Perdues
les armes déclinantes,
les grandes femmes vêtues de leur corps
et qui vers vous jamais ne tournent
leur visage
perdu
gagné
l’on retombe dans sa tête.
(Paul Nougé)
Posted by arbrealettres sur 26 septembre 2022
Perdues
les armes déclinantes,
les grandes femmes vêtues de leur corps
et qui vers vous jamais ne tournent
leur visage
perdu
gagné
l’on retombe dans sa tête.
(Paul Nougé)
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Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022
Ils étaient jeunes
ils étaient beaux
de bleu vêtus
Ils sont partis
fleur au fusil
Il verrait bien de quel bois
on se chauffe
l’ennemi
On le repousserait chez lui
Et puis
on rentrerait chez soi
C’était l’affaire de quelques mois
Dans les tranchées d’en face
ils étaient jeunes
ils étaient beaux
de gris vêtus
Un peu plus blonds peut-être
D’un côté comme de l’autre
tous avaient laissé
leur mère, leur sœur, leur fiancée
leur femme, leurs enfants
et les enfants à naître
Ils leur avaient bourré la tête
les bons apôtres :
ils se battraient pour la Nation
Mais ils n’étaient rien que les pions
d’un échiquier géant
dont les joueurs étaient seuls maîtres
Chair à canon
ils ont été déchiquetés
les bruns, les blonds
les bleus, les gris
Leur sang était le même
Dans leur âme et dans leur corps
à tout jamais meurtris
tous ceux qui ne sont pas tombés
au champ d’horreur
en criant : « Maman ! »
Il y a toujours une guerre quelque part
Quand comprendrons-nous ?
Quand comprendrons-nous ?
(Béatrice Bastiani-Helbig)
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Posted by arbrealettres sur 24 mai 2021
Illustration: Charles-Marie-Félix Martin (La Chasse au Nègre)
L’homme
L’homme sans épaules, à la forme de sa fuite,
Ô ce tintement dans le vent, l’odeur de la crainte et de la sueur,
L’homme changé en son cri, rompu et diminué,
L’homme sans armes, décoré par le mépris des siècles,
Il court dans la plaine de sable et s’effondre,
Trop léger, trop essoufflé, trop affiné,
Dans le vent nage le soleil et sa couleur est noire,
Les poursuivants approchent, l’homme se retourne,
Il n’a pas de visage, le sable du soleil noir est brûlant,
Ô ce tintement dans le vent, plus près et toujours plus fort,
L’homme ralentit sa course et se met à pleurer,
Hors du sable pousse une ville et hurlent les sirènes ;
Et je me réveille, douleur vêtue d’éclat,
Et j’entends son souffle rapide. Il s’est abrité en moi.
(Ivan V. Lalić)
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Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2021
Illustration
Les mariées
Je garderai longtemps cette image nouvelle
cet enthousiasme, cet envol d’angelots.
Deux mariées si belles dans leurs robes de neige
dans leur bonheur immense et leurs rires d’enfants.
Deux mariées nouvelles qui remercient le maire
et descendent les marches en se tenant la main.
Les familles sont là, toutes endimanchées,
les petits en blue-jean font une ronde folle
et les vieux ébahis rient encor de leurs craintes.
Deux mariées si belles dans leurs robes de neige
font un grand souffle d’air au plus large du ciel
tout est roses fleuries, tout est blanc, tout est doux,
et le désir palpite entre leurs baisers fous.
Pas de curés, de trouble-fêtes, d’hommes vêtus de noir
personne pour leur dire le chemin qu’il faut suivre.
Rien que deux mariées folles
dans leur bonheur d’amour.
(Danielle Julien)
Traduit de l’occitan par l’autrice.
