Aujourd’hui, pour me venger de vivre,
je vais sortir m’acheter un livre.
(Henri-Frédéric Blanc)
Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022
Aujourd’hui, pour me venger de vivre,
je vais sortir m’acheter un livre.
(Henri-Frédéric Blanc)
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Posted by arbrealettres sur 28 octobre 2022
APERCEPTION DE LA MORT
Quand les maisons se penchent un peu
des filles aux fenêtres se montrent
tandis qu’au fond d’une pièce noire
luit le peu d’or d’une montre
suspendue au clou rouillé
et les vengeances au faubourg
font jaser ;
la marâtre arrive
et sourit tenant des lilas
chacun a fortement prédit
que bientôt enfin elle sera
prête pour la fosse commune.
Savates à la crasse cirée
vous serez sur le carreau rouge
dépossédées de ses pieds noirs,
prises de l’hirsute chiffonnier
ou jeu de quelque chat sauvage,
savates vous irez rejoindre
un amas de vieux étendards
tandis qu’elle ne sera plus là
cachant des lettres en son corsage
dans le quartier qu’an reconstruit
épiant les démolitions
dans le quartier qu’on reconstruit
et criant un pain sous son bras
à l’entour des mortiers fumants.
(Jean Follain)
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Posted by arbrealettres sur 3 décembre 2020
Illustration: Oleg Zhivetin
LA BLESSURE
Ce n’est pas le Kandjar qui l’a faite :
Mes ennemis étaient sous leurs tentes.
Ce n’est pas une vengeance échue :
Ceux que j’ai offensés sont morts de ma propre main.
Ce n’est pas le hasard aveugle :
Le hasard quand il croise ma route devient clairvoyant.
Si ma vie se répand et me quitte
C’est que ses yeux m’ont blessé à mort
Et qu’Elle en aime un autre.
(Anonyme)
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Posted by arbrealettres sur 24 février 2020
LE CHANT DES HUMILIES
Dans l’âpre senteur des multiples sauces,
Parmi les cris, j’avance sur le pavé gris,
Les enfants sont des vieux d’affreuse expérience,
Leur face ne trahit santé, rire, ni rêves.
En cheveux à midi,
Affublées de chiffons,
Les femmes portent le déjeuner dans des cruches,
Leur oeil est mort, leur coeur est mort.
Et je vais parmi elles dans l’horreur de connaltre
Derrière chaque face, une face de vengeance,
Qui se lève à chaque instant comme la mer
Dans ce lit étroit de poissons pourrissants.
(Srecko Kosovel)
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Posted by arbrealettres sur 15 janvier 2020
Petite leçon
regarde une fleur:
Tu es une fleur.
Un arbre:
Tu es un arbre.
La tache de sang qui sèche au mur:
Tu es cette tache et sa vengeance
La Croix des chemins ouverte sur le ciel
C’est toi.
Tu es ce que tu regardes.
(Claude de Burine)
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Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2020
HYMNE AUX BLONDES
Voici les blondes qui sortent du fourré,
elles mourront un jour
mais bien avant pourriront
les liserons dont elles se couronnent ;
l’une piqua son bras à l’épine
et suce le sang de sa blessure,
mais qui ne trouverait
sur le corps du plus fin grain
la trace de mille blessures légères
et l’infime brisure dans la ramure d’un sein.
Blondes, il faudrait vous coucher
dans le lit asséché des rivières
avec de grosses roses et des fleurs de genêt
et puis vous entourer d’abeilles
ayant perdu leur dard dans l’assouvissement des vengeances.
(Jean Follain)
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Posted by arbrealettres sur 15 mars 2019
Nous ne savons pas s’il a toujours été perdu,
une seconde après avoir été prononcé
ou peut-être déjà d’avant.
Nous ne savons pas si quelqu’un l’a caché
et oublia l’endroit,
ou si l’endroit disparut de lui-même.
Nous ne savons pas s’il fut peut-être retiré
du flux furtif des noms
afin de préserver une anomie
indispensable dans l’ouvert.
Nous ne savons pas si la futilité de l’homme
le laissa choir
comme un déchet supplémentaire
dans la pente générale des déchets.
Mais maintenant il nous manque.
Non pour désigner ceci ou cela
parmi tant de choses qui n’ont pas de nom.
Son manque nous affecte plus au fond :
le nom perdu
fracture les noms du reste des choses.
Le nom perdu
creuse petit à petit les autres noms
et nous abandonne dans ce presque unanime désert de mots,
où le vent de la nuit
change de place tous les lieux.
Le vent de la nuit
ou une topographique vengeance de l’abîme.
De sorte que la perte d’un nom
nous a fait perdre tous les noms.
***
Hay un nombre perdido.
No sabemos si estuvo siempre perdido,
desde un segundo después de articulado
o quizá desde antes.
No sabemos si alguien lo ocultó
y olvidó el lugar
o si el lugar desapareció por si mismo.
No sabemos si tal vez fue retirado
del flujo furtivo de los nombres
para preservar una anomia
imprescindible en lo abierto.
No sabemos si la trivialidad del hombre
dejó que se cayera
como un desecho mas
en el declive general de los desechos.
Pero ahora lo extrañamos.
No para designar esto o aquello
entre tantas cosas que no tienen nombre.
Su falta nos afecta más adentro:
el nombre perdido
fractura los nombres de todas las otras cosas.
El nombre perdido
ahueca poco a poco todos los otros nombres
y nos deja abandonados en este casi un
unánime desierto de palabras,
donde el viento de la noche
cambia de sitio todos los lugares.
El viento de la noche
o una topográfica venganza del abismo.
Así el extravío de un nombre
nos ha hecho perder todos los nombres.
(Roberto Juarroz)
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Posted by arbrealettres sur 28 juin 2018
Vivre
Vivre et ne pas seulement exister
parce que l’hirondelle apporte le printemps
Parce qu’après la pluie, le beau temps
parce qu’il faut toujours rester enfant.
Toujours vivre!
parce que le bonheur est quotidien
Parce qu’aimer fait du bien
Parce que donner ne coûte rien.
Encore Vivre!
Parce que la fleur sent bon
Parce que le gâteau sur la langue fond
Parce que nous aimons cette chanson.
Oh vivre!
Parce que la peine est passagère
parce que la rancune est meurtrière
Parce que la vengeance est amère.
Oui vivre!
parce que le pardon soulage
Parce que le sourire chasse la rage
Parce qu’oublier demande du courage.
Hum vivre!
Parce que demain rimera avec liberté
Parce que bientôt émergera la vérité.
Parce que nus avons tous droit à la gaieté.
Enfin vivre!
Parce que chaque défaite nous assagit
Parce que chaque victoire nous grandit
Parce que ce combat nous affranchit.
Vivre et ne plus seulement subsister
Parce que la vie est éternelle
Parce que l’amour est immortel
Parce que la mort est un horizon irréel.
(Bakary Bamba Junior)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Bakary Bamba Junior), aimer, amer, amour, éternel, bien, bon, bonheur, chanson, coûter, combat, courage, donner, enfant, exister, fleur, fondre, gâteau, grandir, hirondelle, horizon, immortel, irréel, liberté, meurtrier, mort, oublier, pardon, passager, peine, pluie, printemps, quotidien, rancune, rimer, sentir, soulager, sourire, subsister, vengeance, victoire, vivre | Leave a Comment »