Posts Tagged ‘venir’
Posted by arbrealettres sur 30 mars 2023

PÊCHER EN FLEUR
Le pêcher sous les fleurs explose,
Toutes ne viendront pas à fruit,
Lumineuse écume de roses
Sur l’azur où la nue s’enfuit.
Fleurs aussi montent mes pensées,
Cent par jour… Laisse-les fleurir,
Laisse, le fruit de ces journées,
C’est le secret de l’avenir.
Il faut des fleurs en abondance.
Innocence et jeux ont leur droit,
Sinon pour nous, ce monde étroit
Serait vide de jouissance.
***
VOLL BLÜTEN
Voll Blüten steht der Pfirsischbaum,
Nicht jede wird zur Frucht,
Sie schimmern hell wie Rosenschaum
Durch Blau und Wolkenflucht.
Wie Blüten gehn Gedanken auf,
Hundert an jeden Tag —
Laß blühen ! laß dem Ding den Lauf !
Frag nicht nach dem Ertrag !
Es muß auch Spiel und Unschuld sein
Und Blütenüberfluß,
Sonst wär die Welt uns viel zu klein
Und Leben kein Genuß.
(Hermann Hesse)
Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Hermann Hesse), abondance, avenir, azur, écume, étroit, droit, en fleur, exploser, fleur, fleurir, fruit, innocence, jeu, jouissance, journée, laisser, lumineux, monde, monter, nue, pêcher, pensée, rose, s'enfuir, secret, venir, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 mars 2023

Illustration: Albert Lynch
MONDE ARDENT
Ah, toujours, jeune ou vieux, je ressens cette même chimère :
Une montagne la nuit ; au balcon, en silence, une femme ;
Blanche route qui prend son élan quand la lune l’éclaire ;
Comme alors un désir passionné fait se tordre mon âme!
Monde ardent, forme blanche de femme à son balcon qui songe,
Aboi d’un chien dans la vallée, sourd roulement d’un train,
Vous fûtes bien des fois pièges, amers mensonges ;
Vous restez le plus doux de mes rêves ainsi que le plus vain.
Souvent j’ai pris la voie des réalités rudes :
Assesseur, cours du change, ou bien mode, ou bien loi,
Mais déçu, libéré, j’ai rejoint bientôt ma solitude,
Où jaillit le naïf idéal, où le rêve est chez soi.
Trouble vent de la nuit dans l’arbre, ô bohémienne noire,
monde de désirs fous, poèmes pleins d’odeur,
monde splendide auquel toujours j’ai voulu croire,
Quand ta voix vient vers moi au milieu des éclairs de chaleur.
***
O BRENNENDE WELT
Immer und immer fühl ich’s, ob alt oder jung :
Ein Gebirg in der Nacht, am Balkon ein schweigendes Weib,
Eine weiße Straße im Mondschein mit sanftem Schwung,
Das reißt mir vor Sehnsucht das bange Herz aus dem Leib.
O brennende Welt, o du weißes Weib am Balkon,
Bellender Hund im Tal, fernrollende Eisenbahn,
O wie loget ihr, o wie bitter betrogt ihr mich schon —
Dennoch seid ihr noch immer mein süßester Traum und Wahn !
Oft versucht ich den Weg in die schreckliche « Wirklichkeit »,
Wo Assessor, Gesetz, Mode und Geldkurs gilt,
Aber einsam entfloh ich immer, enttäuscht und befreit,
Dort hinüber, wo Traum und liebliche Narrheit quillt.
Schwüler Nachtwind im Baum, schwarze Zigeunerin,
Welt voll törichter Sehnsucht und Dichterduft,
Herrliche Welt, der ich ewig verfallen bin,
Wo dein Wetterleuchten mir zuckt, wo deine Stimme mir ruft!
(Hermann Hesse)
Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Hermann Hesse), aboi, amer, arbre, ardent, assesseur, âme, éclair, éclairer, élan, balcon, blanc, bohémien, chaleur, changé, chien, chimère, cours, croire, déçu, désir, doux, femme, forme, fou, idéal, jaillir, jeune, libérer, Loi, lune, mensonge, milieu, mode, monde, montagne, naïf, noir, nuit, odeur, passionné, piège, plein, poème, prendre, réalité, rêve, rejoindre, ressentir, rester, rouler, route, rude, silence, solitude, songer, sourd, splendide, tordre, toujours, train, trouble, vain, vallée, venir, vent, vieux, voie, voix, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 mars 2023

