Posts Tagged ‘ventre’
Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2023

Chimère
J’imaginais avoir beaucoup appris,
j’ai passé bien des années dans des rêveries,
et ai récolté maintes déceptions de mes chimères.
J’ai fait ce que j’étais incapable de faire :
j’ai déplacé les montagnes, fait rouler des trains
dans leur ventre.
Comme un roi content que ses volontés soient faites
j’étais satisfait,
et ma conscience s’envolait haut comme un oiseau et revenait à moi
Mais ce que j’ai raté,
la plus grande chose que j’ai ratée, c’est d’apprendre
à dire
au bon moment
à qui j’aime
je
t’aime.
(Adil Mahmud)
***

Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Adil Mahmud), aimer, année, apprendre, beaucoup, chimère, chumère, conscience, content, déception, déplacer, dire, faire, haut, imaginer, incapable, moment, montagne, oiseau, passer, récolter, rêverie, revenir, roi, rouler, s'envoler, satisfaire, train, ventre, volonté | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2023

Illustration: Fred Einaudi
ON SORT ET ON ENTRE…
On sort et on entre
On entre et on sort
On change de ventre
C’est là notre sort.
Maternelle terre
Ventre maternel
Ô double lumière
De notre tunnel.
De ventre je change
L’un l’autre m’aimant
Le dernier nous mange
Maternellement.
D’une nuit en route
Vers une autre nuit
La joyeuse voûte
Trompe notre ennui.
Trop de solitude
Ne m’a pas ôté
Ma vieille habitude
De l’éternité.
(Jean Cocteau)
Recueil: Clair-obscur
Traduction:
Editions: Points
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean Cocteau), éternité, ôter, changer, dernier, double, ennui, entrer, habitude, joyeux, lumière, manger, maternel, nuit, route, solitude, sort, sortir, terre, tromper, trop, tunnel, ventre, vieux, voûte | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 décembre 2022

Elle a ventre creux
l’unique marche qui mène
… à l’épicerie
(Anick Baulard)
Illustration
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in haïku, poésie | Tagué: (Anick Baulard), épicerie, marche, ventre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 décembre 2022

Rituel de deuil
Mais que faire de vous
mes morts mes éphémères ?
Que faire
du père perdu
et maintenant de toi
mon aimée ?
Vous m’avez été
arrachés ?
Deuil qu’est-ce ?
Vous faire lentement
passer glisser
de l’extérieur
au plus profond
de moi.
Vous intérioriser peu à peu.
Désormais n’ai plus
de père.
Mais un père
intérieur.
N’ai plus d’aimée.
Mais une aimée
intérieure.
Mes éphémères mes morts
je vous porte
dans mon ventre.
Suis enceinte de vous tous
(Michèle Finck)
Recueil: Là où dansent les Éphémères 108 poètes d’aujourd’hui
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Michèle Finck), aimé, arracher, éphémère, désormais, deuil, enceint, extérieur, faire, glisser, intérieur, intérioriser, lent, maintenant, mort, passer, père, perdu, porter, profond, rituel, ventre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2022
![Vladimir Dunjic 32-Widow [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/10/vladimir-dunjic-32-widow-1280x768.jpg?w=767&h=768)
Pour perdre une chose, encore faut-il auparavant l’avoir possédée.
Nous n’avons jamais rien eu à nous dans cette vie, jamais rien eu à perdre,
rien d’autre à faire que chanter,
chanter avec la gorge, le ventre, le crâne, le cœur, l’esprit,
avec toute la poussière de nos âmes amoureuses.
(Christian Bobin)
Découvert chez la boucheaoreilles ici
Illustration: Vladimir Dunjic
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Christian Bobin), amoureuse, âme, chanter, coeur, esprit, gorge, perdre, posséder, poussière, rien, ventre, vie | 9 Comments »
Posted by arbrealettres sur 31 octobre 2022

