Posts Tagged ‘vide’
Posted by arbrealettres sur 22 mai 2023

COEUR DE PIERRE
Comme un quartz donnant le tempo
Coeur de pierre bat froidement
Sans le recours de son cerveau
Il cogne mécaniquement.
Depuis si longtemps sans amour
Coeur de pierre bat froidement
Désespéré de tous ces jours
Au vide proche du néant.
Depuis si longtemps sans amour
Tout son être reste en sommeil
Désespéré de tous ces jours
À tous les autres jours pareils.
Tel un loir hibernant l’hiver
Coeur de pierre bat froidement
Son âme souffre ce calvaire
Un vide proche du néant.
(Michel Collatti)
Recueil: Anthologie poétique 2019 volume 2
Editions: Flammes Vives
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Posted in poésie | Tagué: (Michel Collatti), amour, âme, être, battre, calvaire, cerveau, coeur, cogner, désespéré, donner, froidement, hiberner, hiver, jour, loir, longtemps, mécaniquement, néant, pareil, pierre, proche, quartz, recours, rester, sommeil, souffrir, tempo, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 mai 2023

LA COULEUR DE MES LARMES
Je pleure des larmes sèches à mon coeur qui se meurt.
Ces flammes qui me lèchent ont du sang la saveur.
Je ne sais ce qui pêche et il n’est point de leurre.
La nuit me paraît fraîche, j’ai des envies d’ailleurs.
Je pleure des larmes noires en mon coeur évanoui.
Drapé dans mon peignoir, je cherche en vain l’oubli.
Les souvenirs, ce soir, me poussent á l’insomnie.
Je n’ai plus mal à boire face aux maux de la vie.
Je pleure des larmes vaines au son de mes douleurs.
Entravé par ces chaînes, j’ai le mal des fleurs.
Ce manque que je traîne atténue leurs couleurs.
Elle a quitté ma scène, engendrant la tumeur.
Je pleure des larmes grises aux sentiments passés.
Ces flammes qui attisent amertume et regrets.
Cet amour infini que je n’ai embrassé
Qu’au début de ma vie et qui s’est envolé.
Je pleure des larmes chaudes comme ses câlins,
Ses regards d’affection, ses sourires, nos matins.
Sa lune a disparu, elle était de satin.
Évanouie sa clarté, interrupteur éteint.
Je pleure des larmes blanches au vide immaculé.
Ces flammes sont des lames aux dents trop aiguisées.
Ce désert de tendresse à jamais irrigué
Des sanglots de l’amour qu’on n’a pu se donner.
(Jérôme Bories-Azeau)
Recueil: Anthologie poétique 2019 volume 2
Editions: Flammes Vives
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Posted in poésie | Tagué: (Jérôme Bories-Azeau), affection, aiguiser, ailleurs, amertume, atténuer, attiser, évanoui, blanc, boire, câlin, chaîne, chaud, chercher, coeur, couleur, début, désert, dent, disparaître, donner, douleur, draper, embrasser, en vain, engendrer, entraver, envie, flamme, fleur, frais, gris, immaculé, infini, insomnie, irriguer, lame, larme, lécher, leurre, lune, mal, manque, matin, mourir, noir, nuit, oubli, passer, pêcher, peignoir, pleurer, pousser, pouvoir, quitter, regard, regret, s'envoler, sang, sanglot, satin, saveur, savoir, scène, sec, sentiment, soir, son, sourire, souvenir, tendresse, traîner, tumeur, vain, vide, vie | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 mai 2023

Illustration
COMMUNICATION
Quelle foudre inflexible a pris ce corps en main,
l’a pétri, ravagé d’orages sans pitié !
Ce qui dévaste n’a pas de nom, pas de mains,
saisit l’esprit entier.
Il faut manger ses cris.
Et le corps en douleurs sent le vent de la peur,
un vide où rien ne protège plus de la mort,
l’espace du rien qui l’angoisse, l’humilie,
ne laisse plus qu’un noir entre lui et la mort.
La personne petite où se débat la vie
voit derrière son oui les arbres toujours verts,
puis soudain ce visage imprégné de noblesse,
presque inconnu dans sa douceur et sa noblesse,
rayonnant d’un souvenir qui n’a pas de fin,
et dans ses yeux tout ce qui reste de lumière.
(Jean Mambrino)
Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Mambrino), angoisse, arbre, communication, corps, cri, dévaster, derrière, douceur, douleur, entier, espace, esprit, fin, foudre, humilier, imprégner, inconnu, inflexible, laisser, lumière, main, manger, mort, noblesse, noir, nom, orage, oui, pétrir, personne, petit, peur, pitié, prendre, protéger, ravager, rayonner, rester, rien, saisir, se débattre, sentir, soudain, souvenir, test, toujours, vent, vert, vide, vie, visage, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 avril 2023

