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Poésie

Posts Tagged ‘viande’

Aux frontières errantes (Michaël Glück)

Posted by arbrealettres sur 12 mars 2023




    
Aux frontières errantes
Variations sur une page de Jean-Jacques Rousseau

L’arbre a des racines, c’est bien
l’homme a des jambes, c’est mieux

GEORGES STEINER

les cartes
mappemondes planisphères
ont des lignes de partage des terres

comparables
aux cartes qu’on peut lire
dans certaines boucheries

découper la viande
selon les pointillés

les limites tracent les tranchées
entre deux morceaux

on se partage la bête
on se réserve la part du lion

on nous fait avaler qu’à chacun
il y a une part de gâteau

un premier
ayant enclos terrain
dit à moi

ce premier fonde
crimes guerres
meurtres misères

horreurs
un premier est
un imposteur

la terre n’est à personne

(Michaël Glück)

Recueil: Frontières Petit atlas poétique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Je vous souhaite une bonne année (Aphorismes Bretons)

Posted by arbrealettres sur 31 décembre 2022



 

Illustration: Charles Cottet
    
Me a souet deoc’h ur bloavezh mat,
Kig ha silzig war ho plad,
Kaol pome en ho jardin,
Un dachennad kaer a irvin,
Irvin bihan, irvin krenn,
Tout ar re-se zo mat d’ober soubenn.

Je vous souhaite une bonne année,
De la viande et de la saucisse sur votre plat,
Des choux pommés dans votre jardin,
Une belle planche de navets,
Des petits navets, des moyens,
Tout ça, c’est bon pour faire la soupe.

(Aphorismes Bretons)

 

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Tristes souvenirs (Mei Yaochen)

Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
Tristes souvenirs

Du temps où tu gagnas ma maison
Jamais je n’ai eu dans tes yeux l’impression d’être pauvre.
Chaque soir, jusqu’à minuit aux travaux de couture ;
Le repas toujours prêt au temps accordé.
Neuf jours sur dix, nous nous contentions de légumes salés.
Mais toujours tu gardais en surprise une belle pièce de viande.
Nous comme l’est et l’ouest unis dix-huit ans durant,
Partageant l’amer et le doux.
Nous comptions alors sur cent ans d’amour.
Mais en une nuit seulement je t’ai perdu.
Ta fin me revient inlassable en mémoire ;
Comme tu tenais ma main, incapable de parler.
Ce corps vieilli qui dure encore,
Te rejoindra vite dans la poussière.

(Mei Yaochen)

(1002-1060)

 

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

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Ils croient (Pierre Albert-Birot)

Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2021



Ils croient manger des viandes
Et boire des vins
Mais c’est vingt mille ans
Qu’ils ont sur leur assiette
Et dans leur verre

(Pierre Albert-Birot)

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Dors petit noir (chant Amérique du sud)

Posted by arbrealettres sur 30 mai 2021




    
Dors petit noir

Dors, dors, petit noir,
Ta maman est aux champs,
Petit noir.
Dors, dors, petit noir,
Ta maman est aux champs,
Petit noir.

Elle va porter des cailles pour toi,
Elle va porter des fruits savoureux pour toi,
Elle va porter de la viande de porc pour toi,
Elle va porter beaucoup de choses pour toi,

Et si le noir ne s’endort pas,
Le diable blanc vient
Et zap ! il mange sa petite jambe,
Yakapumba yakapumba,
Apumba yakapumba,
Yakapumba yakapumba.

Dors, dors, petit noir,
Ta maman est aux champs,
Petit noir.

Travaillant,
Travaillant durement,
Travaillant, oui,
Travaillant et on ne la paye pas,
Travaillant, oui,
Travaillant et elle tousse,
Travaillant, oui,
Travaillant et elle est en deuil,
Travaillant, oui,
Pour le tout petit noir
Travaillant, oui,
Pour le tout petit noir,
Travaillant, oui,
On ne la paie pas, oui,
Durement, oui,
Elle tousse, oui,
Elle est en deuil, oui.

Dors, dors, petit noir,
Ta maman est aux champs,
Petit noir.
Dors, dors, petit noir,
Ta maman est aux champs,
Petit noir.

***

Duerme Negrito

Duerme, duerme negrito,
Que tu mamá está en el campo,
Negrito.
Duerme, duerme negrito,
Que tu mamá está en el campo,
Negrito.

Te va a traer codornices para ti,
Te va a traer rica fruta para ti,
Te va a traer carne de cerdo para ti,
Te va a traer muchas cosas para ti.

