Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘véritable’

Pour moi c’était la plus grande liberté (Alberto Giacometti)

Posted by arbrealettres sur 25 avril 2023



Illustration: Joan Miró
    
Pour moi c’était la plus grande liberté.
Quelque chose de plus aérien, de plus dégagé, de plus léger
que tout ce que j’avais jamais vu.

En un sens, c’était absolument parfait.
Miro ne pouvait pas poser un point sans le faire tomber juste.
Il était si véritablement peintre
qu’il lui suffisait de laisser trois taches de couleurs sur la toile
pour qu’elle existe et soit un tableau.

(Alberto Giacometti)

Recueil: Miró oeuvre

Editions: Maeght

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Je sais que chaque poème (Hermann Hesse)

Posted by arbrealettres sur 28 mars 2023



   Herman Hesse
    
Je sais que chaque poème ou chaque tableau authentique,
chaque mesure de musique véritable
continue à naître de la vie et de la souffrance,
à se payer au prix du sang,
comme à toute autre époque du passé.

(Hermann Hesse)

Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti

Posted in méditations, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

SI L’AMOUR FUT (André Frénaud)

Posted by arbrealettres sur 8 février 2023




    
SI L’AMOUR FUT

Mon amour, était-ce toi ou mon seul élan,
le nom que ma parole a donné à son désir.
As-tu existé, toi l’autre? Était-il véritable,
sous de larges pommiers entre les pignons,
ce long corps étendu tant d’années?

L’azur a-t-il été un vrai morceau du temps?
N’ai-je pas imaginé une vacance dans l’opaque?
Étais-tu venue, toi qui t’en es allée?
Ai-je été ce feu qui s’aviva, disparut?

Tout est si loin. L’absence brûle comme la glace.
Les ramures de mémoire ont charbonné.
Je suis arrêté pour jusqu’à la fin ici,
avec un souvenir arrêté qui n’a plus de figure.

Si c’est un rêve qu’éternel amour,
qu’importe j’y tiens.
J’y suis tenu ou je m’y trouve abandonné.
Désert irrémédiable et la creuse fierté.
Quand tu reviendras avec un autre visage,
je ne te reconnais pas, je ne sais plus voir, tout n’est rien.

Hier fut. Il était mêlé de bleu et frémissait,
ordonnancé par un regard qui change.
Une chevelure brillait, violemment dénouée,
recomposée autour de moi, je le croyais.
Le temps remuait parmi l’herbe souterraine.
Éclairés de colère et de rire, les jours battaient.
Hier fut.
Avant que tout ne s’ébranlât un amour a duré,
verbe qui fut vivant, humain amour mortel.

Mon amour qui tremblait par la nuit incertaine.
Mon amour cautionné dans l’oeil de la tempête
et qui s’est renversé.

(André Frénaud)

Recueil: Il n’y a pas de paradis
Traduction:
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Le tigre (Lu Ji)

Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
Le tigre

Le sage a soif mais il ne boit pas aux sources malignes
Le sage a chaud mais il ne s’abrite pas sous des ombres faciles
L’homme véritable sait porter le poids de la liberté.
Mon cheval est sellé ; il m’emporte auprès du devoir.
Ma cravache rythme son pas vif vers l’aventure qui appelle
Ma faim recherche l’antre des tigres — je me nourris de leur sauvagerie
Le froid et le sommeil me conduisent au bois des oiseaux où trouver refuge
La fin du jour presse mon coeur insatisfait — ma quête n’est pas finie.
Je vois le déroulement des jours ; l’an s’épuise dans la nuit qui vient.
De lourds nuages occupent le rivage et poussent leurs soupirs vers la montagne.
La vallée retient mes vers et la crête des pics libère mes souffles angoissés.
Si l’agitation heurte les cordes du luth, Les hautes aspirations élèvent la parole.
Ô ! Comme vivre peut être pesant parfois !
Mais que se passe-t-il en moi qui braille la lâcheté qui s’épanche ?
Je frappe mon coeur — « réveille-toi et garde droite la vertu nécessaire ! »
Si ma poitrine se gonfle, voilà ma tête qui s’abaisse — comme j’ai honte…

(Lu Ji)

(261-303)

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Le « fu » de la Chouette (Jia Yi)

Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
Le « fu »* de la Chouette

Le grand homme ne fléchit pas.
Il reste droit au coeur de mille changements ;
Ils ne sont pour lui qu’une même compromission.
L’homme abêti s’enchaîne aveugle à la coutume
Et souffre sans fin comme un prisonnier qui s’engeôle.
Le sage sait plier au bel abandon des choses.
Il lie sa vie au rythme saint du Tao seul.
Mais voici la foule qui s’enténèbre
Dans la soif et la haine qui plombent leur coeur.
Limpide et calme, l’homme véritable
Trouve la paix céleste dans le Tao seul.
Écartant la sagesse, oublieux des formes,
Dégagé, hors du souci de soi, vif et sauvage,
Plein d’une ampleur vide, il vole sur les ailes du Tao.
Porté par le flux, il navigue à la proue du monde.
Il trouve repos sur les îlots du fleuve,
Libérant son corps au destin,
Départie des craintes égoïstes,
Sa vie est flottaison,
Sa mort est grand repos.
Dans le calme tranquille
Qui rappelle au coeur des printemps,
Une barque sans amarre au courant sans objet.
Il regarde la perle de vide que sa vie a sertie.
Son destin ajouré le libère du chagrin d’exister.

(Jia Yi)

(201-169)

(*Fu: poème chinois en prose)

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Quand nous n’avons aucun lieu où demeurer alors apparaît le véritable esprit (Dôgen)

Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022


1461-heron-cendre

Où qu’il aille, d’où qu’il vienne
L’oiseau aquatique
Ne laisse aucune trace.
Pourtant, jamais,
Il ne perd son chemin.

(Dôgen)

Posted in méditations, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , | 3 Comments »

Existe-t-il dans le monde un seul être véritable? (Dôgen)

Posted by arbrealettres sur 26 octobre 2022


ciel_bleu

En ce monde,
Qui peut se prétendre être véritable?
Lequel d’entre nous
Est capable de discerner
Où finit le ciel bleu?

(Dôgen)

Posted in méditations | Tagué: , , , , , , , , , | 2 Comments »

La véritable liqueur de la vie (Hugo von Hofmannsthal)

Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2022



 

Andrei Protsouk   -ImpressioniArtistiche-7-Fever [1280x768]

Je n’ai jamais, sur aucune lèvre aimée
Su goûter la véritable liqueur de la vie

(Hugo von Hofmannsthal)

Illustration: Andrei Protsouk

 

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , | Leave a Comment »

Devenir poète (Thierry Cazals)

Posted by arbrealettres sur 5 juillet 2022




    
Devenir poète,
c’est tomber amoureux
du monde entier :
les hommes et les femmes
des cinq continents, mais aussi
les nuages, le vent, les étoiles,
les animaux, les arbres,
le désert, et même les cailloux
qui, quand on les contemple
de près, deviennent
de véritables trésors.
Oui, soyons amoureux, encore
et encore, et faisons bien
attention que notre coeur
ne se transforme jamais
en coffre-fort !

(Thierry Cazals)

Recueil: Pff! ça sert à quoi la poésie ?!
Traduction:
Editions: Rue du Monde

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 3 Comments »

COMMENCEMENT DES CHANTS DE LA GRANDE JOIE DU CŒUR (Egypte)

Posted by arbrealettres sur 22 mai 2022



    

COMMENCEMENT DES CHANTS DE LA GRANDE JOIE DU CŒUR
(Premier chant)

L’Unique, la bien-aimée, la sans pareille,
La plus belle du monde,
Regarde-la, semblable à l’étoile brillante de l’an nouveau,
Au seuil d’une belle année.
Celle dont brille la grâce, dont la peau rayonne,
A des yeux au regard clair,
Et des lèvres au doux parler.
Jamais elle ne prononce une parole superflue.
Elle, dont le cou est long, la poitrine lumineuse,
Possède une chevelure de lapis véritable.
Ses bras surpassent l’éclat de l’or,
Ses doigts sont semblables aux calices des lotus.
Celle dont les reins sont alanguis, et les hanches minces,
Celle dont les jambes défendent la beauté,
Celle dont la démarche est pleine de noblesse,
lorsqu’elle pose ses pieds sur la terre,

Chants d’amour de l’Egypte ancienne.
(Traduit de l’allemand par Paule KRIEGER)

(Egypte)

Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction:
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

 
%d blogueurs aiment cette page :