C’est dur d’en faire un poème!
Tous les enfants de la terre
n’ont pas cueilli les mêmes fleurs
reçu les mêmes caresses
appris les mêmes chansons
Certains sont même non loin d’ici
les derniers esclaves cachés au grand jour
qui sèment dans les rizières
récoltent le café grain à grain
talons dans la poussière accroupis
tirent tous les fils de tapis moelleux
couleurs en fête
qu’on admirera bientôt aux étals
du luxe à vendre et à revendre
ou encore ventre creux loqueteux
leurs mains nues retournent
les décharges immondes
à la recherche d’éclats d’étoile
Dans le ventre des ténèbres
d’autres enfants au visage blafard
s’enfoncent dans des trous avides
pour en arracher l’or et le cuivre
qui brilleront bientôt sous les néons
des villes-lumière
Certains jamais ne voient le soleil…
Cela ne s’invente pas
cela n’est pas une histoire
C’est dur d’en faire un poème!
(Michel Ménaché)
Recueil: La révolte des poètes
Traduction:
Editions: Livre de poche Jeunesse
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Michel Ménaché), accroupi, admirer, apprendre, arracher, avide, éclat, étal, étoile, blafard, briller, cacher, café, caresse, centre, chanson, couleur, creux, cueillir, cuivre, décharge, dernier, dur, enfant, esclave, fête, fil, fleur, grain, histoire, ici, immonde, loin, loqueteux, lumière, luxe, main, moelleux, néon, nu, or, poème, poussière, récolter, recevoir, recherche, retourner, revendre, rizière, s'enfoncer, semer, soleil, talon, tapis, ténèbres, terre, tirer, trou, vendre, ventre, ville, visage, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022

PAMPOÉSIE
Poésie, patrimoine étoilé :
il fallut découvrir peu à peu ventre vide et sans guide
ton terrestre héritage,
la clarté lunaire et l’épi secret.
La clef, de la solitude à la foule,
se perdait dans les rues et dans les bois
et sous les pierres et dans les trains.
La condition obscure en est le premier sceau,
l’ivresse grave avec un simple verre d’eau,
le corps rassasié sans avoir mangé,
le coeur qui mendie avec son orgueil.
Et bien d’autres choses que taisent les livres
remplis d’une splendeur sans joie : il faut
entamer peu à peu la pierre qui écrase,
dissoudre peu à peu le minerai de l’âme
jusqu’à ce que tu sois celui qui lit,
jusqu’à ce que l’eau chante par ta bouche.
Ce qui est plus facile que la mer à boire
et plus difficile aussi que naître sans fin.
C’est un étrange office qui te cherche
et qui se cache quand on l’a cherché,
c’est une ombre au toit crevassé
mais où dans chaque trou il y a une étoile.
(Pablo Neruda)
Recueil: Mémorial de l’Île Noire
Traduction: Claude Gouffon
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Pablo Neruda), âme, écraser, épi, étoile, étrange, boire, bois, bouche, chanter, chercher, clarté, clef, coeur, condition, corps, crevasse, découvrir, difficile, dissoudre, eau, entamer, facile, fin, foule, grave, guide, héritage, ivresse, joie, lire, livre, lunaire, manger, mendier, mer, minerai, naître, obscur, office, ombre, orgueil, pampoésie, patrimoine, pierre, poésie, premier, rassasier, remplir, rue, sceau, se cacher, se perdre, secret, simple, solitude, splendeur, taire, terrestre, toit, train, trou, ventre, verre, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 octobre 2022