Y si el negro no se duerme,
Viene el diablo blanco
Y ¡zas! le come la patita,
Yakapumba yakapumba,
Apumba yakapumba,
Yakapumba yakapumba.

Duerme, duerme negrito,
Que tu mamá está en el campo,
Negrito.

Trabajando,
Trabajando duramente,
Trabajando, sí,
Trabajando y no le pagan,
Trabajando, sí,
Trabajando y va tosiendo,
Trabajando, sí,
Trabajando y va de luto,
Trabajando, sí,
Pal negrito chiquitito,
Trabajando, sí,
Pal negrito chiquitito,
Trabajando, sí,
No le pagan, sí,
Duramente, sí,
Va tosiendo, sí,
Va de luto, sí.

Duerme, duerme negrito,
Que tu mamá está en el campo,
Negrito.
Duerme, duerme negrito,
Que tu mamá está en el campo,
Negrito.

(chant Amérique du sud)

Découvert ici: https://cequetesyeuxvairons.wordpress.com/

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Dors, Negrito… (Atahualpa Yupanqui)

Posted by arbrealettres sur 11 février 2020



Illustration
    
Dors, Negrito…

Dors, dors, Negrito,
pendant que ta mère est aux champs,
Negrito.

Elle rapportera des cailles pour toi,
elle rapportera de bons fruits pour toi,
elle rapportera de la viande de porc pour toi,
elle rapportera beaucoup de choses pour toi.
Et si le petit enfant noir ne s’endort pas,
le diable blanc viendra
et aïe !
ses petons, il lui mangera…
Chacapumba, chacapumba !

Dors, dors, Negrito,
pendant que ta mère est aux champs,
Negrito,
pour y travailler,
travailler durement,
travailler, oui,
travailler dans ses habits de deuil,
travailler, oui,
travailler en toussant,
travailler, oui,
travailler sans être payée,
travailler, oui,
pour son Negrito si petit,
travailler, oh oui…

Dans ses habits de deuil, oui,
en toussant, oui,
sans être payée, oui,
durement, oh oui.

Dors, dors, Negrito,
pendant que ta mère est aux champs,
Negrito.

(Atahualpa Yupanqui)

 

Recueil: Les poèmes ont des oreilles
Traduction:
Editions: Rue du Monde

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Non non ça ne va plus (Bernard Friot)

Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2020




    
Non non ça ne va plus
mon amour autrefois si menu
est devenu rond et joufflu.
Allez c’est décidé pas de pitié
au régime il est condamné
viande grillée carottes râpées
et boissons vitaminées.
Fini les sucreries câlins et gâteries
il faut réduire les calories !
Mon amour enrobé mon amour grassouillet
je le veux mince et élancé
frêle et distingué
pour qu’il puisse se faufiler
à travers portes et verrous fermés
jusqu’à ton coeur cadenassé.

(Bernard Friot)

 

Recueil: Je t’aime, je t’aime, je t’aime… Poèmes pressés
Traduction:
Editions: Folio Junior

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À chevaucher dans la brûlure (Thomas Vinau)

Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2019



Illustration
    
À chevaucher dans la brûlure

À chevaucher dans la brûlure comme de la viande perdue
à tenir bride sans réponse les yeux saignés par l’horizon
à se sentir entre deux tranches de sable
à fourbir nos nuits
à rejoindre

(Thomas Vinau)

 

Recueil: Juste après la pluie
Traduction:
Editions: Alma

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Au fond de la casserole (Thomas Vinau)

Posted by arbrealettres sur 27 septembre 2019




    
Au fond de la casserole
(à Roger Lahu)

Le pot-au-feu popote
dans la grande nuit qui tombe
les poireaux
les carottes
les patates et la viande
dessinent des fantômes
en buée sur les vitres
je vous attends
en mijotant
en bouillonnant
comme un vieux plat
d’automne
au fond de la cocotte
ma colère
mes silences
et ma connerie d’homme
quand vous serez là
la nuit sentira bon
et moi je serai
cuit

(Thomas Vinau)

 

Recueil: Juste après la pluie
Traduction:
Editions: Alma

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On se souvient (Jean Rousselot)

Posted by arbrealettres sur 27 septembre 2019



On se souvient : la bulle d’or de notre joie
Montait montait sans fin c’était toujours avril
Maintenant chaque jour il neige sur la ville
Les murs sont recouverts de crachats et de signes
Demain on tue on brûle on cingle dans le froid
Vers les châteaux de viande les fleuves d’eau-de-vie
Toute bue l’avalanche des éclairs et du sang.

(Jean Rousselot)

Illustration

 

 

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