Entre l’ombelle et le maïs,
Le noisetier et le hêtre,
Cette alliance fut conclue
Pour la plus fraîche odeur,
Pour la paix du regard
Qui feront verdir ce pré
Tout au creux de la mémoire.
(Georges-Emmanuel Clancier)
Posted by arbrealettres sur 9 mai 2022
Entre l’ombelle et le maïs,
Le noisetier et le hêtre,
Cette alliance fut conclue
Pour la plus fraîche odeur,
Pour la paix du regard
Qui feront verdir ce pré
Tout au creux de la mémoire.
(Georges-Emmanuel Clancier)
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Posted by arbrealettres sur 28 février 2020
OH! ÊTRE FEUILLE VERTE…
Oh, être feuille verte sur l’arbre éternel des hommes,
Oh, pouvoir y verdir,
Bruire, nicher dans les branches comme l’oiseau,
Oh, pouvoir habiter leurs mondes !
Oh, être voyageur sous le vent lourd des jardins,
Tremper dans les lointains mouillés les aurores comme en un vin,
Croître dans le bruissement des rosées, germer dans l’haleine du vent,
Oh, marcher en paix, sans parler, par les routes!
Ou pousser dans les vents avec les doigts blancs des racines
Et concevoir de nouveaux continents, louer
La puissance silencieuse de la nuit, la terreur grise dans les profondeurs sans bords,
Oh, cesser de saigner, oh, pouvoir mourir !
(Srecko Kosovel)
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Posted by arbrealettres sur 20 décembre 2019
Mes chansons se font plus légères,
Et moi seule je suis de plomb.
Mes chansons deviennent pigeons
Et moi seule je deviens terre.
Le vent sur les vitres
Et moi j’oublierai
Que je deviens terre.
Mes chansons avec le printemps verdissent,
Mais moi je gèle dans la neige.
Mes chansons voient le soleil à venir,
Moi je reste dans les ténèbres.
Le vent sur les vitres
Et moi j’oublierai
Que je reste dans les ténèbres
Mes chants se font plus clairs, spirituels,
Me fuit le rayon de lumière.
Mes chants guerriers poursuivent leurs duels
Et moi, vaincue, je tombe à terre.
Le vent sur les vitres
Et moi j’oublierai
Que vaincue je tombe.
(Kadia Molodowski)
Posted in poésie | Tagué: (Kadia Molodowski), à venir, chanson, chant, clair, devenir, duel, fuir, geler, guerrier, léger, lumière, mélodie, neige, oublier, pigeon, plomb, poursuivre, printemps, rayon, rester, seul, soleil, spirituel, ténèbres, terre, tomber, vaincu, vent, verdir, vitre, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2019
Illustration: Marc Chagall
DE TOI…
De toi je suis trempée comme la terre l’est d’une pluie printanière,
Mon jour le plus blond se suspend
Au pouls battant de tes paroles tues
Comme l’abeille aux fleurs du marronnier.
Je suis vers toi comme promesse des moissons
Dans le temps,
Quand le blé dans les champs se mesure au froment
Et se déploie avec l’espoir de tout ce qui verdit
Sur le plancher net des greniers.
Sourd à la pointe de mes doigts la fidélité sur ta tête lasse,
Et toutes mes années
Sont des champs que foulent tes pas
Et qui se gonflent
De la douleur
De t’aimer, ô mon bien-aimé.
(Rachel Korn)
Posted in poésie | Tagué: (Rachel Korn), abeille, aimer, année, battre, bien-aimé, blé, blond, champ, doigt, douleur, espoir, fidélité, fleur, fouler, froment, grenier, jour, las, marronnier, moisson, net, parole, pas, plancher, pluie, pointe, pouls, printanier, promesse, se déployer, se gonfler, se mesurer, se suspendre, sourd, taire, tête, temps, tremper, verdir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2019
Illustration: Leonod Afremov
POÈMES DE LA SEINE
(extrait)
Qui ne mesure nuit et jour
Que par Vénus aux bras ouverts
Voit dans le giron de Lutèce
Le songe devenir un ver.
À travers les prés verdissants
La terre sent, par lui foulée,
Dans la fumée des jours naissants
Les villes, ruines, s’écrouler.
Qui ne possède point de femme
Muet vers la Seine descend
Pour voir se mirer dans sa larme
Sa tête aux cheveux déjà blancs.
À qui n’a rien, pas même un toit,
Elle apprend, au bruit de sa vague,
Le langage du désarroi
Sur le boulevard Saint-Michel.
Pour tous les vagabonds elle est
Véritablement une mère
Qui sait apaiser toute plaie
Brûlant aux pieds de ceux qui errent.
(Elhonen Vogler)
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Posted by arbrealettres sur 4 mai 2019
LE MAI D’AMOUR
Voici que verdit le printemps
Où l’heure au coeur sonne vingt ans,
Larivarite et la la ri ;
Voici que j’ai touché l’époque
Où l’on est las d’habits en loque,
Au gentil sieur il faudra ça
Ça
La la ri
Jeunes filles de bel humour,
Donnez-nous le mai de l’amour,
Larivarite et la la ri.