ART DU VOYAGE
Voyager sans but plaît à la jeunesse,
Mais l’âge en venant m’affadit ce goût
Et je ne pars plus sans savoir pour où,
Sans qu’un but précis, un désir me presse.
Hélas, pour celui qui suit un dessein,
Voyager n’a plus la douceur première
Dont étincelait forêt ou rivière
A chaque nouveau détour du chemin.
Pour rendre à l’instant la fraîche innocence
Que n’occulte plus quelque astre rêvé,
Voyager doit être un art retrouvé :
Du vaste univers partager la danse
Et vers un lointain longtemps cultivé,
Même sans bouger, rester en partance.
***
REISEKUNST
Wandern ohne Ziel ist Jugendlust,
Mit der Jugend ist sie mir erblichen ;
Seither bin ich nur vom Ort gewichen,
War ein Ziel und Wille mir bewußt.
Doch dem Blick, der nur das Ziel erfliegt,
Bleibt des Wanderns Süße ungenossen,
Wald und Strom und aller Glanz verschlossen,
Der an allen Wegen wartend liegt.
Weiter muß ich nun das Wandern lernen,
Daß des Augenblicks unschuldiger Schein
Nicht erblasse vor ersehnten Sternen.
Das ist Reisekunst : im Weltenreihn
Mitzufliehn und nach geliebten Fernen
Auch im Rasten unterwegs zu sein.
(Hermann Hesse)
Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Hermann Hesse), affadir, art, astre, âge, étinceler, bouger, but, chemin, cultiver, danse, désir, détour, dessein, douceur, forêt, frais, goût, hélas, innocence, instant, jeunesse, lointain, longtemps, occulter, partager, partance, partir, plaire, précis, presser, rêver, rendre, rester, retrouver, rivière, savoir, suivre, univers, vaste, venir, voyage, voyager | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 mars 2023

TROP TARD
Désuet, avec sa médiocre colonnade,
Le vieux château se dresse ; et, d’une aile malade
Sur les mauves asters voletant au hasard,
Un dernier papillon frissonne.
Tout, au jardin fané d’automne,
Dit que je suis venu trop tard.
Là-haut, sur le balcon, dans ses robes de soie,
Avec un cerne autour de ses fiers yeux sans joie,
Orgueilleuse, la reine morne au teint blafard
Retient la main qu’elle veut tendre.
Point de pardon : comment comprendre
Pourquoi je suis venu trop tard ?
***
ZU SPÄT
Altmodisch steht mit schmächtigen Pilastern
Wie sonst das Schloß. Auf violetten Astern
Irrt noch ein später Falter her und hin
Mit krankem Flügelschlagen,
Und welke Beete sagen
Daß ich zu spät gekommen bin.
Und am Balkon in seidenen Gewändern,
Mit stolzen Augen in vertrübten Rändern,
Steht trüb und stolz die blasse Königin,
Und will die Hand erheben, —
Und kann mir nicht vergeben,
Daß ich zu spät gekommen bin.
(Hermann Hesse)
Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Hermann Hesse), aile, aster, automne, autour, balcon, blafard, cerne, château, comonnade, comprendre, désuet, dernier, faner, fier, frissonner, hasard, jardin, joie, là-haut, main, malade, mauve, médiocre, morne, orgueilleux, papillon, pardon, reine, retenir, robe, se dresser, soie, tard, teint, tendre, venir, vieux, voleter, vouloir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 mars 2023
qu’il vienne une voix
le signe d’un mal pareil au mien !
un caillou tombe de la montagne
et crève l’œil du vide
(Daniel Boulanger)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Daniel Boulanger), écho, caillou, crever, mal, montagne, oeil, pareil, signe, tomber, venir, vide, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 mars 2023
![Gao Xingjian angoisse [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/11/gao-xingjian-angoisse-1280x768.jpg?w=790&h=724)
RETOUCHE A LA TRISTESSE
D’un matin qui n’est pas venu
d’un arbre en habit de ciel
du peu de temps qui sans couleur et nu
entre la lèvre et l’éternel
laisse monter les herbes.
Les larmes vont à la jeunesse,
la fenêtre au poème,
l’avenir à ma main.
(Daniel Boulanger)
Illustration: Gao Xingjian
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Daniel Boulanger), arbre, avenir, éternel, ciel, couleur, fenêtre, habit, herbe, jeunesse, larme, lèvre, main, matin, poème, temps, tristesse, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 mars 2023

