Posts Tagged ‘veille’
Posted by arbrealettres sur 30 mars 2023
Illustration: Caroline Duvivier
NUIT DE VEILLE
Pâle nuit de foehn au dehors,
La lune au bois va disparaître.
Pourquoi ce douloureux effort
Me fait pencher â ma fenêtre ?
J’ai dormi, j’ai rêvé pourtant…
Quelle voix dans la nuit m’appelle ?
Aurais-je oublié, me dit-elle,
Quelque soin, quelque acte important
Ah ! je voudrais m’enfuir et suivre,
Quittant pays, jardin, maison,
Ce magique appel qui m’enivre,
Toujours plus loin, vers l’horizon !
***
WACHE NACHT
Bleich blickt die föhnige Nacht herein,
Der Mond im Wald will untergehn.
Was zwingt mich doch mit banger Pein
Zu wachen und hinauszusehn ?
Ich hab geschlafen und geträumt ;
Was hat mir mitten in der Nacht
Gerufen und so bang gemacht,
Als hätt ich Wichtiges versäumt ?
Am liebsten liefe ich vom Haus,
Vom Garten, Dorf und Lande fort
Dem Rufe nach, dem Zauberwort,
Und weiter und zur Welt hinaus.
(Hermann Hesse)
Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti
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Posted in poésie | Tagué: (Hermann Hesse), acte, appel, appeler, bois, dehors, dormir, douloureux, enivrer, fenêtre, foehn, horizon, important, jardin, loin, lune, magique, maison, nuit, oublier, pays, pâle, pencher, quitter, rêver, s'enfuir, soin, suivre, veille, voix, vouloir, zffort | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 février 2023
Illustration: Marianne Clouzot
ENFANT MEXICAIN
Me voici où je ne suis pas,
sur l’Anahuac argenté,
à sa lumière sans pareille
peignant un enfant de mes mains.
On le dirait, sur mes genoux,
une flèche de l’arc tombée
et que j’aiguise et que j’effile
en le berçant et chantonnant.
Dans un air si vieux et si jeune,
toujours il me semble trouvaille
et je le tourne et le retourne
avec le refrain que je chante.
Ses yeux d’un noir-bleu me regardent
d’un regard de vie éternelle
et comme d’un geste éternel,
moi, je le peigne de mes mains.
Sa nuque et ses bras sont coulée
de résines de pin ocote;
il est lourd et il est léger
d’être la flèche sans son arc…
Moi, je le nourris de mon rythme,
lui me nourrit de quelque baume,
qui est le baume des mayas
dont mes yeux n’ont pas eu la joie.
Je joue avec sa chevelure
que je sépare et que je lisse
et, dans ses cheveux, je retiens
les mayas en dispersion.
Voilà douze ans que j’ai quitté
mon petit enfant mexicain;
mais, dans la veille ou le sommeil,
je le peigne encor de mes mains…
C’est là une maternité
qui ne lasse pas mes genoux,
c’est une extase libérée
à jamais par moi de la mort.
(Gabriela Mistral)
Recueil: Poèmes choisis Prix Nobel de littérature 1945
Editions: Rombaldi
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Posted in poésie | Tagué: (Gabriela Mistral), aiguiser, air, arc, argenté, à jamais, éternel, baume, bercer, bleu, bras, chanter, chantonner, chevelure, couler, dire, dispersion, effiler, enfant, extase, flèche, genoux, geste, jeune, joie, jouer, léger, libérer, lisser, lourd, lumière, main, maya, mexicain, mort, noir, nourrir, nuque, pareil, peigner, pin, quitter, résine, refrain, regard, regarder, retenir, retourner, rythme, séparer, sembler, sommeil, tomber, toujours, tourner, trouvaille, veille, vie, vieux, voivi, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 février 2023

Quand l’aube navrée contemple
les cendres du rêve mort
le cavalier plie bagage
enfiévré d’une veille
et plus pauvre d’un départ
Le fouet du froid prolonge le
sommeil épais des sèves
Le bourg tassé s’emmitoufle
d’une brume sans remords
D’anciens levers de soleils
grincent de mille caries
et le mont dur se crevasse
de la rencontre impossible
(Jean-Vincent Verdonnet)
Recueil: D’ailleurs
Editions: Saint-Germain-des-Prés
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Vincent Verdonnet), ancien, aube, épais, bagage, bourg, brume, carie, cavalier, cendre, contempler, départ, dur, enfièvré, fouet, froid, grincer, impossible, lever, mont, mort, navré, pauvre, plier, prolonger, rêve, remords, rencontre, s'emmitoufler, sève, se crevasser, soleil, sommeil, tasser, veille | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 février 2023

