Posts Tagged ‘vitre’
Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2022

LA CINQUIÈME SAISON
S’il faut nommer le ciel je commence par toi
Je reconnais tes mains à la forme du toit
L’été je dors dans la grange de tes épaules
Les hirondelles de ta poitrine me frôlent
Dressées contre ma joue les tiges de ton sang
Le rideau de ta chevelure qui descend
Je te cache pour moi dans la ruche des flammes
Reine du feu parmi les frelons noirs des âmes
Par l’automne épargnés tes yeux sont toujours verts
Les fleuves continuent de passer au travers
Ton souffle achève au loin le clapotis des plaines
On ne sait plus si c’est le soir ou ton haleine
En hiver tu secoues la neige de ton front
Tu es la tache lumineuse du plafond
Et je ferme au-delà des mers le paysage
Avec les hautes falaises de ton visage
L’étrave du printemps glisse entre tes genoux
Lentement le soleil s’est approché de nous
Tu traverses la nuit plus douce que la lampe
Tes doigts frêles battant les vitres de ma tempe
Je partage avec toi la cinquième saison
La fleur la branche et l’aile au bord de la maison
Les grands espaces bleus qui cernent ma jeunesse
Sur le mur le dernier reflet d’une caresse.
(René Guy Cadou)
Recueil: René Guy Cadou Poésie la vie entière oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (René Guy Cadou), achever, aile, au travers, au-delà, automne, âme, épargner, épaule, été, étrave, battre, bleu, bord, branche, caresse, cerner, chevelure, ciel, clapotis, commencer, continuer, der, descendre, doigt, dormir, doux, dresser, espace, falaise, fermer, feu, flamme, fleur, fleuve, forme, frêle, frôler, frelon, front, genoux, glisser, grange, haleine, haut, hirondelle, hiver, ier, jeunesse, joue, lampe, lent, loin, lumineux, main, maison, mer, mur, neige, noir, nommer, nuit, passer, paysage, plafond, plaine, poitrine, printemps, reconnaître, reflet, reine, rideau, ruche, s'approcher, saison, sang, savoir, se cacher, secouer, soir, soleil, souffle, tache, tempe, tige, toit, toujours, traverser, vert, visage, vitre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2022

Bien au chaud, le chat derrière la vitre
guette un pigeon qui dehors fait le beau
Le danger viendra de l’espace libre
où ne brillera ni regard ni croc
Que dans nos dos soient fermées les fenêtres
si nous risquons l’amour sur les façades
oiseaux roucouleurs et poètes
gibier de ciel et d’embuscade…
(Robert Mallet)
Illustration
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Robert Mallet), amour, briller, chat, chaud, ciel, croc, danger, dehors, embuscade, fenêtre, fermé, gibier, guetter, libre, pigeon, poète, regard, risquer, roucouleur, vitre | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 20 décembre 2022

Illustration: Belinda Cannone
Le geste
Chaque matin, de la fenêtre de mon bureau je regarde mon chêne,
seul hôte du grand champ qui s’étend devant la maison,
de l’autre côté de la route, et qui est désigné au cadastre sous le nom de Paradis.
Durant le jour, quand le ciel versicolore est en fête,
ou quand l’eau perle sur la vitre,
qu’une ombre s’étire, que des traînées de brume flottent
ou qu’un animal passe,
je prends une photo à travers le carreau.
(Belinda Cannone)
Recueil: Un chêne
Traduction:
Editions: Le vistemboir
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Posted in poésie | Tagué: (Belinda Cannone), animal, à travers, brume, bureau, cadastre, carreau, côte, champ, ciel, désigner, eau, fête, fenêtre, flotter, geste, hôte, jour, maison, matin, nom, ombre, paradis, passer, perler, photo, prendre, regarder, route, s'étendre, s'étirer, trainée, versicolore, vitre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022

Un peintre, c’est quelqu’un qui essuie la vitre entre le monde et nous
avec de la lumière, avec un chiffon de lumière imbibé de silence.
(Christian Bobin)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2022

Ma solitude est partout dans le monde
bien avant d’être en moi
Elle est dans cet homme qui passe avec son chien
elle est cet homme elle est ce chien
Elle est dans le chant de la pluie contre la vitre
Elle est ce chant elle est cette pluie elle est cette vitre
Elle est dans ce linge sur un fil tout au fond du jardin
cette lumineuse ondulation d’un drap blanc sur un ciel bleu
elle est ce fil elle est ce drap elle est ce ciel
Ma solitude je ne la reconnais vraiment
que lorsqu’elle vient vers moi
se jeter dans mes bras me raconter rieuse
ce qu’elle a fait dans la journée
qui elle a vu qui l’a blessée
(Christian Bobin)
Recueil: La Vie Passante
Editions: Fata Morgana
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Christian Bobin), blanc, blesser, bleu, chant, chien, ciel, drap, faire, fil, homme, jardin, journée, linge, lumineux, monde, ondulation, partout, pluie, raconter, reconnaître, rieur, se jeter, solitude, vitre, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2022

