantiques agitent l’eau du canal !
Voyez la sœur de charité qui attise le feu !
Tous les beaux roseaux verts des berges sont en flamme !
Un bateau de blessés ballotte au clair de lune !
Toutes les filles du roi sont dans une barque sous l’orage !
Et les princesses vont mourir en un champ de ciguës !

Oh ! n’entrouvrez pas les fenêtres !
Écoutez : les transatlantiques sifflent encore à l’horizon !
On empoisonne quelqu’un dans un jardin !
Ils célèbrent une grande fête chez les ennemis !
Il y a des cerfs dans une ville assiégée !
Et une ménagerie au milieu des lys !
Il y a une végétation tropicale au fond d’une houillère !
Un troupeau de brebis traverse un pont de fer!
Et les agneaux de la prairie entrent tristement dans la salle !

Maintenant la sœur de charité allume les lampes,
Elle apporte le repas aux malades,
Elle a clos les fenêtres sur le canal,
Et toutes les portes au clair de lune.

(Maurice Maeterlinck)

 

 

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SERRE D’ENNUI (Maurice Maeterlinck)

Posted by arbrealettres sur 29 décembre 2015



SERRE D’ENNUI

Ô cet ennui bleu dans le cœur !
Avec la vision meilleure,
Dans le clair de lune qui pleure,
De mes rêves bleus de langueur !

Cet ennui bleu comme la serre,
Où l’on voit closes à travers
Les vitrages profonds et verts,
Couvertes de lune et de verre,

Les grandes végétations
Dont l’oubli nocturne s’allonge,
Immobilement comme un songe,
Sur les rosés des passions;

Où de l’eau très lente s’élève,
En mêlant la lune et le ciel
En un sanglot glauque éternel,
Monotonement comme un rêve.

(Maurice Maeterlinck)

Illustration: Alexandre Trauner

 

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