L’orphelin.
(Rien ne peut remplacer l’affection maternelle:
soyez particulièrement bons pour l’orphelin qui en est privé.)
Enfants, quand votre bonne mère,
Le soir, vous tient sur ses genoux,
L’orphelin couche sur la terre…
Petits enfants, y pensez-vous?
Vous avez tout en abondance,
Caresses, bonbons et joujoux;
Lui, ne connaît que la souffrance…
Petits enfants, y pensez-vous?
Quand personne ne vous surveille,
Parfois vous gaspillez vos sous…
Il est sans pain depuis la veille;
Petits enfants, y pensez-vous?
Tendez la main à la misère,
Vous qui le pouvez… C’est si doux
De faire du bien sur la terre !
Petits enfants, y pensez-vous?
(Blanchard)
Recueil: Mon premier Livre de Récitation
Traduction:
Editions: Prieur et compagnie
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Posted in poésie | Tagué: (Blanchard), abondance, affection, bien, bon, bonbon, caresse, connaître, coucher, doux, enfant, gaspiller, genoux, joujou, main, maternel, mère, misère, orphelin, pain, particulèrement, penser, personne, priver, remplacer, soir, sou, souffrance, surveiller, tendre, tenir, terre, veille | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022
Illustration: Shan Sa
Assis un soir à la terrasse de la lune
La chaleur ne quitte pas les jours déclinants
Mais les nuits sont désormais plus promptes à tomber
Aussi le vieil homme, depuis déjà quelques soirs,
S’est assis dehors jusqu’à la troisième veille.
Le vent bourrasque et fanfaronne
Les étoiles clignent leur respiration lumineuse
Les nuages se précipitent vers la lune épanouie
Elle les disperse ensuite dans l’encre du ciel.
Tu cours, haletant, vers la jouissance
Tu cours en vain
Mais lorsque tu renonces aux délices
Les voilà qui arrivent soudain.
(Yang Wan-li)
(1127-1206)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Yang Wan Li), arriver, assis, épanoui, étoile, bourrasque, chaleur, ciel, cligner, courir, décliner, délice, désormais, disperser, en vain, encre, fanfaronner, haleter, homme, jouissance, jour, lumineux, lune, nuage, nuit, prompt, quitter, renoncer, respiration, s'asseoir, se précipiter, soir, soudain, terrasse, tomber, veille, vent, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2022

Ce n’est qu’au bout de plusieurs jours, de plusieurs nuits de méditation et de veille
au centre de l’espace se révèle et prend forme quelque chose qui ressemble à un soleil,
quelque chose autour de quoi l’espace se lie et se constitue en même temps par ce lien,
un point central autour duquel le monde se forme et se finit dans un formidable entrelacement topologique,
Un point dont la contemplation prolongée conduit
l’âme à un saut vers l’absolument identique.
Le nom de ce point n’existe dans aucune langue ;
mais de lui émanent la joie, la lumière et le bien.
(Michel Houellebecq)
Illustration: Julia Perret
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Michel Houellebecq), émaner, bien, centre, contemplation, entrelacement, espace, exister, identique, joie, jour, langue, lien, lumière, méditation, nuit, prendre forme, ressembler, se lier, soleil, topologique, veille | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2022