Soyez blonde ou brune ou châtaine,
Ayez les yeux couleur lointaine
Larivarite et la la ri ;
Des astres bleus, des perles roses,
Mais surtout, pas de voix moroses,
Belles de liesse, il faudra ça
Ça
La la ri
Il faudra battre un coeur de joie
Tout plein de gaîté qui rougeoie,
Larivarite et la la ri.
Moi, j’ai rêvé de celle-là
Au coeur triste dans le gala
Larivarite et la la ri;
Comme l’oiseau d’automne au bois
Ou le rythme du vieux hautbois,
Un coeur triste, il me faudra va
Ça
La la ri
Triste comme une main d’adieu
Et pur comme les yeux de Dieu,
Larivarite et la la ri.
Voici que vient l’amour de mai,
Vivez-le vite, le coeur gai,
Larivarite et la la ri ;
Ils tombent tôt les jours méchants,
Vous cesserez aussi vos chants ;
Dans le cercueil Il faudra ça
Ça
La la ri
Belles de vingt ans au coeur d’or,
L’amour, sachez-le, tôt s’endort,
Larivarite et la la ri.
(Emile Nelligan)
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Posted by arbrealettres sur 5 avril 2018
Illustration: ArbreaPhotos
DÉCEMBRE: A ELISE
Où s’est envolé le printemps qu’ensemble avons connu?
Les branches de l’an dernier sont stériles;
Mais j’ai vu tes mains saisir le temps hivernal
Et en lisser la pluie, et le laisser limpide.
Si de l’arbre assoupi ces feuilles brunes et tristes,
Si seulement les regrets se noyaient au départ du printemps,
Il n’y aurait plus chaque jour qui s’égoutte et pleure
Une année vide et amère dans mon coeur.
Dans l’hiver de mon coeur tu étais un arbre en bourgeons,
Et le printemps semblait encore plus doux, venant tard;
Tu étais le vent qui poussa le printemps jusqu’
Un jardin désolé.
Tu étais tout le printemps, et mai et juin
Verdirent plus radieux dans ta chair, mais maintenant
La pluie assombrit l’année, et morts le soleil et la lune,
Et le monde entier est noir, Ô beauté.
***
DECEMBER: TO ELISE
Where has flown the spring we knew together?
Barren are the boughs of yesteryear;
But I have seen your hands take wintry weather
And smoothe the rain from it, and leave it fair.
If from sleep’s tree these brown and sorry leaves,
If but regret could drown when springs depart,
No more would be each day that drips and grieves
A bare and bitter year within my heart.
In my heart’s winter you were budding tree,
And spring seemed all the sweeter, being late;
You the wind that brought the spring to be
Within a garden that was desolate.
You were all the spring, and May and June
Greened brighter in your flesh, but now is dull
The year with rain, and dead the sun and moon,
And all the world is dark, O beautiful.
(William Faulkner)
Posted in poésie | Tagué: (William Faulkner), amer, année, arbre, assombri, assoupi, beauté, bourgeon, branche, brun, chair, coeur, connaître, décembre, départ, désolé, doux, ensemble, envoler, feuille, hivernal, jardin, jour, laisser, limpide, lisser, lune, main, mort, noir, pleurer, pluie, pousser, printemps, radieux, regret, s'égoutter, saisir, se noyer, soleil, stérile, tard, temps, triste, venir, vent, verdir, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2018
Illustration: Pal Szinyei-Merse
Que tout se mobilise
de haut en bas
à perte de vue
les fleurs sont nouvelles
en route
les torrents dévalent
les fleuves en plaine
l’alouette en l’air
le chanteur
recrute les hommes
les besogneux
que le souci ronge
au fond de la vallée
son chant retentit
écho dans le val
ce mal délicieux
ô frères
le monde s’anime
se chausse
mon amour
acquiesce en cachette
et les ruisseaux redoublent
la plaine verdit
un si joyeux délire
en route
***
Allgemeines Wandern
Von Grund bis zu den Gipfeln,
So weit man sehen kann,
Jetzt blüht’s in alien Wipfeln,
Nun geht das Wandern an :
Die Quellen von den Klüften,
Die Ström aufgrünem Plan,
Die Lerchen hoch in Lüften,
Der Dichter frisch voran.
Und die im Tal verderben
In trüber Sorgen Haft,
Er möcht sie aile werben
Zu dieser Wanderschaft.
Und von den Bergen nieder
Erschallt sein Lied ins Tal,
Und die zerstreuten Brüder
Faßt Heimweh allzumal.
Da wird die Welt so munter
Und nimmt die Reiseschuh,
Sein Liebchen mittendrunter
Die nickt ihm heimlich zu.
Und über Felsenwände
Und auf dem grünen Plan
Das wirrt und jauchzt ohn Ende —
Nun geht das Wandern an !
(Joseph von Eichendorff)
Posted in poésie | Tagué: (Joseph von Eichendorff), acquiescer, alouette, amour, écho, bas, chant, chanteur, délicieux, délire, dévaler, en cachette, fleur, frère, haut, homme, joyeux, mal, monde, nouveau, plaine, recruter, retentir, ronger, route, ruisseau, s'animer, se mobiliser, souci, torrent, val, vallée, verdir | Leave a Comment »