Illustration: Edvard Munch
L’étrange est la simplicité
que prend le vide quand quelqu’un nous laisse et s’en va.
***
Lo extraño es la sencillez
que asume el vacío cuando alguien nos deja y se va.
(Henrique Huaco)
Recueil: La peau du temps
Traduction: Anne-Marie Vindras
Editions: des Crépuscules
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Posted by arbrealettres sur 22 avril 2023

Il existe un pays, plutôt une frontière,
Où la lumière est douce et pratiquement solide
Les êtres humains échangent des fragments de lumière
Mais ils n’ont pas la moindre appréhension du vide.
La parabole du désir
Remplissait nos mains de silence
Et chacun se sentait mourir,
Nos corps vibraient de ton absence.
Nous avons traversé des frontières de craie
Et le second matin le soleil devint proche
Il y avait dans le ciel quelque chose qui bougeait,
Un battement très doux faisait vibrer les roches.
Les gouttelettes de lumière
Se posaient sur nos corps meurtris
Comme la caresse infinie
D’une divinité — matière.
(Michel Houellebecq)
Recueil: Non réconcilié
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Michel Houellebecq), absence, appréhension, échanger, être, battement, bouger, caresse, ciel, corps, craie, désir, divinité, doux, exister, fragment, frontière, gouttelette, humain, lumière, main, matière, matin, meurtri, mourir, parabole, pays, pratiquement, proche, remplir, roche, se poser, se sentir, second, silence, soleil, solide, traverser, vibrer, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 avril 2023

Illustration: Georges Rey
Vivre sans point d’appui, entouré par le vide,
Comme un oiseau de proie sur une mesa blanche ;
Mais l’oiseau a ses ailes, sa proie et sa revanche ;
Je n’ai rien de tout ça. L’horizon reste fluide,
J’ai connu de ces nuits qui me rendaient au monde,
Où je me réveillais plein d’une vie nouvelle ;
Mes artères battaient, je sentais les secondes
S’égrener puissamment, si douces et si réelles ;
C’est fini. Maintenant, je préfère le soir,
Je sens chaque matin monter la lassitude,
J’entre dans la région des grandes solitudes,
Je ne désire plus qu’une paix sans victoire.
Vivre sans point d’appui, entouré par le vide,
La nuit descend sur moi comme une couverture
Mon désir se dissout dans ce contact obscur ;
Je traverse la nuit, attentif et lucide.
(Michel Houellebecq)
Recueil: Non réconcilié
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Michel Houellebecq), aile, appui, artère, attentif, battre, blanc, connaître, contact, couverture, désir, désirer, descendre, doux, entourer, entrer, fini, fluide, horizon, lassitude, lucide, matin, mesa, monde, nouveau, nuit, obscur, oiseau, paix, plein, préférer, proie, puissant, réel, région, rendre, revanche, s'égréner, se dissoudre, se réveiller, seconde, sentir, soir, solirude, traverser, victoire, vide, vie, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 avril 2023

Nous t’avons enterré hier.
Hier nous t’avons enterré,
nous t’avons mis en terre.
Tu es dans la terre depuis hier.
Tu as de la terre partout
depuis hier.
Dessus, dessous, de tous côtés,
pour les pieds, pour la tête
de la terre depuis hier.
Nous t’avons mis en terre.
Nous t’avons recouvert de terre.
Tu appartiens à la terre
depuis hier.
Hier nous t’avons enterré
dans la terre, hier.
Tu ne peux pas mourir.
Sous la terre
tu ne peux pas mourir.
Sans eau et sans air
tu ne peux pas mourir.
Sans sucre, sans lait,
sans haricots, sans viande,
sans farine, sans figues,
tu ne peux pas mourir.
Sans femme ni enfant
tu ne peux pas mourir.
Sous la vie
tu ne peux pas mourir.
Dans ton trou de terre
tu ne peux pas mourir.
Dans ta boîte de mort.
Dans tes veines exsangues
tu ne peux pas mourir.
Dans ta poitrine vide
tu ne peux pas mourir.
Dans ta bouche sans feu
dans tes yeux sans personne
dans ta chair sans plainte
tu ne peux pas mourir
tu ne peux pas mourir
tu ne peux pas mourir.
Nous enterrerons ton costume,
tes souliers, ton cancer ;
tu ne peux pas mourir.
Nous enterrerons ton silence.
Ton corps cadenassé.
Tes cheveux si fins,
ta douleur enclose.
Tu ne peux pas mourir.
(Jaime Sabines)
Recueil: Poésie du Mexique
Traduction: Jean-Clarence Lambert
Editions: Actes Sud
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Posted in poésie | Tagué: (Jaime Sabines), air, appartenir, boîte, bouche, cadenasser, cancer, côte, chair, cheveux, corps, costume, dessous, dessus, douleur, eau, enclos, enfant, enterrer, exsangue, farine, femme, feu, figue, fin, haricot, hier, lait, mort, mourir, partout, personne, pied, plainte, poitrine, recouvrir, silence, soulier, sous, sucre, tête, terre, veine, viande, vide, vie, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 avril 2023