Illustration: Bing Wright
LE JOUR OÙ TOUT SE BRISE EN TOI
Le jour où tout se brise en toi
est un jour de vacances, ou bien
un jour de bureau, ou encore
un jour de retrouvailles, un jour
de famille, d’amis, de mariage ou de sexe.
Le jour où tout se brise en toi
ressemble aux autres jours de l’année : bien
sûr il y eut des signes de cet effondrement
mais tout est toujours sur le point de
s’effondrer, les immeubles, les piles de
linge propre, les actions en bourse,
alors pourquoi accorder à ces alarmes
quotidiennes la moindre importance ?
Le jour où tout se brise en toi —
je dis bien « tout » car il ne s’agit pas seulement
du coeur cassé comme le cou d’une volaille
la veille d’un dimanche à la campagne,
je parle du corps, de l’os du genou à celui de la mâchoire,
je parle de l’âme dans ses derniers retranchements,
je parle des plaies qui s’ouvrent, toutes en même temps.
Je parle de la raison qui se jette contre les murs,
du crâne mordu du sommet au
menton, des doigts de la main gauche
pliés entre ceux de la main droite.
Le jour où tout se brise en toi,
le pire n’est pas la quantité ahurissante de larmes
que tu bois des paupières à la bouche,
ni la migraine qui paralyse le visage et la nuque,
le pire, le jour où tout se brise en toi,
c’est le langage qu’on abandonne pour
des reniflements, le langage qu’on roue de coups
pour qu’il cesse d’aboyer ses mots d’amour
et de respect, le langage qu’on étouffe
dans la pornographie, le langage auquel on croyait tant
qui s’effondre avec le reste.
Le jour où tout se brise en toi
tu t’en veux si fort d’y avoir cru.
(Cécile Coulon)
Recueil: Noir Volcan
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Cécile Coulon), abandonner, aboyer, accorder, action, ahurissant, alarme, ami, amour, année, âme, boire, bouche, bourse, bureau, campagne, cassé, cesser, coeur, corps, cou, coup, crâne, croire, dimanche, effondrement, famille, fort, genou, immeuble, importance, jour, langage, larme, linge, mariage, mâchoire, migraine, mot, mur, nuque, os, paralyser, parler, paupière, pilé, pire, plaie, pourquoi, propre, quantité, quotidien, raison, renifler, respect, ressembler, reste, retranchement, retrouvailles, rouer, s'en vouloir, s'ouvrir, se briser, se jeter, sexe, signe, tordu, vacances, veille, visage, volaille | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 mars 2022
Recueil: Anthologie des femmes poètes du monde arabe
Traduction: Maram al-Masri
Editions: Le Temps des Cerises
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Posted in poésie | Tagué: (Nathalie Handal), carnet, départ, donner, jour, mettre, pays, père, veille, voilà | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 novembre 2021

Illustration: Jean-Marie Brault
À la veille de l’anniversaire du 4 août 1864
Le long de la grand-route me voilà errant,
À la douce lumière du jour qui s’en va…
C’est dur, j’avance en soupirant…
Mon amie, me vois-tu de là-bas ?
La nuit tombe sur la terre, la nuit tombe,
C’est l’ultime lueur du jour qui s’en va…
Voici le monde où nous vécûmes ensemble,
Mon ange, me vois-tu de là-bas ?
Demain est un jour de prière et de larmes,
Demain est un jour plein de toi…
Mon ange, où que demeurent les âmes,
Mon ange, me vois-tu de là-bas ?
(Fiodor Tiouttchev)
Recueil: POÈMES
Traduction: traduit du russe par Sophie Benech
Editions: Interférences
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Posted in poésie | Tagué: (Fiodor Tiouttchev), ami, ange, anniversaire, avancer, âme, demain, demeurer, doux, dur, ensemble, errer, grand-route, jour, larme, long, lueur, lumière, monde, nuit, plein, prière, s'en aller, soupirer, terre, tomber, ultime, veille, vivre, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 mars 2021
![Alexandre Pavlenko 1974 - Ukrainian Pointillist painter (49) [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/12/alexandre-pavlenko-1974-ukrainian-pointillist-painter-49-1280x768.jpg?w=873&h=719)
À LA CHESNAIE EN NOVEMBRE 43
Toujours seul avec toi dans la chambre de veille
Les guêpes douces du sommeil
Autour du feu
Autour de toi
Le sang qui jappe dans mes doigts
Je soulève les branches
Tous les oiseaux descendent sur la page blanche
Encore une forêt
Une lampe qui passe et secoue son duvet
Tu nous feras connaître
Il suffit d’allumer le ciel sous la fenêtre
Une prunelle au bord du toit
Pour les fleurs les enfants
Et les mains qui ont froid
Je pense à ta chaleur pareille à mon épaule
Aux printemps imprévus qui germent dans ton coeur
(René Guy Cadou)
Illustration: Alexandre Pavlenko
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Posted in poésie | Tagué: (René Guy Cadou), allumer, chaleur, chambre, ciel, coeur, douce, duvet, enfant, fenêtre, forêt, froid, germer, guêpe, japper, main, oiseau, printemps, sang, secouer, seul, sommeil, veille | 1 Comment »