Illustration: Jerzy Gluszek
Poétique
Pourquoi ne traînerait-elle pas
tout près du champ
Comme une oiselle
qui veut faire dériver le danger
pour si soudain s’envoler ?
Et pourquoi ne serait-elle pas
un bouquet de marguerites
jeté dans une brouette goudronnée ?
Ou de la neige qui fond
dans la main rose d’une enfant ?
Une hirondelle
qui laisse une éraillure sur le pignon
Une fleur
qui fait pousser un bloc de pierre
Deux lézardes qui se croisent
l’une l’autre dans la vitre ?
Poésie :
une candide démoniaque
Un agneau en flammes
au milieu d’une prairie
Un lévrier qui s’entortillait
dans un drap
Un miroir
devant lequel un héron est mort
Comme un parapluie accidenté par la tempête
Du sable éblouissant
comme un ventre de femme au milieu de l’océan
Une fleur-étoile blanche
dans la gueule d’un bouledogue
Une épine
qui fait une tête de lion putréfiée
Un plongeur
qui dans les profondeurs de la mer
ouvre un coffre avec une épingle
Une punaise
qui fixe un avion dans l’atmosphère
Un bateau de contrebande
qui saigne dans les flots
comme un animal blessé
Poésie :
Une corde à linge tendue
entre un phare et un cerisier
(Artur Lundkvist)
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Artur Lundkvist), accidenté, agneau, animal, atmosphère, avion, éblouir, épine, épingle, éraillure, étoile, bateau, blanc, blessé, bloc, bouledogue, bouquet, brouette, candide, cerisier, champ, coder, coffre, contrebande, danger, démoniaque, dériver, drap, enfant, femme, fixer, flamme, fleur, flot, fondre, goudron, gueule, héron, hirondelle, jeter, laisser, lévrier, lézarde, linge, lion, main, marguerite, mer, milieu, miroir, mort, neige, océan, oiselle, ouvrir, parapluie, phare, pierre, pignon, plongeur, poétique, pourquoi, pousser, prairie, profondeur, punaise, putréfié, rose, s'entortiller, s'envoler, sable, saigner, se croiser, soudain, tête, tempête, traîner, ventre, vitre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022
![David Brayne 3216 [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2014/01/david-brayne-3216-1280x768.jpg?w=769&h=613)
Le But
Le long des peupliers je marche, le front nu,
Poitrine au vent, les yeux flagellés par la pluie.
Je m’avance hagard vers le but inconnu.
Le printemps a des fleurs dont le parfum m’ennuie,
L’été promet, l’automne offre ses fruits, d’aspects
Irritants; l’hiver blanc, même, est sali de suie.
Que les corbeaux, trouant mon ventre de leurs becs,
Mangent mon foie, où sont tant de colères folles,
Que l’air et le soleil blanchissent mes os secs,
Et, surtout, que le vent emporte mes paroles!
(Charles Cros)
Illustration: David Brayne
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Charles Cros), air, avancer, bec, blanchir, but, colère, corbeau, emporter, ennuyer, flagellé, fleur, foie, folle, fruit, hagard, hiver, inconnu, irritant, marcher, offrir, parfum, parole, peuplier, pluie, printemps, sali, soleil, suie, vent, ventre | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 juillet 2022
Un tigre a mille courtisanes
dans les griffes mille langues
mille ventres de jardins
dans la nuque
Pavots des cheveux
dans le jour des mains croisées
dans la nuit blanche
des paumes ouvertes
Trembler de tout son corps
Les aubes de neiges sans poitrine
point d’amour point de cheminée
point d’interrogation de bouche plaquée
sur le désir plat
Filles de laine filles de lit
de lys de lit
Tout lie des corps rêches
aux pêches de luxure dans le cou
zébré des veines
Hommes à sabots de fauves —
ce qu’il reste de la sieste
troncs de dattiers —
cachés pour les repas de fourrure
cachés pour dormir dans les plumes
Cœur de chair de poules
(Paul-Marie Lapointe)
Illustration: Siegfried Zademack
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Paul-Marie Lapointe), amour, caché, chair, cheminée, cheveu, coeur, courtisane, désir, fauve, fille, griffe, homme, interrogation, jardin, langue, luxure, lys, nuque, paume, pavot, poitrine, tigre, trembler, tronc, veine, ventre | Leave a Comment »