UNE FEMME CRÉAIT LE SOLEIL
Une femme créait le soleil
En elle
Et ses mains étaient belles
La terre plongeait sous ses pieds
L’assaillant de l’haleine fertile
Des volcans
Ses narines palpitaient ses paupières se baissaient
Empesées par le lourd limon de l’oreiller
C’est la nuit
Et l’égratignure tranquille où meurt le vide haletant
Se bat se débat s’ouvre et doucement se ferme
Sur la verge dodelinante de Noé l’explorateur
(Joyce Mansour)
Recueil: Le livre d’or de la poésie française contemporaine
Editions: Marabout
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Posted by arbrealettres sur 30 mars 2023

PÊCHER EN FLEUR
Le pêcher sous les fleurs explose,
Toutes ne viendront pas à fruit,
Lumineuse écume de roses
Sur l’azur où la nue s’enfuit.
Fleurs aussi montent mes pensées,
Cent par jour… Laisse-les fleurir,
Laisse, le fruit de ces journées,
C’est le secret de l’avenir.
Il faut des fleurs en abondance.
Innocence et jeux ont leur droit,
Sinon pour nous, ce monde étroit
Serait vide de jouissance.
***
VOLL BLÜTEN
Voll Blüten steht der Pfirsischbaum,
Nicht jede wird zur Frucht,
Sie schimmern hell wie Rosenschaum
Durch Blau und Wolkenflucht.
Wie Blüten gehn Gedanken auf,
Hundert an jeden Tag —
Laß blühen ! laß dem Ding den Lauf !
Frag nicht nach dem Ertrag !
Es muß auch Spiel und Unschuld sein
Und Blütenüberfluß,
Sonst wär die Welt uns viel zu klein
Und Leben kein Genuß.
(Hermann Hesse)
Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti
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Posted in poésie | Tagué: (Hermann Hesse), abondance, avenir, azur, écume, étroit, droit, en fleur, exploser, fleur, fleurir, fruit, innocence, jeu, jouissance, journée, laisser, lumineux, monde, monter, nue, pêcher, pensée, rose, s'enfuir, secret, venir, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 mars 2023

Illustration: Gustave Doré
LE CABARET DES COMPAGNONS
Plus d’argent, la bouteille est vide ;
Et l’un après l’autre, fourbu
Chacun de sa course intrépide,
Sur le plancher s’est étendu.
L’un pense revoir ce gendarme
Qu’à grand peine il put éviter,
L’autre dans un pré plein de charme
Croit dormir au soleil d’été.
L’autre gars, fixant la chandelle
Où semblent danser des esprits,
Le front dans la main, se rappelle
Le mal secret dont il est pris.
La flamme meurt enfin ; tout rêve ;
Seule une vitre encore luit.
Il prend chapeau, bâton, se lève
Et repart au coeur de la nuit.
***
HAND WERKSBURSCHENPENNE
Das Geld ist aus, die Flasche leer,
Und einer nach dem andern
Legt sich zu Boden müde sehr
Und ruht vom langen Wandern.
Der eine träumt noch vom Gendarm,
Dem er mit Not entronnen,
Dem andern ist, er liege warm
Im Felde an der Sonnen.
Der dritte Kunde schaut ins Licht
Als ob er Geister sehe,
Er stützt den Kopf und schlummert nicht
Und hat ein heimlich Wehe.
Das Licht verlischt und alles ruht,
Nur noch die Scheiben funkeln,
Da nimmt er leise Stock und Hut
Und wandert fort im Dunkeln.
(Hermann Hesse)
Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti
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Posted in poésie | Tagué: (Hermann Hesse), argent, été, éviter, bâton, bouteille, cabaret, chandelle, chapeau, charmé, coeur, compagnon, course, croire, danser, dormir, enfin, esprit, fixer, flamme, fourbu, front, gars, gendarme, intrépide, luire, main, mal, mourir, nuit, peine, penser, plancher, pré, prendre, rêver, repartir, revoir, s'étendre, se lever, se rappeler, secret, sembler, soleil, vide, vitre | Leave a Comment »