La forme de ma pensée
Cette chambre est fermée de tous côtés.
Cependant, un éclair l’a traversée.
Il me semble du moins en avoir aperçu un.
Ou est-ce la merveilleuse réalité
que nous percevons de l’endroit où nous sommes ?
Cet éclair, est-il désormais
ailleurs, hors d’ici ?
Est-ce chose possible ?
Il n’y a en ce lieu aucun passage.
Et les vitres des fenêtres sont couvertes d’épais rideaux.
Cela ne fut-il qu’une intime illusion?
Cet éclair, n’est-il passé qu’en moi?
Ce malentendu entre dedans et dehors
m’a fait entendre un grondement violent.
Pendant qu’en ce vide obscur
la respiration est à peine sensible,
un silence imperturbable demeure
couché et endormi à mes pieds sur lui : un couvre-pied.
Ce frémissement, qui a parcouru coins et recoins de ce lieu,
a provoqué dans les forêts environnantes un cri de douleur soudain,
audible jusqu’à cette chambre si bien fermée,
cri apparu pour s’éteindre aussitôt, sans disparaître pour autant.
Les rayons, qui pénétrèrent et lacérèrent cet instant fragile,
se sont enfuis et s’enfuient encore,
vers le haut et le bas, le nord, le sud.
S’agit-il du vaste ciel où je me tiens assis maintenant?
Quelle étrange vision pour mes yeux clos !
Mon siège tourne, et en tournant
m’entraîne dans une orbite circulaire,
planète au mouvement semblable
à des milliers d’autres en cet espace infini.
Est-ce donc ainsi la forme de ma pensée,
ainsi ce monde :
un royaume céleste dans la chambre ?
***

(Lokenath Bhattacharya)
Traduction de l’auteur et de Marc Blanchet
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Lokenath Bhattacharya), ailleurs, apercevoir, apparaître, assis, audible, aussitôt, autant, à peine, éclair, épais, bas, céleste, côte, chambre, ciel, circulaire, clos, coin, coucher, couvre-pied, couvrir, cri, dedans, dehors, demeurer, disparaître, douleur, endormi, endroit, entendre, entraîner, environnant, espace, fenêtre, fermer, forêt, forme, fragile, frémir, gronder, haut, hors, ici, illusion, imperturbable, infini, instant, intime, lacérer, lieu, maintenant, malentendu, mérveilleux, monde, mouvement, nord, obscur, orbite, parcourir, pasage, passer, pénétrer, pensée, percevoir, pied, planète, possible, provoquer, rayon, réalité, recoin, respirer, rideau, royaume, s'éteindre, s'enfuir, se tenir, semblable, sensible, siège, silence, soudain, sud, tourner, traverser, vaste, vide, violent, vitre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 novembre 2022

Minerai de solitude
Chaque caillou du sol est seul, mais le sait-il?
Chaque étoile du ciel est de la solitude
Aussi le lièvre droit, la chaleur du terrier
Le sang qui vient peser à la vitre de l’oeil
Même le soleil fou, la cage où ruent les blés
Même la bouche grasse et la poire mordue
Ah ! je n’ai pas le temps de rassembler vos cris
Mes frères qui vivez et qui mourez ainsi.
(Luc Bérimont)
Recueil: Le sang des hommes
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Luc Bérimont), étoile, blé, bouche, cage, caillou, chaleur, ciel, cri, droit, fou, frère, gras, lièvre, minerai, mordre, mourir, oeil, peser, poire, rassembler, ruer, sang, savoir, seul, sol, soleil, solitude, temps, terrier, vitre, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 novembre 2022