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Posted by arbrealettres sur 7 avril 2020
PETITE CHANSON POUR UNE ORPHELINE
À quoi rêvent les orphelins
quand la mort rôde et aboie
Le désespoir attend son tour
quand s’annonce la solitude
Orpheline aux yeux noirs
petite fille de la nuit
donnez-moi la main
Nous sommes tous des orphelins
vêtus de sombre et de chagrins
Nous voulons vivre d’espoir
n’est-il pas déjà trop tard
Petite fille aux yeux noirs
orpheline de la nuit
votre main donnez-la-moi
(Philippe Soupault)
Posted in poésie | Tagué: (Philippe Soupault), aboyer, annoncer, attendre, chagrin, chanson, désespoir, donner, espoir, fille, main, mort, noir, nuit, orphelin, rêver, rôder, solitude, sombre, tard, tour, vêtu, vivre, vouloir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2020
Illustration: Andrzej Malinowski
MADEMOISELLE SANS SOUCI
Mademoiselle Sans Souci
vêtue de rien d’un peu d’été
Mademoiselle Tôt Partie
à peine là vite en allée
Toute nue dorée de paresse
Mademoiselle Rire aux Larmes
juste habillée de mes caresses
Mademoiselle Fausse Alarme
Rapportez-moi d’où vous allez
Mademoiselle Feu de Paille
un pas perdu deux sous trouvés
trois échos couleur de murailles
le sable roux du sablier
le blond sourd de l’automne proche
le bleu gris du ciel embrouillé
le fuyant d’un pas qui s’approche
Rapportez-moi d’où vous allez
les vraies nouvelles d’où nous sommes
Mademoiselle Voix Voilée
Mademoiselle Profond Somme.
(Claude Roy)
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Posted by arbrealettres sur 2 août 2018
D’UNE JETÉE
Vêtu contre la tempête
Combien de fois est-il parti
Au fond du parc
S’adosser au phare
Guettant
Une lame de fond jamais venue
(Gérard Noiret)
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Posted by arbrealettres sur 21 avril 2018
Illustration: Jody Bergsma
LE CLAIR DE LUNE DANS LA MER
Li-Oey
La pleine lune vient de sortir de l’eau.
La mer ressemble à un grand plateau d’argent.
Sur un bateau, quelques amis, boivent des tasses de vin.
En regardant les petits nuages,
qui se balancent sur la montagne,
éclairés par la lune.
Quelques-uns disent que ce sont les femmes de l’Empereur,
qui se promènent vêtues de blanc ;
Et d’autres prétendent
que c’est une nuée de cygnes.
(Textes chinois)
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Posted by arbrealettres sur 21 avril 2018
UNE FEMME DEVANT SON MIROIR
Tchan-Jo-Su
Assise devant son miroir,
elle regarde le clair de lune.
Le store baissé entrecoupe la lumière ;
dans la chambre on croirait voir du jade, brisé en mille morceaux.
Au lieu de peigner ses cheveux, elle relève le store en fils de bambou,
et le clair de lune apparaît plus brillant.
Comme une femme, vêtue de soie,
qui laisse tomber sa robe.
(Textes chinois)
Posted in poésie | Tagué: (Textes chinois), assis, bambou, briller, briser, chambre, cheveux, clair, clair de lune, entrecouper, femme, fil, jade, laisser, lumière, lune, miroir, morceau, peigner, regarder, relever, robe, soie, store, tomber, vêtu | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 mars 2018
Vêtue de voiles noirs
elle pense que le monde est bien petit
et que le coeur est immense.
Vêtue de voiles noirs.
Elle pense que le tendre soupir
et le cri, disparaissent
dans le courant du vent.
Vêtue de voiles noirs.
On a laissé le balcon ouvert,
et à l’aube, par le balcon
tout le ciel s’est jeté.
Aïe ! Aaah !…
Vêtue, oui, de voiles noirs !
(Federico Garcia Lorca)
Posted in poésie | Tagué: (Federico Garcia Lorca), aube, balcon, ciel, coeur, courant, cri, disparaître, immense, monde, noir, ouvert, penser, petit, se jeter, soupir, tendre, vêtu, vent, voile | Leave a Comment »