Petit nuage
Petit nuage est bien triste,
Toute sa famille s’en est allée,
Cumulus égoïstes,
Nimbus étourdis,
Tous l’ont abandonné,
Le laissant seul,
Tout nu dans la nue.
Il se morfond
Et sent venir la dépression …
Allez, petit nuage,
Ne t’en fais pas, on est là
Et surtout je t’en prie,
Ne pleure pas,
Je n’ai pas pris mon parapluie.
(Guy Meunier)
Recueil: On fait comme on a dit
Editions: Lavillatte
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Guy Meunier), abandonner, aller, égoïste, étourdi, cumulus, dépression, famille, laisser, nimbus, nu, nuage, nue, parapluie, petit, pleurer, prendre, s'en aller, se morfondre, sentir, seul, triste, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 mars 2023

Illustration: ArbreaPhotos
Sous-bois
Quand je rentre dans les bois,
je referme la porte derrière moi.
Pompon
(Auteure de l’auteur)
Tiens, il pleut sur le Bois,
Clapotis sur les feuilles,
Quelques gouttes aux abois
Viennent m’agacer l’oeil.
Une fraîcheur discrète
Exhale les fragrances
Des fleurettes secrètes
Qui peuplent le silence.
Puis le tonnerre roule
Déchaînant son raffut,
Ses grondements s’enroulent,
Foudre parmi les fûts.
Un vrai bonheur alors,
Me prend arbre le corps,
Je me sens brusquement
Fondu dans le décor.
Je suis un de ces arbres,
Un érable élégant
Ou bien encore un charme,
J’en demandais pas tant …
Il a plu sur le Bois,
Trois gouttes porte-voie,
Scintillements vermeils
Ont trouvé le soleil.
(Guy Meunier)
Recueil: On fait comme on a dit
Editions: Lavillatte
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Guy Meunier), abois, agacer, arbre, élégant, érable, bois, bonheur, brusque, charmé, clapotis, corps, déchaîner, décor, demander, derrière, discret, exhaler, fût, feuille, fleurette, fondre, foudre, fraîcheur, fragrance, goutte, gronder, oeil, peupler, pleuvoir, porte, porte-voie, prendre, raffut, refermer, rentrer, rouler, s'enrouler, scintillement, secret, sentir, silence, soleil, sous-bois, tant, tonnerre, trouver, venir, vermeil, vrai | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 mars 2023

Une porte
Entre ici
Et là-bas
Ne s’est jamais refermée
Tu vas
Tu viens
Avec la mer
Avec les grandes marées
Du cœur
Si un jour
Tu ne revenais plus
Sur ce rivage
Je saurais que la mort
Lasse d’attendre
Se dresse
Juste
Derrière mon épaule
Prête à jeter
La clé
Dans la nuit
Sans retour.
(Hélène Cadou)
Recueil: Frontières Petit atlas poétique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Hélène Cadou), aller, attendre, épaule, clé, coeur, derrière, entre, ici, jamais, jeter, jour, juste, las, là-bas, marée, mer, mort, nuit, porte, prêt, refermer, revenir, rivage, savoir, se dresser, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 mars 2023

L’AVENTURIER
Dans le noeud bleu des veines
que voile une peau tendre
il vit une carte des fleuves ;
combien il désirait
ces courants bleus ! S’y rendre
sans retour désormais !
Au souffle de la bouche
qui effleura son visage
il sut le sel des mers.
Là-bas, une tempête bouge
et, hors des livres des mages,
passe un songe fiévreux.
Les serpents, leurs danses : il sait ;
le venin vint d’une lèvre
quand chantonna la flûte.
Abattu, accablé,
dans le demi-jour lunaire
il rentrait par la suite.
Et combien de ses rêves
dans un sein se sont éteints ;
les rires lui étaient pleurs,
les larmes, elles, étaient gaies.
Le doigt tremblait, discret,
contre le tambourin.
(Jaroslav Seifert)
Recueil: Les danseuses passaient près d’ici
Traduction: Petr Kral et Jan Rubes
Editions: Actes Sud
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jaroslav Seifert), abbatu, accablé, aventurier, éteint, bleu, bouche, bouger, carte, chantonner, courant, danse, désirer, désormais, demi, discret, doigt, effleurer, fiévreux, flûte, fleuve, gai, hors, jour, larme, là-bas, lèvre, livre, lunaire, mage, mer, noeud, passer, peau, pleur, rêve, rentrer, retour, rire, savoir, se rendre, sein, sel, serpent, songe, souffle, tambourin, tempête, tendre, trembler, veine, venin, venir, visage, voiler, voir | Leave a Comment »