Illustration: Vincent Van Gogh
A la Santé
I
Avant d’entrer dans ma cellule
Il a fallu me mettre nu
Et quelle voix sinistre ulule
Guillaume qu’es-tu devenu
Le Lazare entrant dans la tombe
Au lieu d’en sortir comme il fit
Adieu Adieu chantante ronde
Ô mes années ô jeunes filles
II
Non je ne me sens plus là
Moi-même
Je suis le quinze de la
Onzième
Le soleil filtre à travers
Les vitres
Ses rayons font sur mes vers
Les pitres
Et dansent sur le papier
J’écoute
Quelqu’un qui frappe du pied
La voûte
III
Dans une fosse comme un ours
Chaque matin je me promène
Tournons tournons tournons toujours
Le ciel est bleu comme une chaîne
Dans une fosse comme un ours
Chaque matin je me promène
Dans la cellule d’à côté
On y fait couler la fontaine
Avec le clefs qu’il fait tinter
Que le geôlier aille et revienne
Dans la cellule d’à coté
On y fait couler la fontaine
IV
Que je m’ennuie entre ces murs tout nus
Et peint de couleurs pâles
Une mouche sur le papier à pas menus
Parcourt mes lignes inégales
Que deviendrai-je ô Dieu qui connais ma douleur
Toi qui me l’as donnée
Prends en pitié mes yeux sans larmes ma pâleur
Le bruit de ma chaise enchainée
Et tour ces pauvres coeurs battant dans la prison
L’Amour qui m’accompagne
Prends en pitié surtout ma débile raison
Et ce désespoir qui la gagne
V
Que lentement passent les heures
Comme passe un enterrement
Tu pleureras l’heure ou tu pleures
Qui passera trop vitement
Comme passent toutes les heures
VI
J’écoute les bruits de la ville
Et prisonnier sans horizon
Je ne vois rien qu’un ciel hostile
Et les murs nus de ma prison
Le jour s’en va voici que brûle
Une lampe dans la prison
Nous sommes seuls dans ma cellule
Belle clarté Chère raison
(Guillaume Apollinaire)
Recueil: La Liberté en poésie
Traduction:
Editions: Folio junior
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Posted in poésie | Tagué: (Guillaume Apollinaire), accompagner, adieu, aller, amour, année, écouter, battre, beau, brûler, bruit, cellule, chaise, chanter, cher, ciel, clarté, clef, coeur, connaître, couler, couleur, danser, débile, désespoir, devenir, Dieu, donner, douleur, enchaîner, enterrement, entrer, filtrer, fontaine, fossé, frapper, gagner, geôlier, heure, horizon, hostile, inégale, jeune fille, lampe, larme, Lazare, lent, ligne, matin, menu, mouche, mur, nu, ours, papier, parcourir, passer, pauvre, pâle, pâleur, peindre, pied, pitié, pitre, pleurer, prisonnier, raison, rayon, revenir, ronde, s'ennuyer, se promener, se sentir, seul, sinistre, soleil, sortir, tinter, tombe, toujours, tourner, ululer, vers, ville, vitement, vitre, voûte, voir, voix, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 octobre 2022

Le maître fait de ses paroles
pliées à son gré
un souple vêtement où il s’abrite
puis se délie des enfants
rendus au jour Chaque route
est devenue promesse la lumière
déborde d’un fouillis de tremblements
Quelqu’un a dessiné sur la vitre
des signes maladroits
Dans une corbeille des fruits
cueillis se complaisent
dans une félicité antérieure
(Georges Bonnet)
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Posted in poésie | Tagué: (Georges Bonnet), corbeille, dessiner, enfant, félicité, fouillis, fruit, lumière, maître, parole, promesse, route, s'abriter, se complaire, tremblement, vêtement, vitre | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 2 octobre 2022

Illustration: Jerzy Gluszek
Poétique
Pourquoi ne traînerait-elle pas
tout près du champ
Comme une oiselle
qui veut faire dériver le danger
pour si soudain s’envoler ?
Et pourquoi ne serait-elle pas
un bouquet de marguerites
jeté dans une brouette goudronnée ?
Ou de la neige qui fond
dans la main rose d’une enfant ?
Une hirondelle
qui laisse une éraillure sur le pignon
Une fleur
qui fait pousser un bloc de pierre
Deux lézardes qui se croisent
l’une l’autre dans la vitre ?
Poésie :
une candide démoniaque
Un agneau en flammes
au milieu d’une prairie
Un lévrier qui s’entortillait
dans un drap
Un miroir
devant lequel un héron est mort
Comme un parapluie accidenté par la tempête
Du sable éblouissant
comme un ventre de femme au milieu de l’océan
Une fleur-étoile blanche
dans la gueule d’un bouledogue
Une épine
qui fait une tête de lion putréfiée
Un plongeur
qui dans les profondeurs de la mer
ouvre un coffre avec une épingle
Une punaise
qui fixe un avion dans l’atmosphère
Un bateau de contrebande
qui saigne dans les flots
comme un animal blessé
Poésie :
Une corde à linge tendue
entre un phare et un cerisier
(Artur Lundkvist)
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (Artur Lundkvist), accidenté, agneau, animal, atmosphère, avion, éblouir, épine, épingle, éraillure, étoile, bateau, blanc, blessé, bloc, bouledogue, bouquet, brouette, candide, cerisier, champ, coder, coffre, contrebande, danger, démoniaque, dériver, drap, enfant, femme, fixer, flamme, fleur, flot, fondre, goudron, gueule, héron, hirondelle, jeter, laisser, lévrier, lézarde, linge, lion, main, marguerite, mer, milieu, miroir, mort, neige, océan, oiselle, ouvrir, parapluie, phare, pierre, pignon, plongeur, poétique, pourquoi, pousser, prairie, profondeur, punaise, putréfié, rose, s'entortiller, s'envoler, sable, saigner, se croiser, soudain, tête, tempête, traîner, ventre, vitre | Leave a Comment »