Tu verras bien qu’un beau matin fatigué
J’irai m’asseoir sur le trottoir d’à côté
Tu verras bien qu’il n’y aura pas que moi
Assis par terre comme ça
Le temps d’un jean et d’un film à la télé
On se retrouve à vingt-huit balais
Avec dans le coeur plus rien pour s’émouvoir
Alors pourquoi pas s’asseoir
Tu verras bien qu’un beau matin fatigué
J’irai m’asseoir sur le trottoir d’à côté
Tu verras bien qu’il n’y aura pas que moi
Assis par terre comme ça
Depuis le temps qu’on est sur pilote automatique
Qu’on fait pas nos paroles et pas notre musique
On a le vertige sur nos grandes jambes de bazar
Alors pourquoi pas s’asseoir
Tu verras bien qu’un beau matin fatigué
J’irai m’asseoir sur le trottoir d’à côté
Tu verras bien qu’il n’y aura pas que moi
Assis par terre comme ça
J’appuie sur la gâchette accélérateur
Y’a que des ennemis dans mon rétroviseur
Au dessus de cent quatre vingts je perds la mémoire
Alors pourquoi pas s’asseoir
Tu verras bien qu’un beau matin fatigué
J’irai m’asseoir sur le trottoir d’à côté
Tu verras bien qu’il n’y aura pas que moi
Assis par terre comme ça
La nuit je dors debout dans un R.E.R.
Dans mon téléphone tu sais j’entends la mer
Y’a pas le soleil dans ma télé blanche et noire
Alors pourquoi pas s’asseoir
Tu verras bien qu’un beau matin fatigué
J’irai m’asseoir sur le trottoir d’à côté
Tu verras bien qu’il n’y aura pas que moi
Assis par terre comme ça
Tu verras bien qu’un beau matin fatigué
J’irai m’asseoir sur le trottoir d’à côté
Tu verras bien qu’il n’y aura pas que moi
Assis par terre comme ça
Je te narine je te chevelure
je te hanche
tu me hantes
je te poitrine je buste ta poitrine puis te visage
je te corsage
tu m’odeur tu me vertige
tu glisses
je te cuisse je te caresse
je te frissonne tu m’enjambes
tu m’insupportable
je t’amazone
je te gorge je te ventre
je te jupe
je te jarretelle je te bas je te Bach
oui je te Bach pour clavecin sein et flûte
je te tremblante
tu me séduis tu m’absorbes
je te dispute
je te risque je te grimpe
tu me frôles
je te nage
mais toi tu me tourbillonnes
tu m’effleures tu me cernes
tu me chair cuir peau et morsure
tu me slip noir
tu me ballerines rouges
et quand tu ne haut-talon pas mes sens
tu les crocodiles
tu les phoques tu les fascines
tu me couvres
je te découvre je t’invente
parfois tu te livres
tu me lèvres humides
je te délivre je te délire
tu me délires et passionnes
je t’épaule je te vertèbre je te cheville
je te cils et pupilles
et si je n’omoplate pas avant mes poumons
même à distance tu m’aisselles
je te respire
jour et nuit je te respire
je te bouche
je te palais je te dents je te griffe
je te vulve je te paupières
je te haleine je t’aine
je te sang je te cou
je te mollets je te certitude
je te joues et te veines
je te mains
je te sueur
je te langue
je te nuque
je te navigue
je t’ombre je te corps et te fantôme
je te rétine dans mon souffle
tu t’iris
On croit aimer, c’est soi qu’on aime
et l’on s’épuise aux précipices de ses joies
la chute épouse l’air dépossédé qui tremble
avec les mots qu’on prête à l’autre voix
avec la voix offerte aux mots de l’autre
avec tant de vertus qui sont des fautes
tant de vertiges qu’on donne et reçoit
et tant d’ombres vives qui nous ressemblent
Se perdre à deux, se retrouver quand même
ô grand amour, bonheur des erreurs très sereines
et secourable espoir de se tromper ensemble
au même instant, au même lieu, d’un même poids.